... ou l'histoire d'un depart proche.
1018 ... non ce n'est pas le nombre de posts de Manuel avec smiley (bbb), mais la quantite de posts que nous retourne le moteur de recherche en tapant Chili. Il doit bien y en avoir quelques dizaines d'autres ne comportant pas le nom du pays.
Cela fait a peu pres un vin par jour pour moi car voici pres de 1100 jours que j'ai pose mes valises dans ce pays andeen, pays que je vais quitter tres prochainement.
Difficile de faire un resume de ces 3 ans au niveau de la scene de la viniculture chilienne, mais le progres a ete enorme.
Aujourd'hui, le Chili est reconnu a juste valeur comme un pays proposant d'excellents vins dans differents gammes de prix et - surtout - un pays qui a encore beaucoup a pogresser et a montrer.
Apres le boom technologique des annees 80 (qui a permis de produire les premiers vins dignes de ce nom), les annees 90 ont ete celles de l'oenologie. Decouvertes, essais, importations d'oenologues mondiaux ou de flying winemakers, la progression a ete fulgurante. Les vins sont devenus plus soyux, plus murs, avec plus d'impact et une meilleure qualite intrinseque.
A mon avis, les annees 200x seront celles de la terre. Le travail a la vigne, la decouverte de nouveaux terroirs ou l'amlioration de la connaissance de ceux deja reconnus, une meilleure maitrise des cepages, des clones et une adequation sol-vigne en devenir. Sans parler du futur organique, bio et biodynamique que l'on a pu deguster recemment avec Coyam.
Du cote du consommateur que je suis, je peux dire avoir bu d'excellents vins dans ce pays. Arrive en 2001, j'ai eu droit a la fin des 1997 (grand millesime), aux 1998 "El Nino" dont certains ont produits des joyaux, des 1999 puissants dont je me rejouis de mettre les meilleur en verticale avec vous l'annee prochaine (ou en 2006), des 2000 irreguliers mais si bons dans les domaines de qualite, des 2001 qui feront legende et des 2002 pret a suivre le pas. J'ai meme goute les blancs 2003 qui m'ont subjugue. 7 millesimes en 3 ans, c'est en fin de compte pas si mal !(bbb)
Au niveau du consommateur local, il y a encore du pain sur la planche. Le vin n'est pas un tradition et dans un marche d'acheteurs preferant la quantite a la qualite (familles nombreuses obligent), ce n'est pas gagne d'avance.
Plus que des domaines (deja repertories dans le classement inofficiel et foireux des domaines chiliens quelque part dans cette rubrique), ce sont des vins, des noms qui m'ont marque. Et comme les chiliens au sens marketing tres pousse aiment les gammes, alors rendons-leur hommage par gamme.
Je n'ai pas beaucoup bu de Super-Premiums (25'000 a 60'000 pesos) car ils demandent plus de temps a se faire. Les quelques echantillons d'Almaviva, Clos Apalta ou autres Le Dix m'ont subjugue mais les annes a venir me diront si j'ai bien fait d'investir dans ces bouteilles.
Si je ne devais garder qu'un nom dans les vins de ctte categorie, c'est Domus Aurea, un vrai coup de coeur !
Au niveau des vins Premiums (entre 10'000 et 25'000 pesos), j'ai bu de grandes choses car c'est un segment que je me suis fait plaisir a explorer. D de Donoso 98 et 99, Carmen Gold 99, Cono Sur 20 Barrels 99 Cabernet, Laura Hartwig Reserva 99, Carpe Diem Tierra Roja 2000, Linguai de Perez Cruz, Terrunyo (Cabernet et Carmenere), Carmen Wine Maker's 99, De Martino Gran Familia Carmenere 99 et j'en passe ...... Ce segment a un GRAND futur devant lui au niveau international.
Au rang des Reserva (3'000 a 10'000 pesos), il y en a tellement que cela reviendrait a lister une grande partie des 1018 posts retrouves.
Dernier en date, Coyam est un vin qui m'a marque et qui restera grave dans ma memoire comme le futur que devrait connaitre le Chili dans la prochaine decennie. Ce segment peut sortir des grands vins est quand ils sont organiques (Coyam, Nativa de Carmen), encore mieux !
Et pour finir, la gamme des vins courants, par lesquels j'ai naturellement commence mais dont je me suis vite lasse, ne doit pas donner l'impression d'une masse homogene. Il y a des bons vins comme la gamme des Missiones de Rengo, des Carmen Insigna ou des Santa Rita Medalla Real qui valent la peine d'etre ouverts.
En ce qui concerne les vins blancs, je garderais en tete le Sauvignon Blanc et Gewurzt du nouveau domaine Casa Marin, le Chardonnay Sol de Sol d'Aquitania et le faramineux liquoreux Golden Harvest 2000 de Morande.
Je crois que ce pays a un futur dans les vins blancs tout cepage, meme si l'attention actuelle est sur les rouges.
Il est clair que je n'ai pas fini de boire des vins chiliens (les meilleurs sont peut-etre encore a venir), mais ce n'est pas sans emotion que je dis "hasta luego" a ce pays dont j'ai ete fier de connaitre le viniculture dans une periode florissante de son histoire.
Je ne peux m'empecher de reprendre les termes d'un article de critiques vinicoles etrangers recemment en tournee au Chili qui disait que si Bordeaux, Bourgogne et Cie etaient des hommes dans la force de l'age, le Chili etait encore un adolescent .... mais un adolescent hyper-doue.
(hhh)