Afin de dissiper certaines interrogations, je me permet de relayer ici le post que nous avons publié sur certains réseaux sociaux au sujet de notre aventure vigneronne.
Si vous trouvez ce post inapproprié, veuillez nous en excuser et le supprimer.
Une page se tourne pour mieux écrire les suivantes.
Arrivés en Béarn pour les vendanges 2008, 2019 ont été nos dernières sur les terres de Guirardel.
Douze millésimes pour découvrir un métier, en faire une passion, expérimenter, aller loin, trop peut-être.
Depuis 2012 en Bio (certifié en 2015) puis sans engrais ni amendements, puis sans écimage et avec le
minimum de cuivre (moins d'un Kg par hectare par millésime) et de soufre (merci aux huiles essentielles)
nous nous sommes approchés aussi près que nous l'avons pu d'un équilibre naturel au champ.
Au chai la démarche a été symétrique, avec l'abandon successif des débourbages, collages, sulfitages,
filtrations pour arriver à partir de 2016 à des vins 100% jus de raisins exempts de tout intrant,
les levures indigènes ayant généreusement assuré les fermentations alcooliques sans relâche depuis 4 siècles.
Et après ? Comment sortir d'une viticulture de clones (pour ceux qui l'ignorent, l'énorme majorité
des pieds de vignes n'ont rien de "sauvage", ce sont des clones sélectionnés et pas forcement sur des
critères de qualité du produit fini d'ailleurs) ? Comment s'écarter de la mono-culture fondamentalement
en opposition avec les équilibres naturels toujours issus de la diversité ?
Comment vivre, assumer les études de nos jeunes ados quand nos choix professionnels font s'envoler
les coûts de production au-delà de ce que "le marché" peut comprendre et accepter ?
L'équilibre social est fait de compromis mais leur pratique ne nous est malheureusement pas naturelle.
Nous n'en tirons aucune fierté et nous admirons profondément ceux qui savent en trouver tout en restant sincères.
Sans remords ni regrets nous remettons ce joyaux qu'est le coteau Guirardel entre les mains de
celle qui, nous le souhaitons de tout cœur, saura faire ce que nous n'avons pas su : adapter, en douceur,
ce patrimoine aux exigences du 21ème siècle.
Nous ne remercierons jamais assez ceux qui nous ont conseillé, aidé, par leurs encouragements ou, sans le vouloir,
par leurs critiques parfois cinglantes mais justes. Ceux qui nous ont fait confiance et suivis sur notre chemin
d'apprentissage, qui ont aimé nos vins et compris leur évolution. Nous oublierons bien vite les enthousiastes en
tous genres dont les promesses n'engagent que le naïf qui les écoute, les défenseurs bruyants des "petits vignerons"
ou des "vins propres" qui cherchent avant tout à faire tourner leur commerce en recherchant des
"pépites à moins de 10€". Eux aussi nous ont beaucoup appris mais de là à leur dire merci, il nous reste encore
du chemin à parcourir.
La suite de l'aventure se jouera au Pays Basque où un très ancien moulin, converti à l’hydro-électricité
au début du 20ème siècle pour alimenter une filature puis une chocolaterie, est en train de voir convertir
le bâtiment en pierres ayant abrité ces nobles activités en chai. Les vinifications naturelles demandant
du temps, nous emmenons avec nous nos cuvées en devenir pour finir, comme il se doit, ce que nous avons
commencé. Il y aura donc du vin issu de Guirardel, pour les fidèles et leurs amis, pendant une décennie ou deux.
Pour éviter toute confusion avec les futures productions du domaine Guirardel, nous avons choisi pour nos
vins, un nouveau nom en relation avec ce nouveau lieu :
Ugo
. Le nom basque étant Uhaguneko Eihera, nous
l'avons un peu simplifié.
Pendant la transition nous nous formons, entre autre, à l'agroforesterie. La forêt ou plus exactement sa lisière
est le milieu d'origine de la vigne. C'est dans des conditions similaires, entourée d'arbres qui lui servent de
support qu'elle pourra réellement donner le meilleur d'elle même sans avoir besoin d'apport nutritionnel ni
de "traitement". Brasser de la bière, cuisiner, faire pousser des avocats, des champignons ou des cochons, faire
en sorte que les gens se rencontrent et se parlent, que le spectacle vivant vive, sont d'autres idées qui nous trottent
dans la tête et qui vont prendre forme dans les mois ou les années qui viennent.
Si vous souhaitez rester en contact et connaitre la suite de l'aventure, envoyez-nous un message à
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(depuis une adresse que vous consultez de temps en temps) pour vous inscrire à notre liste de distribution, à l'ancienne.
A bientôt peut-être,
Françoise & Pierre.