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J'ouvre une nouvelle rubrique pour ce domaine classique de Moselle centrale, fondé en 1680. Il compte parmi ses 20 hectares de vignes de nombreux crus prestigieux de la région (Brauneberger Juffer et Juffer-Sonnnenuhr, Wehlener Sonnenuhr, Graacher Domprobst et Himmelreich, Erdener Treppchen).

Deux vins bus récemment, donc, sur le très beau millésime 2017 :

Weingut Max Ferd. Richter - Riesling Mülheimer Sonnenlay 2017



Nez simple, agrumes, un peu exotique et mentholé.

Bouche ronde, légère sucrosité, acidité relativement basse, aucune sensation alcoolisée, simple dans ses arômes mais agréable.

Un vin facile, pas désagréable mais qui manque un peu de structure. La bouteille se distingue plus par son étiquette que par son contenu.

Assez bien +


Weingut Max Ferd. Richter - Brauneberger Juffer-Sonnenuhr Riesling Spätlese 2017



Un nez qui évoque le citron vert, le pamplemousse, la pêche, légèrement exotique et floral (goyave), un chouïa terpénique (résine de pin) et grillé. L'ensemble est vraiment charmant.

La bouche révèle un vin très dense, mais aussi longiligne, portée par une belle acidité mûre. Beaucoup de finesse dans ce vin malgré la grosse matière, longue finale très pure, sur les agrumes confits. Un vin à la fois puissant et très classe, aérien.

Très beau vin, avec beaucoup de finesse et de complexité, il devrait pouvoir très bien évoluer. Formidable rapport qualité-prix (payé 18,5€ chez un caviste en ligne allemand).

Très bien +(+)

Mathieu

 Weingut Max Ferd. Richter, Mülheim, Mosel - Mülheimer Sonnenlay Riesling Brut 2019
Méthode traditionnelle, 21 mois de repos sur latte, dégorgement 13 décembre 2021. C'est un domaine qui n'appartient pas au VDP et ce vignoble n'est pas Grosse Lage. C'est un terroir de schiste assez frais.  Infos ici.

Nez très frais et assez floral. Robe très claire, bulle assez vivace. En bouche, c'est une eau de source limonadière qui n'est pas sans me rappeler le Kabinett trocken d'Uli Stein commentée le mois dernier avec une très petite instance de mie de pain perceptible, qui permet de s'assurer que c'est bien une méthode traditionnelle. On repère bien le terroir de la Moselle allemande par ce fruit blanc, froid et ciselé avec une acidité haute.
Finalement, c'est une sorte de chaînon manquant entre un moscati d'Asti et un champagne, grande fraîcheur et légèreté et la mie de pain qui apporte en bouche le volume nécessaire.

Ce n'est probablement pas le meilleur RQP de la gamme du domaine (difficile de battre les Gutswein à cette aune en même temps) et je trouve la prestation très différente de la plupart des méthodes traditionnelles françaises. Une curiosité à tester pour l'été sans aucun doute en revanche.

Je n'arrive pas à percevoir dans ton commentaire s'il reste des sucres ou non. Parce que le Moscato d'Asti, c'est monstrueusement sucré (même si ça ne sent pas trop). . On est à quel degré d'alcool ?

Edit : je viens d'aller voir ton lien, j'ai ma réponse Il n'y a que 2 g  de sucres et 12 % d'alcool.  Il me semble qu'il y a des intermédiaires plus flagrants entre le Moscato d'Asti et le Champagne (une très bonne Clairette de Die, par exemple).

Malheureusement je n'ai jamais goûté de Clairette de Die. Mon expérience des bulles est assez restreinte.

Ceci dit, bien que conscient que la mise en relation soit surprenante, j'ai trouvé que l'utilisation de ce sekt correspondrait plus à celle d'un Moscato d'Asti que d'un Champagne. Ce vin là est vraiment un Kabi trocken axé sur la fraîcheur qui a eu une deuxième fermentation, ce qui donne un vin sans sucre résiduel mais avec un fruité de pêche de vigne et de poire très expressif (je pense que tu vois très bien le genre vu ta connaissance du riesling mosellan) qui donne une impression néanmoins sucrée.

Quant au corps, là aussi le terroir mosellan et le riesling donnent une impression d'extrême légèreté qui camoufle le degré d'alcool. Enfin le court repos sur latte ne permet pas aux arômes d'autolyse de trop se manifester.

Tous ces éléments expliquent selon moi - bien qu'il n'y a pas de doute que ce soit une méthode traditionnelle -, une certaine association avec un moscato d'asti.

A contrario, je ne rapprocherais pas ce sekt d'une méthode Charmat parce que j'y trouve plus de complexité et de concentration dans le fruité que dans une bulle charmat simple.