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Beaujoloire, caviste en ligne

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Beaujoloire, caviste en ligne a été créé par beaujoloire.fr

Bonjour à tous,

La passion du vin nous a tous amené à lire LPV. Elle nous a souvent conduit à y participer et à échanger. C’est ce que j’ai fait comme des milliers de passionnés en créant mon compte il y a déjà une douzaine d’années oo,

Et pour la plupart d’entre nous, elle a fait germer un rêve de changement de vie. Aller au contact des vignerons, découvrir leur production, leurs choix, leur talent, comprendre comment la terre et les hommes qui la cultivent donne son caractère au vin que nous buvons… cela donne ardemment envie d’y consacrer du temps et pourquoi pas d’en faire son métier. Combien d’entre nous, les lpviens, ont-ils rêvé un jour d’être vigneron ? J’y ai songé, beaucoup, mais j’avoue humblement que je ne me sentais pas capable de le faire et/ou de faire les sacrifices qui vont de pair avec ce métier.

Mais la passion ne m’a pas laissé de répit pour autant, elle était toujours là chaque jour, me poussant à faire des achats à 7h du matin :evil: , à écrire ou lire des CR de dégustation pendant une réunion ennuyeuse, ou encore à faire un détour pour rendre visite à quelques vignerons lors de déplacements professionnels (si je ne me suis jamais fait prendre, c’est bien un miracle !). Je suis sûr que certains se sentent moins seuls là non ;)

Et puis un jour, il y a eu un évènement qui m’a intimé l’ordre de changer de vie. Je serai caviste, c’était décidé. Ce n’était pas un choix égoïste et inconsidéré, non, c’était la solution unique de l’équation de ma vie. Car c’est un peu pénible il faut bien le dire, mais dans la vie, il faut savoir calculer, et on n’a pas trop le droit à l’erreur…

C’est comme ça qu’est né il y a 5 ans www.beaujoloire.fr , mon site de vente en ligne consacré en premier lieu au Beaujolais (33 domaines actuellement), ma région de cœur où les vignerons sont juste merveilleux ; en second lieu au Centre-Loire, la région de mes racines et de mes premiers verres, qui étaient de sauvignon ; et, même si ce n’est pas dans le nom du site, en troisième lieu au Mâconnais, une région où le chardonnay me procure tant de plaisir que je lui voue un profond respect.

Aujourd’hui, l’équipe LPV me donne l’opportunité de reprendre une participation active dans la vie de notre forum, ce qui était devenu compliqué dans le cadre de la charte. Avec une envie intacte de partager ma passion du vin, je viendrai donc, dès que j’en aurai le temps, écrire quelques mots à votre endroit concernant l’actualité de la cave, mes coups de cœur, mes découvertes et un peu de la vie des domaines qui m’ont fait confiance.

A tous ceux qui souhaiteraient me contacter, vous pouvez le faire par MP sur le forum ou bien à l’adresse mail suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Bien cordialement,

Laurent
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25 Mai 2019 08:06 #1
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Alors par où commencer ?
Les possibilités sont nombreuses et je me suis vite senti incapable de choisir… Alors pour faire simple, commençons par le commencement ! Une des rencontres qui a le plus compté pour moi fut celle de Jean-Marc Burgaud, il y a 10 ans.

J’invite chaque amateur qui passe dans le coin à se rendre chez lui, c’est toujours un grand moment. J’y vais 4, 5, 6 fois par an et c’est toujours génial. Bon, il n’est pas le seul à savoir recevoir dans le Beaujolais et même ailleurs mais il y a un truc qui fait que c’est toujours spécial pour moi, comme un retour aux sources ::turn::

On connaît Jean-Marc pour ses Morgon, surtout ceux de la Côte du Py, qui ont émerveillé beaucoup de clients mais qui ont aussi pu en lasser certains car ce sont des vins qui ne s’expriment vraiment qu’avec le temps et qui peuvent être austères entre 3 et 8 ans de bouteille, selon les millésimes. Je ne rentrerai pas aujourd’hui dans le débat « Est-ce qu’un vin du Beaujolais a le droit d’être austère et de se goûter qu’après 7 ou 8 ans de cave ? :dash: » … De toute façon vous avez une idée de mon point de vue sur le sujet et puis ici, il n’y aura pas de débat zX

Si Jean-Marc est bien un enfant de la région, beaucoup ne savent pas que son « fief » n'est pas situé à Villié-Morgon mais à quelques kilomètres de là, à Lantignié, village de son enfance et des exploitations viticoles de ses aïeux. Il y travaille encore aujourd’hui des vignes de Beaujolais-Villages et de Régnié, près du château de Thulon. Je vous propose de découvrir ces vignes qu’on n’oublie trop souvent et qui produisent pourtant des vins formidables (tu)

Les vignes de Beaujolais-Villages, mais aussi celles de Régnié, sont toutes situées à proximité du château de Thulon sur la commune de Lantignié (Altitude 340m, identique au sommet du Py). Voici tout d’abord 2 ha de vignes d’un seul tenant au lieu-dit Le Pelou. Il tient cette parcelle de son père.

Parcelle historique du domaine, auparavant exploité par le père de Jean-Marc Burgaud

Il s’agit d’un terroir sableux sur granite, très classique du Beaujolais ; le sol y est bien drainant, ce qui permet d’y travailler en toutes conditions météorologiques. Il n’est pas trop pauvre, on n’est pas directement sur le rocher, ce qui permet aux vignes de s’y développer sans trop souffrir. Elles y sont âgées entre 45 ans et 65 ans. En voici un très beau cep :

Belle vitalité et excellent état sanitaire des vignes (photo du 16/06/16)

Le matériel végétal est bon, il s’agit très majoritairement de porte-greffe 3309 et il y a peu de manquants. Les vignes sont travaillées traditionnellement en gobelet.

On se rapproche ensuite de Thulon pour voir une autre vigne de Beaujolais-Villages :

Vignes de Thulon

Cette parcelle (1 ha) était exploitée par le grand-oncle de Jean-Marc qui possédait 10 ha ainsi qu’une partie des bâtiments du château. Jean-Marc a pu la récupérer (en fermage) lors de son installation en 1989. Il y avait également une cave du château avec ; Jean-Marc y a vinifié ses Beaujolais-Villages et Régnié jusqu’en 2009 mais il l’a laissé depuis, il les vinifie désormais chez son père au village de Lantignié.
Le terroir est similaire au précédent quoique encore plus sableux (pas du tout de cailloux). Les vignes actuelles y ont été plantées en 1985 (Jean-Marc a participé à la plantation). Elles sont vigoureuses et « font du bois ». C’est pourtant le même porte-greffe (3309), la différence doit donc venir d’un sol plus riche.

Après un arrêt dans une autre vigne de Beaujolais-Villages qui jouxte le château, nous faisons 300 mètres de plus pour atteindre la parcelle de Régnié au lieu-dit Vallières.

Régnié Vallières au premier plan, Beaujolais-Villages et château de Thulon au second plan

Le terroir est là encore assez similaire aux Beaujolais-Villages de Lantignié. Le sol est granitique en sous-sol et sableux en surface. Les sols sont très légers et filtrants, donnant des vins eux aussi légers. Les vignes ont entre 40 et 50 ans.

Je vous invite à découvrir les vins produits sur ces terres certes moins réputées que celles de Morgon, mais qui, menées de main de maître par un vigneron consciencieux, produisent des vins au fruit pur à la structure souple. Dans le millésime 2018, ce sont des canons de premier ordre pour cet été ! (et pour avoir goûté des Beaujolais-Villages de 10 à 20 ans du papa de Jean-Marc, je peux vous dire qu'ils vieillissent bien également)
Et pour l'occasion je remets en vente quelques bouteilles de Beaujolais-Villages Vignes de Thulon 2015 et Régnié Vallières 2015 que j'avais mises de côté %tchin

Les commentaires de dégustations sont disponibles dans les fiches sur le site, je ne vous les remets donc pas ici. Voici le lien pour la page des vins de Jean-Marc Burgaud : Par ici les bons canons !

Cordialement,

Laurent
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27 Mai 2019 14:42 #2
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Beaujoloire vous présente le millésime 2018 en Beaujolais

Bonjour à tous,

Je vous donnerai très bientôt et régulièrement des nouvelles du millésime 2019 mais aujourd'hui c'est le millésime 2018 en Beaujolais que je vais aborder. La lecture du dernier numéro de la RVF consacré en grande partie à ce millésime m'a donné envie de compléter (voire rectifier) certaines informations qu'on peut y trouver.

La RVF titre "Beaujolais : l'année pléthorique". Certes la région a produit des volumes généreux, mais comme les autres du reste, et même plutôt moins que certaines (Sancerrois, Champagne et Chablisien ont par exemple bien plus largement dépassé les rendements autorisés). Chez les vignerons sérieux, la récolte oscille entre 40 et 55 hl/ha, ce qui, chacun en conviendra, permet de produire d'excellents vins dans un millésime ou la chaleur n'a pas manqué.

Et puis le 14/20 attribué au millésime est franchement sous-évalué car si on reprend le tableau RVF des millésimes, ce serait tout simplement le plus mauvais millésime de la dernière décennie. Les vignerons du Beaujolais apprécieront :? car la plupart d'entre eux le situent plutôt en 3ème position derrière 2009 et 2015, voire en quatrième position chez ceux qui ont réussi de grands 2011 ou 2017.
Peut-être que le problème vient du panel des vins dégustés, avec à peine 1/3 des vignerons du top 50 représentés dans la dégustation… Bon, on peut aussi se demander pourquoi les 2/3 restants n'ont pas envoyé d'échantillon ! Mais je reste tout de même perplexe car j'ai goûté moi aussi plus de 400 vins et à ce stade, je lui donnerai plutôt entre 16 et 17 à ce millésime qui n'est pas parfait mais qui a quand même de grandes qualités chez ceux qui ont su l'interpréter pour ce qu'il est, c'est-à-dire avant tout un millésime de fruit charnel plus que de corps.

Pour les plus courageux, voici ma description du millésime, bonne lecture !

La vigne en 2018

La chance de 2018 se situe premièrement dans l’hiver précédent le cycle végétatif. De Décembre à Mars, il y a environ 450 mm de précipitations, ce qui est le double de la normale. Cela a permis aux sols de stocker l’eau avant le débourrement, ce qui se révéla fort utile pour la suite. Mars finissant froid, il faut attendre les premiers jours d’Avril et une remontée des températures pour que la vigne reprenne son activité. La plupart des vignes débourrent autour du 20 Avril, avec une semaine de retard sur la moyenne des 20 dernières années. Les températures se maintiennent hautes jusqu’à fin Avril et la pousse est explosive, le retard au débourrement est déjà repris début Mai.
Le mois de Mai est globalement doux et peu humide (moins qu’ailleurs), ce qui fait que la vigne pousse vite et sans pression cryptogamique particulière et prends désormais beaucoup d’avance. Les premières fleurs apparaissent autour du 25 Mai et la floraison se termine vite (6 jours en moyenne), dans les premiers jours de Juin. On a alors rattrapé voire légèrement dépassé 2015 et 2017 en termes de précocité.

Les premières fleurs apparaissent entre le 20 et le 25 Mai, après une pousse explosive

Tous les voyants sont au vert, le nombre de grappes par cep est élevé et la promesse d’un millésime généreux se dessine, sauf catastrophes climatiques… qui n’auront pas lieu.
La première quinzaine de Juin apporte de la pluie en quantité, ce qui permet aux vignes de développer un feuillage bien fonctionnel et de tenir presque tout l’été, car il ne pleuvra quasiment plus entre le 12 Juin et le 6 Août ; grâce à l’arrêt des pluies mi-Juin, il n’y a quasiment pas d’attaques de mildiou, contrairement à beaucoup d’autres régions qui souffrent terriblement.

Grappe de gamay le 19 Juin 2018, le millésime est marqué un cycle végétatif d’une rare rapidité

Le réchauffement climatique ne se dément pas avec un été chaud et très ensoleillé (année la plus chaude depuis 2003 et la deuxième après 2011 en terme d’insolation). Les températures sont toutefois rarement caniculaires (un seul épisode de quelques jours entre le 2 et le 6 Août). Après 2016 et 2017, les vignerons ont des craintes à chaque fois que le ciel se couvre mais cette année est la bonne, il n’y a aucun orage de grêle. Mais de pluie oui et juste quand il le faut (30 mm entre le 7 et le 9 Août), pour apporter aux sols superficiels l’eau nécessaire à l’équilibre de la vigne et à la bonne maturation des baies.

Qualité de la vendange 2018

Les 20 derniers jours avant les vendanges sont beaux, chauds et secs, et logiquement marqués par une maturation rapide des raisins ; les teneurs en acide malique diminuent fortement, néanmoins, les teneurs en acide tartrique se maintiennent et les raisins conservent un équilibre correct.

La qualité sanitaire des raisins est excellente (ici chez Daniel Bouland)

Les vendanges débutent en Août, ce qui devient une habitude, avec un ban fixé au 27/08. Il pleut très peu dans les 4 semaines de vendange et les températures restent chaudes, avec des maximales entre 24 et 32°, ce qui accélère la maturité des raisins et complique la tâche des vignerons pour ramasser chaque parcelle en temps et en heure (ce qui s’avère concrètement quasi-impossible il faut bien le dire sauf pour les domaines qui ont des secteurs aux maturités très étalées)

Ainsi, le millésime 2018 se caractérise par sa précocité, son volume généreux et la très belle qualité de ses raisins, avec toutefois des risques de surmaturité ici ou là.

Les vignerons (ici Alain Coudert), ont le sourire à l’encuvage, les cuves sont souvent pleines !

Les vinifications sont toutefois compliquées du fait des acidités basses, comme en 2015 et en 2017. L’apparition de brettanomyces est courante et les sucres sont souvent longs à se finir, certaines fermentations s’étirant jusque fin octobre, voire plus.

Les vins de 2018

2018 est donc un millésime qui n’a pas fait de jaloux, et a redonné le sourire à l’ensemble des vignerons, quelle que soit leur appellation.
La première qualité des vins cette année, c’est indéniablement le fruit, le même fruit charmeur qu’en 2009 ou 2015 (parfois aussi 2017). Les vins sont très expressifs, les parfums de fruit mûr enivrants séduisent au premier coup de nez. Au-delà de ce fruit, c’est une lapalissade mais le terroir et le vigneron font la différence. Certains ont un peu vite crié au millésime exceptionnel, à un remake de 2015. Et ceux-là ont eu tort, en tout cas si on prend l’ensemble de la production. Car il y a d’indéniables réussites, et même des domaines où on a fait meilleur qu’en 2015, mais il y a aussi beaucoup de domaines où quelques imperfections n’ont pu être évitées ; déséquilibres (alcool, manque d’acidité), dilution ou défauts œnologiques gâchent parfois la fête…
Je ne crois pas qu’il y ait d’appellations à mettre en avant, en tout cas je n’en vois pas à ce stade. Les secteurs où les rendements ont été maîtrisés (jusqu’à 50-55 hl/ha, on pouvait faire de grands vins en 2018) et où les terroirs ont régulé les excès de la maturité, il y a un potentiel pour faire de très grands vins. Potentiel qui, comme toujours, ne devient une réalité que lorsque le vigneron a su interpréter le millésime en cave en conduisant une vinification adaptée.
Nous aurons une appréciation plus juste de 2018 à l'automne lorsque 90% d'entre eux auront terminé leurs élevages mais on peut être très optimiste chez les meilleurs vignerons.

Cordialement,

Laurent
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29 Mai 2019 15:28 #3
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Des conditions de stockage...

Bonjour à tous,

Premier coup de chaud ce week-end avec 34°C dans le Cher dimanche après-midi. Le jardin a souffert de mon absence prolongée de 4 jours mais pas les vins ! L'occasion pour moi de vous faire part des conditions de conservation chez Beaujoloire, ça pourrait en intéresser certains qui ont des vins en stock depuis… un certain temps :whistle:

Je stocke les vins dans une cave ou plutôt un entrepôt aménagé dans le garage de ma maison ; il est construit en blocs béton isolants de 25 cm (presque comme ça ) sur toutes les faces, y compris contre le mur de 50 cm en pierre de la bâtisse sur 3 des 4 faces (avec en plus un isolant entre les deux). Le plafond est un plancher hourdis polystyrène isolant également (comme ça ).

Vue de l'entrée de la cave à l'intérieur du garage

Les emballages sont stockées au-dessus de la cave de manière à optimiser l'espace ; ça oblige à monter et descendre souvent ::whooo:: mais c'était malheureusement nécessaire :

Stockage des emballages au-dessus des vins

La cave fait actuellement 70 m2, ce qui, vous allez le voir sur les photos à suivre, n'est pas de trop ! Cet entrepôt est composé de 3 pièces : ma cave perso (de taille modeste environ 4 m2), une première pièce de stockage d'environ 40 m2 dans laquelle sont entreposées les vins du Beaujolais, du Mâconnais et du Centre-Loire (environ 7 000 blles actuellement), et une seconde pièce de stockage et de réception d'environ 25 m2 dans laquelle sont entreposées les Beaujolais en vieillissement (je vous en reparlerai un jour…) et les vins d'ailleurs pour un total d'environ 5 000 blles.

Voici des photos de la première partie avec des vins majoritairement stockés en carton mais que je déballe parfois pour gagner de la place.

Le Beaujolais d'un côté (enfin ça déborde sur l'autre !)

Le Mâconnais et le Centre-Loire de l'autre coté

Et la première climatisation au fond (Winemaster C50S)

La seconde partie est mieux aménagée avec un sol carrelé et des étagères bois qui permettent d'optimiser le stockage (chaque casier de 42 cm de côté et 70 cm de profondeur permet de stocker jusqu'à 84 bouteilles ou 36 magnums). Il y a une seconde climatisation (la même que l'autre), ce qui permet de bien tempérer et ventiler l'ensemble de la cave. C'est aussi là que je prépare les commandes et reçois les clients qui passent (pas assez souvent à mon goût mais c'est ça d'avoir choisi un trou perdu pour m'installer).

Passage entre les 2 pièces

Le pan de mur consacré aux Beaujolais en vieillissement

Le coin Climatisation et évier entre les vins de Loire, Bourgogne, Rhône, etc...

Allez, on mesure la température et l'hygrométrie en ce mardi et je vous laisse :

Les 3.14 de Jean Foillard et les Javernières de Jean-Marc Burgaud peuvent vieillir tranquillement

L'hygrométrie varie entre 60 et 75 % selon les conditions météo et le fonctionnement des climatisations (que j'éteint quand elles sont inutiles), je ne régule donc pas l'hygrométrie (ah, ne me demandez pas Les Delys 2015 de Bouland, je vais les garder au moins 10 ans celles-là zX


Voilà, j'espère que vous êtes rassurés, les vins sont bien gardés !

A bientôt %tchin

Laurent
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04 Jui 2019 12:19 #4
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Les vinifications sont toutefois compliquées du fait des acidités basses, comme en 2015 et en 2017. L’apparition de brettanomyces est courante et les sucres sont souvent longs à se finir, certaines fermentations s’étirant jusque fin octobre, voire plus.


Salut Laurent,
J'ai entendu des remarques identiques lors de mes passages en Bourgogne ou encore en Vallée du Rhône avec des sucres qui semblaient compliqués voire très compliqués à se terminer dans ces régions également.

Idem en Vallée de la Loire ?

Oliv
11 Jui 2019 21:17 #5
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Millésime 2018 en Centre-Loire

Salut Oliv,

Oui je crois que c'est assez général. Les vignerons du Centre-Loire chez qui j'étais hier ont tous eu plus ou moins de difficultés à faire terminer les sucres à leurs rouges, avec souvent des malos qui s'enclenchaient avant la fin des fermentations alcooliques. Philippe Gilbert me disait d'ailleurs que c'était le millésime le plus difficile qu'il ait eu à vinifier en rouge…
De ce que j'ai entendu et goûté, les vignerons qui ont fait de gros rendements (plus de 60-65 hl/ha) sur les pinots ici ont fait des vins plus équilibrés et plus agréables, avec des degrés alcooliques limités à 13°5 - 14°. Alors avec une certaine fluidité évidemment mais des vins d'expression fidèle au terroir et au cépage et très charmeurs.
Alors que ceux qui ont fait des rendements plus contrôlés ont paradoxalement eu plus de difficultés à trouver la bonne date de vendanges qui permettait d'avoir une conjonction entre maturité phénolique et maturité alcoolique. Ceux qui ont trop attendu ont récolté des vins à 15° et plus, il y en a pas mal aussi mais là on a du mal à reconnaître le pinot…

Sur le cabernet franc, la situation me semble tout aussi comparable.

En revanche et assez étonnamment je trouve, la vinification des blancs s'est plutôt bien passée, même en levures indigènes, malgré des degrés alcooliques souvent aussi élevés qu'en rouge. En tout cas chez les vignerons rencontrés hier (Gérard Boulay, Vincent Gaudry, Clément Raimbault, Philippe Gilbert, 3 des 4 travaillant en levures indigènes), avec quelques difficultés toutefois pour Mathieu Delaporte mais qui sont plus dues aux évolutions du domaine sur ce millésime (passage aux levures indigènes et changement de type de pressoirs la même année).

Je reviendrai sur la qualité des 2018 en Centre-Loire en d'autres occasions, il y a de très bons vins dans les deux couleurs mais ce qui m'a marqué jusqu'ici et qui découle de mes remarques précédentes, c'est qu'il y a surtout des vins très différents en 2018 ; en blanc comme en rouge, il y a des vins frais, fruités et élégants mais il y a aussi des vins trop riches et écœurants (ou du moins très éloignés de l'idée qu'on s'en fait).

Laurent
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13 Jui 2019 09:33 #6
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Réponse de oliv sur le sujet Millésime 2018 en Centre-Loire

Merci Laurent.
Effectivement, toutes les difficultés qui m'ont été remontées concernaient les vins rouges.
13 Jui 2019 21:28 #7
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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Millésime 2018 en Centre-Loire

avec quelques difficultés toutefois pour Matthieu Delaporte mais qui sont plus dues aux évolutions du domaine sur ce millésime (passage aux levures indigènes et changement de type de pressoirs la même année).


J'avais compris aux dires de Matthieu qu'il avait surtout hésité sur l'équilibre alcool - sucres résiduels de ses blancs.
Pour maintenir 13,5 ° sur l'étiquette et ne pas monter à 14 ° il a finalement préféré laisser 3 à 4 g de SR mais cela ne se sent pas à la dégustation.

Jean-Loup
14 Jui 2019 09:47 #8
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Bonjour Laurent et merci pour ces infos. Est ce que vous avez une idee si Daniel Bouland a bien geré ce millesime
2018?
14 Jui 2019 14:38 #9
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Beaujoloire vous présente le millésime 2018 en Beaujolais

J'étais chez lui ce matin à 7h30 mais c'était un peu tôt, on a bu que du café ::zinzin::
Trêve de plaisanterie, oui j'ai déjà goûté les vins deux fois et j'en ai discuté avec lui. Les sucres ont été un peu longs à se finir sur 2/3 cuves (jusqu'à 30 jours après pressurage) mais tout a terminé sec sans développement de bretts. Les degrés alcooliques sont contenus chez lui, entre 13°2 et 14°2, un peu inférieurs à 2009 et 2015. Les acidités ne sont pas très hautes comme partout mais les vins sont très bien équilibrés je trouve.

Laurent
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14 Jui 2019 14:46 #10
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beaujoloire.fr écrit: J'étais chez lui ce matin à 7h30 mais c'était un peu tôt, on a bu que du café ::zinzin::
Trêve de plaisanterie, oui j'ai déjà goûté les vins deux fois et j'en ai discuté avec lui. Les sucres ont été un peu longs à se finir sur 2/3 cuves (jusqu'à 30 jours après pressurage) mais tout a terminé sec sans développement de bretts. Les degrés alcooliques sont contenus chez lui, entre 13°2 et 14°2, un peu inférieurs à 2009 et 2015. Les acidités ne sont pas très hautes comme partout mais les vins sont très bien équilibrés je trouve.


Quelle service!
(et apparament aussi un peu de synchronicité ;) )
Merci!
14 Jui 2019 14:52 #11
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Réponse de didierv sur le sujet Millésime 2018 en Centre-Loire

Jean-Loup Guerrin écrit:

avec quelques difficultés toutefois pour Matthieu Delaporte mais qui sont plus dues aux évolutions du domaine sur ce millésime (passage aux levures indigènes et changement de type de pressoirs la même année).


J'avais compris aux dires de Matthieu qu'il avait surtout hésité sur l'équilibre alcool - sucres résiduels de ses blancs.
Pour maintenir 13,5 ° sur l'étiquette et ne pas monter à 14 ° il a finalement préféré laisser 3 à 4 g de SR mais cela ne se sent pas à la dégustation.

Jean-Loup


à Jean Loup
Comme sur la Comtesse 2013 vue chez Henri le we dernier ?
Le vin titre 13° et on avait le même sentiment d'un léger SR qui personnellement m'a fait partir sur un Montlouis de Chidaine

Didier
14 Jui 2019 15:16 #12
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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Millésime 2018 en Centre-Loire

Il faudrait déguster les vins l'un après l'autre et de plus je n'ai pas encore goûté aux 2018 en bouteille sauf son Chavignol.
Aucun ressenti de SR alors qu'effectivement il y en avait en ressenti sur le Comtesse 2013. Pour celui-ci, cela ne vient pas du millésime mais peut-être d'une grande maturité comme le plus souvent chez François Cotat, Gérard Boulay ayant peut-être adopté le même principe sur ce millésime.

Jean-Loup
14 Jui 2019 17:25 #13
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Visite au domaine du Pré Semelé

Je partage avec vous ma dernière visite au domaine du Pré Semelé (du 12 Juin), l’occasion de jeter un coup d’œil aux vignes de Sancerre en cette fin de printemps.
C’est Clément, le cadet des deux frères Raimbault qui me reçoit. On se dirige tout d’abord vers le haut de La Montée de Saint-Romble, cette côte assez impressionnante, exposée nord, qui domine le village de Sury-en-Vaux et le hameau de Maimbray en particulier où sont implantés les chais du domaine.

Sury-en-Vaux depuis la côte de Saint-Romble

Ce coteau a été planté de vignes dans les années 1950, avant il était exploité pour l’élevage mais pas pour la vigne. C’est un terroir de marnes blanches du kimméridgien, pas la peine d’aller bien loin pour en trouver la preuve, les quelques cailloux en surface étant tous un concentré de petites huîtres fossilisées :

Exogyra virgula, très présente à Sury-en-Vaux (70% de ses sous-sols sont des terres blanches)

Nous mettons les pieds dans deux vieilles vignes situées tout en haut de la côte, une de pinot noir et une de sauvignon. Les deux ont été plantées par le grand-père et le grand-oncle (prénommé Camille, d’où le nom de la grande cuvée de rouge du domaine) en 1959-1960.
Les vignes sont en grande forme et parfaitement entretenues. Le domaine n’utilise plus de désherbants depuis 2015, travaille les sols sous le rang et laisse l’herbe entre rangs, pour concurrencer un peu la vigne et surtout pour permettre de passer en tracteur toute l’année, même après une pluie.

La vieille vigne de pinot qui rentre dans la cuvée Camille

C’est le début de la fleur dans le secteur, on en aperçoit quelques-unes ici où là mais ce sera la pleine fleur la semaine suivante (ce qui indique des vendanges vers le 20-25 Septembre, dans la moyenne).

C’est le début de la fleur sur le coteau

Le domaine est équipé de deux tracteurs permettant de pulvériser soufre et cuivre sur tout le domaine (20 ha découpés en 65 petites parcelles) en seulement 6 heures, une réactivité maximale qui permet de passer entre les gouttes lorsque les conditions sont difficiles, bien utile en cette première quinzaine de Juin pluvieuse. Clément Raimbault m’indique d’ailleurs qu’ils ont fait un passage complet le samedi précédent.
Les équipes du domaine sont en plein ébourgeonnage, nous ne les verrons pas car ils sont sur Les Chasseignes, un peu plus au nord sur la commune. L’autre travail en cours à la vigne est la tonte de l’herbe entre les rangs.

Nous nous dirigeons ensuite vers le coteau qui fait face à La Montée de Saint-Romble, de l’autre côté de Maimbray qui est dans la vallée.

Le hameau de Maimbray et la montée de Saint-Romble derrière

Ce coteau, exposé Sud donc, est au lieu-dit Le Cotelin. Le domaine y possède beaucoup de parcelles, en blanc comme en rouge. Les blancs sont concentrés sur la partie basse et médiane du coteau qui est là encore composé de terres blanches alors que les rouges sont implantés sur le portlandien au-dessus (caillotes plus ou moins identifiables). C’est une disposition courante dans la région puisque les calcaires du portandien, en bancs plus compacts, ont mieux résisté à l’érosion et dessinés un relief de cuesta très classique et qui se répète de nombreuses fois (la côte des Monts Damnés à Chavignol en est un autre exemple).

Pas d’huîtres dans ces cailloux calcaires, c’est du portlandien ! (les quelques silex sont certainement issus de l’érosion de couches supérieures)

Nous comptons avec Clément les « raisins » (en fait les grappes d’inflorescence à ce stade), il y en a en moyenne 8-9 par pied, ce qui donne l’espoir d’une récolte tout à fait normale à ce stade. Si certaines vignes en ont plus, le domaine fera des vendanges en vert fin Juillet.

La différence d’exposition joue à plein et la fleur est plus avancée de ce côté

Nous rentrons ensuite au domaine pour goûter les 2018, presque tous en élevage puis que seul le Sancerre blanc tradition est (partiellement) en bouteilles.
Le domaine produit 3 blancs, 2 rouges et un rosé, le blanc d’assemblage représentant 70% de la production du domaine à lui tout seul.

Je ne vous parle pas des vinifications des vins car tous les détails sont disponibles sur le site du domaine : Domaine du Pré Semelé

Ce qui me frappe dans les vins de 2018 ici, c’est la fraîcheur. Dans aucun des vins je n’ai ressenti de chaleur ou de maturité trop poussée. Au contraire toujours une trame saline et citronné dans les blancs, et de la droiture dans les rouges. Clément m’indique qu’il a commencé par récolter les rouges les 6 et 7 Septembre, puis les blancs. C’est très rare de ramasser les rouges avant les blancs à Sancerre, mais c’était visiblement le bon choix pour le domaine.
Les rouges font environ 13°5, ils ont à la fois un fruit très pur et charmeur et cette minéralité qui leur donne de l’élégance. Je les ai vraiment beaucoup aimés.

La cave d’élevage des rouges

Les blancs ont été ramassés vite à la suite (le domaine vendange à la machine la cuvée d’assemblage, ce qui lui a permis d’aller très vite pour rentrer des raisins équilibrés. Un avantage cette année car les maturations étaient très rapides avec la chaleur qui régnait pendant les vendanges.
Les différentes cuvées de blanc font entre 12°5 et 13°. Le blanc d’assemblage est l’archétype du Sancerre frais et fruité qu’on apprécie à l’apéritif sur les fromages de chèvres, il est très réussi (il a d’ailleurs pris la deuxième place des blancs 2018 lors de la foire aux vins de Sancerre cette année).
Les deux autres cuvées de blanc (Zeste et Les Chasseignes) sont en élevage, en partie dans des foudres Stockinger qui donnent d’excellents résultats en apportant du gras aux vins sans les dénaturer. Les vins sont déjà très bien en place, même si à ce stade l’aromatique est encore monolithique et essentiellement sur les agrumes (citron en particulier). Les fins de bouche, salines et salivantes, sont remarquables.

Clément Raimbault devant les foudres Stockinger

Voilà, j’espère que vous aurez apprécié de partager avec moi un peu de cette visite d’un très beau domaine sancerrois. Merci à Clément Raimbault pour son accueil !

Les vins en vente actuellement : Beaujoloire - Vins du domaine du Pré Semelé

Bonne semaine à tous,

Laurent
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17 Jui 2019 11:49 #14
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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Visite au domaine du Pré Semelé

En voilà un superbe reportage, Laurent !
Cela donne envie de connaître ce domaine et ses vins.

Jean-Loup
17 Jui 2019 13:35 #15
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Réponse de Gerard58 sur le sujet Visite au domaine du Pré Semelé

Merci Laurent pour cet très beau reportage agrémenté de belles photos.
Tu pourras sans problème orienter ton éventuelle reconversion vers le journalisme oeno-touristique.
Ce domaine mérite en tout point les éloges que tu tresses. Accueil sympathique, dégustations généreuses, qualité du travail, tout sera presque parfait quand les vendanges seront 100% manuelles, même si on peut comprendre que ce ne soit pas encore le cas.
Depuis 2015 les cuvées de base blanc et rouge sont ce qui se fait de mieux à Sancerre, avec Delaporte, Fouassier, François Crochet, Dominique Roger et Laloue, à mon humble avis, sur ce que je goûte et qui n’est pas exhaustif et en excluant les stars de l’appellation de ce jugement subjectif.

Gérard
17 Jui 2019 15:26 #16
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Suivi du millésime 2019 dans le Beaujolais

Petit point sur le millésime 2019 dans les vignes du Beaujolais. Ce sera assez rapide car il n’y a pas grand-chose à signaler…
Les vignes sont en parfait état, il n’y a pas de mildiou. Les vignerons n’ont pas eu à faire beaucoup de traitements, entre 3 et 5 jusqu’ici. Et avec le temps et la chaleur au programme, l’été débute sereinement.
La fleur s’est bien passée, entre le 3 et le 18 Juin selon les secteurs, on a désormais passé le stade fermeture de la grappe partout. Les vendanges se dérouleront donc en Septembre cette année, autour du 15, peut-être le 10 s’il fait vraiment très chaud tout l’été ; c’est un retour à la normale apprécié par les vignerons suite à plusieurs millésimes très précoces (2015, 2017 et 2018) où le mois d’Août n’avait pas été de tout repos. Le potentiel de récolte est bon, sauf sur les bas de Fleurie et Moulin-à-Vent où le gel avait fait beaucoup de mal début Avril.
Il n’y a plus qu’à espérer que le ciel soit clément et surtout qu’il n’y ait pas d’orages de grêle cette année.
Voici quelques photos des vignes depuis début Avril.


Coup de froid dans la nuit du 5 au 6 Avril, destructeur pour les bas de Moulin-à-Vent et Fleurie (ici chez Richard Rottiers)


La vigne pousse doucement fin Avril et début Mai, le temps est frais… (ici Fleurie Grand Pré du Clos de Mez le 16 Mai)


… frais et venteux, Marc Delienne s'habille chaudement et laboure (16 Mai encore)


Le résultat de son travail


Malgré une première quinzaine de Juin fraîche et relativement pluvieuse, la fleur se passe sans problèmes (ici début de la fleur sur Morgon le 06 Juin)


Belle "sortie de raisins" un peu partout en Beaujolais, sauf secteurs gelés bien sûr (ici domaine Dupré-Goujon le 20 Juin)


Vignes au stade fermeture de la grappe (21 Juin sur le haut du Py, parcelle de Jean-Marc Burgaud)


A suivre...

Laurent
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28 Jui 2019 15:20 #17
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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Suivi du millésime 2019 dans le Beaujolais

Merci Laurent pour ces nouvelles fraîches du Py!!! ;)

jlj
28 Jui 2019 15:24 #18
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Réponse de rafalecjb sur le sujet Beaujoloire, caviste en ligne

Bonjour Mr Chenier !
Content de découvrir ce fil ou vous pourrez partager avec nous vos trouvailles et dégustations dans le cadre de votre activité Beaujoloire !

J'en profite du coup pour vous demander votre retour sur le dernier millésime de Daniel Bouland, avez vous pu depuis votre dégustation en cuve en fevrier dernier regouter le millésime 2018 en bouteille ? Auriez-vous des évolutions/remarques notables à faire sur les différentes cuvées de Daniel Bouland ?

En vous remerciant Mr Chénier !

Cordialement
Marc

@marco
28 Jui 2019 16:53 #19
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Les 2018 de Daniel Bouland

Bonjour Marc,

Pas de Monsieur s'il vous plaît ! Laurent suffira %tchin
En bouteille, je n'ai regoûté que les 3 cuvées que j'ai enlevées au domaine il y a 3 semaines (Chiroubles Chatenay, Côte-de-Brouilly Cuvée Mélanie et Morgon Bellevue Cailloux).
Les vins sont parfaitement en place et goûtent très bien sur un fruit délicieux. Je conseille à ceux qui en ont déjà chez eux de les goûter cet été, en premier lieu le Chiroubles bien entendu.
Les caractéristiques de chaque cuvée perçues en février me semblent toujours d'actualité.
Les autres cuvées que j'ai réservées ont été mises en bouteille seulement le 26 Juin, je les avais regoûtées rapidement sur cuve, mais pas en bouteille donc. Daniel étant débordé à la vigne, comme d'habitude (je l'ai appelé à 15h30 hier, il bossait en plein cagnard par 40° dans les vignes :roll: ), je vais devoir attendre début Août pour récupérer les vins et goûter la suite…

Cordialement,

Laurent
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29 Jui 2019 16:32 #20
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Réponse de rafalecjb sur le sujet Les 2018 de Daniel Bouland

Très bien !

Merci Laurent pour ce retour !! J'attendrai votre commentaire sur beaujoloire ;)

Cordialement

@marco
30 Jui 2019 20:11 #21
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Des nouvelles de 2018 et 2019 chez Bouland & Desvignes

Bonjour à tous,

Le mois d'Août est calme dans les vignes, ce qui permet de voir les vignerons plus longuement et de leur demander de préparer les commandes !
J'ai donc mis à profit cette période pour aller chez Daniel Bouland et au domaine L-C. Desvignes (le télescopage avec l'actualité RVF est fortuit tout comme ma présence en short :oops: dans le reportage de France 3 Régions ).

Le millésime 2019 suit son cours de la meilleur façon dans les crus, contrairement au sud du Beaujolais où la grêle a fait de gros dégâts comme vous le savez. Après un mois de Juillet comme partout chaud et ensoleillé, les vignes commençaient à souffrir de la sécheresse mais elle ont été arrosées d'une centaine de mm en deux fois, du 9 au 13 Août puis du 17 au 19. Parfait pour l'équilibre de la plante et la maturation des raisins. Il y en a eu assez pour tenir jusqu'aux vendanges et il faut désormais espérer que le soleil soit bien présent pour les 4 semaines à venir qui vont décider de la qualité de 2019.



Véraison des raisins de Corcelette chez Daniel Bouland (14/08/19)



On croirait que ces raisins sont mûrs mais il leur manque encore 3 semaines de maturation (Javernières Les Impénitents, 22/08/2019)


La véraison est terminée quasiment partout, on se dirige vers une récolte correcte en quantité à Morgon, avec des rendements qui seront autour de 30 hl/ha chez Desvignes, et 45 hl/ha chez Bouland (et Burgaud). Il y a pas mal de millerandage cette année, la floraison ayant été perturbé par le froid et la pluie (première quinzaine de Juin). D'où également des différences dans la maturité des grappes qu'on peut constater dans une même parcelle, différences qui seront quasiment gommées déci le début des vendanges.

La pluie aura aussi fait pousser l'herbe, surtout chez les vignerons qui travaillent en bio (comme Desvignes qui est en deuxième année de conversion). Les rangs sont un peu trop verts par endroit (euphémisme) et il faudra nettoyer pour que les coupeurs ne soient pas trop gênés. ce sera le dernier travail à la vigne puisque les traitements et les labours sont terminés depuis une quinzaine de jours.



Les vignes de Javernières ont profité des pluies orageuses, les mauvaises herbes aussi... (Javernières, 22/08/2019)



Côté vins, ce sont donc les 2018 qui sont rentrés pour les deux domaines. L'ensemble de la gamme est disponible pour le domaine L-C. Desvignes ; et pour Daniel Bouland , j'ai choisi 4 Morgon parmi les 9 produits (chaque cuve a été mise séparément cette année). Les vins sont redoutablement bons sur le fruit comme souvent dans les années solaires. On peut quasiment tous les goûter maintenant sauf Montpelain et Côte du Py de Desvignes qui, fidèles à leur terroir, offrent des tanins fougueux à ce stade précoce.
Aucun doute, 2018 est bien né chez ces deux vignerons, livrant à la fois des vins charmeurs immédiatement et de grandes bouteilles qu'on appréciera encore dans 20 ans.

A bientôt pour d'autres nouvelles de 2019,

Bien cordialement,

Laurent

Laurent
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24 Aoû 2019 16:12 #22
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet 2019 à Sancerre / Pouillly-Fumé

Bonjour à tous,

J'ai fait un tour dans le Sancerrois (et Pouilly-Fumé) la semaine dernière, l'occasion de prendre des nouvelles du millésime 2019 chez les frères Pinard, Matthieu Delaporte, Les frères Raimbault (Pré Semelé) et Jonathan Pabiot. Et bien d'autres parcelles le long des routes….
La situation est contrastée ; si globalement ça s'annonce très bien, il y a tout de même certaines vignes qui souffrent.

L'été a été excessivement sec ici, ce qui fait que les maladies ont été inexistantes, les vignerons ont eu très peu besoin de traiter (Matthieu Delaporte battant un record avec seulement 3 passages de soufre et cuivre sur toute la saison). Mais la deuxième conséquence est que beaucoup de vignes ont souffert de la sécheresse. Plusieurs critères interviennent ici, le plus prépondérant étant l'âge des vignes ( et donc la profondeur du système racinaire), mais aussi la façon dont elles sont travaillées (travail du sol, enherbement) qui a eu des conséquences directes sur la capacité de la plante à s'hydrater. Les vignes enherbées ont beaucoup plus soufferts que les autres par exemple.


Au Pré Semelé, les vieux ceps de la côte de Saint-Romble, exposés Nord et non enherbées, sont en pleine forme et portent de très beaux raisins


Non moins beau cep de pinot noir sur le même coteau mais plus de feuilles sèches, sans doute en raison de l'enherbement


Côté raisins, outre la conséquence de la sécheresse qui a parfois amené la vigne à ne produire que de petits raisins (on peut voir des ceps avec uniquement des raisins de 5 à 8 mm), il y a également eu des phénomènes de grillure lorsque l'exposition y était favorable et que le feuillage ne les protégeait pas (là encore il y a l'influence des choix du vigneron, notamment la hauteur de palissage et la largeur de l'inter-rangs, 2 critères qui amènent les raisins à être +/- protégés du soleil).

Du coup, j'ai vu à la fois de très belles vignes, encore fraîches, avec une charge correcte de raisins et pour lesquelles on peut être très confiant. Mais j'ai vu aussi quelques jeunes vignes vraiment en mauvais état avec 1/3 de raisins grillés et le reste qui commençait à passeriller… pour lesquelles je ne vois pas ce que le vigneron pourra en tirer de bon.

Quelques photos qui parlent plus que de longs discours :


Jeune vigne croisée sur le bord de la route, en grande souffrance…


Vigne de Jonathan Pabiot avec des grillures (pas de conséquences sur la qualité mais perte de rendement d'environ 20 à 25 % au global)


Quelques raisins grillés aussi au Pré Semelé mais l'exposition souvent plus favorable et la hauteur du feuillage ont limité la casse


Les blancs, dont les équilibres sont pour l'heure très bons en moyenne (acidités assez élevées étonnamment), s'en sortent mieux que les rouges, ces derniers étant assez problématiques cette année car la maturité alcoolique est quasiment atteinte (on est déjà à 12° voire 12°5 potentiel) mais alors on est très loin de la maturité phénolique pour laquelle il faut encore 3 semaines environ… ca va être long et si la chaleur revient, les degrés seront très élevés.


Il y aura d'excellents sauvignons cette année, dans quelle style, c'est encore un peu tôt pour le savoir…


Et sans doute d'excellents pinots aussi, mais il faudra bien viser la date de vendange !


Coup d'envoi des vendanges des blancs cette semaine pour les premiers (Mellot et Vacheron), ce sera lundi 16/09 chez Pinard, Delaporte et beaucoup d'autres, un peu plus tard au Pré Semelé dont les terroirs sont un peu plus tardifs et qui vendangent plus vite car ils utilisent la machine pour les parcelles rentrant dans leur blanc d'entrée de gamme.

A suivre…

Laurent

Laurent
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09 Sep 2019 15:27 #23
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Les vendanges 2019 en Beaujolais

Bonjour à tous,
Les vendanges sont bien avancées en Beaujolais ; ce 21/09, on peut dire qu'environ 90% des raisins sont rentrés.
J'ai fait mon petit tour d'horizon chez quelques vignerons référence pour pouvoir partager ce moment fort de l'année avec vous.

Chez Jean-Marc Burgaud tout d'abord. Les vendanges tirent à leur fin, il a commencé le 9 septembre et lors de mon passage le 19, il rentrait les derniers raisins de la Côte du Py. Restaient alors les Charmes et les Beaujolais-Villages à rentrer. Fin prévue Lundi 23 ou Mardi 24. Jean-Marc est satisfait de la récolte avec des quantités normales, un peu plus que prévu même, autour de 45 hl/ha de moyenne. Les degrés alcooliques sont montés avec la chaleur du début de semaine et il est temps de terminer car on dépasse 14° sur cette dernière parcelle du Py. L'assemblage devrait être à 13°5 environ. Les acidités sont bonnes, les nuits fraîches de la fin de maturation ont permis de bien les maintenir. Il y a simplement un peu de raisins secs et/ou grillés à trier sur certains secteurs mais sinon, la vendange est très saine.

Une grappe du Py, elles ne sont pas très grosses cette année mais le rendement est correct

Quelques raisins secs à trier pour Jean-Marc Burgaud sur la parcelle du Père Marcel (proche de la croix sommitale du Py)


J'arrive chez Alain Coudert Jeudi 19 à 11h30, quasiment en même temps que la dernière benne de vendange (et là on sait déjà qu'on n'est pas prêt de repartir ::glou:: )
Alain a vendangé entre le 10 et le 19 avec une coupure de deux jours (partage de la troupe de vendangeurs avec un autre domaine). Les rendements ont été amputés par le gel, il les estime entre 35 et 37 hl/ha à l'encuvage. Les parcelles les plus touchées ont mûri davantage et on a atteint des degrés élevés sur celles-ci. La moyenne sera autour de 14° avec des acidités totales à 4,10/4,20 g/l. Premier pressurage prévu l'après-midi pour les Brouilly.

J'arrive trop tard à la Roilette où presque toutes les cuves bouillonnent déjà


Je serai doublement en retard chez Eric Janin, d'une part à cause de l'heure avancée à laquelle j'ai pu m'extirper des griffes du marquis :DD mais surtout parce qu'Eric a vendangé très vite cette année entre le 13 et le 17, donc tout est terminé ici ! Il faut dire qu'avec 17 hl/ha de rendement, ça va plus vite à ramasser… Le gel a vraiment fait mal. La vendange est belle, Eric est confiant sur la qualité ; là aussi on est à environ 14° de moyenne et des acidités à 4,2/4,3 g/l.


Le lendemain direction le Mont Brouilly sous le soleil et la fraîcheur matinale. Arrivé à 8h30, on me tend un verre de blanc (Château Simone 2015, très bon d'ailleurs) et du lard, ça met dans l'ambiance directement ::whooo:: On est à La Chapelle, l'endroit est magique avec une vue extraordinaire sur le Beaujolais. La joyeuse troupe est en pause, l'occasion de faire le point avec Claude-Edouard Geoffray. Les vendanges ont commencé le 9, elles se termineront le 25 a priori. La plupart des raisins de Côte-de-Brouilly sont rentrés, La Chapelle fait partie des dernières parcelles. La qualité est au rendez-vous, la vendange est particulièrement saine ici, et les rendements seront d'environ 40 hl/ha. On est très optimiste !

Très jolie grappe de gamay de La Chapelle

La vue est magnifique depuis le haut de la parcelle

La pente est raide mais les vendangeurs ne s'en plaignent pas...

Les raisins avant encuvage, avec une petite particularité : il y a 1,5% de chardonnay dans toutes les parcelles au château Thivin


Je termine ma tournée au domaine Desvignes où les vendanges sont presque achevées également. Elles ont commencé le 12 et se finiront le 21. Louis-Benoît et Claude-Emmanuelle sont contents de la qualité, un peu moins des rendements qui seront entre 27 et 30 hl/ha. Les degrés sont plus contenus ici, compris entre 12°5 et 13°5, et les acidités sont assez hautes, autour de 4,3 à 4,5 g/l. Les équilibres sont donc parfaits et les fermentations semblent se dérouler très vite ; ça se confirme à la dégustation d'un jus ramassé le 12 et qui est déjà presque sec. La table de tri est toutefois bien utile pour écarter les quelques baies roses qui ont mal mûri (quelques blocages de maturité dus au coup de chaud de fin Juillet). Mais, bon, on enlève 2 seaux sur une benne, ce n'est pas grand-chose non plus. Les rafles sont assez vertes et on a donc choisi d'érafler davantage que d'habitude, autour de 50% (c'était 10 à 20% l'an dernier).

La famille Desvignes à la table de tri

Et ensuite, place aux délestages...


Voilà pour cette année. La pluie est prévue en début de semaine prochaine, ça n'aura donc quasiment pas de conséquences sur la récolte 2019, sauf peut-être pour ceux qui ont des terroirs très tardifs et qui commencent à peine. On peut être très optimiste à ce stade, la matière première est globalement très qualitative, avec des équilibres naturels intéressants et des fermentations qui se déroulent parfaitement. La gestion de la maturité phénolique des raisins et des extractions s'annonce comme étant le paramètre le plus délicat à gérer cette année, et sera certainement discriminant pour la qualité des vins. Premières tendances à suivre dans quelques semaines.

Bien à vous,

Laurent

Laurent
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21 Sep 2019 08:52 #24
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Réponse de GAET sur le sujet Les vendanges 2019 en Beaujolais

Bonjour Laurent,

Un grand merci pour ces reportages agrémentés de superbes photos.
Gaëtan
21 Sep 2019 10:37 #25
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Les vendanges 2019 au Pré Semelé

Après le Beaujolais en fin de semaine dernière, je me suis rendu à Sancerre au domaine du Pré Semelé ce mardi 24/09 pour voir où en étaient les vendanges.
Elles battent leur plein cette semaine, et malgré un temps peu encourageant en ce mardi matin (averses et fraîcheur), les équipes de vendangeurs sont au boulot. La plupart des machines attendent en revanche de meilleures conditions, non pas qu’on prenne davantage soin d’elles mais les sols trop humides leur conviennent mal, surtout dès qu’il y a de la pente.
Clément et Julien Raimbault terminent les vendanges manuelles sur les blancs par une parcelle des Chasseignes et deux de la Côte de Saint-Romble. Les rouges sont déjà rentrés, il reste 8 ha de sauvignon dont 7 qui rentrent dans l’assemblage du Sancerre « générique » et qui seront ramassés à la machine.

Vendanges pluvieuses et terre amitieuse sur les coteaux de Maimbray


Les vieilles vignes de la Côte de Saint-Romble, dont vous avions vu le bel état sanitaire il y a quelques semaines, apportent des fruits très sains, croquants et frais. Aucune surmaturité et juste quelques raisins secs ou grillés à trier.

Les beaux raisins de la Côte de Saint-Romble

Les raisins sont ramassés en caissettes puis descendus au chai ou Clément Raimbault assure la réception, le tri et la mise en pressoir.

Les caissettes sont vidées une à une…

…et un tri supplémentaire est effectué

Puis le pressoir pneumatique est mis en marche pour une durée d’environ 3 heures, avec une montée progressive de la pression à 2 bars.

Dernière presse de la cuvée Les Chasseignes 2019

Clément m’explique que les premiers jus sont les plus intéressants car les plus équilibrés. D’ailleurs, ils écartent systématiquement les derniers 10% qui partent à la distillation. Nous ferons l’exercice de goûter les jus en début de pressurée et après une heure, et c’est incroyable la différence qu’on peut trouver à la dégustation. Le second est plus sucré, très tapissant en bouche, on ne sent plus l’acidité du raisin alors que le premier est beaucoup plus énergique.

Le jus sorti du pressoir est protégé de l’oxydation par de la neige carbonique

La qualité de la vendange est très satisfaisante ici, à part sur quelques jeunes vignes qui ont souffert.
Les rouges ont été ramassés à 13°5 / 14° avec des rafles parfois à peine mûrs et la proportion de vendange entière a été réduite en conséquence à 15/20 %. Le rendement est de 30 hl/ha sur les vieilles vignes de la cuvée Camille et d’environ 45 hl/ha pour le reste.
Les blancs sont en moyenne à 13°5 également, avec une acidité qui a été préservée et qui augure donc des vins équilibrés et concentrés. Les rendements sont normaux et se situent aux environ de 55 hl/ha.

Je n’ai pas eu le temps d’aller voir d’autres vignerons mais je ne manquerai pas de faire le point avec eux dans les jours et les semaines à venir.
A bientôt,

Laurent

Laurent
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26 Sep 2019 21:33 #26
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Réponse de Agnès C sur le sujet Beaujoloire, caviste en ligne


Bonsoir Laurent
Vos interventions dans un espace professionnel qui pourrait vous tenter d'être plus commercial, sont d'une extrême pédagogie et très qualitatives.
Vous représentez votre site avec tact, je dois reconnaître que votre approche est très intéressante.
Merci pour vos contributions en pro et en amateur.

Agnès, même pas cliente
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02 Oct 2019 21:21 #27
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Réponse de Julien MICHEL sur le sujet Beaujoloire, caviste en ligne

Je me régale à lire ses superbes reportages à chaque fois ::turn::
03 Oct 2019 06:26 #28
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Réponse de LADIDE78 sur le sujet Beaujoloire, caviste en ligne

Et moi , je me régale de ses conseils , de ce que l on retrouve dans les verres , merci Laurent , pour le partage de tes retour dans les domaines , sur LPV :)
didier

Mal-voyant depuis 31 ans et passionné de vins comme vous tous
03 Oct 2019 06:33 #29
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Réponse de beaujoloire.fr sur le sujet Beaujoloire, caviste en ligne

Bonjour à tous,

Je suis désolé pour le manque de participation de ma part ces dernières semaines, mais il faut avoir du temps pour écrire des choses qui soient un minimum intéressantes, ce qui me manque un peu actuellement. Je partage rapidement avec vous un petit compte-rendu de dégustation sur des Beaujolais mûrs, je pense que cela peut vous intéresser d’avoir un aperçu de l’évolution de ces vins que de plus en plus d’amateurs encavent aujourd’hui avec des espoirs (et peut-être aussi des craintes) pour leur avenir.
A l'occasion d’une soirée organisée hier soir avec un club de dégustation. Bouteilles et magnums viennent directement des caves des domaines et ont été ouverts une heure avant le service. Et goûtés avant le repas dans l’ordre suivant :




CR: Daniel Bouland Morgon Vieilles Vignes 2008 (en bouteille) :
Robe encore assez jeune, nette. Nez frais et distingué avec un fruit légèrement en retrait et des notes florales. On retrouve cela en bouche, avec un bel équilibre général (acidité bien moins marquée qu’on pourrait l’imaginer), une grande buvabilité et des tanins presque totalement fondus mais pas tout à fait, ce qui tient remarquablement la fin de bouche. On peut regretter son léger manque d’expressivité et sa relative simplicité, mais c’est très bon et apprécié par le plus grand nombre.
Pour moi dans les meilleurs Beaujolais dans ce millésime délicat et B+ dans l’absolu.




CR: Château Thivin Côte-de-Brouilly Cuvée Zaccharie 2000 (en bouteille) :
J’étais confiant pour ce vin goûté avec Claude Geoffray en Septembre. A l’ouverture des bouteilles aussi…
Robe évoluée virant au brun mais sans trouble notable malgré le transport (debout toutefois). Le premier nez était séduisant sur des arômes tertiaires certes marqués (champignon) mais nets. Après aération dans les verres, il évolue malheureusement sur des notes de rancio et des notes torréfiées assez prégnantes. Les qualités de bouche sont bonnes avec un moelleux de texture bien supérieur au Morgon, conférant un beau confort de bouche. Malheureusement, la madérisation naissante gâche la fête et montre que le vin est irrémédiablement sur la pente descendante. Le plaisir est limité. Je le noterais tout de même B- (cela dépend de sa sensibilité à ces arômes, deux dégustateurs ont beaucoup aimé ce vin et un l’a même placé en tête). Même évolution sur les 4 bouteilles amenées pour info.




CR: Paul Janin & Fils Moulin-à-Vent Clos du Tremblay 2000 (en bouteille) :
Robe dense, colorée avec encore un certain éclat rassurant sur son état. Le nez est puissant sur les fruits mûrs, encore bien présents, auxquels se mêlent de fines notes de zan et de menthol. En bouche, le vin est parfaitement en place et on s’accorde à dire qu’il est à son optimum même si quelques années de plus ne l’abîmeront pas. Il offre une puissance mesurée et des tanins nombreux mais très fins, tapissant la bouche sans l’agresser. La fraîcheur est remarquable. Tout est en place dans ce vin qui n’en met pas plein la vue mais montre de la classe. Très apprécié par toute l’assemblée ou presque. Je le note EXC, à égalité avec le suivant pour moi.




CR: Alain Coudert Fleurie Clos de la Roilette Cuvée Tardive 2006 (en magnum) :
Robe très dense avec encore des reflets violine. Nez puissant, frais et profond qui évoque un Gevrey-Chambertin plus qu’un gamay. La bouche est superlative par sa puissance et sa complétude, sans doute presque trop pour les "pdf"… la texture est veloutée à souhait, les tanins parfaitement mûrs intensifient le milieu de bouche et lui donnent beaucoup de relief. La fin de bouche révèle une fine amertume rafraîchissante (marque de fabrique de la maison !). C’est jeune. Mais aussi très bon et les deux magnums seront les plus rapidement vidés au cours du repas qui suit, ce qui en dit long sur le plaisir apporté. Il y a un consensus pour le placer en tête de la série même s’il serait judicieux de lui laisser encore 5 ans (dans ce format en tout cas). EXC




CR: Jean-Marc Burgaud Morgon Côte du Py 2003 (en magnum) :
Robe très proche de celle du Fleurie avec un léger brunissement. Nez puissant mêlant la prune (voire le pruneau) et la réglisse avec un côté légèrement torréfié. En bouche, grosse présence dès l’entrée avec une matière ample et généreuse, puis resserrement inattendu et une fin de bouche finalement très fraîche avec une acidité assez marquée qui étend le vin. Les tanins sont fondus et sans aucune sécheresse. C’est là aussi très bon même si j’avais un souvenir plus jouissif de ce vin. Tout le monde apprécie mais note que le millésime prend le pas sur le terroir et le cépage qui ne ressort véritablement que par la fraîcheur de sa finale. Il peut sans doute encore vieillir quelques années mais il ne s’améliorera plus je crois. TB+



Les vins seront ensuite regoûtés à table, sans évolution notable par rapport à mes notes supra.
Un (autre) lpvien a participé à cette dégustation, et je n’étais pas à côté de lui, donc je ne sais pas précisément ce qu’il a pensé des vins. S’il veut donner son ressenti… Jean-Paul, n’hésite pas à le faire ici ou dans les rubriques des domaines concernés !

Merci de m’avoir lu,
Laurent

Laurent
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13 Nov 2019 16:43 #30
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