Visite au domaine le Roc, janvier 2014
Profitant des vacances chez la belle famille dans le sud ouest à côté de Montauban, je profite de la proximité du frontonnais pour organiser une petite visite chez un viticulteur. Après quelques minutes de lecture sur LPV, j'arrête mon choix sur le domaine du Roc.
Malgré le côté dernière minute de la demande, je décide malgré tout de tenter ma chance. La réponse est positive et rdv est pris pour 10h le vendredi matin.
A l'arrivée, sous une pluie fine mais continue, nous sommes accueillis par Monsieur Ribes, qui nous invite à entrer dans le bureau pour nous mettre à l'abris. Sur un fut, 6 verres et 3 bouteilles ont été préparées.
Monsieur Ribes commence par une présentation générale du frontonnais, avec notamment son cépage : la négrette. Vient ensuite un petit historique du domaine, et une explication sur le nom de celui ci : "le Roc". Cela est du à une couche particulièrement imperméable aux racines et à l'eau, qui est situé juste sous les vignes (désolé je ne me rappelle plus le nom de cette couche
). Dans certaines zones, cette couche est situé plus profondément, mais ici, elle est très superficielle et les vignes sont en quelques sortes posées dessus, d'où le Roc. Cette couche peut néanmoins être percée. Soit par la vigne elle même, qui parvient parfois à trouver une faille pour ses racines. Monsieur Ribes nous rapporte d'ailleurs l'anecdote de l'année 2003, où la chaleur avait donnée à la majorité des feuilles un teint brûlé, mais au milieu desquels, certains pieds gardaient leur couleur verte, signe d'une racine s'enfonçant profondément. L'autre moyen de "faire son trou", est l'homme. Il nous explique que durant plusieurs années, il a gratté cette couche (désole à nouveau, le nom de la machine ou de la procédure m'échappe
), et qu'une année, sa lame a réussi à percer la couche et à descendre profondément, ce qui a changé le raisin.
Le domaine exploite 20 hectares, et malheureusement, l'année 2013 n'a pas été très clémente niveau météo. 8 hectares ont été touché par la grêle et en conséquent, 6 hectares n'ont même pas été ramassé.
L'ensemble des vendanges est mécanique.
Le domaine produit du rouge et du blanc. Faute de disponibilité (cuvée épuisée et nouvelle pas encore prête), nous ne gouterons "que" 3 cuvées.
Domaine le Roc, Fronton, La folle d'ambat 2012
La dégustation commence par cette cuvée 100% négrette. Monsieur Ribes nous explique que la négrette est le cépage de l'AOC. Ce vin est donc une introduction pour découvrir la suite. Vin à boire entre 2 et 4 ans.
Un vin qui m'a beaucoup surpris (je ne connaissais pas la négrette), très sur le fruit mais un peu acide à mon gout.
Domaine le Roc, Fronton, cuvée classique 2011
On évolue ensuite vers un vin contenant d'autres cépages. Vin à boire dans les 10 ans (durées données par M Ribes à chaque fois). Un vin peut être un peu moins de fruit mais d'avantage de complexité. Très bon.
Domaine le Roc, Fronton, cuvée Don Quichotte 2011
Dernière cuvée, celle faite avec les meilleurs raisins du domaine
Peut se conserver 10 ans et plus. Un nez sur la violette et en bouche je ressents des épices dont le poivre. Des tanins bien présents mais pas de trop. Très bon aussi.
Suite à cette dégustation, Monsieur Ribes nous propose de nous faire découvrir le chai. Nous avons donc le plaisir de découvrir les cuves en béton, dans lesquelles la vinification est effectuée. Ces cuves anciennes, sont situées dans une caves enterrée, et juste à côté, patientent les futs de rouges. Un peu plus haut, se trouve les futs de blancs. La production est inférieure à 10 000 bouteilles. C'est un assemblage de plusieurs cépages.
Puis, vient ensuite le nouveau chai. Construit récemment, il abrite les nouvelles cuves en béton (utilisées pour 2013).
La visite se termine par quelques emplettes et par une invitation des plus agréable : tous les ans, le domaine organise en mai des journées portes ouvertes, durant lesquelles, on remonte 10 ans en arrière : le domaine fait gouter des vins de 10 ans. L'occasion de découvrir comment vieillit ce vin ! Une excellente idée.
En conclusion, une visite des plus agréables, avec un vigneron accueillant, disponible et très pédagogue. Qui n'a pas lésiné sur son temps ni sur ces explications.
Très bonne année à tous.
Paul