Ouh, c’est le désert ici, sec de sec, la caravane de cr s’est égarée, Philiiiippe !!!! (
)
bon je démarre en précisant que tous les vins ont été regoutés ces derniers jours :
Deux vins dont un pirate, pour démarrer, servis sur un magnifique plateau de fruits de mer confirmant que les huitres, crevettes, bulots etc. sont un faire valoir superbe des Rieslings secs et une très belle introduction aux soirées dégustation auxquels ils donnent un coup de fraicheur et un air de fête.
1 Riesling Schieferberg 2012 Catherine Riss.
plateau de fruits de mer (huitres, crevettes, bulots)
De prime abord, pour la plupart d’entre nous, le nez n’évoque pas vraiment un blanc d’Alsace. A l’aveugle, j’aurais penché pour un Sauvignon du coté de Sancerre. Un nez structuré dont la trame minérale est comme parée de fruits (pomme verte, citron), de fleurs (chèvrefeuille) avec une touche miellée assez charmante, quelques notes d’épices (gingembre, vrai fil rouge des blancs de la soirée(tu)) ; plaisant, harmonieux, beaucoup de fraicheur.
En bouche, la matière limpide, tendue, équilibrée, sur fond d’étoffe minérale, rend encore plus prégnants, les arômes faits saveurs mêlés à l’iode de l’huitre et au coté salin des crevettes ; les amers au gout de pierre citronnée, encore un peu serrés et austères, annoncent vraiment un joli vin animé d’une vibration assez touchante.
2 Riesling Smaragd 2002 FX Pichler (Autriche).
idem
Le nez est plus conforme à l’imaginaire
Rieslingien des garçons et des filles
de mon âge prompts à dire que ce vin ne peut être le pirate en comparaison du premier ! Un nez très marqué par le soufre qui recouvre peut être un peu trop, le grain aromatique singulier, puissant et complexe. Une fresque aromatique assez captivante dans son exubérance d’impressions : pêche, clémentine, citron, camomille, notes pétrolées épicées, gingembre, touches végétales qui appellent vraiment l’accord avec l’asperge ; en un seul mot : riche !!
Richesse maitrisée en bouche avec cette acidité superbe qui semble tenir au collet, les chevaux prêts à s’élancer ; matière opulente dont l’acidité citronnée, subtilement miellée, serait l’écume d’une vague puissante, énorme. Je suis partagé entre l’enthousiasme retrouvé à chaque
shoot de ce fil acide qui me donne vraiment un plaisir fou et la fatigue de quelque chose d’un peu
too much et trop soufré, à mon gout.
3 Riesling Fronholz 2008. Ostertag.
balik (coeur de saumon fumé), sauce raifort d'Alsace, soupçon de crème de yuzu, sur tartine de pain de seigle.
Le nez évoque l’impression d’un filet d’eau vive coulant sur la pierre, par sa fraicheur, sa pureté, sa subtilité ; un fil citronné tendu, cristallin, où les arômes de pêche, de fleurs et d’herbes aromatiques (tilleul) s’incarnent en un grain si fin qu’il en parait presque transparent : de la dentelle d’arômes.
La bouche prolonge la même finesse, mais en comparaison du vin précédent, le fil acide citronné qui pour moi signe l’équilibre des Rieslings que j’aime, ne joue pas les gros bras jugulant la puissance, l’opulence ; ici tout est délicat, subtil, harmonieux, merveilleusement incarné. Un vin de pierre dont la persistance au gout salin, est un parfait compagnon du cœur de saumon fumé et du raifort.Ici, la mention sur l'étiquette :
vin issu de raisins de culture biologique. certifié par ECOCERT n'est pas un vain mot [size=x-small]à suivre demain[/size]
4 Riesling GC Schlosberg 2010 Albert Mann.
filet de bar croustillant aux agrumes, miso et basilic Thaï.
Choix cornélien, Jérémie [size=x-small]qui n’a pas que des vins nature dans sa cave[/size]
me proposait un Schlossberg 1996 du même Domaine Albert Mann que j’affectionne particulièrement. Une grande bouteille, assurément, mais le vin recommandé par la RVF sur la recette alléchante du restaurant
Keï,
était un Riesling jeune, sans ssr. Quand didierv me confirma par MP que le Schlosberg 2010 que j’avais en cave, se goutait sec malgré ses 10g de sucre, je pris le risque de l’infanticide !
Je n’aime pas beaucoup les hiérarchies, mais je reconnais que si le Fronholz gouté juste avant, est un très beau vin, le Schlosberg est un grand vin porteur d’unité, d’harmonie, de finesse exemplaire. Au nez, un bouquet merveilleux d’agrumes enrobés de fines notes minérales un peu miellées ; un nez sculpté aux arômes ciselés d’une précision et d’une subtilité vraiment touchantes par leur justesse de grain.
La bouche augmente le curseur d’harmonie en réinventant le sens profond du mot acidulé. Toujours cette acidité diabolique, résolument craquante, qui sur ce vin transmute le sucre en essence de citron, de fleurs, de caillou, sur fond de matière savoureuse et d’amers à la profondeur déjà exemplaire. Ce vin est un monument en cours d’édification auquel les années donneront plus de complexité, de profondeur, révèleront sa palette minérale encore à l’état d’ébauche, mais tout est déjà en place et donne un plaisir fou. L’accord sur le plat est au sommet, tant l’esprit sec du vin et les saveurs étonnantes du plat salé sucré, œuvrent de concert.
5 Alsace GC Schoenenbourg 2004. Domaine Marcel Deiss.
coquilles saint-jacques à l’échalote et au gingembre.
Les effluves moelleuses du nez nous font changer d’univers ; un fruit large, imposant, entre agrumes, fruits exotiques (ananas) et épices (gingembre) de prime abord, rejoint rapidement par une impression de finesse, de précision, de fraicheur intense ; plus le vin s’aère, plus son coté épicé sucré ressort et gagne en profondeur.
La bouche est complexe, passionnante. Le fruit, le sucre assez prononcé (un peu trop, à mon gout), le gingembre, sur fond de mâche minérale et de faible degré d’alcool (10°), dessinent un paysage voué au dessert, à priori, où à un plat sucré salé oriental. Là, il apparait véritablement transcendé par le gingembre et les échalotes accompagnant les Saint Jacques cuites à la perfection. Un accord somptueux, épatant, redonnant de la niaque au vin qui, en dégustation pure, comme aujourd’hui, reste excellent, tout en manquant un peu de tension (d’alcool et de matière ?) pour m’enthousiasmer totalement, malgré l’esprit de gingembre-pierre, persistant à souhait.
Cet accord simple à réaliser, est vraiment l’un des rares, où vin et met s’effacent pour rentrer en unité totale.
6 Tokay Pinot gris GC Clos Saint Urbain Rangen de Thann 1991. Zind Humbrecht.
idem
Le nez singulier, paradoxal, présente un caractère moelleux (moins sucré que le précédent) sur une trame plutôt sèche, avec un curieux effet gigogne passant du sucré au sec ; exotique par son fruit, ses épices, légèrement végétal par ses herbes aromatiques séchées (verveine, camomille), son coté fruits secs légèrement miellés ; le tout finement tendu avec de beaux amers patinés par l'âge : un nez d’une jeunesse folle, complexe et envoutant.
La bouche concentrée, à la chair presque dense, dégage une intensité, une puissance peu communes. Curieusement, le coté moelleux du nez s’efface totalement face aux amers généreux, résolument secs, qui tapissent la bouche pendant de longues minutes. La persistance témoigne longtemps de la profondeur de ces amers fruités, épicés, émouvants et secs. A nouveau, l’accord avec l’iode des Saint Jacques à peine saisies, le gras grillé des échalotes revenues à la poêle, le gingembre scellant l’union, est un feu d’artifice !
Demain, on attaque les Pinots noirs [size=x-small]de la branche nature ssa..[/size].[size=x-small]mais, mais, quel est le sens de ces points de suspension ???[/size]:S8-)
Daniel