Armagnac Castarède 1951 (50 ans) : 18/20 - juillet 2006
Un grand armagnac, méditatif, qui ranciote avec beaucoup de nuances. Senteurs subtiles variées : peau d’orange, réglisse, bois humide et chaud (sauna), épices (girofle dominante), caramel et même fleurs, vanille. Bouche admirable, au feu superbement dompté.
Puisqu'une rubrique spécifique vient d'être ouverte et que je serai bientôt en mesure de poster 2 CR dédidés aux millésimes 1911 et 1973 de la maison, j'en profite pour recopier ici un ancien compte-rendu :
Histoire : La Maison Castarède, fondée en 1832 est la plus anciennee maison de négoce d'Armagnacs. Elle possède une impressionnate collection de millésimes avec plus de 40 années authentifiées, la plus vieille étant 1881 élevée comme toutes les autres en cave et fûts pendant plus de 50 ans, puis en bonbonnes de verre pour éviter une prise de bois caricaturale.
La quantité d'air emprisonnée dans les bonbonnes garantit que l'Armagnac y continue une évolution (bien plus lente) année après année.
Les Armagnacs sont le plus souvent embouteillés à la demande, la date de cette opération permettant de donner l'âge du breuvage.
Re: Armagnac, bas armagnac
Envoyé par: DFried
Date: mar 13 juin 2006 01:34:33
* Armagnac Castarède 1926 (mis en bouteille en 2006) :
Robe : De l’ambre en bouteille, lumineux à souhait.
Nez : Sur les épices fortes (poivre, cannelle).
Bouche : L’attaque est puissante, sur la noix et le poivre. Puis les saveurs explosent sur la langue, envahie d’un dégradé de fruits secs, de figue et d’amande douce en finale.
Je ne sais pas auprès de qui Castarède a fait mettre en bouteille ce vénérable nectar octogénaire, mais il a de la classe. Titrant 40° il diffuse malgré sa force une finesse que je n'imagine pas en général trouver dans les alcools.
* Armagnac Castarède 1911 : Mis en bouteille en septembre 2006, soit un Armagnac de 95 ans.
Cependant, il convient de savoir qu'au bout de 50 ans (pour éviter que le bois n'efface les particularités du millésime) ce que la part des anges a consenti à nous laisser comme Armagnac dans les fûts est transvasé dans des bonbonnes où le vieillissement n'est pas stoppé comme en bouteille puisque une certaine quantité d'air y est emprisonnée, mais est fortement ralenti. On note néanmoins qu'année après année les saveurs de ces alcools contenus dans ces ''bulles'' de verre évoluent bel et bien.
Robe : Lumineuse, beige clair légèrement ambrée.
Nez : Extrêmement complexe fait d’effluves mêlées et pourtant pures, facilement identifiables. Coing, pruneaux, vanille, brioche évanescente, pivoine, gentiane, fève de chocolat et acacia, chêne discret.
Bouche : Un boisé assez présent, mais très agréable car donnant une jolie structure à une liqueur très équilibrée, chaleureuse, épicée sur le coing, le pruneau, la figue et une pointe d’abricot à la vanille. Pas de surpuissance alcoolique. Cet Armagnac, qui titre 40° ne brûle pas.
Une délicate rétro sur les fruits secs et la girofle laisse une légère empreinte vraiment agréable.
* Armagnac Castarède 1973 : Mis en bouteille en septembre 2006, soit un Armagnac de 33 ans.
Robe : Dorée et étrangement plus ambrée que celle du vénérable 1911.
Nez : Paraffine, léger bois grillé, noix, pruneau, figue, girofle et poivre.
Bouche : Attaque puissante aux tannins arrondis. Traces d’agrumes, très épicés (cannelle, muscade, poivre blanc).
Assez chaleureux et plus massif que son illustre aïeul de 95 ans.
Très équilibré. Un véritable alcool noble de fin de repas juste un petit peu trop boisé en finale peut-être, quoiqu'un léger rancio très bien intégré ravive les papilles (mais je crois que cela vient plutôt de la toute petite quantité que je me suis permis d’ingurgiter et donc de mon manque de suivi dans le verre de cet Armagnac).
J'ai reçu un Armagnac 1975 mis en bouteille en 2004. Cette bouteille me semble des plus belle mais j'ai une question : comment déguste-t-on un Armagnac? (de la même manière qu'un vin, à quelle température etc..)
Merci d'éclairer ma lanterne
Ceci est mon opinion et elle vaut ce qu’elle vaut. Merci de votre compréhension.
Non, pas comme un vin, mais plutôt come un whisky ou un cognac de qualité. le verre INAO peut faire l'affaire. Ne pas couper un tel produit avec de l'eau que si la puissance alcolique est trop importante (quelques gouttes cependant sous peine de noyer cet alcool) et surtout pas de glaçon. A siroter en prenant son temps. Bonne dégustation.
En effet, il vaut mieux le boire à température de la pièce (attention à ne pas trop chauffer le breuvage avec les mains trop longtemps posées autour du verre, préférer le soutenir par le pied).
Pour sentir, disséquer les effluves rien ne vaut de faire légèrement tourner le liquide dans le verre le long de ses parois (comme lorsque l'on veut aérer un vin), et renifler non pas le liquide directement, mais le haut de la parois d'où s'est écoulée la liqueur avant de retomber au fond.
Pour le reste, surtout prendre tout son temps et privilégier de petites doses (petite dose de 2-4cl dans un verre adapté donc pas trop grand ni trop large et petites gorgées).
Point commun avec le vin, l'Armagnac va évoluer doucement au contact de l'air.