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Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

  • Jérôme Pérez
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Carte blanche à Jean-Luc Thunevin a été créé par Jérôme Pérez


Jérôme Pérez
10 Sep 2007 09:09 #1

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Bonjour Jean-Luc,
J'espère que tu vas bien.
Merci de ce mot très ouvert.
Le consommateur aujourd'hui est très informé et presque sur informé. A l'occasion des foires aux vins, tous les grands supports ont un supplément vins. Les guides fleurissent et en cette rentrée il y en a beaucoup.
De plus des forums, et LPV en est un bon exemple, permettent la diffusion rapide de l'information : quand un vin sur performe une année, ça se sait très vite et quand il sous performe, ça se sait aussi.

Pour les dégustations, Paris n'est pas mal loti. Il y a un nombre important de foires et salons qui permettent de déguster. La publicité que tu fais est plutôt institutionnelle, comme le font des Bernard Magrez ou les grandes marques de champagne. Le partage de la valeur ajoutée des annonceurs n'est pas fondamentalement différent pour le vin de ce qui se passe dans les autres produits.

Nous assistons sur une poignée de vins les plus prestigieux à une folie tarifaire qui déboussole tout le monde, car il est très difficile de mesurer l'effet de contagion sur le reste de la gamme. Les consommateurs français voient que des vins leur échappent complètement, ce qui est particulièrement frustrant.
Mais grâce à cette diffusion de l'information, il est possible de détecter des pépites qui sont les stars de demain.
Il y a suffisamment de vignerons sincères qui travaillent bien pour que, dans ce contexte, ils tirent leur épingle du jeu.

Je pratique assidûment LPV et le site de Robert Parker. Ces forums sont marqués fortement par la culture du pays d'origine, et je m'amuse de constater à quel point il est difficile de s'en défaire pour tous les acteurs de ces forums. LPV ressemble au village d'Astérix, ce qui a des côtés très sympathiques, même s'il y a des excès.

Ravi d'avoir lu ton message. Si tu passes à Paris, fais moi signe. Il y aura toujours une bonne bouteille à partager.
Amitiés,


Cordialement,
François Audouze
10 Sep 2007 10:33 #2

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Réponse de Jean-Luc Thunevin sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Cher François, je ne crois pas que l’effet de la contagion porte sur le reste de la gamme et c’est heureux pour les consommateurs. En effet, la spéculation et la demande réelle se fait uniquement sur les stars bien établies et facile à mémoriser pour les nouveaux clients : 1ers crus 1855, vins cultes du monde, en tout peut être 100 marques (et encore).
Le désir pour les autres productions de vouloir participer à cette « folie » n’est qu’illusoire et même dangereux, mais bien sûr l’un de mes amis aujourd’hui m’avait dit que la grenouille veut souvent ressembler au bœuf et moi, j’y vois plutôt une formidable opportunité.
Je m’explique : il y a quelques années, certains crus comme Valandraud ont paru chers car après tout pas si supérieurs que ça par rapport aux 1ers crus, aujourd’hui le ratio prix peuvent les rendre plus qu’attrayants. Ce qui est valable pour Valandraud l’est tout autant pour la plupart des crus « alternatifs » en attente d’un statut. Le Haut Carles ou le Haut Mazeris vendus au consommateur entre 20 et 30 euros deviennent pour le coup de sacrées affaires et la France regorge de ces crus de qualité bien moins chers.
Le dernier groupe d’acheteurs américains à qui j’ai fait goûter à l’aveugle Haut Mazeris 2003 lui ont accordé un prix de vente entre 50 et 100 dollars !
Le seul problème bien sûr, c’est que la bonne note de Parker, du Wine Spectator et autres Jancis Robinson facilite la vie des distributeurs. Mais est-ce là le problème ?

_________________________________________________
Jean-Luc Thunevin
12 Sep 2007 11:25 #3

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Jean-Luc,
Bonjour,
et bonjour à tous,

Je pense que le problème des prix vient du fait qu’un bon vin ne sera réellement désiré et recherché par la population que s’il est certes très bon mais aussi s’il est cher.
Je pense qu’il s’est installé une sorte de logique faussement établie, que pour qu’un vin soit digne d’intérêt, pour que tout le monde se l’arrache, il faut que ce dernier soit très cher ! Tout le problème est de trouver le prix précis : suffisamment coûteux pour rendre le produit attracteur, et pas trop pour qu’il soit atteignable.
Pour imager ma pensée, Valandraud se vendrait-il aussi bien si lors des prochains « primeurs », il perdait son rang en terme de prix ? L’acheteur, je pense, trouverait ça louche et n’en prendrait pas ; par peur d’un manque de qualité, mais aussi parce que le vin n’est plus au même rang qu’auparavant. Je m’explique : si un caviste propose un Mouton ou un Latour 2005 à 300 euros, il le vendra immédiatement. Les 2001 que l’on trouvait à 140 euros chez les cavistes ne se vendaient pas il y a deux ans... aujourd’hui qu’ils en valent le double, il n’y aurait aucune difficulté à les vendre 180 euros ! Pourtant, le produit n’a pas gagné en qualité, non il a simplement gagné en prix !
Si la place de l’étiquette est très importante sur une table et dans les cœurs, elle devient illusoire en dégustation à l’aveugle... (Et le vin est principalement acheté, j’ose l’espérer, pour être partagé autour d’une table.)

Cette politique des prix s’explique, je pense, par le fait que le vin est devenu un produit de luxe qu’il n’était pas il y a 30 ans (êtes-vous d’accord ?). Cette constatation peut-être appuyée par le fait qu’auparavant, le vin était choisi pour accompagner au mieux un plat, alors qu’aujourd’hui, c’est l’inverse.

En ce qui concerne la publicité, je la vois plus existante dans un but de rappeler au consommateur que le produit existe, que pour le duper. Les mauvaises pubs sont selon moi celles qui racontent des miracles (cf pub Ariel etc.) ! Pour moi, l’humour reste la meilleure solution, mais je me répète. ;)

Cordialement,
JU
12 Sep 2007 13:04 #4

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

JU,
Il y a cinquante ans, les 1ers GCC étaient beaucoup plus élitistes qu'aujourd'hui.
Mes parents n'auraient jamais acheté de tels vins, en disant : "ces vins là, ce n'est pas pour nous".
Ils étaient surtout bus à Londres, et rares étaient les familles françaises qui pensaient pouvoir y avoir accès.
On avait d'ailleurs la même attitude vis-à-vis des restaurants étoilés qui se sont ouverts aujourd'hui à une clientèle qui n'aurait jamais imaginé qu'il leur soit envisageable d'y aller.

Jean-Luc,
J'espère que tu as raison sur l'absence de contagion. Mais si l'on prend les champagnes par exemple, il y a des prix qui étaient totalement inenvisageables avant le passage à l'euro. Il n'y avait pas plus de 10 champagnes qui dépassaient 300 F dans la distribution (c'est l'impression que j'ai, si j'ai tort, mille excuses). Combien dépassent 50 € aujourd'hui ? Le prix des cuvées spéciales tire les autres vers le haut. Je crois qu'en champagne, le haut de gamme tire le moyen de gamme.


Cordialement,
François Audouze
12 Sep 2007 17:28 #5

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Il y a cinquante ans, les 1ers GCC étaient beaucoup plus élitistes qu'aujourd'hui.

Il y a cinquante ans, quel était le ratio entre le prix des 1ers et des seconds crus classés ? Et aujourd'hui ?

Luc
12 Sep 2007 18:03 #6

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Réponse de Bertrand Le Guern sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Il y a cinquante ans, quel était le ratio entre le prix des 1ers et des seconds crus classés ?

Il me semble qu'il était admis que le rapport était de un à deux entre les premiers et les "super seconds". Est-ce très différent aujourd'hui? La transformation notable c'est la multiplication des micro-cuvées qui ont tiré les prix vers le haut, tout comme dans le Rhône ou en Bourgogne ... depuis bien plus longtemps!

blg
12 Sep 2007 18:28 #7

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Pour info, en 1936, les prix de vente au catalogue Nicolas étaient les suivants:

- Château Margaux : 20 francs

- Château Guiraud : 30 francs

- Anjou Layon Epiré : 40 francs

- Quarts de Chaume : 50 francs

- Château d’Yquem : 75 francs

Ca laisse songeur...

Eric
Mon blog
12 Sep 2007 18:40 #8

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Luc,
Je n'en ai aucune idée. Je crois que c'était plus dans les mentalités.
Notre monde s'est beaucoup plus ouvert.
Le mot "élitiste" est peut-être mal choisi, j'aurais dû dire : ces vins étaient beaucoup plus bus par un tout petit groupe de personnes, les autres ne s'estimant pas concernés (ou tout autre vocable que tu préféreras).


Cordialement,
François Audouze
12 Sep 2007 18:44 #9

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Il me semble qu'il était admis que le rapport était de un à deux entre les premiers et les "super seconds". Est-ce très différent aujourd'hui?

Tout de même un peu, non ?
J'ai plutôt l'impression qu'on est au moins à 1 contre 3, voire même jusqu'à 1 contre 5 dans les grands millésimes.

Luc
12 Sep 2007 18:51 #10

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

François,

Dans ce cas, nous sommes d'accord.

Luc
12 Sep 2007 18:51 #11

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Les 20 francs de 1936 sont 20 centimes de francs que nous connaissons, c'est à dire 3 centimes d'euro.

A l'époque, on parlait de millionnaires, personnes qui possédaient plus de un million, soit plus de 3.000 euros ! Les temps ont changé et les monnaies aussi.
Quand j'avais dix ans, dans les années 50, on s'extasiait quand quelqu'un avait acheté une maison pour un million, ce qui fait 3.000 euros. Une Ford Vedette valait 100.000 F, c'est à dire 300 €.

Ce qui est passionnant dans l'anecdote, ce sont les relativités. Mais un vin à 20 F, ce devait être totalement inaccessible pour 98% de la population (qui n'était sans doute pas du tout informée que Margaux existe).


Cordialement,
François Audouze
12 Sep 2007 18:53 #12

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Ce ne sont pas les 20F qui me surprennent, c'est plutôt qu'un quart de Chaumes se vendaient 2.5 fois plus cher qu'un Château margaux...

Eric
Mon blog
12 Sep 2007 18:55 #13

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Je me souviens, dans les années 50, on parlait à la tele d'un peintre ,Picasso, qui vendait ses tableaux plus de 1 million de francs !!!!!!!

Belle plus value pour celui qui aurait cassé sa tire lire pour tout miser là dessus.
C'était possible à l'époque, ça ne l'est plus:(
12 Sep 2007 19:02 #14

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Réponse de Bertrand Le Guern sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Ce ne sont pas les 20F qui me surprennent, c'est plutôt qu'un quart de Chaumes se vendaient 2.5 fois plus cher qu'un Château margaux...

Dans le premier catalogue Nicolas, Le Quart de Chaume 21 était plus cher qu'Yquem 21.

blg
12 Sep 2007 19:08 #15

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Réponse de VinorumCodex sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

On peut toujours se lamenter, et à juste titre. Le problème est que les français riches sont pour la plupart de petits riches, et que nous assistons impuissants au départ de nos meilleurs vins vers des contrées ( à l'est) où l'argent coule à flot pour certains. Moscou est maintenant la ville au monde qui compte le plus grand nombre de millionnaires. A moins d'un retournement politique, je ne vois pas ce qui pourrait freiner la hausse des grands Bordeaux et, plus inattendu, des vieux Bourgogne, même de qualité douteuse.
Mais je ne crois pas que cette hausse ( je ne parlerai pas de spéculation, car les vins que nous vendons très cher à l'export sont destinés à être bus) aura des répercussions sur les vins de gamme moyenne, qui n'intéressent pas nos nouveaux jet-setteurs. Car il y a un effet de pyramide:
Je me rappelle, lors de mes débuts en expertise, qu'il y avait une folie sur les Dom Pérignon rosés, qui se vendaient à des prix fous. Il y a beaucoup de Dom Pé blanc, mais peu de rosé. Un jour ça s'est arrêté, et il semble que toute la pyramide s'était bâtie autour d'une personne qui en buvait beaucoup... et a changé d'avis.
Sûr que beaucoup de gens s'emploient à chercher le moyen de changer l'avis de nos trè riches amateurs de grandes étiquettes françaises...

Gilles
12 Sep 2007 20:48 #16

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Réponse de Jean-Luc Thunevin sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Je suis à peu près d'accord avec tout ce qui est dit. Je remarque simplement que le sujet qui nous interpelle et qui est commenté aujourd'hui, c'est le prix... Alors que je ne parlais que de médias et d'une belle dégustation de vins du Sud... alors à part Jérôme Pérez qui est intéressé pour nous aider en vue de réunir tous ces vins pour organiser cette dégustation soit à Maury, soit à Saint Emilion ?

_________________________________________________
Jean-Luc Thunevin
13 Sep 2007 09:48 #17

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Moi je suis toujours prêt à aider, le problème principal étant mon emploi du temps et l'éloignement. Mais pourquoi pas...

Luc
13 Sep 2007 11:05 #18

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Moi aussi, si l'on me guide un peu... AVEC JOIE ! ! !

JU :)
13 Sep 2007 11:39 #19

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Réponse de Jean-Marie Cade sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

François Audouze écrivait:
> Les 20 francs de 1936 sont 20 centimes de francs
> que nous connaissons, c'est à dire 3 centimes
> d'euro.
>
> A l'époque, on parlait de millionnaires, personnes
> qui possédaient plus de un million, soit plus de
> 3.000 euros ! Les temps ont changé et les monnaies
> aussi.
> Quand j'avais dix ans, dans les années 50, on
> s'extasiait quand quelqu'un avait acheté une
> maison pour un million, ce qui fait 3.000 euros.
> Une Ford Vedette valait 100.000 F, c'est à dire
> 300 €.
>
> Ce qui est passionnant dans l'anecdote, ce sont
> les relativités. Mais un vin à 20 F, ce devait
> être totalement inaccessible pour 98% de la
> population (qui n'était sans doute pas du tout
> informée que Margaux existe).

Moi aussi j'avais 10 ans dans les années cinquante, et pour être précis, c'était en 1956.
Gardons ce millésime en réference!!
François tu n'es ni belge ni suisse, donc tu cites bien nos Francs français ?
Va falloir que tu m'expliques plusieurs choses:
Dans le cadre de la loi Loucheur revisé en 1950, un ouvrier professionnel P3 construisait sa maison pour 4.500.000 francs,avec un prêt sur 20 ans.
Donc pas de quoi s'extasier.

Par contre c'est quand tu convertis un million (1.000.000 de frs 1955) en 3000 €, alors là, oui, je suis en extase. L'inflation peut être ?

Passons à la Ford Vedette, voiture un peu haut gamme bradée à 100000 frs, à comparer avec le catalogue Peugeot de 1955:

203 Affaires Berline Essence à carburateur 7 CV 565 000.00 Frs
203 Luxe Berline Essence à carburateur 7 CV 585 000.00 Frs
203 Luxe toit ouvrant Berline Essence à carburateur 7 CV 600 000.00 Frs
203 Commerciale Break Essence à carburateur 7 CV 715 000.00 Frs
203 Familiale Essence à carburateur 7 CV 725 000.00 Frs
203 Luxe Cabriolet Essence à carburateur 7 CV 840 000.00 Frs

Alors comme tu dis, ce qui est passionnant ce sont les relativités,:D
13 Sep 2007 17:42 #20

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Je ne suis pas sûr de toutes mes références, car j'ai trouvé que la Ford Vedette devait valoir plus que ça.

Quant à la conversion de 1.000.000 F de 1955 je devais être dans mes rêves, car ça fait 1.524 €, ce qui est encore plus démonstratif !
désolé !


Cordialement,
François Audouze
14 Sep 2007 21:41 #21

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Réponse de si le vin... sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Il est vrai que bien des choses ont changé. Pour ma part et en dépit de mon jeune age, j'ai grandi dans le médoc. Lorsque je discute avec des anciens du terroir et que l'on évoque des vieux millésimes, je m'apperçois que peu connaissent les qualités des millésimes passés sous leur dos voutés et bien veillant. S'il est vrai que bon nombres de ces mémoires vivantes rongés par l'artrose ont possédé ou possédent encore quelques superbes flacons, il leur est inconcevable d'en souiller le plomb de leur mains caleuse.
Ces personnes semble en respecter le contenu au point de craindre d'en boire le plaisir qui ne leur est du. Des fois je pense aux petits enfants qui iront fouler les caves de leurs aïeux en voyant les € potentiels sans en percevoir le sacrifice.
Lorsque j'évoque des souvenirs de beaux moments de partage autour d'une belle bouteille, je vois ce regard qui pleure ma folie de bafouer un privilége qui n'est pas de mon rang. A croire que ce qui connaisse le mieux chaque centrimètre de notre terroir sont marqués à tout jamais du sort de se priver de ce pourquoi il travail si dûr.
Il est vrai que de nombreux récit se sont perdus sans des bouteilles superbes et anonymes avec pour seul indice deux chiffres écrits à la craie (lorsqu'il y en a deux) pour témoigné d'une naissance. C'est le lot de ceux qui font mais ne raconte pas.

syl20
18 Sep 2007 15:13 #22

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Jérôme Perez me demande aussi d'évoquer de ce qui m'énerve sur le site, je dirai seulement ce que tout le monde sait déjà : internet est un formidable outil, mais hélas, souvent la prose écrite peut être blessante car pour écrire vite, on simplifie, on caricature et la voix et le visage ne sont pas là pour tempérer des propos souvent excessifs.

Jean-Luc,

Ces zones d'échanges définissent une nouvelle démocratie de l'information (de la connaissance dans le meilleur des cas).
Les choses bougent beaucoup en ce moment (presse en ligne, forums, blogs) et permettent une prise de parole plus libre, en vrac, parfois forcément un peu maladroite, moins calibrée également (les lignes éditoriales corsetées).

Un forum ne peut fonctionner (selon les spécialistes) qu'à 2 conditions :
--> un projet commun (un minimum consensuel, y compris sur les aspects légaux)
--> des rencontres en vrai (surtout quand le support est un aliment de partage comme le vin)

J'ajoute que les propos exagérés (spectaculaires, du moins, sur les bio-cons par exemple) de journalistes institutionnels existent déjà.
Internet innove en donnant la parole à plus de gens, en améliorant l'accès à l'information, en permettant de créer des liens entre des disciplines trop compartimentées.
La parole n'est plus réservée aux spécialistes seuls (qui ont souvent montré leurs limites, au passage).

Attali évoquait hier encore sur France Info qu'il y a un pas entre information et connaissance (je suis bien placé pour le savoir dans mon milieu professionnel, celui de la haute technologie).

Notre société aura de plus en plus de personnes sachant trier, organiser, capitaliser, dynamiser l'information ...
Il y a là un enjeu sociétal majeur.
L'état du monde actuel montre l'importe de cet enjeu, encore bien indécidable ...
19 Sep 2007 12:51 #23

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Réponse de Jean-Luc Thunevin sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

si le vin... écrivait:
> Il est vrai que bien des choses ont changé. Pour
> ma part et en dépit de mon jeune age, j'ai grandi
> dans le médoc. Lorsque je discute avec des anciens
> du terroir et que l'on évoque des vieux
> millésimes, je m'apperçois que peu connaissent les
> qualités des millésimes passés sous leur dos
> voutés et bien veillant. S'il est vrai que bon
> nombres de ces mémoires vivantes rongés par
> l'artrose ont possédé ou possédent encore quelques
> superbes flacons, il leur est inconcevable d'en
> souiller le plomb de leur mains caleuse.
> Ces personnes semble en respecter le contenu au
> point de craindre d'en boire le plaisir qui ne
> leur est du. Des fois je pense aux petits enfants
> qui iront fouler les caves de leurs aïeux en
> voyant les € potentiels sans en percevoir le
> sacrifice.
> Lorsque j'évoque des souvenirs de beaux moments de
> partage autour d'une belle bouteille, je vois ce
> regard qui pleure ma folie de bafouer un privilége
> qui n'est pas de mon rang. A croire que ce qui
> connaisse le mieux chaque centrimètre de notre
> terroir sont marqués à tout jamais du sort de se
> priver de ce pourquoi il travail si dûr.
> Il est vrai que de nombreux récit se sont perdus
> sans des bouteilles superbes et anonymes avec pour
> seul indice deux chiffres écrits à la craie
> (lorsqu'il y en a deux) pour témoigné d'une
> naissance. C'est le lot de ceux qui font mais ne
> raconte pas.
>
> syl20

Très beau texte ! Et c'est vrai ici aussi rive droite. Un peu comme nous nous comportons dans une église, on parle doucement, on marche lentement, avec respect - limite superstition, on a peur de déranger, de n'être pas digne. Toute une époque... et le respect du au travail, le sens de l'économie...

_________________________________________________
Jean-Luc Thunevin
19 Sep 2007 14:47 #24

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

C'est vrai que c'est un beau texte, mais je me bats pour que ces bouteilles, on les ouvre.
Il y a une lutte contre la mort inéluctable des bouteilles anciennes. Ne pas agir accroît le risque de mort.
J'essaie de faire comprendre comment on ouvre ces bouteilles, comment on évite de les juger trop vite et de les condamner trop tôt, alors que le vin ne demande qu'à revenir à la vie si on sait ce qu'il faut faire.
Si on garde ces vins trop longtemps, la mort vient du bouchon.
Quelle tristesse quand on constate qu'un vin est mort.
Je connais des gens qui ont de belles reliques et qui ne les ouvriront jamais. Le vin est promis à la mort. ça me désole. D'où mon action pour faire prendre conscience que tous ces vins doivent être bus.
Si l'on a du vin d'avant 1920 dont on veut absolument garder le souvenir, eh bien, il faut garder la bouteille vide. Car le vin d'une bouteille d'avant 1920 ne s'améliorera plus jamais. Constater que le vin serait mort est de la plus grande désolation, et c'est même coupable vis-à-vis des vignerons qui l'ont fait.

Car le respect, c'est de les boire. pas de les conserver post mortem.


Cordialement,
François Audouze
19 Sep 2007 17:22 #25

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

laurentG écrivait:


> Attali évoquait hier encore sur France Info qu'il
> y a un pas entre information et connaissance (je
> suis bien placé pour le savoir dans mon milieu
>


En effet différence capitale entre informer et enseigner !

Quel gachis notamment avec cet outil fantastique qu'aurait pu être la television : une grande partie de la jeunesse (mais pas seulement ) est "au courant" de tout mais ne sait rien .

La même différence qu'entre formater des consommateurs dociles et former des citoyens responsables.:)
19 Sep 2007 17:23 #26

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Réponse de si le vin... sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Comme je te comprends Francois, même si loin de ton combat de toutes terres et de toutes causes, je ne vendange que la tristesse de ces bouteilles que je sais perdues d'avance. Avec mes mots et mon enthousiasme je tente de réveller à tout ces antiquaires du vin (plus encore que chez Gilette) la magie qui someille sous leurs pieds. Pour moi au delà du vin, c'est une partie de ce qu'ont réalisés les anciens qui est pris dans cette bouteille. Avec le meilleur et le pire d'eux mêmes, l'alchimie se fait lentement. Mais tout ceci n'a de sens que s'il est enfreind. C'est comme une lampe dont le géni sommeil en attendant son heure pour enchanter celui qui le libére. Mon meilleur ami est viticulteur et comme tous il posséde nombre de bouteilles de son vin. Je passe sur notre amitié mais j'explique juste que c'est une de celle qui s'est construite dans la douleur (pertes familiales...). Et lorsqu'on se sent nostalgiquo mélancolique, on file à la cave, on fouille chacun dans son coin et on ouvre une vielle bouteille. Parfois je lui dis: "tu te rends compte, cette vendange ton père la faite quand on avait deux ans"... ou "là on été en CP" et on parts sur nos anégdotes (toujours les mêmes par ailleurs)...
Parfois il me répond "tiens 82 c'est la dernière vendange que mon père et mon grand père on faite ensemble".... Boire ce vin, le partager, c'est revivre ces moments qui nous échapper à tout jamais et que l'on immortalise à chaque gorgée. Ces vins ne sont en rien des plus remarquables souvent, mais un commentaire de dégustation ne se fait que si ce qui est dans le verre vaut le coup d'être dit. De toute façon on est là uniquement pour rendre honneur à ceux qui sont partis nous laissant ce terroirs qui nous est cher. Ainsi la boucle est bouclée et nous pouvons alors relacher le temps sur la pendule de nos petites vies dont nous comprenons un peu plus le sens à chaque dégustation où s'ouvre le coeur des hommes: laisser une empreinte pour ceux que l'on aime pour ne plus dire "Et si..."
Alors je fait le choix de ne pas me dire et si.... et je vais m'ouvrir un 79 (mon année de naissance) ce soir c'est décidé. Merci.
@+.
syl20.
19 Sep 2007 18:13 #27

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

Le lundi 18 septembre 2000 je déjeune à Yquem. Nous buvons de grandes reliques.
Je sors d'Yquem, ce sont les vendanges. Le long de la route il y a une vingtaine de vendangeuses joyeuses. Je m'arrête le long de la route et je leur crie : "je viens de boire Yquem 1900, qui a cent ans de plus que le vin que vous cueillez".

Leur première réaction est houleuse, car elles croient que je veux les narguer ou les provoquer et je leur dis : "pas du tout, pensez que ce que j'ai bu, ce sont vos arrières grands mères qui ont cueilli les grains il y a cent ans. Je souhaite que dans cent ans, quand vos arrières petites filles cueilleront les grains d'Yquem, il y ait quelqu'un qui s'arrête et leur dise : j'ai bu Yquem 2000, le vin que vous, vous cueillez aujourd'hui".

Elles ont été interloquées et sont parties d'un grand rire de soulagement. Et j'ai comme elles été ému de pouvoir évoquer cent ans de distance.

C'est vrai que le vin a plus de goût quand on peut lui ajouter, comme tu le dis si bien, des sentiments et de l'humain.
Et je pense que Jean-Luc Thunevin est nourri de ce pain là.


Cordialement,
François Audouze
20 Sep 2007 00:16 #28

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Réponse de milleret jean luc sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

"""C'est vrai que le vin a plus de goût quand on peut lui ajouter, comme tu le dis si bien, des sentiments et de l'humain.""

C'est un vrai bonheur que de relire ces derniers messages ....je pense tout particulièrement au grand père Guigal à l'instant !!
20 Sep 2007 09:49 #29

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Réponse de Jean-Luc Thunevin sur le sujet Re: Carte blanche à Jean-Luc Thunevin

J'ai bien aimé cet avis de Raymond sur la télévision "une grande partie de la jeunesse (mais pas seulement) est au courant de tout mais ne sait rien..."
Et je comprends un peu plus peut être l’intérêt que je porte au vin grâce à ces lignes écrites par Syl20 « ainsi la boucle est bouclée et nous pouvons alors relâcher le temps sur la pendule de nos petites (courtes ?) vies ». Moi, qui suis si terrorisé par le temps qui passe que toute la frénésie de ma vie n’est que du cinéma perso pour éviter, éloigner, retarder, oublier le mot fin… fin de l’histoire, fin du vin, fin de la partie….- C’est peut être pour ça que je n’aime pas les vins « fins »- la fin des vins de garage, la fin d’une histoire d’amour, des histoires d’amours, la fin d’une vie.

_________________________________________________
Jean-Luc Thunevin
20 Sep 2007 11:46 #30

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