Un vin "enterré" sous les piles de bouteilles de ma cave et qui a récemment refait surface. Je savais qu'il m'en restait, mais pas où exactement. Depuis quelque temps, j'y vois beaucoup plus clair!
Donc, ce vin, je l'ai retrouvé et il me semblait qu'il était largement temps de le regoûter et de suivre son évolution avant qu'il ne décline complètement.

Premier acte: en compagnie des poteaux du GJP, vin servi à  l'aveugle, pas pour moi évidemment!

Chorey les Beaune 1997, Dom. Laurent
Robe évoluée, nez de pinot identifié aisément, un peu terreux. Souple et fondu, plutôt agréable même si pas d'une grande complexité (on est à  Chorey, je vous le rappelle), à  maturité et à  boire sans trop traîner de l'avis général.

Deuxième acte, peu de temps après. Envie de Bourgogne, ça m'arrive souvent (bbb), continuons d'entamer la (petite) réserve de Chorey (il n'en reste maintenant que 2!).

Chorey les Beaune 1997, Dom. Laurent
La robe est encore juvénile, une belle robe brillante de pinot. Pas vraiment de traces d'évolution mais surtout en bouche, ce qui me frappe, c'est du tonus et de la vivacité, avec un beau volume et une longueur plus que correcte. Un très beau vin, friand et charnu. Ce tonus, en fait, il est clairement dû à  la persistance d'un peu de gaz, la sensation de très léger perlant est très nette à  l'attaque. Loin d'être dérangeante, au contraire, elle magnifie ce vin.

Les 2 premières bouteilles que j'avais eû l'occasion de boire, il y a maintenant quelques années, possédaient déjà  cette dualité.

Petit flash-back (la magie du web!) et copié-collé d'un message déposé sur DC en avril 2002:

Ces vins qui perlent post reply | modify topic | lock topic | delete post
(ndla: c'est le titre du message de l'époque! Là , à  gauche, en gras! La fonction "delete post" n'est pas active!)

Assurément, cela titille mon esprit!
J'ai apprécié l'explication très technique de Patrick Essa sur MV concernant les bulles de la Mémé et je pense même avoir presque compris!
J'ai été confronté à  ce problème avec une bouteille de D. Laurent qui utilise cette méthode de vinification (ndla: l'adjonction ou la conservation de gaz à  la mise), à  savoir un Chorey-les Beaune 97, encensé par Bettane. Cette bouteille, bue il y a plusieurs mois, n'en était pas pour autant désagréable tant on percevait derrière les bulles une matière impressionnante.
J'ai donc décidé d'en rouvrir une ce jour: une robe légèrement trouble (j'étais inquiet!), pas de bulles(!), un nez impressionnant, tout en fruit (framboise essentiellement), une concentration énorme,une finale interminable, bref, un Chorey les Beaune hors-norme, superbe.
Dans son post, Patrick (ndla: Essa!) pense que ce type de vin vieillira mal et se fânera. Est-ce que l'évolution est susceptible d'être différente suivant le mode de conservation(j'entends par là  cave insuffisamment fraîche)?
Peut-il y avoir des variations importantes de la concentration en CO2 inter-bouteilles issues d'un même lot?
Faut-il impérativement conserver ce type de vin dans une cave à  moins de 14° si l'on ne veut pas les voire buller?

En tout cas, même si je sais que les vins de D. Laurent sont très controversés ici, une telle bouteille dans une petite appellation force quand même le respect.

Merci de vos éclaircissements et de vos conseils

Cordialement,
Olif

A l'époque, personne ne m'avait éclairé ni conseillé. Je vais donc tenter de le faire aujourd'hui même.
Les deux dernières bouteilles ont été conservées dans des conditions identiques, l'une à  côté de l'autre, dans un cave fraîche...en hiver! L'été, surtout l'année dernière, c'était pas vraiment ça!

Alors oui, il y a des variations de CO2 importantes interbouteilles.

Alors oui, l'évolution semble être différente dans le temps, mais sur cette petite expérience (je me garderai bien des généralisations!), les bouteilles gazeuses gardent plus de fraîcheur dans le temps. L'idéal aurait été de savoir quelles bouteilles étaient plus gazées que les autres, pour profiter de leur magnifique fruité de jeunesse et garder les autres un peu plus longtemps.

Alors non, le fait de ne pas être conservées en cave fraîche n'accentue pas le perlant!

Comme je suis joueur, je me demande si je ne vais pas poursuivre ma petite expérience dans 1 ou 2 ans avec les 2 bouteilles qui restent. Pourvu qu'une des 2 soit gazeuse!

Olif

J'ai beaucoup apprécié cette légère sensation de perlant dans un Côte de Nuits Village 2001 de Dominique Laurent dégusté récemment. Bu en parallèle avec un Nuit-Saint-Georges 99 (n°1) du même producteur (non perlant), ce vin était clairement en retrait sur le plan de la densité (et du boisé...), mais plus agréable à  boire à  cet instant. J'apprécie la vivacité des vins un peu "gazeux", et pas seulement au vieillissement.