Domaine Jean-Michel Gérin
Soirée Dégustation du Jeudi 13 Avril 2006
Cave L’Echanson à Grenoble
Condrieu « La Loye » 2004 : Robe dorée, claire et brillante. Le premier nez est légèrement fermentaire puis s’ouvre sur le bergeron et la pêche avec un beau côté floral. Le nez est en fait plutôt retenu et n’explose pas littéralement comme dans un Condrieu classique à l’allure plus flatteuse. L’attaque est souple alors que je l’aurai préféré plus incisive. Par contre la bouche est très minérale (pierre chaude) et l’acidité bien soulignée dans la trame et équilibrée par un gras qui ne domine pas. Un peu austère encore aujourd’hui pour un vin qui demande du temps. La finale termine légèrement épicée (sur des notes de poivre blanc). Atypique par son manque d’exubérance mais une interprétation très personnelle dans laquelle le sol et la vinification parlent plus fort que l’expression variétale du cépage.
Bien
Vin de Pays des Collines Rhodaniennes Syrah 2004 : La robe est rubis mais avec le bord du disque plus clair que le centre. Le nez est très cassis, réellement intense mais un peu simple arômatiquement. La bouche présente un fruité croquant et friand souligné par une acidité affirmée et un petit trait de vert malgré un égrappage total. Le milieu de bouche est souple, il manque un peu de concentration mais s’affirme tout de même dans une finale persistante à ce niveau d’appellation. Une petite confidence : Deux achats de raisin entrent dans cette cuvée. Le premier est limitrophe de Brézème tandis que l’autre s’étend sur une zone calcaire dans la direction du Diois.
Assez Bien
Côte Rôtie « Champin Le Seigneur » 2004 : Robe évidemment plus soutenue même si elle est loin d’être noire. Nez plus complexe avec des dominantes de poivre et de fruits rouges (cassis et mûre) et surtout de violette. Le vin est très flatteur avec une bonne acidité et surtout un caractère sanguin si caractéristique qui rend le jus très vivant. La bouche qui se complète par de légères touches vanillées et un côté fumé termine fraîche. Pour J. M. Gérin, il s’agit du millésime le plus classique depuis pas loin de 25 ans. Belle suavité qui est peut être amplifiée par les 10% de Viognier qui entrent dans l’assemblage réalisé dans la cuve et suivi par un élevage en barrique écourté à 17 mois pour ce millésime.
Bien
Côte Rôtie « Les Grandes Places » 2002 : J. M. Gérin sait le caractère difficile du millésime mais il est fier du résultat obtenu grâce à un tri sévère et voulait absolument nous présenter ce millésime. La robe est relativement foncée et le premier nez évoque l’élevage en barriques neuves (torréfaction, café grillé et vanille). Le cassis domine ensuite mais sans aucune verdeur et la bouche est bien pleine malgré un léger creux en milieu de bouche. Le vin finit long même s’il ne s’agit pas d’un monstre de concentration. A bilan, un grand terroir qui s’en sort avec les honneurs dans le contexte du petit millésime que l’on sait et un vin qui me semble à entendre car encore marqué par son élevage.
Bien
Côte Rôtie « La Landonne » 2003 : On dit souvent que les vins issus du climat Landonne sont les plus typés Hermitages de la Côte Rôtie. Chez ce producteur et dans le millésime caniculaire (la vendange a commencé le 17 août), l’adage n’est pas vérifié et le vin s’offre directement, sans retenue aucune. Après une robe rubis foncée et un côté légèrement animal qui s’estompe très rapidement, le nez envoûtant et complexe évolue dans un registre très classique : Cassis bien sûr mais surtout très floral (violette et lilas). L’attaque est douce et salivante pour un jus très concentré, fumé, terreux et sanguin qui monte en puissance au cours de la dégustation. Beaucoup de fruits en bouche, de la mûre mais qui ne « confiture » pas, du glycérol et des tanins très doux. Finale fumée, minérale légèrement épicée et très belle longueur.
Très bien
Côte Rôtie « Les Grandes Places » 1997 : La robe n’est pas très évoluée pour un vin qui compte déjà plus de huit ans. Le nez n’est pas très engageant, avec un caractère animalo-réducteur marqué (écurie, jus de viande, venaison). Les arômes qui complètent le tableau sont évolués : sur le cuir, les épices, le piment doux. La bouche est bien meilleure que le nez, bien en place, avec de la puissance et un côté très tourbé qui pourrait rappeler un Single Malt provenant de la région des « Islay ». Le milieu de bouche sonne un peu animal aussi. Le vin est construit mais je n’adhère pas du tout au profil aromatique. Il devrait probablement mieux se comporter à table mais j’avoue que pour moi, c’est un peu difficile d’accrocher en dégustation.
Assez Bien sans plus
Condrieu « Vendanges Suprêmes » 2000 : On termine sur une douceur avec ce Condrieu vinifié dans un style vin de paille. La Robe est jaune avec des reflets orangés - cuivrés. Le nez est très complexe avec des notes de caramel, d’écorce d’oranges confites, de cédrat et de miel. La bouche qui suit présente le même registre et on découvre à nouveau une kyrielle d’arômes : Raisin de Corinthe, cannelle, clou de girofle, et une touche balsamique. L’ensemble est doux (14° d’alcool pour des SR > 110 g/L) mais équilibré par une certaine fraîcheur. Le vin, relativement long, termine sur des amers fins et persistants. Un vin à part qui faute d’être vraiment grand présente beaucoup de complexité et d’originalité.
Bien +