 22- Château Rayas (4 vins), Fonsalette (6 vins), château des Tours (5 vins), Pignan (1 vin)
La dégustation faîte ici nous a confirmé la qualité exceptionnelle du domaine. Grenache oblige, les robes sont claires. Les vins sont racés, profonds, complexes, purs, fins, et possèdent une élégance toute bourguignonne (quand la fluidité et les arômes du Grenache rivalisent avec ceux du pinot …). Les rendements sont très bas (22 hl/ha en 98), les récoltes très mûres. Les vins sont aériens, désaltérants, gourmands, irrésistibles : la dégustation de 16 vins (dans un chai qui semble fuir toute trace de modernisme) se déroule sans aucune fatigue. Nous n'avons malheureusement pas pu déguster Rayas après quelques années en bouteille. Ce sera chose faite au restaurant (voir plus bas), avec des vins rouges et blancs particulièrement convaincants.
 Vins dégustés :
 Vins blancs en bouteille :
• Châteauneuf-du-Pape réservée 2000 (Rayas). Notes : DS16 – PC15 – PP16 – LG15,5-16. Moyenne : 16
50% Grenache, 50% Clairette. Nez engageant, opulent, avec ses notes florales, minérales, de poire, d'anis, de miel. La bouche est fringante, grasse, épicée, de bonne longueur. Belle finesse pour un équilibré acide/alcool réussi. Finale épicée (gingembre) qui prolonge le vin en excitant agréablement le palais et la langue.
• Côtes-du-Rhône Château de Fonsalette 2000. Notes : DS15 – PC14,5 – PP15 – LG15. Moyenne : 15
80% Grenache, 10% Clairette, 10% divers. Le nez est ici beaucoup plus simple. La bouche également, qui reste pour autant fruitée, fraîche, avec une belle finale sur le pamplemousse.
• Château des Tours VdP du Vaucluse 1999. Notes : DS13,5-14 – PC13 – PP13 – LG14. Moyenne : 13,5
100% Clairette. Nez un peu insolite, sur la poire confite, le miel. La bouche est grasse et épicée.
• Château des Tours Côtes-du-Rhône 1999. Notes : DS14 – PC14,5-15 – PP14 – LG14-14,5. Moyenne : 14,5
100% Grenache blanc. Nez intense : poire, anis, hydromel. La bouche est dense. Elle parvient à concilier chaleur opulente et fraîcheur.
 Vins rouges dégustés sur foudre :
• Cinsault 2000. Notes : DS14,5-15 – PC13,5 – PP(non noté) - LG14. Moyenne : 14
Entrera dans l'assemblage de Fonsalette (60% Grenache, 20% Syrah, 20% Cinsault). Senteurs d'épices et de fruits rouges (cerise, framboise). La bouche est bien mûre, reprenant à son compte les notes décelées au nez. Un Cinsault correctement bâti, certes simple mais sans défaillance, idéal compagnon d'assemblage.
• Grenache 2000. Notes : DS15 – PC14,5 - PP(non noté) - LG14. Moyenne : 14,5
Entrera dans l'assemblage de Fonsalette. Arômes d'épices, de fruits confiturés, pour un vin pur, sans aucune trace de bois corruptrice. On a ici affaire à un Grenache particulièrement frais, fruité, de structure moyenne, gourmand, doté de beaux tannins.
• Grenache VV 2000. Notes : DS15,5 – PC15 - PP(non noté) - LG14,5. Moyenne : 15
Entrera dans l'assemblage de Fonsalette. Le nez est vraiment croquant, avec ses notes sauvages, de fruits et d'épices. La bouche n'est pas en reste. Elle s'avère dense, gourmande, mûre, fruitée, avec une belle finale épicée.
• Grenache 2000. Notes : DS14,5-15 – PC14 - PP(non noté) - LG13,5-14. Moyenne : 14,5
Entrera pour 80% dans l'assemblage de Pignan (second vin en appellation châteauneuf). Le nez est ici aussi affable, gourmand. La bouche est peut-être un peu moins structurée que la précédente mais elle possède des qualités de fruits remarquables (framboise très mûre).
• Grenache 2000 - échantillon n°1. Notes : DS15,5 – PC15,5-16 - PP(non noté) - LG14,5. Moyenne : 15,5
Entrera dans l'assemblage de Rayas. Jeunes vignes. Nez direct : fruité (framboise) et légèrement animal. Bouche mûre, poivré, plein fruit. Fraîcheur, gourmandise, pour une cuvée aérienne, pour laquelle la vivacité équilibre avec bonheur la générosité naturelle du millésime.
• Grenache 2000 - échantillon n°2. Notes : DS16,5-17 – PC15,5 - PP(non noté) - LG15,5. Moyenne : 16
Entrera dans l'assemblage de Rayas. Nez floral, fruité (framboise, mûre). On a aussi l'impression d'explorer une corbeille de fruits frais variés (y compris des fruits exotiques). La bouche est fruitée, épicée, dotée d'une concentration supérieure. Les plus vieilles vignes du domaine produisent ici un vin chaleureux, mais sans excès.
• Grenache 2000 - échantillon n°3. Notes : DS16,5-17 – PC15+ - PP(non noté) - LG15. Moyenne : 16
Entrera dans l'assemblage de Rayas. Nez plus profond, plus animal, avec toujours cette alliance très réussie de fruits, de fleurs et d'épices. Cet échantillon paraît moins démonstratif que le précédent, avec sa trame tannique et sauvage. Superbe expression persistante de framboise dans le verre vide.
• Syrah 2000 - échantillon n°1. Notes : DS15,5 – PC14,5 - PP(non noté) - LG14?. Moyenne : 14,5
Entrera dans l'assemblage de Fonsalette et sera utilisée pour la cuvée Syrah du même domaine. Syrah oblige, la robe se teinte. Nez légèrement réduit, sur les fruits confits, la violette. La fraîcheur est au rendez-vous pour un vin qui possède moins de charme que les cuvées de Grenache (et aussi plus de mâche).
• Syrah 2000 - échantillon n°2. Notes : DS15 – PC14,5 - PP(non noté) - LG15. Moyenne : 15
Entrera dans l'assemblage de Fonsalette et sera utilisée pour la cuvée Syrah du même domaine. Senteurs de fruits, de poivre. Un peu plus dense que le précédent, non dénué de gourmandise.
 Vins rouges dégustés en bouteille :
• Château des Tours VdP du Vaucluse 1999. Notes : DS13,5-14 – PC13 – PP13 – LG13,5. Moyenne : 13,5
Nez particulièrement poivré. Bouche souple, simple mais plaisante, peu alcoolisée.
• Château des Tours Côtes-du-Rhône 1999. Notes : DS14 – PC14,5 – PP14 – LG14. Moyenne : 14
**Pur Grenache ?. La bouche est ici aussi souple, gourmande, fruitée, florale et surtout poivrée. Un supplément de concentration par rapport au vin précédent.
• Château des Tours Vacqueyras Réserve 1999. Notes : DS14,5 – PC14,5 – PP14,5 – LG14,5. Moyenne : 14,5
90% Grenache. Nez alléchant floral, fruité, poivré, avec des notes de tabac. Belle matière soyeuse. Tannins et alcool cohabitent dans un bel équilibre.
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Châteauneuf-du-Pape : Château Rayas 2000 : (Note sur fût en 2001 : 16)
DS15 – PP15,5 – PC17 – LG16,5+ - JP16. Note moyenne : 16 - Prix : 110 €
- Sa robe claire le trahit immédiatement, on croirait un pinot bourguignon pas bien concentré et déjà évolué.
- Le nez est d'une élégance folle, floral (rose), fruits rouges et exotiques (mangoustan), des touches végétales de feuilles fraîches, fin et très complexe.
- La bouche suit, tout en finesse, aérienne, du fruit frais (fraise, framboise) marié à des notes florales. Ca se gâte un peu en fin de bouche, l'alcool ressort et la finale est un peu lâche, persistance moyenne. Un vin tout en dentelle, d'un style unique dans cette série, mais qui manque un peu de vivacité et de concentration pour mériter une note plus élevée.
Janv 2002 :
Châteauneuf du Pape Château Rayas 1994 :
DS17 - LG16 - PP16,5 – PC16,5. Note moyenne : 16,5 - Prix : 76 Euros
- Belle robe brillante, centre rubis sombre.
- Très beau fruit au nez, racé et luxuriant, corbeille de fruits exotiques légèrement confiturés, notes complémentaires de betterave cuite au four et de champignon.
- Fruit moelleux, souple, sapide, expression pure et séductrice d'un très beau grenache.
sept 2003 :
Châteauneuf-du-Pape Rayas blanc 2000 :
Notes : PP14,5 – DS15,5 - PC15 - LG14,5 - VM15,5 - RT13,5 - Note moyenne : 14,75
- Nez capiteux, fruité sur la mirabelle, la poire au sirop, l'anis, les épices, la guimauve. Intensité moyenne.
- Bouche fine, grasse, florale, pure mais dominée par l'alcool. On pense fortement à un Condrieu. Pas totalement convaincant en l'état. A-t-il commencé à se replier sur lui-même, comme tout bon châteauneuf blanc qui se respecte ?. Il faudra alors le réévaluer dans 10 ans.
Août 2004 :
Châteauneuf-du-Pape – Château Rayas (blanc) 1995 :
PP17 – PC18 – LG18
Nez original et captivant, très fumé (suie), grillé, anis, hydromel, fruits blancs et réglisse blanche.
La bouche, encore monolithique aromatiquement (poire, anis), stupéfie par sa densité, sa profondeur et sa droiture. Le potentiel est indéniable. Aucune oxydation, ni alcool intempestifs (écueils récurrents pour ce cru) ne viennent ternir l'harmonie d'ensemble. Longue finale minérale.
Nov 2001 :
Châteauneuf-du-Pape Rayas blanc 1989. Notes : DS17 - PC17 – PP17 - LG18. Moyenne : 17
Robe grasse et intense, vieil or avec des reflets cuivrés. Beaucoup de puissance au nez, mais avec une remarquable définition des arômes : fruits secs (noix, noisette), écorce d'orange confite, caramel épicé, on sent un caramel d'oignon déglacé au vinaigre en fond de verre, et c'est agréable… Il y a une certaine parenté aromatique avec certains vieux rivesaltes (Rancy, Cuvée Aimé Cazes…). Puissance et finesse en bouche, même gamme aromatique, puissamment exprimée, du gras, de la longueur, aucune lourdeur.
Mai 2003 :
Châteauneuf-du-Pape blanc - Château Rayas 1989 :
DS16 - PP16 – PC16,5 - LG16 – VM15,5. Note moyenne : 16 - Prix : 53 €
- Robe d'intensité moyenne.
- Nez curieusement proche du précédent (la remarque ne vaut bien entendu qu'une fois les vins dévoilés), évoluée, avec ses notes de pétrole, de menthe, d'anis.
- Bouche proche de la précédente également, plus affirmée. Notes d'hydrocarbure (plus que de craie), de cire, d'agrumes qui rappellent le riesling. Mais certains proposent un vin plus sudiste, à base de grenache ou de clairette (style cuvée ""Argile" de la Rectorie ou "VV" de Gauby). On aimerait ici aussi un supplément de race, d'expressivité, de fraîcheur, qualités qui qualifiaient le vin en d'autres occasions (notamment lors d'un repas à la Beaugravière en novembre 2001, noté 17).
Châteauneuf-du-Pape – Rayas blanc ?? :
PP13,5 - DS14 – PC16 - LG15 - VM14,5/15. Note moyenne : 14,5.
Estimation (vu l'état de l'étiquette et du bouchon, tous 2 indéchiffrables) : années 50. Robe orangée. Nez évolué, oxydé, qui rappelle un cognac, un vin vieux du Jura ou encore un amontillado andalou : noix, réglisse, girofle, iode, réglisse, biscuit (tiramisu), caramel. En bouche, on décèle une présence alcoolique non négligeable (15°). La finale s'époumone quelque peu pour ce vin plutôt capiteux et baroque, manquant (désormais ?) d'assise.
Laurent