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Je ne connaissais pas grand chose de ce domaine avant que l'on m' offre une bouteille provenant de celui-ci.

Oekonomierat Johann Geil est situé dans le Rheinessen et possède 27 hectares de vignes. Le domaine commence à se faire connaitre (découverte de l'année du Gault et Millaut allemand 2004).
Le vignoble se compose de nombreux cépages, même si le Riesling et le Pinot Noir dominent.

Entre autres cépages, le Huxelrebe, fruit du croisement entre le Gutedel (Chasselas) et de Muscat précoce de Courtillier (sic).

Un soir de LPViades la bouteille, qui devint mienne (Merci Eliane!!!), fuit :

Weingut Geil - Huxelrebe 2001, vendange tardive

La robe est or pâle.

Le nez est chatoyant, sur la rose, la pêche et l'amande grillée.

La bouche conjugue puissance aromatique et grande fraîcheur, avec un perlant bienvenu. Du sucre est présent, mais parfaitement équilibré par une fine acidité.

Très bonne persistance dans la fraîcheur.

Un très bon vin! (re-merci, Eliane )

Pour les amateurs germanophones, il y a un site complet sur le domaine:

www.weingut-geil.de

Eric

Weingut Geil - Spätburgunder trocken 2014

Bouchon à vis
Robe de pinot noir évoluée, tons bruns
Nez très délicat de fruits rouges avec une empreinte légèrement fumée.
Bouche très équilibrée, aérienne et raffinée avec un fruit marqué, un élevage parfait. Ce n'est pas très complexe ni profond, mais vraiment très agréable et délicieux à table et se révèle très bien à l'air.
J'aime beaucoup. Excellent rapport qualité prix. Une autre belle alternative à l'onéreuse bourgogne. 14 € prix caviste pour un vin à point.

Weingut Geil - Spätburgunder Trocken 2015

Robe légère de pinot noir avec un début d'évolution. Un peu de réduction à l'ouverture (capsule à vis avec pastille de plomb) qui se dissipe assez vite mais qui est plutôt agréable donnant des notes un peu grillées, épicées, fumées avec un fruit joli et un élevage au millimètre.
Bref, c'est joli.
Bouche gourmande, soyeuse, vive et gaie : tout ce que l'on attend d'un pinot noir.
Equilibre parfait.
Rapport qualité/prix à couper le souffle : je l'ai payé 12 euros 50.

Un vin gourmand, croquant avec un élevage soigné : très grand plaisir.

Weingut Geil - Spätburgunder Trocken 2014

robe qui est marquée par une certaine évolution, des tonalités brunes. Les arômes sont d'abord marqués par de la réduction qui se dissipe assez vite pour s'ouvrir sur des notes plutôt tertiaires, manquant quand même de netteté. La bouche est plutôt mince, à la matière manquant un peu de confort sur des saveurs de cerise à noyau, légèrement "kirschées". La vivacité ressort un peu trop en finale sans doute à cause du manque de fond de l'ensemble et du fait que sur cette bouteille en tout cas, il semble être trop tard.
Rien à voir avec la bouteille bue il y a un an.

Weingut Geil - Spätburgunder Trocken 2017.

Bouchon liège de qualité et à peine teinté sans autre marque que celle du millésime aux deux extrémités. Aéré 90 minutes et servi très légèrement rafraîchi (15/17°) initialement.

Robe de pinot noir, transparence relative, assez sombre, couleur pourpre à peine teintée d'ocre.

Le nez est chaud et fruité, très marqué par la mûre et les fruits des bois. Au réchauffement bois vanillé.

En bouche, aussi bien rafraichi qu'à température estivale le fruit suit le nez , l'équilibre probant avec une bonne acidité qui maintient toute la fraicheur et prime jeunesse supposées. Archétype du très bon pinot noir à son apogée, ou entre deux âges.

Repas quiche lorraine, jambon cuit et salade mâche, fromages, salade de fruits et sablés, chocolat guimauve. Pour un second dîner le lendemain, le vin toujours aussi affirmé en plénitude.

Weingut Geil - Spätburgunder Trocken 2020

une tuerie.

Un petit additif à mon laconique message précédent à propose de ce Geil - Spätburgunder Trocken Rheinessen 2020, à l’occasion de l’ouverture d’une autre bouteille de ce vin.

 La robe est celle d’un pinot noir comme je les aime c'est-à-dire tout sauf noir : robe de soirée légère et ajourée, plutôt dentelle et taffetas, de ces robes que l’on aime admirer mais surtout défaire.

 Au premier nez, je pense à mes amis fans de pinot noir en me disant que je pourrais bien leur jouer un tour lors de notre prochaine rencontre qui d’ailleurs ne saurait tarder. Mais peut être lisent-ils LPV et vont-ils se méfier, les bougres ! Ils feraient bien en effet d’être sur leur garde. C’est beau, sur des tonalités florales : d’aucun dirait que ça pinote et en effet, ça pinote dans ce mélange si subtile du bon fruit et du bon bois comme seul ce cépage sait le faire. Non qu’il soit le seul à se marier correctement avec le bois, mais de cette façon là, je n’ai pas d’autres exemples : ça sent l’élégance pour peu que l’élégance ait une odeur. En bouche, le tweed devient velours et soie : comment ce vin à la robe si légère peut-il être à ce point onctueux ? Là encore la magie du pinot noir s’exprime et cultive le mystère. Le fruit charmeur se fait gourmand. Trop ? La belle serait trop aguicheuse pour être honnête ? Et puis, est-ce si mal de céder à la facilité ? Le tour que je m’apprête à jouer sera-t-il trop facilement déjoué ? Les puristes vont-ils penser rapidement que le rouge aux lèvres est un peu criard ? La belle se rattrape en finale par un joli clin d’œil, relevant la tête dans un sourire de fermeté tannique et de fraîcheur.

 J’ai donc bien envie de glisser cette bouteille au milieu du panel que je sais déjà somptueux : mais qu’est-ce que je veux prouver finalement que nous sachions tous déjà ? Et puis ce vin tout seul est éclatant de franchise et plaisir donné : en sera-t-il autant lorsqu’il sera confronté à d’autres très bons vins, l’étalonnage lui sera-t-il fatal  et si oui à quelle hauteur ?

 J’ai volontairement tenté de limiter cette gourmandise en rafraîchissant un peu la bouteille : ça fonctionne très bien d’ailleurs : Ce Spätburgunder serait-il un peu trop Spät ?

 Je ne manquerai pas de vous donner la fin de l’histoire. En l’état, je confirme ce que j’ai écrit dans le post précédent : une tuerie. 

Weingut Geil - Frühbugunder - Beichtheimer  S -  Trocken 2021

contrairement au Spätburgunder (pinot noir vrai), cette mutation du cépage est plus précoce.

On y retrouve cependant les mêmes caractéristiques et sur 2021 en tout cas, précocité oblige, on  y trouve plus de richesse, plus de tout d'ailleurs et mon interrogation sur ce vin réside justement là : le plus est il du bonus ou du trop.
On flirte avec les limites, c'est certain, avec les miennes en particulier : sauf qu'à flirter avec les limites, on frôle le caricatural.
Maintenant quelle serait ma réaction et mon avis si au lieu d'être devant cette étiquette rhénane, j'étais devant celle d'un grand cru bourguignon ? Crierais-je au génie ou au grand vin, automatisant inconsciemment le bénéfice du doute au crédit du pedigree ?

Je vous en dis un peu plus sur le vin : Reynaud' style inside : cerise, griotte, fumée, orange sanguine et tout et tout. Un bel élevage, de la fraîcheur malgré es 14 degrés (servir un peu frais : 15/ 16), de la gourmandise à se demander s'il n'y a pas un peu de résiduel (et c'est peut-être la clef de la bascule de ce vin d'un côté ou de l'autre entre le bien et le mal).

Edit : de la fraise aussi, y'en a.

En bref, avec ce vin, je suis autant circonspect sur moi que sur lui. C'est déjà pas mal.

Une nouvelle bouteille du Spätburgunder 2020 vient confirmer que je préfère cette version à celle du Früh : moins puissant, sur un équilibre plus classique. Moins de tout, mais de mon point de vue, même si je conçois que l'on puisse penser l'opposé, plus n'est pas forcément mieux.
J'aime beaucoup mais je l'ai déjà tellement écrit que je m'arrête là.