Nous avons des amis avec lesquels nous tapons le carton quand je suis dans le Sud de la France.

Je commence par ouvrir un Charles Heidsieck mis en cave en 1996. Décidément ce champagne pas compliqué du tout me plait toujours autant. C'est un de mes meilleurs rapports qualité / prix (concept que je n'aime pas vraiment) car je l'avais acheté moins de 15 euros quand on parlait encore en francs.

Puis, je sers Salon 1985 (là, on ne parle plus de prix !!!).
Un nez poussièreux. Comme un voile de toile d'araignée.
En bouche, on sent toute la puissance expressive du champagne, mais le courant ne passe pas. Il n'y a pas le charme que j'attends de ce champagne que j'ai maintes fois bu. Dommage.
D'autant plus dommage que j'adore Salon, car c'est mon type de goûts.

Le lendemain, c'est chez nos amis, et on démarre sur Dom Ruinart rosé 1990. Je l'avais déjà goûté à diner chez Dom Ruinart et je l'avais trouvé magique, alors que je ne suis pas un fan des rosés.
Et bien, la magie a de nouveau agi. Je l'ai adoré sur du foie gras et truffes en lamelles.
Il conviendrait bien sûr a de nombreuses autres expériences culinaires.

Vraiment dommage pour Salon.

ouf !

J'ai ouvert Salon 1985 pour le réveillon, car je ne voulais pas rester sur un échec.
La bouteille du même carton fut ici absolument spectaculaire.
Tout le charme envoûtant de Salon était là : le caractère vineux, le délicat fumé ou toasté, mais aussi ces expressions de fruits roses, fraise des bois ou pêches.
Et cette puissance qui n'appartient qu'à Salon.
J'avais retrouvé Salon.

ouf !

François ,

J'ai bu Salon 1985 l'été dernier . J'adhère à votre commentaire . Un vin complexe et puissant . Le Salon 1988 bu une semaine plus tard est plus tendu .

Il n'est pas si évident que cela à l'aveugle d'identifier un blanc de blancs surtout pour un dégustateur qui ne connaît pas Salon .

SALON 85 est un superbe souvenir pour moi: vraiment le plus grand BLANC de BLANCs dégusté à ce jour: noté 18/20 en 01/2001;
ah pardon, j' ai eu la chance de boire le CLOS DU MESNIL 85 en septembre 2000 (cadeau de mon épouse!): encore plus merveilleux: 18,50!!! c' est d' ailleurs le seul bu à ce jour!... super-souvenirs...cj

Charles, en voici le cr (merci de nous avoir proposé cette merveille que j'avais déjà adorée en août 2005 en Bretagne)

Rédactions par Pascal Perez


Champagne – Salon 1985 : 17/8/2005
VM18 – JP18,5/19 - PP18 – LG18,5
- Effluves capiteux, très fleuris et épicés. La coquille d’huître rend compte de la minéralité. Un soupçon de volatile.
- L’harmonie est complète. La matière est drue, vineuse, bien soutenue par une vivacité inflexible. L’oxydation mesurée participe de la complexité, apportant son contrepoint aux épices douces et aux fruits bien mûrs. Qualité de la bulle (parcimonieuse et élégante) et persistance complètent magnifiquement le tableau. Un grand classique à son apogée.

Champagne – Ruinart – Dom Ruinart Rosé 1990 : 18/12/05
PP17,5/18 – LG18,5
- Couleur orangée, saumonée inhabituelle.
- Nez ample, sur les fruits jaunes, la cire, la morille et la truffe.
- Son corps est sculptural, articulé autour d’une acidité mûre. Il propose quantité de fruits jaunes mûres (pêche, abricot) et une minéralité exacerbée. Sa bulle est crémeuse et fine, sa finale tendue et cristalline. Il semble encore à l’aube d’une longue carrière.
- Foie/coulis et vin jouent au chat et à la souris, se rapprochant autour de leurs acidités respectives.

==> Accord plat/vin :
- Foie de veau vapeur, topinambour, coulis de griotte acide :
Après l’uppercut, le direct au foie (veuillez bien pardonner cette facilité).
Cuisson homogène et moelleuse de l’abat grâce à la position 100% vapeur du four et à sa basse température.
Le coulis de griotte zèbre la relative pâleur du foie. Son acidité vinaigrée fouette la douceur de ce dernier.
Une très jolie réinterprétation du foie de veau déglacé au vinaigre pour un plat d’une rusticité (abat, légume oublié) noble et admirable.

Champagne – Ruinart – Dom Ruinart 1990 : 21/1/2005
JLG17 – JP18 - PP18 – LG18
- Blanc de blancs.
- Une partie de l’assemblée est gênée par une première impression, fugace, de réduction (carton, liège). Elle s’efface rapidement et laisse alors place à de la pomme au four, de la poire et du nougat blanc.
- Le vin est droit comme un « i ». Sa sève, sa richesse, son raffinement et sa minéralité impressionnent. Il fait preuve d’une définition extrême et la finesse de sa bulle est admirable. Il exprime de la pomme et des fleurs. Il est déjà très abordable mais on peut aussi parier sans trop de doute sur son avenir. Grande longueur.

Dom Ruinart 1993 (17,5/20 - fév 2006):
Une nouvelle fois, ce vin se goûte magnifiquement bien !