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Alcool & cigares : notes et considérations

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Bonsoir Hannibal,

J'ai reçu en cadeau un échantillon de la marque (que je ne connais pas du tout) et franchement tes commentaires me donnent envie !

Olivier
02 Mai 2022 19:32 #61

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Quel échantillon, Olivier ?
03 Mai 2022 09:04 #62

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Voilà la photo.

 
03 Mai 2022 17:51 #63
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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Les 2 du milieu, surtout le MELANIO (famille d'origine cubaine, hommage à Melanio Oliva qui cultivait le tabac à Pinar Del Rio à la fin du XIXe siècle), devraient te donner pleine satisfaction
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03 Mai 2022 19:03 #64

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Merci !
Je ferai un CR.

Olivier
03 Mai 2022 19:20 #65

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Réponse de elreytristan sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Hannibal cela faisait un long moment que je n'étais pas venu me perdre sur le Forum La Passion du Vin et encore moins sur l'onglet cigare. Je te rejoins complétement sur les VF 98 en cépo 52 et 54!
Je ne sais pas si tu as eu l'occasion aussi de goûter aux Zino (Un torpedo, un Robusto et un Toro), le Robusto est d'un beau RQP je trouve aussi.
Enfin il me semble que tu n'as pas abordé les CAO PILLON Robusto et Toro, toujours en ces temps de vaches maigres Cubaine et d'inflation aberrante je trouve qu'on trouve dans ces produits des finitions dignes des meilleurs cubains, avec un terroir bien différent il est vrai. 
Pour finir j'ai réussi à me procurer des Joyas Nicaragua Joya Plata Robusto, un seul essai jusqu'ici ce week-end et c'est vraiment très, très bon, une fumée crémeuse avec des notes de brioche et de beurre et entrée début de vitole et une longueur un plaisir jusqu'en fin de cigare, on regretterais presque qu'il ne soit pas plus long...
Pour ce qui est des rhums Jamaïquains j'ai beaucoup de mal a les associés à mes vitoles, il y a bien le Hampden The Younger qui est suffisamment intéressant sans être trop funky mais souvent les rhums jamaïcains prennent trop le dessus sur mes Cigares. Je leur préfère aisément des Rhum Agricoles vieux ou très vieux de Martinique ou Guadeloupe, Reunion ou Tahiti. Ou bien encore des mélasse de Trinidad et Barbade. A l'occasion je posterais quelque uns de mes accords qui me donneront satisfaction.

 
17 Mai 2022 19:04 #66

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations


 

Oui mon cher Tristan, je connois quelque peu les cigares dont tu parles. Le Z Class 643C laisse encore planer dans le fond de mes pupilles le souvenir embué d'un rouleau de premier choix, ce qui n'est pas franchement le cas du Pilon de CAO, cigare agréable mais sans grande personnalité. Ça fait un certain de que je n'ai pas fumé de JOYA, marque historique du Nica qui, en effet, propose régulièrement des cigares de qualité. Dans un style plus épuré mais très aromatique, je ne saurais que trop te recommander le Bijou de MyFather (Don Pepin Garcia, avec cape spécifique Pelo de Oro) ainsi que le Balmoral Anejo XO (à mon sens largement supérieur au FUENTE Rosado Gran Reserva soit dit en passant). Le OLIVA Serie O Sungrown Puro en robusto 5x50 (que je ne suis pas loin de considérer comme la quadrature du cercle du cigare universel) est lui aussi particulièrement convaincant. 
Pour ce qui est du Rhum, je crois qu'il y a principalement deux types de produit : le mélasse et le solera, le premier plus fruité, exotique, et le second plus boisé dans le style cognac ou armagnac. Comme les vins, je pense qu'il faut éviter que les rhums passent trop de temps en fût, neuf plus encore. A ce titre les 8 ans d'âge me semblent bien suffisants. Beaucoup de cigares ont aussi ces notes boisées qui font qu'on peut être tenté de les associer à des rhums type solera, xeres et vanille bourbon. Moi pas, pas spécialement en tout cas. 
Enfin, ce serait effectivement super que tu nous fasses un petit compte rendu de tes expériences en la matière.
Au plaisir de te lire
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18 Mai 2022 11:18 #67
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Réponse de elreytristan sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Merci pour ces futurs découvertes Hannibal.
quand je parlais de Zino je pensais à la nouvelle ligne Zino jaune qui se trouve à des tarifs relativement doux (-de10€).
Pour le Don Pépin Garcia Pelo de Oro et OLIVA Serie O Sungrown Puro je ne connais pas non plus.
Pour ce qui est du Balmoral Anejo XO c’était bon mais très/trop cher à mon sens (le toro) du même niveau que le Arturo  FUENTE Rosado Gran Reserva ´(r56!gros Robusto).

Pour le rhum en réalité il existe plutôt 3 grandes catégories.
Rhum hispaniques, RON, de mélasse, et souvent vieillis avec un système solera, donc difficile de leur donner un vrai âge, en général c’est l’âge du plus vieux de la solera mais pas vraiment celui du Rhum. C’est plutôt très doux et souvent assez sucré. C’est plaisant avec beaucoup de cigares cubains mais assez écœurant à la longue.
Les rhums  RUM de tradition anglaise de mélasse aussi pour la plus part. Des îles des Antilles d’origine anglaise, surtout Barbade et Jamaïque. Ce sont des rhums souvent plus fort, avec un vieillissement normal en fût, pas de solera. Beaucoup plus aromatique que les hispaniques car leur mode de fermentation et leur alambics permettent une plus grande richesse aromatique.
Enfin les rhums Français souvent dit agricole car produit à partir du Vesou le jus de la canne donc. Forcément l’aromatique est différente. Le vieillissement est lui aussi en fût quand on veut un vieux. Mais il existe aussi quelques mêlasses mais c’est assez rare.

Personnellement j’aime ces derniers en accompagnement d’un cigare, c’est beaucoup plus complexe mais j’adore les style british souvent plus difficile avec un cigare.
 Pour les Hispanniques j’en suis moins fan car ils sont beaucoup plus trafiqués avec ajout de sucre ou de caramel pour la couleur et le goût.  Sans parler de l’opacité de l’âge lié au système Solera.

Mais aux yeux des lois il n’existe qu’une différence Rhums industriels pour les Rhums issus de Mélasse, et Rhum Agricole pour ceux issus du jus de canne…

 Voilà je vais essayer de faire quelques reviews prochainement.


 
19 Mai 2022 13:52 #68

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Réponse de elreytristan sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

         

Jolie cape Colorado, très belle présentation. Cigare très doux à l’entame , quelques notes piquantes de poivre se développent au milieu de la vitole. La fumée est très légère et le tirage excellent, une certaine minéralité se développe accompagné d’une douce sucrosité tout au long de sa combustion. Je suis vraiment fan. Le rhum Chantal Conte, Cuvée Caribea c’est un bijou, c’est très rond, un super équilibre malgré sa puissance et son vieillissement de jeunot lui confère quelques notes de bois jeunes accompagné de saveurs de fruits exotiques et de vin jaune oxydative, à moins que ce soit du Pedro Ximenes fino. Pour autant l’accord ne me semble pas le meilleur. Je pense que la prochaine fois j’essaierais un beau blanc minéral ou un whisky bien tourbé style Ledaig ou Laphroaiag.


 
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21 Mai 2022 00:22 #69
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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

On ne va pas se mentir, je suis quelqu'un d'excessivement traditionnel (attention, je n'ai pas dit traditionnaliste : il y a longtemps que je ne vais plus à la messe et l'étude du latin ne m'a pas laissé que des souvenirs impérissables).

Autrement dit, quand je fume un cigare des Caraïbes (et je ne fume que du tabac ayant grandi et vieilli dans le secteur avant d'avoir été amoureusement roulé par des mains expertes) je bois du rhum, même si ne pousse pas nécessairement le vice jusqu'à boire du Legendario avec le Hoyo de San Juan, du Centenario avec le Chaman de Vegas de Santiago, du Pirates Grog avec le Linea Puros de Santa Rosa de Copan, du Corman Collins Clarendon 16 YO avec le Park Lane Salomon de Royal Jamaica, du Mombacho Gran Reserva avec le Quintessence de San Cristobal, du Kirk & Sweeney Reserva avec le Lost City du Chateau de la Fuente, etc, etc, etc.

Je ne suis pas vraiment fan d'alcool de grain, surtout les produits exagérément vaseux de nos bons vieux lochs écossais (le petit Nessie est toujours attendu à l'accueil), mais vous aurez compris qu'avec un vieux single malt rien ne vaut pour moi une bonne pipe de 1792 DARK KENDAL de Sam Gawith, un old virginia fleurant bon la balade à cheval dans le maquis et la bafouille au coin du feu dans la bibliothèque multiséculaire de quelque manoir hanté de la vallée du Glenmore ou des Torridon Hills.
J'aime rêver, fantasmer, et les vapeurs d'alcool et autres volutes de fumée sont faites pour ça.

Cela dit, j'essaie dans la mesure du possible de m'en tenir aux produits locaux.
Mais alors, me direz-vous chers amis qui n'appréciez rien tant que me pousser dans mes ultimes retranchements, que faites-vous lorsqu'il s'agit de siroter cognac ou armagnac, deux alcools de vin sur lesquels il semble à priori assez difficile de faire l'impasse la plus totale ?
Eh bien je n'en bois pas, voilà tout, ou alors je me verrai dans la cruelle obligation de me tourner vers La Chapelle de Guinchay ou La Bastide de Navarrenx pour allumer un cigare bourguignon ou béarnais (bon en fait je dois bien reconnaître, à ma grande honte, que je ne cracherais certainement pas sur un Upmann Sir Winston ou un Andalusian Bull de LFD si une âme charitable avait la présence d'esprit de m'en proposer un, il faut savoir rester souple et conscient des limites du terroir).

Par contre, si à Sienne, Cortone, Montalcino ou Montaione on insiste pour me faire ingérer de la grappa Di Bassano Lovato Gran Reserva après un copieux plat de pappardelle al ragù di cinghiale arrosé de force vieux Chianti du Castello de Verrazzano (un de mes préférés), sachez que je n'hésiterai pas un seul instant à mettre le feu aux poudres d'un TOSCANO Spingarda d’Anghiari ou Mastro Tornabuoni. Ecco. 
 
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23 Mai 2022 13:09 #70

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Réponse de oliv sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations



Un magnifique voyage immobile rien qu'à te lire !
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23 Mai 2022 14:02 #71

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Réponse de elreytristan sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

C’est vrai que c’est une base qui en principe donne peu de faux pas. Accord de territoires/terroirs. Pourtant la surprise provoqué par un accord réussi entre deux territoires qui ne se connaissent pas donne parfois beaucoup de magie!
24 Mai 2022 23:56 #72

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations



Retour sur le MACANUDO Black Inspirado que j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer mais sur lequel je peux résister à la tentation de m'étendre à nouveau avec une langueur coupable.

C'est, je le répète avec obstination, sans conteste l'un des cigares les plus gras et sombres qu'il m'ait été donné de tenir entre mes doigts fébriles (j'attire toutefois l'attention du lecteur sur le fait qu'il n'y a pas deux cigares semblables et il faut naturellement compter sur des variations plus ou moins sensibles d'une boîte à l'autre, au même titre qu'avec les bouteilles de vin).
Obscur comme une nuit sans lune dans la jungle du Mato Grosso, à l'heure où les mâchoires puissantes du jaguar font craquer les os du pécari surpris au saut du lit, le groin encore tout embué de sécrétions poisseuses. Si le corps musclé en provenance du Nicaragua et les sous-vêtements équatoriens offrent toutes les garanties de réussite, c'est surtout la capa Broadleaf Habano (noire intense nuancé de magnifiques touches cuivrées) qui crée le choc gustatif le plus flagrant.

Cette robe, cette seconde peau devrait-on dire, ce cuir très fin à la nervure puissante et au bouquet capiteux, possède en effet une sucrosité hors norme, sensible sur le bout de la langue dès le premier contact. Elle nous arrive tout droit du Connecticut (Nouvelle Angleterre, nord-est des States, au-dessus de New York entre le Mangetasucette et la Pencilmania), ancienne colonie britannique bien connue pour la qualité de ses tabacs, notamment ses larges feuilles de cape soumises à de longs processus de fermentation naturelle (Ashton Aged Maduro, Fuente Hemingway, Carillo Dusk, Fernandez Ave Maria Argentum, Punch London Club, Cohiba Black, Undercrown, Jaime Garcia Reserva Especial ou encore Rocky Patel Vintage 90 pour ne citer que les plus connus, ce dernier ayant une cape tellement compacte qu'elle peut causer des problèmes de tirage, lesquels ne sont pas rares chez les cigares oscuro qui nécessitent un soin tout particulier à l'allumage). 

Au déballage du bébé, gras et joufflu tel un rejeton de noble lignée, nous constatons, non sans émotion, les faits suivants :
1. le nez (cape marbrée affichant une discrète pilosité, non dépourvue d'une certaine charge d'érotisme exotique que n'aurait sans doute pas reniée le Joe d'Amato d'Emanuelle et les derniers cannibales, digression philosophico-gore sur les joies du naturisme et les dangers de l'ethnologie bon-enfant dans la jungle amazonienne) est clairement dominé par des senteurs de cuir et de menthol;
2. le tirage à cru délivre quant à lui une agréable sensation de fraîcheur indigène;
3. la tripe fleure bon la paille et les arômes fermentaires et...
4. appelle le rhum de tous ses vœux (le cri rauque et sensuel du Black Inspirado Gigante - 6x60 - sous les Tropiques nous renvoie à la vitesse de l'éclair aux premiers âges de l'humanité autant qu'au confort rustique des manoirs anglais du XVIIIe et au claquement du fouet sur le corps noir et musculeux des esclaves);
et enfin last but nos least 5. le tirage s'effectue en principe parfaitement, si tant est qu'on ait pris le soin d'allumer correctement la cape plus longue à trouver sa vitesse de croisière (dans le cas contraire on court le risque de voir le cigare se consumer de l'intérieur et se détériorer rapidement). 

Avec un cigare de ce calibre il ne faut pas hésiter à partir sur un EMBARGO Anejo Esplendido, un PLANTATION artisanal Overprooof, une vieille Fine Champagne vénérable dénichée derrière les fagots de la cave arrière-grand-paternelle, voire, je n'hésite pas à le dire au risque de me faire lyncher par une horde de lecteurs ulcérés par tant de légèreté, quelque merveilleuse eau-de-vie de cidre du Domfrontais ou du Pays de Bray.
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03 Jui 2022 11:22 #73
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Réponse de elreytristan sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

C'est vrai qu'elle a l'air belle cette cape et cette description animale de la bête donne envie déguster quelques suées... Je pense que je vais essayer de m'en trouver un ou deux à l'occasion. Et je prendrais bien des conseils sur l'allumage si il y a une méthode à privilégier pour expérimenter au mieux ce dernier.
Concernant le Rhum le OFTD - Oh Fuck That Delicious qu'aurait prononcé un barman à la recherche d'un Rhum expérimental pour s'adonner à la réalisation de cocktails puissants ce n'est clairement pas un Rhum que j'affectionne beaucoup en dégustation mais il a le mérite d'envoyer du très lourd, si tu as l'occasion de goûter le Overproof HLCF de chez Hampden il y a de la puissance (un peu moins 60° mais beaucoup plus d'aromes).

Concernant ton précédent avis la Pipe ce n'est pas mon truc et heureusement j'ai déjà assez de vices, on parle toujours bien de tabac la hein 
J'ai eu l'occasion de tester des cigares Toscan "génériques", extra vecchio il me semble de mémoire et je dois reconnaître que j'ai été assez bluffé par la sensation et le goût alors que l'aspect et l'odeur à cru n'était pas très engageant!
 
03 Jui 2022 16:42 #74

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

La question qui se pose, parfois avec une certaine acuité, est la suivante : pourquoi boire et, de la même façon et avec tout autant de détermination, pourquoi fumer ? C'est mauvais pour la santé, non ? Oui bien sûr, mais il se trouve que les choses les plus mauvaises pour la santé sont généralement les plus agréables et nécessaires pour entretenir un semblant de santé (justement) mentale au sein de notre espèce défectueuse (je mets bien évidemment de côté les drogues les plus dangereuses que le marché juteux de l'autodestruction met à disposition de sa clientèle aux abois).

Depuis toujours à ma connaissance, même si je n'ai pas toujours été là pour le vérifier de mes propres yeux, comme qui dirait personnellement, je crois savoir que l'être humain a eu recours à des stupéfiants (le mot ne manque pas de charme) pour tromper l'ennui et le mal-être existentiel. Lassé de courir à droite à gauche pour subvenir à ses besoins, de se coltiner l'adversité et ramer comme un malade pour assurer sa descendance, il a trouvé, soigneusement dissimulé au sein de l'écrin naturel, des plantes aux propriétés aussi proprement stupéfiantes que délicieusement roboratives. 

L'alcool, par exemple, est une chose fascinante, qui alchimiquement parlant revient à transmuter de façon grandiose la banalité sucrière en substance à la fois subtilement goutue et magistralement apaisante (à noter que l'abus, comme ailleurs, peut conduire l'impétrant - détenteur d'un diplôme de pochard patenté - à des accès de violence incontrôlée ou des états seconds diversement définitifs). Vous noterez qu'en ce qui concerne le raisin, non seulement l'être humain ne s'est pas contenté d'en savourer le nectar fermentaire, après l'avoir porté à un rare degré de perfection, mais s'est aperçu qu'on pouvait pousser le processus encore plus loin afin de transformer le vin lui-même en un élégiaque distillat. 

Le cigare, quant à lui, n'a plus grand-chose à voir avec un triste hachis de feuilles médiocres enrobé d'une feuille de papier qui est à elle seule une insulte aux mystères de la combustion. Non ! Il s'agit, à travers lui, d'atteindre au plus haut niveau de l'excellence en matière de nitrophilie néotropicale telle que définie dès l'aube du XVe siècle par Gonzalo Fernandés de Oviedo y Valdés et le non moins célèbre Bartolomé de las Casas, dominicain sévillan connu pour sa défense des natifs caribéens pendant la controverse de Valladolid (notamment face à Juan de Sepulveda, ennemi d'Erasme et aristotélicien convaincu). Oui, nos lointains cousins amérindiens, entre autres psychotropes, consommaient cette plante avec assiduité et d'autres encore bien avant eux. Certes, les rouleaux de feuilles qu'il ingéraient grossièrement n'avaient aucun rapport avec les barreaux de chaises roulés de main de maître qui font les délices de l'homme moderne. 

Ainsi, alors que nous nous restaurions ma fille et moi pas plus tard que ce midi, et que j'avais préparé pour l'occasion une fabuleuse andouillette arrosée (pour ma part, ma fille ne boit pas... encore, ou alors très peu, elle n'a que 15 ans, bientôt 16 il est vrai, d'où peut-être une certaine appétence pour les rhums bien nés et bien élevés) d'un Graves blanc 2018 (Grave d'Arzac, Jaubert à Saint-Selve) idéalement rond et floral, je n'ai pu m'empêcher de lui faire valoir que si le corps (une belle tranche d'andouillette ou de chorizo de bellota à la place de cette insipide rondelle de pain azyme) et le sang de notre bon seigneur Jésus Christ culminaient à ce degré d'excellence il y aurait sans nul doute beaucoup plus de monde dans les églises.
Que dire de plus, sinon qu'après un bon repas rien ne vaut un bon cigare pour se dérider la fibre neuronale et se préparer à affronter le restant de la journée avec toute l'énergie due à son rang. S'il y a des vins de table (d'Arzac en est un), il y a aussi ce que j'appellerai des cigares d'après table, qui éventuellement appelleront un petit alcool léger et de fraîche rondeur type calvados ou armagnac affiné dans les règles de l'art. 

Et là, mes amis, arrivés à ce stade de notre réflexion, je ne saurais que trop vous conseiller le Vega Fina 1998 en format 5 x 52 (le meilleur et plus équilibré à mon goût, gros robusto, hand made à La Romana, Rep Dom, tabacs de 3 ans d'âge en provenance de Colombie, Indonésie, Nicaragua, Rep Dom, Equateur). Reconnaissable à sa cape (habano équatorien, cher à la famille Oliva et connu pour donner des capes de grande qualité) acajou, plus ou moins grasse, il distille des arômes variables mais toujours remarquables suivant les boîtes (de 10).
A 8 euros et des poussières, c'est un rapport qualité-prix digne de ce nom et un cigare qui se consomme avec bonheur dans les circonstances les plus diverses.
L'Amérique du Sud, terre nourricière du tabac, donne une fois encore la pleine mesure de son talent. 
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21 Mar 2023 19:51 #75

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

 

Parce que j'aime la précision, voici, en complément du post précédent sur le VF 1998 52 (bicentenaire de la marque crée la même année par l'immense José Seijas, à qui l'on doit également, en collaboration avec les frères Gonzalez, les cigares MATILDE, en hommage à la marque crée par Simon Mencia en 1876 à Santiago de Los Caballeros), une photo qui vous permettra de pleinement apprécier la robe cuivrée et finement moussue de notre sujet. Richesse aromatique et plénitude gustative sont de mise, alliées à une crémosité et une douceur remarquables. Penser à bien allumer la circonférence du cigare, la cape étant plus longue au démarrage que la tripe.
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23 Mar 2023 13:48 #76
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Réponse de elreytristan sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

J'abonde complétement en ton sens concernant le Végafina 1998, une série remarquable le 52 est aussi mon préféré car il a la taille parfait pour un plaisir assumé d'une bonne heure, et il ne cache pas son jeu tout en restant abordable à tous les amateurs je trouve.
Le 54 est excellent aussi mais la il faut s'installer pour une bonne heure et demi facile, je le trouve presque plus accessible par contre aux amateurs et novices car il est plus doux et plus sage.
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23 Mar 2023 18:53 #77

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

J'esquissais précédemment un bref historique du tabac qui demande à être complété. Si c'est effectivement à Colomb et ses amis conquistadores que l'Occident doit sa connaissance du tabac, alors que tout ce beau monde croisait sur la Côte Sauvage entre le delta de l'Orénoque et l'Amazone, il semble acquis que les Mayas le consommaient depuis des lustres au même titre que le manioc, le maïs, la citrouille, la tomate, le cacao et le piment. Cela se passait 3000 ans avant que Dieu le Père se décide à envoyer son Fils prêcher sa bonne Parole avec le résultat mitigé que l'on sait. Désormais détentrice de cette belle Parole et désireuse de la propager au delà des océans, l'Europe envoyait missionnaires et hommes en armes à la rencontre des primitifs courant à moitié (si ce n'est totalement, chose qui pouvait, notamment en ce qui concerne les spécimens d'ordre féminin, attiser les convoitises de soudards contraints de passer de longues périodes en mer dans une misère sexuelle relative) nus dans les régions concernées.

Les Indiens, convaincus des vertus du tabac, en faisaient un usage aussi divers que varié, du récréatif au magique en passant par le médicinal. A l'époque, ces braves gens (parfois hostiles, il faut bien le dire, mais ça peut se concevoir quand on voit des gens bizarres débarquer de nulle part pour vous dépouiller de long en large) ne fumaient pas le cigare à proprement parler mais faisaient brûler des fagots de tabac sec dont ils inhalaient la fumée avec délice. Bref, de retour du Mexique, ce bon Colomb (dont, pour la petite histoire, la statue à Mexico vient d'être déboulonnée au profit de la reproduction d'une statue de jeune femme découverte il y a peu dans la  région de Veracruz, chef-d'œuvre olmèque censé représenter Coatlicue, épouse de Mixcoatl - le Serpent des Nuages - et mère de Quetzalcoatl et Xolotl, respectivement Serpent à Plumes et Chien Nu) s'est empressé de faire découvrir cette plante miraculeuse à ses compatriotes.

Après l'Espagne et le Portugal, où l'usage du tabac se répandit comme une trainée de poudre,  c'est un certain Jean Nicot, fils de notaire nîmois et ambassadeur de France à Lisbonne, qui plante quelques graines de ladite solanacée dans le jardin de sa maison. Brave homme. Il faut dire qu'à l'époque le tabac jouit d'une réputation à toute épreuve, que ce soit frais ou sec, et s'administre allègrement par toutes les voies possibles et imaginables, qu'elles soient anales (je pense aux hémorroïdes), orales (tisanes censées réduire la faim et soulager les problèmes de transit) ou autres, par exemple sous forme de cataplasme ou d'onguent pour traiter l'asthme et les maladies de peau.

En 1560, il fait parvenir à Catherine de Médicis, alors reine de France, de la poudre de tabac pour soigner les migraines de son fils François. Cela n'empêchera pas ce dernier de mourir la même année à l'âge quelque peu prématuré de 16 ans, après un an de règne et une tentative d'enlèvement ourdie par Jean du Barry, gentilhomme périgourdin hostile aux catholiques. Pas bégueule pour un sou, la reine offrira quand même à Nicot une petite seigneurerie du côté de Brie-Comte-Robert pour services rendus à la Nation. Quant à Du Barry, réfugié en forêt de Château-Renault après l'échec de son forfait, une rencontre avec le chevalier de Pardaillan, arquebusier du Roi, lui sera fatale. En plus de son petit fief en région parisienne, Nicot aura le plaisir de voir son patronyme associé au tabac et de passer ainsi à la postérité, au moins pour la partie la plus neurotoxique de ce dernier. Deux siècles plus tard, cette descendance sera officiellement entérinée par le célèbre naturaliste suédois Carl von Linné, géniteur officiel (je dis officiel parce que Guillaume Rondelet, chancelier de la faculté de médecine de Montpellier et professeur, entre autres, de François Rabelais, Charles de L'Écluse et Laurent Joubert, avait déjà eu cette idée du temps de Nicot) de la nomenclature binomiale en latin. 


Dans les ruines de la cité maya de Palenque (environ 7 siècles après JC), au cœur des cèdres et autres acajous de la jungle du Chiapas, un bas-relief montre clairement une sorte de grand prêtre revêtu d'une peau de jaguar et coiffé d'une tête d'oiseau en train de tirer sur quelque chose qui ressemble vaguement à un cigare (quelque chose de tubulaire en tout cas), produisant d'épaisses volutes de fumée qui s'échappent de part et d'autre de la composition.
On ne saurait dire avec certitude depuis combien de temps la pratique était en vigueur, mais le fait est qu'on fumait déjà à l'époque, notamment dans la vallée de Copan, au Honduras, où les champs de tabac étaient nombreux.
On ne sait pas très bien, du reste, si le mot cigare tel que nous le connaissons aujourd'hui vient de sikar, mot maya désignant le tabac, ou des champs de tabac de la région de Tolède où les cigales, nombreuses, chantaient à tue-tête au point d'imprégner durablement l'imaginaire collectif. Cela dit, en matière de tabac, le cigare n'est pas la norme.
La cigarette, misérable rouleau de tabac de piètre qualité entouré d'une vulgaire feuille de papier, a les faveurs du public.
Quant à la pipe, cette espèce de petite casserole percée dans laquelle on peut faire brûler du tabac, elle a eu son heure de gloire aux siècles derniers mais est aujourd'hui totalement passée de mode. Assez pénible à pratiquer, elle reste aujourd'hui l'apanage de quelques intellectuels de gauche, universitaires désœuvrés et autres militaires de carrière à la moustache jaunissante.
C'est dommage car l'objet, au delà de ses qualités purement pyrotechniques, présentait de réelles aptitudes à l'esthétique. Certains exemplaires, aux fourneau sculpté d'une main experte par des orfèvres de la taille douce, s'approchent, assez laborieusement il est vrai, de l'œuvre d'art.

Reste le cigare. D'abord fabriqué en Espagne avec du tabac cubain avant d'être distribués à travers toute l'Europe, ce sont finalement les Cubains eux-mêmes qui affichent leur savoir-faire exceptionnel en la matière. Pas moins de 400 usines voient le jour dans le pays qui devient rapidement leader sur le marché. La qualité augmente, les taxes aussi et les prix montent en flèche, ce qui nous ramène direct aux guerres indiennes et à la guerre de sécession.
C'est grosso modo à cette époque, pendant que le général Custer massacrait les Sioux à Little Bighorn pour leur piquer les Black Hills et ses gisements aurifères, que le cigare fait son entrée aux USA, essentiellement en provenance de Cuba avec la marque Punch. Les notables s'en emparent et la bague fait son apparition pour qu'ils évitent de se salir les doigts et leurs gants en peau de fesse d'une blancheur immaculée. Cela permet aussi de distinguer les marques de plus en plus nombreuses et les vrais cigares des faux. Cuba, par la suite, ne cessera de renforcer ses prérogatives en la matière.

Accessoirement, et j'ajoute ceci pour la petite histoire, la bague a aussi le mérite d'empêcher le cigare de partir en vrille si la coupe est imparfaite, d'où l'intérêt éventuel de la laisser en place pour (celles et) ceux qui ne sont pas sûrs de leur coup.
Cela dit, il ne vous aura pas échappé que Cuba n'est plus le seul à jouer dans la cour des grands. Depuis la Baie des Cochons et la rupture des relations diplomatiques entre Cuba et les USA, sans parler des cacas nerveux de Castro qui se faisait un plaisir d'expulser tous les emmerdeurs un peu trop portés sur la réussite personnelle, les pays voisins ont pu montrer qu'ils n'étaient pas manchots pour cultiver le tabac et en rouler les feuilles. Aujourd'hui, à mon sens, le Nicaragua est le pays de tête dans la production des feuilles de qualité, capables de fermenter harmonieusement et d'exprimer la quintessence de ce que j'appellerai, en hommage aux belles lettres et grands auteurs, la tabaturgie ou dramaturgie tabagique. 
 
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24 Mar 2023 12:58 #78

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Réponse de sideway sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Quant à la pipe [...] Assez pénible à pratiquer, elle reste aujourd'hui l'apanage de quelques intellectuels de gauche, universitaires désœuvrés et autres militaires de carrière à la moustache jaunissante.


 

Quelle plume (si je puis dire) !
Cependant, je dois avouer que le passage du texte ci-dessus ne laisse pas de m'intriguer.

Frèdè
24 Mar 2023 13:46 #79

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Merci Hannibal.
Récit absolument délicieux et instructif. 

Olivier
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24 Mar 2023 18:49 #80

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Quant à la pipe [...] Assez pénible à pratiquer, elle reste aujourd'hui l'apanage de quelques intellectuels de gauche, universitaires désœuvrés et autres militaires de carrière à la moustache jaunissante. 

 

Quelle plume (si je puis dire) !
Cependant, je dois avouer que le passage du texte ci-dessus ne laisse pas de m'intriguer. 


Et je le comprends fort bien, mon cher SIDEWAY, car manquent à cette liste non exhaustive le vieux loup de mer au fenouil, le détective privé à deerstalker, macfarlane et costume trois pièces en tweed de chez Gieves & Hawkes, le commissaire divisionnaire taciturne, l'océanographe à bonnet rouge, l'artiste peintre qui se balade dans les champs de tournesols avec une oreille en moins, le militant syndicaliste de la Confédération paysanne, la romancière féministe et le hipster en chemise bûcheron. 
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25 Mar 2023 09:53 #81

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Réponse de oliv sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

C'est quand un sacré fichu plaisir et privilège que de lire des textes de cette qualité !

L'écrit n'est pas mort, il vit encore !
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25 Mar 2023 09:58 #82

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Allez, une petite info parce que c'est vous et que vous le valez bien : accord idyllique entre le cigare OLIVA SERIE V ROBUSTO (le TORPEDO est plus fort, le ROBUSTO est d'une suavité et d'une profondeur exceptionnelles) et le rhum PLANTATION ORIGINAL DARK (sans doute le meilleur rapport qualité-prix du marché, hyper fruité et sans une once d'alcool parasite, une petite merveille pour - de 30 euros). Là on est dans les Caraïbes, y a pas à tortiller. 

 
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30 Mar 2023 22:22 #83
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Réponse de mgtusi sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Oui ce rhum est très bon, j'en encave régulièrement.

Super aussi en dessert avec des bananes rôties.

Michel
31 Mar 2023 09:44 #84

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

 

Cette fois encore, n'ayons pas peur des mots (ni des homos, du reste, mais je ne pense pas que ça ait un quelconque rapport avec le sujet), Ernesto Perez-Carrillo Jr. (Tabacalera Alianza, Rep Dom, créateur de séries cultes comme La Historia, Encore, Pledge et Allegiance), ancien batteur de jazz rangé des voitures à Miami (sa carrière peinant à décoller, le bouillant Ernesto a jugé plus sage de reprendre l'entreprise familiale El Credito créée par Ernesto Sr. à La Havane en 1948), signe un rouleau digne d'éloges : le CR: CUBA ALIADOS Cabinet Edition (édition limitée 15000 boites, disponible depuis peu en France sans la mention CUBA sur l'étiquette, éthique commerciale oblige). Equipé d'une cape équatorienne (Sumatra) marbrée et grasse à souhait de 5 ans d'âge, l'ALIADOS (Rep Dom & Nicaragua, format toro 6.52 en ce qui me concerne, dispo en 5 tailles dont 6.60), affiche une excellente qualité de fabrication quadruplée d'une rondeur, un équilibre et une finesse aromatique dignes des ténors du barreau. L'essayer c'est l'adopter. 
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12 Juil 2023 10:51 #85
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Réponse de Nunurs sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Ayant essayé de nombreux spiritueux (rhum, whisky, porto et autres), le meilleur accord avec un cigare ca reste les vieux Calisay d'avant 1980 (à mon gout).

Si vous avez la chance de pouvoir gouter, je vous conseille d'essayer.

Ayant fait tester cela à pas mal d'amis amateur de cigare, à ce jour ca reste pour nous le meilleur combo existant.

 

 
15 Aoû 2023 17:39 #86
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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations



De passage à Mirande, dans le Gers, ne voilà-t-il point, si si je l'avoue, que je me mets en tête de goûter sans perdre une fraction de seconde aux produits locaux. Est-ce bien raisonnable ? Eh bien mon dieu oui, il me semble, et j'ai beau tourner et retourner le problème dans tous les sens j'en arrive toujours à la même conclusion : c'est non seulement raisonnable, ce qui serait en soi une bien maigre perspective, mais vital et essentiel pour tout homme bien né dans le monde de brutes qui est le nôtre.

C'est, comme qui dirait, une question de résistance au sens noble (je ne parle pas de résistance électrique, encore que ça peut chauffer à l'occasion, mais plutôt de quelque chose dans le genre de ce qui s'est passé en 39-45 quand les Allemands paradaient dans les rues de la Capitale et pillaient nos trésors nationaux, à commencer par les caves de nos châteaux et restaurants les plus réputés) du terme.
Le canard bien sûr, noble animal dont les capacités hépatiques ne sont plus à démontrer et la démarche claudicante ne peut qu'émouvoir la créature sensible que je suis; idem le porc noir, gascon ou de Bigorre, bestiole dont la truculence et la chair persillée me vont aussi droit au cœur qu'une flèche tirée par ce petit obsédé de Cupidon himself (mériterait une bonne paire de claques, çui-là); mais surtout, il va sans dire raison pour laquelle je le dis quand même et n'hésite pas à le crier haut et fort, cette chose admirable, inimitable et sans précédent qu'il est d'usage d'appeler Armagnac.
Autoproclamée "plus ancienne eau-de-vie de France", ses nobles origines remonteraient à un certain Armin, chevalier franc de son état (à ne pas confondre avec le cabernet du même nom mais à rapprocher, très certainement, de l'expression "trois Francs six saouls" qui atteste de la capacité de ces derniers à - pour reprendre une expression chère à nos amis québécois - se paqueter déraisonnablement la fraise).
Au printemps 507, alors que les premières pâquerettes commencent à fleurir joyeusement dans les prés, les hérétiques Wisigoths (disciples d'Arius d'Alexandrie) règnent en maîtres sur le sud-ouest de la Gaule, au grand dam de Clovis et Flavius Anastasius Augustus, empereur romain d'Orient. C'est alors que, tel un furoncle gorgé de pus, éclate la bataille de Vouillé (commune du Haut-Poitou), opposant l'armée de Clovis à celle d'Alaric II, roi des Wisigoths.
Au cours de cette sanglante (je rappelle qu'à cette époque on s'affrontait à grands coups de hache dans la tronche, ce qui ne fait pas nécessairement du bien) prise de bec, notre Armin s'illustre avec brio et se voit offrir en récompense le fief gascon qui portera son nom : Arminius.
Ensuite, au cours d'un parcours linguistique tortueux lié aux aléas de la prononciation et autres évolutions de la langue française, Arminius se change en Armagnac. Si l'on met de côté les essais du médecin et pharmacologue grec Pedanius Dioscoride dans les année 50 après J.-C., c'est environ deux siècles et demi plus tard, aux alentours de l'an 300, que le philosophe et alchimiste grec Zosime de Panopolis pose les bases claires et définitives de la distillation.

Pendant les mille ans qui suivent les alambics tournent à plein régime et la technique s'affine, de sorte qu'en l'an 1300 le cardinal et homme de sciences franciscain Vital du Four peut en toute quiétude vanter les vertus quasi miraculeuses des eaux-de-vie d'Eauze et Saint-Mont dans un traité de médecine sobrement intitulé Livre très utile pour garder la santé et rester en bonne forme.
En espérant que ce bref historique, humblement destiné à remettre l'église de Condom au milieu du Gers, Terre Sainte de l'armagnac et patrie de Charles de Batz de Castelmore, Jean-Charles Persil (politicien revêche surnommé le Père-Scie par ses détracteurs), du vicomte de Castex et des frères Bogdanoff, ait satisfait vos légitimes exigences en la matière, j'en reviens si vous le voulez bien à mes moutons, ou plutôt mes porcs gascons.
Plus fébrile qu'un adolescent bouleversé par l'éclosion du premier bouton d'acné sur son visage encore poupin, je me mets en chasse du précieux nectar et me porte acquéreur d'un vieux Ténarèze 15 ans de la maison FEZAS doublé (on n'est jamais trop prudent) d'une vieille réserve de la famille MAESTROJUAN, le premier développant 42 et le second 47,5% d'alcool. Naturellement, quitte à trahir et risquer de briser trente ans d'amitié avec mon cher et tendre vieux compagnon le rhum, je me vois assez mal déguster l'un et l'autre sans l'inévitable compagnon de ce genre de voyage fumeux dans les méandres alcoolisés de la geste gasconne, je veux bien sûr parler de cet impétueux rouleau de feuilles des plus fins tabacs confectionné de main de maître par des torcedores caribéens qu'on appelle un cigare.

Eh bien, croyez-le ou non, mais c'est dans un endroit des plus improbables, où l'on s'attendrait davantage à croiser un curé à bicyclette ou un éléphant de mer en complet veston que l'objet en question, que je mets avidement la main sur une poignée de DON TOMAS SPECIAL EDITION aux formats 5x54 et 6x60, vitole que je n'avais pas encore eu l'occasion de griller ni au coin du feu ni - en l'occurrence - au clair de lune au bord d'une piscine au doux clapotis remplie de naïades effervescentes.
Les amateurs ne sont pas sans savoir que le Honduras (et Don Tomas en particulier) ne brille pas nécessairement par l'excellence absolue de sa production, au moins jusqu'à un passé récent, avant que des producteurs comme Plasencia, Rocky Patel ou Chrisian Eiroa (C.L.E Cigar Company) ne s'y intéressent d'un peu plus près.
Le DTSE est emballé dans une feuille de papier de soie (tel un nourrisson joufflu dans ses langes), pratique désuète que l'on en rencontre plus guère que chez FONSECA, marque fondée à Cuba dans les années 90 (1800) par Don Francisco Fonseca. Tombée dans le giron de la famille QUESADA (Casa Magna, Heisenberg, Cubita, Regius) en 2019, la marque (FONSECA) atterrit finalement chez Don Pepin Garcia (My Father, La Aroma de Cuba, San Cristobal et Old Henry) et produit toujours des cigares à Cuba et au Nicaragua.
Bref, comme je ne connois point ce Don Tomas et qu'il est proposé à un tarif que je qualifierai de très acceptable, voire aussi doux qu'une joue de pucelle allongée dans la mousse tiédasse d'un soir d'été, je prends avec reconnaissance, sans faire de chichi, comme un gentil petit garçon bien sage qui ne veut pas faire de peine à sa môman. C'est ti pas mignon tout ça.

Sur ce je regagne ma base avec mon butin, de l'armagnac et des cigares plein les fouilles, des rêves plein les étoiles qui n'attendent que le coucher du soleil pour embraser la voie lactée. 
Au terme d'un repas plutôt bien arrosé en vins locaux, l'heure tant attendue de se détendre un peu arrive enfin. 

Le FEZAS offre un nez riche et gras, fruité, compoté, et une bouche soyeuse non dépourvue d'une certaine fraîcheur.
Le MAESTROJUAN, un poil plus rêche, n'en fait pas moins preuve de finesse et d'élégance, avec peut-être un léger surcroît de complexité et surtout un petit retour sur le cassis des plus affriolants.
Le DON TOMAS 6x60, étonnamment gras et suave, subtil mélange de tabacs caribéens à la construction idéalement aérée, s'entend comme larron en foire avec ses deux compères de fin de soirée.

Je serais tenté de faire fi des multiples turpitudes turbides et d'amplitude qui agitent le monde moderne et de m'écrier comme un seul homme : tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
En même temps, vu que je n'en connais pas d'autre, il serait sans doute un peu présomptueux de s'aventurer dans cette voie. 
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25 Aoû 2023 15:04 #87
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Réponse de oliv sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations



On aurait tous rêvé d'avoir un prof d'histoire comme notre Hanni !
Quel souffle derrière cette plume !
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25 Aoû 2023 19:00 #88

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Merci Oliv, Galinsky et les autres.

Pour rebondir vite fait sur Don Tomas, je tiens à préciser qu'il s'agit d'une marque historique de la General Cigar Company, société dont le siège social se trouve à Richmond en Virginie, et qui fait aujourd'hui, sinon la fierté, au moins partie de la carte du Norwegian Tobacco Group (STG) basé à Copenhague, l'un des plus gros distributeurs de cigares en exercice. 

Dans les années 60, General Cigar s'offre Macanudo, marque de cigares roulés sous les aisselles pour le marché exclusif de Sa Très Gracieuse Majesté, laquelle, on ne l'ignore pas, n'hésitait pas à s'en griller un petit à l'occasion en sirotant un vieux brandy au coin du feu (le Prince Charles, lui, les fume par deux avec ses oreilles et siffle le brandy au tuyau d'arrosage).
La rupture des relations diplomatiques entre Cuba et les USA suivie de la tentative de putsch ratée de la Baie des Cochons se soldent par la mise en place du plus célèbre (bien plus que ceux de la Corée du Nord, du Vietnam ou de l'Afrique du Sud après les émeutes de Soweto, ceux-là tout le monde s'en fout, comme quoi avoir quelques héros de la Révolution sous le coude ne fait pas de mal à la promo) embargo de l'époque moderne, toujours en vigueur après la mort de Castro même si les tensions donnent parfois des signes de relâchement.
Ainsi Barack Obama, homme de goût qui même s'il n'est pas tenté par la doctrine communiste n'en fait pas moins preuve d'une certaine ouverture d'esprit, tente de l'assouplir en son temps, et une reprise des relations diplomatiques s'amorce en 2014.
Hélas, l'arrivée de l'Agent Orange - alias le Lone Warrior, héros peroxydé et malheureux du Capitole - aux affaires sonne le glas des retrouvailles tant attendues, au grand dam des amateurs de havane, langouste, Buena Vista Social Club, vaudou, fraise et chocolat. 

A l'origine, Macanudo est une filiale guatémaltèque de Punch, marque cubaine bien connue (qui, dans les années 30, fait partie du catalogue Fernandez y Palacio avec Hoyo, Belinda et La Escepcion, l'avant-dernière ayant aujourd'hui rendu l'âme et la dernière été brièvement ressuscitée en 2015 pour le marché italien).
Dans les années 70, General Cigar délocalise Macanudo en Jamaïque et charge Ramon Cifuentes, maître d'œuvre de Partagas, d'assurer la pérénnité de la marque.

Aujourd'hui, STG commercialise les cigares non-cubains de marques aussi célèbres que Partagas (Cortado, Black Label, Valle Verde), Bolivar (Cofradia, Gran Republica), Sancho Panza, Cohiba (Nicaragua, Riviera), Punch et Hoyo de Monterey (Excalibur, El Torcedor, La Amistad).
Don Tomas fait également partie du catalogue. Récemment, en plus de l'Edition Speciale (cf post précédent), Don Tomas, vient de nous gratifier d'une formule Nicaragua aux arômes cacaotés et bon goût de noisette grillée (cape dominicaine, sous-cape brésilienne et tripe nicaraguayenne).
Assez noueuse d'aspect, roborative, soignée, relativement complexe, cette nouvelle vitole (boîte bleue de 10 exemplaires vendus autour de 8 euros pièce) joue d'emblée dans la cour des grands, signant le renouveau d'une marque jusqu'ici cantonnée à jouer les seconds rôles (j'entends par là des cigares convenables, de consommation courante mais assez peu gratifiants sur le plan gustatif et intellectuel, et je ne parle pas des bundles à tripe courte). 
 
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28 Aoû 2023 15:51 #89

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Réponse de hannibal sur le sujet Alcool & cigares : notes et considérations

Don Tomas Nicaragua.
Vous êtes déjà allé dans une ménagerie, je pense à un de ces trucs de cirque ou fête foraine comme on n'en rencontre plus guère de nos jours ? Eh  bien là on est en plein dedans ! Je déballe un Don Tomas Nicaragua de l'emballage de cellophane dans lequel il marine depuis un temps indéterminé. La bonne femme qui me l'a vendu à Condom était blonde et d'un certain âge, bien en chair, avenante et non dépourvue de cette sorte de gouaille que que finissent par dégager laborieusement l'expérience et les heures de vol. C'est alors, avant même que je n'aie eu le temps de débaguer l'engin (si un cigare est bien coupé, c'est à dire avec suffisamment de doigté et suffisamment court pour ne pas tout arracher, il n'y a aucun intérêt de conserver la bague qui s'apparente alors à un slip ou soutien-gorge hors de propos), que l'odeur en question me saute au nez tel un tigre enragé ! C'est assez admirable et me rappelle mon (au moins une partie de) enfance dans la cambrousse auvergnate. Ce n'est bien sûr pas le premier à produire ce genre d'effet (on parlerait de réduction s'il était question de vin), mais c'est assez saisissant pour que j'éprouve le besoin de m'en faire l'écho. A l'allumage c'est terreux, rustique et revigorant, avec le doigt de noix de muscade qui va bien. 
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02 Sep 2023 16:57 #90

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Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck