rcblyon écrivait:
> La Tarragone du Siècle a suscité beaucoup de
> débats parmi les collectionneurs et surtout
> beaucoup d'amertume.
> Premièrement, elle est bonne, certes, mais y a pas
> de quoi fouetter un chat !
> De la longueur, un bel équilibre entre fleurs et
> épices, point trop sirupeuse, je lui ai trouvé un
> peu de poire, et sans ce côté réglisse qui me
> révulse dans la recette actuelle de la Jaune (faut
> vraiment qu’ils fassent quelque chose !), et
> évidemment cette persistance incomparable de curry
> que vous retrouvez dans le verre, même le
> lendemain de la dégustation. (Cet avis de
> dégustation n’engage que moi, évidemment).
> Elle vieillira bien, c’est sûr, mais connaissez
> vous seulement une chartreuse qui ne vieillisse
> pas bien ???
> Cela étant, ces commentaires peuvent être
> appliqués, à quelques variantes près, à la MOF ou
> même à une 9° centenaire … Il y a donc bien un
> problème !
> Le problème de cette cuvée ne se situe pas sur la
> qualité du produit, ni sur son prix (indécent)
> mais bien sur l’opportunité de créer cette cuvée.
> Fallait-il « fusiller » ces bouteilles
> extraordinaires, chargées d’Histoire – avec un
> grand H – et de symboles, toutes de personnalité
> différente, des pièces uniques, probablement aux
> saveurs et senteurs incomparables, pour en faire
> cette mixture sans personnalité – bonne mais sans
> plus – qui fera peut-être vibrer nos arrières
> petits-enfants (mais parce qu’ils n’auront jamais
> connu les bouteilles originales) ? …
> Vous l’aurez compris, CHARTREUSE DIFFUSION a fait
> une opération Marketing : un sommelier parisien,
> aussi célèbre que pédant, un peu de com’, une
> bouteille hors de prix (il y a tellement, de par
> le monde, de gens qui sont persuadés que « c’est
> bon parce que c’est cher » …), et on a ainsi
> l’occasion de supprimer définitivement les
> dernières bouteilles , briser un peu plus le mythe
> et forcer ainsi le public au seul acte qui
> intéresse l’industrie : acheter du neuf ! Voilà
> pourquoi la TARRAGONE DU SIECLE n’est pas une
> vraie Chartreuse, mais juste « un produit ».
> Et c’est désolant.
> RCBLYON
Je crois que tu fais erreur sur le produit, le sommelier et Chartreuse diffusion.
Pour commencer, vu le mélange de millésimes en question pour arriver à cette bouteille, le prix est plus que correct. Il suffit de faire une moyenne du prix des bouteilles entrant dans sa composition pour s'en rendre compte. Quand on sait qu'une simple Tarragone des années 60 part aux enchères à plus de 800 euros, sans garantie du contenu, avec un niveau en dessous du col. Je ne parle même pas des bouteilles pré-1945 qui partent aux alentours de 2000 euros...
Donc au niveau du prix, il faut être réaliste. Point. Je pourrais quand même rappeler que la mise en vente a eu lieu bien avant la crise, en pleine période d'euphorie sur le marché des chartreuses. Quand une simple voironne de la période 73-82 trouvait preneur à plus de 150 euros... Pourquoi l'auraient ils vendu moins cher quand on sait que le détaillant a encore fait 800 à 1000 euros de marge sur une de ces bouteilles ? Et qu'en seconde main, quelques acheteurs ont encore pris une autre marge. Cela veut dire que le consommateur final était prêt à la payer 3000 euros... Il faut avoir les moyens de ses ambitions comme on dit.
Après au niveau intérêt de mélanger des chartreuses pour les assembler, c'est le même débat que pour les whisky. Personnellement, je préfère les single casks...
Ensuite, j'ai rencontré Olivier Poussier à la présentation de la nouvelle chartreuse et je l'ai trouvé tout sauf pédant. Il fuit peut être certaines personnes ou est peut être timide, mais c'est tout. Vu son niveau et sa renommée, il est même franchement abordable, même si je ne suis pas de la profession.
Enfin, Chartreuse diffusion répond à la demande des consommateurs en créant une nouvelle sorte de chartreuse, la MOF, plus de 20 ans après la 9ème centenaire et 10 environ après la 1605 verte. A comparer avec les distillateurs de whisky (cf la gamme de la maison des whisky pour y trouver des exemples) qui multiplient les séries spéciales à chaque fête (notamment Noel et la fête des pères).
François