Jérôme,
Je pense que, dans le temps, la Bourgogne et L-R n'en sont pas au même stade.
Les Bourguignons s'appuient sur 500 ans de viticulture codifiée depuis l'origine, ou presque, par les moines.
Certes, beaucoup de vignerons de la région en ont profité, à travers les générations, pour empapaouter les gens, comme dit Robert!
J'ai l'impression, et quand j'exprime cela, ce n'est surtout pas leur manquer de respect, que les vignerons du grand Sud-Est se disaient assez souvent, jusqu'à présent :
"Ces Bourguignons, là -haut, ils doivent bien s'ennuyer avec leur pinot et leur chardonnay!... Autant faire de l'eau minérale!..."
Parce que sans doute certains mesuraient déjà la grande richesse de leur région, du fait de la variété de cépages et qu'ils devinaient le travail passionnant à faire avec les terroirs.
Si maintenant, dans le Rhône ou en L-R, des vignerons font cette démarche de magnifier leurs "climats" eux aussi, alors nous devons tous nous en réjouir!
Et les vignerons bourguignons ne railleront plus ceux du Sud! D'ailleurs, je ne suis pas certain qu'ils fassent toujours référence à la "parkerisation".
On pourrait aussi parler de Bordeaux, mais ce sont aussi des vins d'assemblages de terroirs!... Certains essayent de proposer des "cuvées vieilles vignes", mais avant tout, à Bordeaux, on s'appuie sur une étiquette (bien identifiée), un statut "historique" dans un classement. Quand un Grand Cru Classé de St Emilion proposera deux cuvées distinctes issues de deux combinaisons sol/sous-sol différentes, les choses auront sacrément évolué!... En plus, il sera déclassé en vin de pays!... Mais, ce n'est pas forcément souhaitable...
En ce sens, Olif est peut-être un visionnaire quand il dit "qu'à Bordeaux, finalement, on s'emmerde un peu!..." (bbb)
J'admets volontiers cependant que les passionnés de Bordeaux défendent ce qui existe! Parce que c'est aussi défendre les particularités régionales, mais vouloir toujours les mettre en compétition avec d'autres n'apportent finalement pas grand'chose.
Je crois que les vignerons du grand sud-est peuvent s'inspirer de ce qui se fait ailleurs sans perdre leur âme, en redécouvrant peut-être ce que Jefferson, ou d'autres, ont pu dire jadis.
Beaucoup d'amateurs vont penser qu'avec tant de "combinaisons", ça va devenir compliqué et qu'ils péféreraient sans doute qu'on aille parfois plus loin dans l'expression du cépage, avant d'aller plus avant (c'est peut-être pour cela qu'il existe aussi un phénomène de "rejet" vis à vis de la Bourgogne en se disant : "A quoi bon une telle parcellisation?...").
Je ne pense pas atteindre une connaissance complète qui me satisfasse de la Bourgogne dans la durée de ma vie, mais partir dans cette sorte de "quête", ça peut être passionnant. Et même pour découvrir, je ne dis pas connaître, qu'une petite partie de celle-ci en fin de compte...
Si en plus, après avoir pris le temps de découvrir mieux la syrah, le grenache, le carignan, je pars aussi à la découverte de la mosaà¯que des Coteaux-du-Languedoc grâce à quelques passionnés, alors, ma passion pour le vin et la dégustation aura tout son sens, même si je ne la transmets pas, parce que cela reste une quête personnelle!...
PhR