H.Upmann N°2
Piramide (Torpedo) - 15,6cm x ∅2,06cm (ring 52)
Boite datée de février 2018
Certes, 20 mois après mise en boite, il manque certainement les quelques années supplémentaires que mériteraient ce cigare pour être pleinement jugé. Quoique, après tout comme pour le vin, une belle vitole devrait savoir se dévoiler à plusieurs étapes de sa vie (même si j'ai vu en relisant ce fil que Raymond y indique bien à quel point il estime que les cigares de légende ne doivent pas être attendus trop longtemps).
Mais ce module d'H.Upmann n'a pas la prétention d'être une légende, et cela faisait longtemps que je ne l'avais pas croisé.
Cape : Maduro, plutôt lisse, quoique relativement nervurée.
Je constate d'ailleurs avec regret, au regard du respect que je porte à la manufacture, que dans la boite certains cigares ont un habillage, qui laisse à désirer.
A cru : Effluve très discret de sous-bois et une ombre de cuir à peine perceptible.
Allumage aisé.
1er tiers : Le tirage est immédiatement parfait. Fumée à la densité optimale circulant doucement et sans effort au palais. Les premiers instants délivrent des saveurs un peu végétales à mon goût. Herbe sèche, mousse, sous-bois.
Cela ne dure que quelques millimètres et comme un pop soudain, une sensation onctueuse prend ses aises sur des notes torréfiées et boisées.
Petit à petit, le grain de café et une ombre chocolatée s'ajoutent par touches successives. Le cigare va alterner un temps entre une trame plus boisée et une trame tirant vers le café torréfié.
La fumée oscille également entre élégante onctuosité et sourde impression de feuille sèche un tantinet plus âcre.
2e tiers : A l'orée du deuxième tiers, la vitole s'arrondit encore, offrant nettement des saveurs de cuir chaud. Quelques épices douces affleurent émaillées de café torréfié et de cèdre avec une subtile pointe quelque peu sucrée. La fumée est pleine, plutôt épaisse même, tout en restant digeste.
Parfois un petit éclat salin anime la prise en bouche.
Petit à petit le cigare sort de son plateau gustatif au travers de fruits secs grillés (noix, noisette). La personne fumant à mes côtés y trouve même de la cacahuète (j'ai eu beau me concentrer, je ne la décèlerais pas). Ce bouquet n'est pas déséquilibré, c'est encore doux, voire onctueux, mais plus viril.
3e tiers : Il est plus marqué que sur les autres cigares que j'ai pu fumer dernièrement. Il se présente toujours avec un tapis onctueux de cuir et de notes torréfiées (café grillé, cèdre, fruits secs), mais également un puissant poivre blanc fusant en longueur sur la langue. Malgré tout, le cuir est bien présent comme la noisette torréfiée encore plus expressive. C'est de plus en plus puissant et je m'arrête là.
J'aurais été plus reposé, j'aurais sans doute apprécié de continuer un peu.
D'ailleurs, de jolies empreintes torréfiées restent en bouche après l'arrêt de la dégustation.
Il me semble qu'il y a une dizaine d'années ce N°2 était plus complexe et mieux construit (comme le P2 de Partagas, qui a trop longtemps perdu sa subtilité au profit d'un moteur stéroïdé).
Cela reste une belle bête néanmoins, dont encore une fois je ne sais pas si les années accroitraient la portion d'équilibre onctueux, voire velouté.