Dégustation du 31/01/2007 : Chassagne-Montrachet, Puligny-Montrachet, Meursault et Saint-Aubin, Premiers et Grands Crus, millésime 2004.
Pour se mettre en jambe :
Marsannay blanc Vieilles Vignes 2002 Domaine Naddef, noté
***, essentiellement sur des notes d'agrumes et d'élevage, avec une jolie touche fumée.
1/
Saint-Aubin Premier Cru Charmois Domaine Bernard Morey : ***(*)
Robe jaune très clair/vert pâle.
Au nez, de la noisette, de la crème pâtissière, et une pointe d'agrumes à l'aération.
En bouche, belle attaque, vive. Le vin est plein en bouche, avec une jolie longueur, mais malheureusement un léger côté "piquant" en fin de bouche, et un peu trop d'acidité.
2/
Puligny-Montrachet Premier Cru Champs Gains Domaine Dureuil-Janthial : non noté
Robe jaune très clair/vert pâle.
Nez végétal, sur la cosse de petit pois. Peu expressif en définitive, avec des notes de poussière à l'aération.
En bouche, le vin est agressif et acide, évoquant le jus d'huître. La bouche est déséquilibrée, et le vin n'a aucune longueur.
L'échantillon paraît défectueux (bouchon?).
3/
Meursault Premier Cru Charmes Domaine Ballot-Millot : ****
Robe jaune très clair/vert pâle.
Un nez démonstratif et costaud, très concentré, sur la crème pâtissière, les agrumes, et les fruits secs.
En bouche, le vin présente une belle attaque très ronde. La bouche est pleine et savoureuse, l'équilibre est maîtrisé, la longueur est belle.
On peut juste regretter un léger manque de "délicatesse", du me semble-t-il à une présence encore un peu trop marquée du bois de l'élevage.
4/
Puligny-Montrachet Premier Cru Folatières Maison Bouchard Père & Fils : ***
Robe jaune très clair/vert pâle.
Nez moyennement concentré mais très élégant, sur l'anis et le citron confit.
En bouche, l'attaque est vive et minérale, mais le vin est vite déséquilibré par un excès d'acidité qui rend la bouche incisive.
5/
Bienvenue-Batard-Montrachet Grand Cru Domaine Paul Pernot : **(*)
Robe jaune très clair/vert pâle.
Nez léger et assez peu expressif, sur la noisette. Une très jolie note de citron confit apparaîtra à l'aération.
L'attaque en bouche est agréable, le milieu de bouche par contre présente un léger creux, et la finale est courte, amère, et trop acide.
6/
Meursault Premier Cru Perrières Maison Bouchard Père & Fils : **
Robe jaune très clair/vert pâle.
Le nez est floral et végétal, avec des touches d'anis et de fruits secs. Il reste toutefois peu expressif, même après aération.
La bouche est stricte et crispée, recroquevillée sur son acidité piquante. Le vin manque à l'évidence d'élégance.
7/
Chassagne-Montrachet Domaine Charlopin-Parizot : ***
Robe jaune très clair/vert pâle.
Le premier nez est nettement sur la crème fraîche. A l'aération viennent un peu de fruits secs (noisette essentiellement) et du citron confit.
La bouche est pleine et relativement intense, mais évolue sur une pente descendante, pour se terminer sur une finale légèrement déséquilibrée par l'acidité.
8/
Meursault Premier Cru Genevrières Domaine Ballot-Millot : ***(*)
Robe jaune très clair/vert pâle.
Joli nez grillé et beurré, très intense, et présentant beaucoup d'élégance.
La bouche est gourmande, très ronde, mais sous-tendue par une acidité bienvenue, qui s'émancipe toutefois un peu trop en finale.
9/
Saint-Aubin Premier Cru En Rémilly Domaine Marc Colin : ****
Robe jaune très clair/vert pâle.
Nez beurré et grillé, avec un bel arrière-plan floral et joliment aéré.
En bouche, l'attaque est vive et fraîche, le milieu se présente tout en finesse, avec beaucoup d'élégance, et la finale est longue.
10/
Meursault Premier Cru Gouttes d'Or Domaine Buisson-Charles : ***(*)
Robe très légèrement plus dorée que les précédentes (ça doit être ça, les "Gouttes d'Or" du climat?...), mais avec toujours des notes de vert pâle.
Nez riche et concentré, explosif et expressif, sur la poire essentiellement, accompagnée de notes fumées.
La bouche est très agréable, et présente une jolie tension, mais avec tout de même un léger manque de complexité, de même, m'a-t-il semblé, qu'une légère pointe oxydative à l'aération.
11/
Puligny-Montrachet Premier Cru Clavoillon Domaine Leflaive : **(*)
Robe jaune très clair/vert pâle.
Nez très fin et complexe, présentant un joli équilibre entre deux composantes distinctes, l'une de type "beurré" et l'autre plus florale.
La bouche me paraît en forte contradiction avec le nez, dominée par le bois, et évoluant à l'aération sur l'amertume et l'acidité, qui finit par devenir excessive en finale.
12/
Bourgogne Domaine Dureuil-Janthial : non noté
Echantillon bouchonné, non proposé à la dégustation.
13/
Chassagne-Montrachet Premier Cru Les Embrazées Domaine Bernard Morey : ***
Robe jaune très clair/vert pâle.
Nez élégant et fin, sur de légères notes de pamplemousse, mais qui manque tout de même un peu de concentration.
La bouche est ronde et savoureuse. Elle évolue joliment sur une belle tension, avec cependant une très légère pointe d'acidité en trop.
14/
Puligny-Montrachet Premier Cru Les Pucelles Domaine Paul Pernot : ***
Robe jaune très clair/vert pâle.
Nez relativement peu expressif, qui évolue très légèrement sur les agrumes à l'aération.
En bouche, le vin se montre très frais, vif et minéral. Il manque cependant de complexité et de longueur.
15/
Chassagne-Montrachet Premier Cru Clos Saint-Jean Domaine Parigot Père & Fils : **(*)
Robe jaune très clair/vert pâle.
Nez fermé et très peu expressif, de plus légèrement lacté.
En bouche, l'attaque est agréable, mais le vin évolue défavorablement sur un déséquilibre acide qui le rend bien trop incisif.
16/
Puligny-Montrachet Premier Cru Garenne Domaine Larue : non noté.
Robe jaune très clair/vert pâle.
Le nez est minéral, un peu crayeux, mais présente un côté désagréable de "vieux torchon (NDLR : serpillière pour les habitants de l'Hexagone...
) mouillé".
La bouche présente des arôme déviants, qui donne à penserq ue le vin est vraisemblablement défectueux.
Et enfin, pour nous remettre de nos émotions, et toujours à l'aveugle :
Domaine de Terre Inconnue Sylvie 2004 Vin de Table de France : ***(*)
Robe rubis grenat, qui présente une frange un peu plus claire.
Le nez se focalise sur les épices et l'olive noire, même s'il me paraît un peu réduit. J'ai noté "typé Grenache", mais je voulais dire je pense "typé vin sudiste", d'autant plus que c'est un 100% Syrah...
La bouche est très aromatique, joliment concentrée, sur les épices, les fruits rouges et noirs, et l'olive noire. Elle présente une belle longueur.
Un vin qui présente un joli potentiel.
Mon classement personnel fut le suivant :
- Saint-Aubin Premier Cru En Rémilly Domaine Marc Colin;
- Meursault Premier Cru Charmes Domaine Ballot-Millot;
- Saint-Aubin Premier Cru Charmois Domaine Bernard Morey;
- Meursault Premier Cru Genevrières Domaine Ballot-Millot;
- Meursault Premier Cru Gouttes d'Or Domaine Buisson-Charles.
Et le classement du groupe :
- Saint-Aubin Premier Cru Charmois Domaine Bernard Morey (47 ponits);
- Saint-Aubin Premier Cru En Rémilly Domaine Marc Colin (46 points);
- Chassagne-Montrachet Domaine Charlopin-Parizot (28 points);
- Meursault Premier Cru Charmes Domaine Ballot-Millot (15 points);
- Meursault Premier Cru Genevrières Domaine Ballot-Millot (10 points).
En vrac, voici les quelques leçons que je pense pouvoir tirer de cette dégustation :
- Une très belle réussite de l'AOC Saint-Aubain, qui a vraisemblablement un lien avec des vins conçus de manière à se présenter plus rapidement ouverts, mais il n'y a peut-être pas que ça...
- Une préférence personnelle pour les terrois de Saint-Aubin et Meursault, par rapport à ceux de Chassagne-Montrachet et de Puligny-Montrachet.
- Une agréable découverte des Meursault du Domaine Ballot-Millot, que je ne connaissais pas.
- Un avis très réservé et peu optimiste quant à la qualité globale du millésime 2004 quant aux vins blancs de la région.
- Concernant le Clavoillon 2004 de Leflaive, je parle d'autant plus librement que c'est moi qui ai fourni cet échantillon, et je n'ai vraiment pas l'impression que le vin dispose d'une matière suffisante pour digérer un élevage aussi conséquent. Je salue donc ici l'optimisme remarquable de Luc...
- Une grande différence des vins au nez, avec véritablement deux catégories : des nez fins, réservés, voire peu expressifs d'un côté, et de l'autre de véritables bombes aromatiques, explosives, voire exhubérantes.
- Et enfin, je suis interpellé par le nez des vins du Domaine Paul Pernot, fermé, voire réduit, à chacune de mes dégustations.
Le mois prochain, nous quittons les vins hexagonals.
On ne dira pas que ça pourrait nous soulager, mais on pense tout de même parfois un peu en silence...