[size=x-large]Visite chez Georg Breuer, mythe du Rheingau
Des vins qui ont la réputation de traverser le temps sans fléchir.[/size]
Première approche en ce qui nous concerne avec le domaine. Je situe quelques bouteilles du paternel des années 90 dans la cave. J'avais donc eu vent de la réputation de ce domaine, internationale pour la longévité de ces rieslings secs, mais jamais gouté les vins. Impossible d'annoncer un changement de style depuis la reprise du domaine par Theresa Breuer, fille du trop tôt décédé Bernhard Breuer, qui a hissé la réputation de ce domaine. Un destin à la Dagueneau. Ce que je sais, c'est que la nouvelle génération fait des essais de biodynamie sur certaines parcelles.
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En avant la dégust!
Breuer , Grauer Burgunder 2009
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Steuf:
Nez assez floral , tendu, un peu sec. Un vn droit, pur, petite impression graisseuse, sur les champignons, mais globalement un peu discret.
Moi:
Nez pas très expressif mais très fin et précis. Des notes classiques de Pinot Gris : beurre, caramel, raisins de tables ultra mûrs.
La bouche est fine, en place, agréable, sur les fruits jaunes et cette trame caramel légère.
Jolie longueur.
Pas fan de ce cépage, ce canon me plait. Un peu cher (19€).
Bien ++
Breuer, Spätburgunder 2011
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Steuf:
Nez fume, bouche fluette, cote floral et aerien sur une acidite equilibrante, fraicheur sur une legere amertume en finale.
Moi:
Couleur très légère. Nez fin sur la cerise. Plutôt simple cependant.
L’attaque en bouche est fraîche et franche, mais dès le milieu de bouche ça se gonfle un peu, avec une matière monobloc pas des plus distinguées.
La finale est marquée par le poivre noir et un côté piquant qui me fait penser aux pinots de la Kaiserstuhl dans le Baden.
Bien
Breuer, Spätburgunder « B » 2009
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Steuf:
Barrique, nez sur les herbes aromatiques, plus profond. Bouche tenue par l’acidité, amertume davantage marquee en finale, un vin pas en place, un peu vert, poivre.
Moi:
Nez très herbacé qui me fait penser à des domaines de l’Ahr. On est sur un terroir d’ardoises. Au milieu des herbes, une cerise bien mûre.
La bouche est cohérente, en place, fine, juteuse.
Un peu brutal dans l’expression finale, marquée par l’ametume.
Bien +
Breuer, Rüdesheim Estate Riesling 2011
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Steuf:
Nez mineral, le fruit blanc predomine en bouche, sur un cote plastique/hydrocarbure. Leger, finale courte.
Et
Breuer, Rauentahl Estate Riesling 2011
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Steuf:
Le nez leur fruits discrets, toujours cette touche plastique (souffre?), bouche sur la pomme verte, finale sur les fruits cuits.
Moi:
Deux vins qui ne m’ont pas vraiment marqué, et cela se ressent dans la prise de notes.
Ils étaient d’ailleurs assez similaires. Des nez marqué par la pêche blanche et une minéralité fumée. Des matières sucrailleuses en bouche qui rendent l’appréciation et la précision des arômes un peu brouillonnes.
Le Rauentahl a un peu plus de fond.
Des jolis vins sans plus. A attendre quelques années encore.
Bien en l’état pour les deux.
Breuer, Terra Montosa Riesling 2012
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Steuf:
Nez sur les fruits plus murs, moins tendu avec toutefois une legere sensation citronee. Un vin plus concentre que les precedents, finale aux accents mielles.
Moi:
Assemblage des 4 différentes Spitzen Lage, à savoir les auto-qualifiées Grosse Lage, (Breuer n’étant plus membre des VDP, il ne peut produire de Grosses Gewächs officielles).
Nez de bonbons, fruits jaune, miel d’acacia, orange, pêche.
D’emblée je me dis qu’on passe un cap. La matière est plus complexe, plus intense, et trace un sillon assez classieux en bouche.
Toujours un peu de mal avec le côté sucrailleux de la matière qui rend l’ensemble tout de même un peu mou et pas très précis.
Jolie longueur du vin sur les fruits jaunes.
Bien + en l’état
Breuer, Terra Montosa Riesling 2010
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Steuf:
complexite accrue face au 2012, rondeur accrue au nez, impression miellee moins perceptible en bouche dans un vin un peu plus généreux.
Moi:
On est vraiment dans le même registre que le précédent. Le vin a un peu plus digéré les SR qui trainaient, et l’ensemble est d’une grande buvabilité. Besoin tout de même encore de garde pour gagner en précision et caractère.
Bien +
On s’attaque aux Spitzengewächse ! Pas de GG car le domaine est sorti des VDP suite à leur décision de ne pas classer le Berg Rottland en Grosse Lage. Du coup le domaine fait sa classification propre, avec ses Spitzengewächse, à savoir ses " Crus de pointe".
Breuer, Berg Roseneck Riesling 2011
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Steuf:
Parcelle situee moins en aval du Rhin, un nez citronné, bouche plus profonde sur les agrumes.
Moi:
Le nez est fermé, du mal à en retirer quoi que ce soit avec précision.
La bouche elle est plutôt en place, avec une matière dense, profonde, complexe. J’ai du plaisir mais suis encore et toujours gêné par les SR qui traînent décidément dans tous les vins. Le sucre en soit ne me pose pas de problèmes, mais sur ces vins jeunes ils gomment un peu l’effet terroir et le caractère des vins. Tout se ressemble vu de loin.
Bien +
Breuer, Berg Roseneck Riesling 2008
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Steuf:
Plus convainquant que le 2011, sur les fruits murs au nez, plus fin. Davantage de personnalité des l’attaque, miel discret en milieu de bouche, qui se retend en finale sur des fruits jaunes.
Moi:
Ahh ! Là je comprends la réputation Breuer ! Les petites 6 années de bouteille de ce jus offrent cette fois-ci un riesling à maturité.
Le nez est marqué par un panier de fruits jaunes (coing, mirabelle) assez irrésistible.
En bouche, la différence est criante. Les quelques SR ont commencé à être « mangé » par le vin. Du coup le jus est bien plus précis, à la complexité plus évidente. La bouche est très élégante. Du caractère. Jolie longueur.
Très Bien –
J’aurais bu en boire une bouteille le soir même.
Vraiment utile de goûter un vin arrivé à maturité pour comprendre à qui on a affaire et ce que les vins peuvent apporter avec quelques de années de vieillissement.
Breuer, Nonnenberg 2011
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Steuf:
Monopole, un nez mineral mais peu expressif, pour une bouche légèrement grasse, qui s’amplifie en finale de belle longueur. Matiere davantage présente que sur les précédentes cuvées.
Moi:
Lage en monopole.
Nez fermé.
Un vin amabile en bouche : matière ronde, fruité, facile. Mais il y a également beaucoup de fond dans ce vin, une belle finesse, de la complexité. Grande longueur.
Un cru qui m’impressionne par sa densité et sa profondeur. Je pense qu’avec 10 années on aura affaire à un très très beau canon. Je fais le test ☺
Très Bien - - en l’état, mais j’y vois un gros potentiel.
Breuer, Nonnenberg 2010
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Steuf:
Plus ouvert que le 2011, au nez, mais encore acide en bouche, notamment en finale. Un vin qui a de l’allure - attendre - mais que je trouve en desequilibre sur l’acidité.
Moi:
Nez expressif et agressif : marque du millésime, une acidité saillante jaillit du verre. Elle souligne et structure des arômes de citron et une grosse minéralité.
La bouche est marquée par cette acidité puissante au laser. Une flèche de l’attaque à la finale. Je comprends que l’acidité pas tout à fait mûre et mordante gène, mais moi j’aime bien, car ce terroir propose des épaules et une matière assez impressionnante. C’est pas tout à fait équilibré, mais il y a de quoi contrebalancer cette acidité.
Un cru dans tous les cas qui m’enthousiasme.
Très Bien -
Breuer, Berg Rottland 2011
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Steuf:
Mineral au nez, mais rond en attaque, une bouche équilibrée mais encore cette sensation plastique.
Moi:
Nez fin.
Jus un peu fluet, ensemble « sympa » mais pas grand chose d’original détecté. Carnet pas vraiment rempli.
Bien + en l’état
Breuer, Berg Schlossberg 2011
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Steuf:
Davantage sur le fruit croquant, mais une sucrosite qui manque un peu de finesse, trop presente.
Moi:
Le mouton rotschild allemand : l’étiquette change tous les ans.
Pas tellement convaincu par un ensemble sucrailleux et une finale qui tombe. Déception sur ce vin à la réputation pourtant grande. A revoir dans 15 ans.
Bien + en l’état
Breuer, Berg Schlossberg 2009
Steuf:
Plus discret, en retenue que le 2011, malgré des notes pétroles plus perceptibles des l’attaque.
Moi:
Vin en pleine puberté. N'offre pas beaucoup de plaisir en l'état, on sent l'évolution qui fait son chemin avec des notes gentiment pétrolées.
Bien +
Breuer, Rheingau Auslese 2011
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Steuf:
Une finesse agreable sur le une rondeur equilibree, belle sucrosite aromatique, fini cette sensation plastique desagreable, legere amertume. Des notes de croute de fromage, de jolies notes sirupeuses en finale. Un beau vin qui me parle enfin, j’encave, un Auslese tres abordable, 9€ la demi bouteille.
Moi:
Nez plutôt fermé sur un fumé sauvage.
En bouche l’attaque est sur la pêche blanche, l’abricot. C’est très jeune et l’exercice est tout à fait réussi sur cet Auslese simple mais délicieux. Structure absolument nickel, équilibre au poil, matière fine de petit déjeuner. Buvabilité maxi et du plaisir sur ce canon au prix très attractif. (9,50 la demi, 17€ la bt).
Bien ++
Breuer, Berg Rottland Auslese GK 2011
Steuf:
Profondeur, nez sur le coing. En bouche, on est clairement sur une autre catégorie que le vin precedent, mais pas non plus 5 marches au dessus. 1 mot: finesse.
Moi:
Beaucoup plus de fond et de complexité ici, structure toujours impeccable, mais le tout demande encore à se fondre.
Arômes jeunes de pêche blanche, abricot.
Très Bien – en l’état
Conclusion de Steuf:
Au global, des vins que j’ai mal goutes, car peu expressifs au nez, et surtout bien souvent „plastiques“, sensation que je retrouve souvent sur les vins allemands, et qui me laisse un peu de marbre. Un coup de coeur sur le Rheingau Auslese, mais globalement pas convaincu par le domaine.
La mienne:
Mon avis général est qu’il est extrêmement difficile de goûter ces vins dans leur jeunesse. Des sucres traînent partout (les % d’alcools naviguent de 11,5% à 12,5%) et gomment la précision des vins et l’expressivité du terroir pour le bizu de ce domaine que j’étais. Un peu comme dans les grands vins de mosel. Difficile de remarquer des différences criantes entre les crus au niveau des goûts sur des millésimes bébés, pas forcément au niveau des matières.
Je n’avais pas eu ce souci chez Eva Fricke, ou malgré les sucres je m’étais absolument régalé de l’évidence et la précision des vins.
La perspective montrée par le Berg Roseneck 2008 m’a elle complétement enthousiasmé. Une fois les SR mangés, le vin démontre toutes ses particularités, gagne en précision, et s’affiche comme une très belle expression et signature sec de Riesling.
Nous avions pris RDV à la vinothèque et le domaine avait organisé à l’avance cette dégustation vraiment complète. Un belge francophone de père allemand ayant vécu aux USA nous a très amicalement animé cette dégustation. Très joli endroit ou beaucoup de bouteilles sont disponibles dans plusieurs millésimes.
Photos de Steuf