Pour cette troisième édition des Soirées Petites Bulles, le thème se veut luxe :
"Caviar et Champagne" !
Les festivités se déroulent à la maison, ma femme aux fourneaux et moi à la mise en place.
Nous sommes six au total, pour trois caviars différents :
- Osciètre tradition de chez Prunier
- Osciètre tradition de chez Kaspia
- Alverta imperial de chez Petrossian
L’apéritif met à l’honneur un
Champagne Salon 1995.
La robe est jaune or, très soutenue, avec une bulle fine dans le verre. Le nez est expressif, gourmand, d’abord sur des notes d’agrumes confits, puis à l’aération, sur la minéralité. La bouche est superbe, comme je l’aime, à savoir puissante, très vineuse et complexe. C’est rond, sur des notes d’agrumes confits (très pamplemousse) qui révèlent un côté acidulé. Mais le vin se trouve aussi assez évolué avec de la noisette et des notes légèrement champignonées. La finale présente une très belle longueur, une pointe tannique, avec de jolis amers.
J’avais récemment trouvé le 1997 jeune et plutôt fermé, celui-ci en est un peu l’opposé, déjà évolué. A l’aveugle, il a d’ailleurs été placé dans les années 80. Est-ce le Salon 1995, le millésime 1995 ou la bouteille ? A l’ouverture, j’ai eu énormément de mal à retirer le bouchon, chevillé et coincé dans le goulot. La bulle a été très discrète et j’ai l’impression que le vin a vite fatigué dans le verre.
Ceci étant, c’est un vin sublime, que j’ai trouvé superbe.
Excellent +
En accompagnement, une
dégustation comparée des deux caviars "Osciètre tradition" :
Comme le souligne Gweno, le Prunier est fin, subtil alors que le Kaspia a plus de puissance, sur des saveurs plus iodées. Personnellement, j’ai beaucoup aimé le second. Mais pour être sincère, la différence est subtile.
Pour accompagner ces deux caviars, des minis blinis et de la baguette très légèrement toastée, accompagnés de crème et de beurre. La crème prenait le dessus sur le caviar et doit donc être évitée selon moi. L’accord idéal était avec la baguette, sans le beurre.
Le vin suivant est un
Champagne Ulysse Collin, Blanc de Blancs Extra Brut, dégorgé le 23 juillet 2009.
La robe est jaune or et le nez assez expressif, vraiment particulier, avec un côté très vert, herbe coupée. En bouche, le champagne est frais, élégant, sur une dominante minérale (craie, cailloux) et toujours ce côté vert qui donne à ce champagne une jolie typicité. C’est un champagne atypique mais
très bon.
Il sera dégusté en entrée, sur un
tartare d’huître, saumon et bar, avec le caviar Alverta Petrossian.
Une entrée très fraîche et savoureuse. Néanmoins, le tartare était mariné dans de la crème et je pense là encore que le caviar se serait mieux exprimé sur le tartare sans crème.
Vient ensuite un
Champagne Henriot, Cuvée des Enchanteleurs 1995.
La robe est jaune or, soutenue. Le nez est expressif, sur des notes de fruits confits, mais avec aussi des arômes d’évolution très marqués (champignons, humus). En bouche, il a une belle élégance et est assez vineux, avec une belle longueur. C’est un excellent Champagne qui me plaît toujours autant.
Excellent
Il a accompagné des
œufs de caille, sur un écrasé de pommes de terre, avec le caviar Alverta Petrossian. Simplement sublime ! L’accord caviar-œuf-pomme de terre est superbe !
Le vin suivant est un vin tranquille, mais quel vin ! Mon premier Montrachet :
Domaine des Comtes Lafon, Montrachet Grand Cru 1994. J’ai trouvé ce vin
superbe, puissant et élégant à la fois, mais pas très typé Côte de Beaune, curieusement.
L’accord de la soirée s’est fait pour moi avec ce vin, sur le plat suivant :
Saint-Jacques, Langoustine, Emulsion de coques et moules & Caviar Alverta Petrossian. S’agissant du caviar, j’ai trouvé qu’il s’est exprimé beaucoup mieux sur la langoustine que sur la Saint-Jacques.
Nous avons poursuivi la soirée avec un
Bollinger Grande Année 2000. Moi non plus, je n’avais pas le souvenir de ce vin, alors que je l’ai dégusté il y a moins d’un mois. Je n’ai pas reconnu le style de la Grande Année 2000, sa puissance et ses notes boisées et vanillées très marquées. Est-ce parce qu’il est passé après le Montrachet ? Il était cependant expressif, vineux et très élégant, avec une jolie rondeur et de la fraîcheur.
Excellent
Avec ce vin, nous avons essayé l’accord Champagne & Fromages :
Brie de Meaux, Brillat-Savarin, Mimolette 18 mois. Ca a fonctionné, et très bien même !
Pour le dessert, je sers un
Sauternes, Rieussec 1982. Un cadeau de noël offert par ma belle mère. Elle a du goût
Il a été servi sur de la
Meringue et mangue, chantilly vanillée, copeaux de marrons glacés et sorbet mangue. Malheureusement, j’attendais le Sauternes plus sur le fruit, avec des notes d’ananas et de fruits exotiques. L’accord a donc fonctionné moins bien que je l’espérais, le Sauternes étant plus sur des notes de caramel, de noisettes, un peu confituré et une amertume prononcée. Un
très joli vin toutefois.
Très bon
Pour finir, je sers ce qui est pour moi l’un des meilleurs ratafias de Champagne :
Janisson-Baradon, Ratafia "Single-Cask" 2006. Ce qui me plaît dans ce ratafia c’est qu’il titre 18°C, mais qu’on ne les sens absolument pas (or j’ai un peu de mal dès lors que ça dépasse les 13 °C) ; c’est qu’il est dosé à 140 g./L. de sucres mais que ce n’est pas lourd du tout. La robe est très ambrée, presque cuivrée. On a de splendides notes de cacao, de torréfaction et de miel également. C’est
un régal, mais il faut savoir se modérer car il se boit comme du petit lait !
Pour conclure, c’était encore une bien belle soirée autour de petites bulles, accompagnées cette fois de "petits œufs" sublimes. L’ambiance était encore superbe, décontractée, enjouée ! L’heure a filée à la vitesse de la lumière : "Déjà 2h30 du matin ?!" :
A la prochaine… mais vite, très vite !
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Julien