Jury Monoprix Gourmet 16 Avril 2014 : 6 dégustateurs (dont 4 anciens) + Thierry Dessauve + Pascal Marquet de Grains Nobles qui héberge nos sessions et Lisa de l’équipe Bett Des, qui font le service + Mr Monoprix qui nous dévoile l'identité des vins goutés à la fin de la session.
vin n°1 Champagne (23,5€)
nez vif, affable, citronné, zestes d’agrumes, fleurs blanches ; bulle élancée, fine.
bouche ample, du gras, du fruit, rond et souple, précis sans lourdeur, beau grain persistant. Vraiment oui sans réserves.
Enthousiasme partagé unanimement pour ce
Grand Cru Le Mesnil blanc de blanc de la Cave du Mesnil déjà sélectionné à plusieurs reprises, dont le prix a augmenté de 1€, mais qui pour un GC reste raisonnable.
vin n°2 Champagne (22,5€)
nez complexe, un peu lourd, un poil oxydatif manque de finesse et de fruit, coté brioché, pain grillé prononcé, plutôt voué à la gastronomie.
bouche un peu rustique, un peu dissociée, manque de subtilité. Je souligne “ne fait pas dans la dentelle”.
Label rejeté pour ce Pinot Meunier /Pinot noir
Devaux Blanc de noir qui nous semble manquer un peu de niaque et de finesse.
vin n°3 Vallée de la Loire (5,5€)
nez un peu mou, manque de vivacité, un peu verni, acétate.
manque d’énergie et de structure en bouche, de l’acidité mais pas de tension, amers un peu dissociés.
Un vin pas déshonorant, mais pas vraiment en place sur ce millésime :
Anjou. Chateau de Fesles 2012.
vin n° 4 Jura (12,5€)
Quand vient mon tour, en substance : “Pas de doute, les arômes de noix fraiche, avec un léger coté oxydatif, font nettement pencher vers un Arbois, mais à ce prix, j’attend plus de finesse, de pureté, le coté cristallin que j’adore tant chez les blancs de Tissot. La bouche est un peu dissociée avec une amertume prononcée”...et visiblement, je ne suis pas le seul à émettre des réserves sur ce vin quand on fait le tour de table. Bah, c’est plutôt non, “mais toi, Thierry, qu’en penses-tu ?” Grande humiliation ou presque, quand il nous annonce que ce vin lui plait beaucoup par “sa justesse, sa typicité, sa sapidité, sa persistance” etc, etc...Thierry ou Michel Bettane ont le final cut et s’opposeraient à notre choix s’il ne correspondait pas à l’exigence du label (ce qui ne risque pas d’arriver vu la qualité de la sélection des vins proposés au jury par Monop’), mais pas le contraire. D’ailleurs, si un seul d’entre nous s’opposait farouchement à la nomination d’un vin (c’est rare parce que çà argumente sec entre nous !), ce dernier ne serait pas labellisé ou repasserait à une autre session. C’est cette dernière option qui a été décidée pour l
’Arbois Grain de Pierre 2011 (100% Chardonnay)...des
Caves de la Reine Jeanne. Rançon de l’aveugle, de la “médiocrité” des dégustateurs
... Et si Desseauve s’était planté !!!
(çà m’étonnerait...). Du coup, j’ai récupéré la bouteille qui restait, cr à venir.
vin n° 5 Provence (10,5€)
Tiens, un rosé ! Nez vif, harmonieux, frais, gourmand, du fruit (agrumes, fraise pas Tagada), de beaux arômes de fleurs.
Bouche vivace, très sapide ; belle chair fruitée, subtile, prolongée de beaux amers. Vin qui se tient, acidité bien maitrisée ; “de l’apéro au barbecue, on peut en boire un autre verre !” conclue Thierry.
Enthousiasme général pour la
Réserve des Grandes Dames 2012 du Chateau de Saint-Martin (Côtes de Provence).
vin n°6 Vallée de la Loire (6,45€)
Renouvèlement sur un autre millésime d’un vin précédemment labellisé. On goute donc les deux en parallèle pour apprécier la continuité.
Véritable identité d’arômes, de saveurs et de structure entre les deux vins. Des fruits noirs en pagaille, des parfums de fleurs. Un peu plus confit pour le premier, équilibre plus acide, avec plus de fraicheur sur le second, avec toujours ce beau grain gourmand pénétré de fruits et de fleurs qui appelle la mâche. “On se régale avec çà” “Vraiment du beau cabernet franc”dis-je pour conclure devant mes camarades qui acquiesçent.
Tout le monde a été bien surpris d’apprendre lors de la présentation des vins, à la fin de la session, que ce vin renominé est le
Touraine 2013 d’Henri Marionnet, sorti superbement à l’aveugle, en parallèle du
2012....mais que c’est du
Gamay (bah quoi, c’est en se plantant que l’on apprend !).
vin n° 7 Vallée de la Loire (7,20€)
Autre renouvèlement.
Impression vraiment différente d’un verre à l’autre. La fraicheur et la gourmandise au caractère minéral du premier, se retrouvent moins sur le second qui a moins de matière, un caractère un peu aqueux, avec un petit creux en bouche. Effet millésime ? La continuité n’est pas suffisamment assurée, le
Chinon Chateau de Vaugaudry 2012 n’est pas retenu pour le label, comme il l’avait été pour le
2011.
vin n°8 Vallée de la Loire (10,95€)
Les avis divergent. Certains aiment son fruit un peu confit, son coté bois brulé, résine, réglisse, qui pour d’autres, manque un peu de fraicheur et de gourmandise. Je le trouverais plutôt équilibré, aromatique, expressif, mais pas encore droit dans ses pompes et tannique. Tout le monde reconnait que c’est”un vin construit, avec une vraie structure”, mais face à la question “Le recommanderiez-vous à un(e) amie ?”, il y’a trop de non et de peut être, pour que ce vin soit retenu. Et pourtant, il s’agissait du
Chinon Les Petites Roches 2011 du Domaine Charles Joguet, un peu jeune encore.
vin n° 9 Beaujolais (8,5€)
Nez un peu serré dont le beau fruit gourmand ne tarde pas à se révèler en faisant tourner le vin dans le verre, griotte, fruits rouges.
Beaucoup d’harmonie en bouche, avec de la densité, des tannins, une belle acidité. Certains suggèrent que sa structure laisse supposer que l’on est sur un cru ; d’autres le situent plutôt du coté de l’école Desvignes que Lapierre and co. Au final, ce
Morgon Côtes de Py 2013 de Jacques Depagneux, mérite vraiment d’avoir le label !
vin n° 10 Sud-Ouest (6,5€)
Autre renouvèlement.
La continuité entre les deux, construits vraiment de la même façon, est impressionnante. Nez très expressif au grain aromatique singulier, fruits rouges, réglisse, un coté un peu animal, floral ; impression de pureté et d'évidence par son coté aérien bien incarné. Toujours cette chair savoureuse, ample, épicée à souhait, soutenue par des tannins qui peuvent encore se lisser, avec peut être encore plus de complexité et de puissance sur le second.
Une évidence et une lisibilité qui entrainent un oui général pour ce
Gaillac 2010 du Chateau de Rhodes au prix canon, prenant le relais du
2009.
Pour moi, ce Gaillac complète superbement une sélection Sud-Ouest qui tient vraiment la route : Fronton du Chateau Laurou, Madiran du Chateau de Viella, Cahors du Chateau La Reyne, plus quelques liquoreux sympathiques.
vin n°11 Vallée du Rhône (14,3€)
Nez plein, ample, fruits rouge, réglisse, épices, herbes aromatiques.
Belle chair fruitée, équilibrée, dont les saveurs de cerise noire, de cacao et de laurier, ont un coté velouté. La chair alanguie a un coté sensuel, accrocheur, mais a la dimension d’un vrai beau vin justifiant largement son prix.
Label accordé avec enthousiasme pour le
Gigondas 2012 de chez Dauvergne Ranvier qui à de multiples reprises ont déjà reçu le label pour leur simple Côtes-du-Rhône
Grand Vin ou encore pour leur délicieux Saint Joseph, il y’a quelques semaines.
Une bien belle moisson de médailles ! Sur 11 vins présentés ou représentés, 6 vins ont eu le label dont 3 renouvelés, ce n’est pas si fréquent.
Prochaine session en Juin.
Daniel