Dégustés au domaine fin 2001 :
Domaine de Beaurenard (15 vins)
On aborde à Beaurenard des vins nets, exempts de défauts, mais souvent pénalisés par un manque de punch, de diversité aromatique (les notes de cerises écrasées, de noyau, lassent par leur répétitivité) et structurelle. Une certaine monotonie s'installe ainsi au fil des millésimes, les vins manquant un peu d'harmonie, de profondeur, de tension, et de précision aromatique. La cuvée de base est charnue, souple, ronde. La cuvée Boisrenard puissante, boisée, en rouge comme en blanc, est bâtie pour la garde.
Vins dégustés :
Vins blancs dégustés en bouteille :
Châteauneuf-du-Pape 2000. Notes : DS13,5 PC14,5 PP15 LG14,5. Moyenne : 14,5
Senteurs florales et fruitées (poire, coing). Bouche typée, souple, avec une finale sur le pamplemousse.
Châteauneuf-du-Pape Boisrenard 1999. Notes : DS14,5- PC14 PP14,5 LG14. Moyenne : 14
Le bois est très marqué, laissant tout de même de la place pour des notes de guimauve, d'ananas, de calisson, de poire, de beurre, de banane flambée. Le bois s'impose aussi dans un bouche grasse, peu expressive en l'état et surtout un peu lourde.
Vins rouges dégustés sur fût :
Châteauneuf-du-Pape Boisrenard 2000. Notes : DS14 PC14 PP15 LG14. Moyenne : 14
Nez intense de VDN : fruits cuits, cannelle. La bouche est opulente, démonstrative, encore relativement compacte, renfrognée. En l'état, le vin paraît peu typé, et l'on espère que le bois saura s'effacer dans ce millésime particulièrement généreux.
Vins rouges en bouteille :
Côtes-du-Rhône Villages Rasteau 2000. Notes : DS12,5 PC13 PP13,5 LG13,5. Moyenne : 13
Notes florales, de fruits cuits épicés. Bouche chaleureuse, poivrée, comme il se doit pour l'appellation. Le vin manque de finesse et se révèle court, avec une finale abrupte.
Côtes-du-Rhône Villages Rasteau 1999. Notes : DS12 PC13 PP13,5 LG13 Moyenne : 13
Nez solaire, très "mon chéri" (cerise, chocolat, alcool). Bouche relativement simple et courte.
Châteauneuf-du-Pape Classique 2000. Notes : DS14 PC13,5-14 PP14,5 LG14-14,5. Moyenne : 14
Arômes typés de l'appellation pour cette cuvée. Un supplément de profondeur et de finesse par rapport aux vins précédents. Bouche correctement construite, avec des notes de figues au vin épicées (poivre, girofle, cannelle).
Châteauneuf-du-Pape Classique 1999. Notes : DS13,5 PC13,5 PP14 LG13,5. Moyenne : 13;5
Nez mûr, poivré, floral. A ce stade du moins, le vin manque de charme, avec cette fermeté propre au millésime.
Châteauneuf-du-Pape Classique 1998. Notes : DS14,5 PC13,5 PP14 LG14. Moyenne : 14
Nez sur le noyau, assez peu classique pour le millésime. L'évolution commence déjà à pointer. La bouche est épicée, très (trop ?) chaleureuse.
Châteauneuf-du-Pape Classique 1995. Notes : DS15 PP14 LG14. Moyenne : 14
Des notes de tabac font leur apparition. La bouche possède une bonne acidité et semble plus nette que celle du 98. Attendre que l'ensemble s'harmonise.
Châteauneuf-du-Pape Classique 1985. Notes : DS15 PC13,5 PP14,5 LG14. Moyenne : 14
Le nez est évolué, sans plus. Il se caractérise par des senteurs de fraise confiturée, de laurier, de genièvre, de noyau, de viande, avec pour certains un soupçon de truffe. Le vin a bien vieilli (on a pensé au millésime 90) mais il souffre tout de même d'un manque de race et d'éclat (avec une finale un peu morne).
Châteauneuf-du-Pape Classique 1978. Notes : DS15,5 PC14,5 PP14,5 LG14,5. Moyenne : 14,5
On a la chance de goûter ici aussi un vin de ce vénérable millésime. Le nez développe un bouquet de genièvre, de tapenade, de feuilles séchées, de laurier, de menthol, d'eucalyptus. Le vin a manifestement profité d'un millésime exceptionnel et reste agréable. Il manque toutefois de tension et de charme aromatique.
Châteauneuf-du-Pape Boisrenard 1999. Notes : DS12,5 PC13,5 PP15 LG14. Moyenne : 14
Nez fruité, épicé, sur la cerise à l'eau de vie. Le boisé est incontestablement marqué. La bouche est difficile à juger en l'état. Le bois ne laisse la place qu'à une légère expression épicée. L'ensemble est chaleureux.
Châteauneuf-du-Pape Boisrenard 1998. Notes : DS14,5 PC13,5 PP15 LG14,5. Moyenne : 14,5
On retrouve les notes du vin précédent, complétées par de belles notes de tabac. La bouche s'exprime sur des notes de cerise, de cacao, d'épices. Le bois est présent, même s'il paraît moins envahissant que sur certaines cuvées d'autres domaines (on pense à la cuvée des Générations du domaine de la Gardine). Ici aussi, le vin est difficile à juger, car son expression est austère.
Châteauneuf-du-Pape Boisrenard 1995. Notes : DS13,5 PC13,5 PP14 LG13,5. Moyenne : 13,5
Senteurs de fruits confiturés, de cassis, avec un boisé mentholé. La bouche est concentrée, chaleureuse. Le bois règne en maître sur un vin fermé, rebelle, à revoir dans quelques années.
Vins Doux Naturels :
Rasteau 1999. Notes : DS14,5 PC14,5 PP14,5 - LG14,5 . Moyenne : 14,5
Belles notes de figue, de banane séchée, de noyau, de kumquat, d'épices. Bouche gourmande, mais la finale est un peu brusque (notes d'amande verte, une pointe de sécheresse). La minéralité peut rappeler les cuvées produites à Maury. On se dit à ce stade que l'appellation paraît plus adaptée à la production de ce type de vin muté qu'à l'élaboration de vins rouges (souvent rustiques et trop chaleureux).
--> Octobre 2001 :
Domaine Beaurenard Cuvée Boisrenard 1998 :
DS14 - LG14,5 - PP14,5 - PC14,5 vers +. Note moyenne : 14,4 vers + - Prix : 180 F
Aspect noir brillant.
Premier nez réduit, animal, ensuite cerise épicée d'une belle profondeur.
Dense, concentré, structuré, encore brut.
--> mars 2004 :
Châteauneuf-du-Pape : Beaurenard "Boisrenard" 2000 : (Note sur foudre en 2001 : 14?)
DS15,5 PP15,5 PC13 LG16 JP15,5. Note moyenne : 15 - Prix : 40 €
- La robe est toujours très sombre.
- Le nez est plus frais, mentholé, cerise noire, élégant et profond.
- On retrouve la cerise en bouche dans un vin plus explosif, restant fin et assez gras, mais marqué par un boisé important. Le grain tannique est moins fin que le précédent.
Laurent