C'est la soirée n° 5 LPV-Vaucluse, alias "LPVV" / "LPV²" (ça c'est juste pour impressionner) – Nono, notre beau GO, dit "Les Prolos du Vin"...pas du Chanel... ok. Merci Nono.
A l'agenda : je suis désigné bizuth d'honneur (j'étais pourtant le premier au RV à la première sortie chez E. Reynaud... mais bon. Ok Nono) et je reçois un stylo pourri d'un hôpital municipal (oui, recel d'abus de bien public) supposé me permettre de noter de quoi torcher un CR... Je passe sur les autres points de l'agenda, je tiens à mon intégrité physique...! mais j'en profite pour nous rebaptiser
Les Prolofessionnels du Vin, nan mais !
Nous nous retrouvons chez Stéphane, dans un charmant village au pied du Ventoux, pour une
soirée « blancs » (hors Loire, Rhône, Bourgogne) aussi éclectique que joyeuse, autour de quelques mets simples mais délicieux : quiches / cakes salés ; charcuterie ; fromages (vieille mimolette, brie, comté 18 mois, bleu du pays basque, bleu du Vercors, saint-nectaire, petits chèvres mi-secs...) ...et un beau dessert !
Dans la pénombre du soir, Stéphane a envie de jouer et nous présente un « vin surprise » aux teintes ambrées. Sans doute aurait-il gagné à être servi un peu plus frais : le nez est bien chaleureux et rappelle des madère. En bouche on est frappé par la virilité qui contredit les sensations de type madère. Je peine à essayer de raccrocher ce que je ressens à des saveurs et arômes connus... Stéphane nous indique seulement qu'il s'agit d'un vin français ...lointain. Je tente la Nouvelle-Calédonie : c'est la Réunion !
Vin de Cilaos - cépage(s) et millésime inconnus (Stéphane ?)
Robe or pâle.
Nez superbe, flatteur, agrumes et fleurs blanches.
La bouche est un peu en retrait (le vin est peut-être servi un peu froid) : l'attaque est vive, sur la verdeur mais le vin manque de longueur. Je ne suis pas convaincu. Jolis amers cependant, jouant avec des accents sudistes. C'est en effet un
Cassis – Domaine Paternel Blanc de Blancs – 2010.
La bouteille de verre brun est dotée d'un bouchon à vis.
Nez un peu chaleureux, flatteur lui aussi, sympathique.
En bouche le vin est assez léger (il résiste à peine à l'excellente quiche qui nous est proposée). Il vaut mieux le goûter pour lui-même et laisser les petits fruits blancs ou jaunes, l'amande fraîche, jouer sur nos papilles. Légère amertume en finale. Certains s'orientent vers un riesling allemand ou alsacien, c'est en fait un
Johannisberg du Valais AOC Vieux Murets 2009.
Le johannisberg est l'appellation valaisanne du sylvaner.
Le nez est doux, subtil, une pointe sucrée.
Bouche également sur la finesse et le fruit (pêche) en attaque, légèrement perlante, avec une acidité qui vient en soutien : le vin est beau, équilibré. Je suis conquis. Le vin se réchauffant confirme le sucre résiduel, avec aussi des épices douces ainsi que des arômes un peu évolués (la chaleur du millésime ?).
C'est un
Alsace Riesling 2009 du domaine Meyer-Foné.
La robe est brillante malgré la pénombre !
Le nez est vraiment puissant, d'une acidité un peu désagréable.
En bouche le caractère massif est encore là ; il y a un côté sucrailleux (vendanges tardives) mal intégré qui ne joue pas non plus en faveur du vin.
Durbach Plauelrain, Baden Ortenau (Allemagne) – Weingut Andreas Laible –Clevener (Traminer) 2004
Robe nette et brillante.
Le nez est léger, un peu doux, plus civilisé que son prédécesseur.
En bouche c'est assez puissant, un peu amer. Nous peinons à caractériser plus précisément, c'est plutôt fermé. Un peu de médicinal en milieu de bouche.
(A noter que l'autre côté de la table est nettement plus positif (aération plus vigoureuse ?) – à vous de jouer
.)
Le fond de verre sera nettement sur la figue.
Antoine Arena – Vin de table 2007.
Robe claire aux reflets rose pâle.
Nez superbe, ample, en queue de paon. Fleurs blanches, plus fugacement miel, violette.
La bouche est jolie, flatteuse, ronde et parfumée. C'est très bien fait, certains le trouvent sans doute un peu trop travaillé, manquant de caractère, sans surprise.
« Faune » - Vin de pays de Daumas Gassac
Assemblage inusité de viognier, marsanne, muscat.
Robe or intense, reflets verts, belles larmes.
Beau nez parfumé, pêche, épices, fleurs, un peu de garrigue.
La bouche est très aromatique aussi, également sur les fruits jaunes mûrs, les épices et herbes aromatiques. Belle persistance.
Sardaigne – Nasco di Cagliari DOC 2008 – Domaine Meloni
VDN – VT – bio. Le nasco est un cépage autochtone de la Sardaigne.
Nez assez net et brillant.
La bouche est saline, limite amère. Curieux pour un
Gewurtztraminer – Justin Boxler - 2003
Nez animal, voire musqué.
Belle bouche longue sur le coing, la pêche, équilibrée.
Gewurztraminer VT – Domaine des Anges 2007
Robe d'une belle couleur dorée, presque ambrée.
Nez animal puis, à l'aération, ananas confit, un peu lourdaud.
La bouche est assez sucrailleuse, pas bien équilibrée, sur la pêche mûre, courte. Pas passionnant.
Tariquet Premières Grives – 2006
Nez de bois frais.
Jolie bouche un peu poudrée sur le coco et la vanille, mais aussi la mirabelle, belle fraîcheur soutenue par une acidité bien présente. Un peu de boisé/toasté bien intégré. Le charme opère.
Tariquet – Chardonnay Tête de cuvée – VDP Gascogne – 2007
Robe évoluée, cuivrée.
Bouche enjôleuse, sucre et acidité sont bien équilibrés. Pain d'épices, miel, pâte de coing, un peu de rancio. Impossible d'identifier un
Mâcon Villages – Cuvée de Saint-Martin – Cave d'Azé – 2007
Vin liquoreux récolté à la main aux alentours de la Saint Martin (11 novembre).
Robe intense, profonde, dorée, reflets ambrés.
Nez botrytisé, miellé, bois précieux, fruits exotiques : magnifique.
La bouche est très belle.. onctueuse, racée, structurée, riche et fraîche à la fois. Fruits chauds, pêche rôtie, coing, poivre blanc, cire d'abeille. Grande longueur. Grand vin.
Monbazillac – Tirecul La Gravière – 2004
Pour terminer, Stéphane nous offre une visite de sa belle cave puis, sur les merveilleux macarons au caramel préparés par son fiston, débouche un
Muscat des Beaumes de Venise – Domaine des Bernardins – 2004 puis la cuvée
Hommage du même domaine. Peu de notes vu l'heure très avancée (souvenirs de fruits secs, mirabelle confite, frangipane, et aussi pour la cuvée spéciale tabac, chocolat, liqueur, en bref moins muscaté), sinon que ces deux vins sont grands !
Belle soirée, pleine de découvertes en ce qui me concerne – je ne connaissais que le Cassis (qui n'était pas mon apport) et le nasco (mon apport).
Mes coups de coeur : Tirecul, les deux Muscats, le riesling de Meyer-Fonné, le mâcon-villages VT.
Tu prends le stylo la prochaine fois ? Oui, toi, là...
Hubert