Au cours du dîner - différents vins furent servis, sur chaque plat deux vins servis en parallèle, afin que chacun se fasse sa propre opinion sur ses goûts, ses préférences. Les vins servis sont les suivants :

- Meursault 1er Cru " Perrières" Domaine michel Bouzereau 2005 & Batard Montrachet Domaine Blain Gagnard 2008 :
Les robes sont différentes avec une couleur plus jaune bouton d'or pour le Meursault et une couleur jaune pale pour le Batard - Les arômes du Meursault s'expriment avec plus de puissance et sur des notes plus confites alors que le Batard (encore très jeune) est plus sur les fleurs blanches les agrumes. Par contre au fur et à mesure de leurs aérations Meursault va avoir tendance à pâtir de la présence de son voisin, ce dernier va commencer à prendre sa place (toujours pour le moment en restant dans l'élégance) - En bouche le Meursault s'impose par les épaules par rapport au Batard dans un premier temps, mais ensuite la race du Batard (aucun jeu de mot !) va prendre les devants par son élégance, sa persistance gustative, s'étirant d'abord sur la longueur et ensuite tapissant la bouche par sa rondeur. TRES BIEN (Meursault) - TRES BIEN++ (Batard Montrachet)

Charmes Chambertin Grand Cru - domaine Armand Rousseau 2007 & Chambolle Musigny 1er Cru "Les Amoureuses" Domaine Robert Groffier 2009 :
Les robes sont toutes deux d'un rouge peu soutenues, avec tout de même une plus grande densité pour le Chambolle - Le nez du Charmes évoque un panier de cerises fraiches et des parfums subtils et délicats alors que le nez du Chambolle s'exprime sur des fruits rouges plus compotés, de la prune, des framboises bien mures - La bouche du Charmes est toute en délicatesse, en dentelle avec la cerise qui éclate en premier pour ensuite voir apparaître de délicates épices, un véritable pinot évanescent alors que le Chambolle est plus sur la largeur avec un boisé encore perceptible (normal c'est un 2009 !!), par contre beaucoup de pureté sur des fruits rouges en toile de fond. Les deux vins ont une très belle longueur. Bues séparément, les deux auraient remportés les suffrages, mais côte à côte ma préférence va nettement au Charmes pour sa structure délicate, élancée et tendue. EXCELLENT (Charmes) - TRES BIEN + (Chambolle)

Château Latour 1er GCC Pauillac 1992 (magnum) & Château Pavie 1er GCC Saint Emilion 2001 :
Il est difficile de comparer les deux vins, éloignés de 9 années l'un de l'autre - Alors disons que Latour se pare d'une robe évolué sur un large pourtour du disque encore soutenue au cœur, alors que Pavie est sombre au cœur avec des teintes rubis sur le pourtour - Le nez du Latour est tout d'abord assez discret et s'ouvre ensuite sur des notes de sous-bois, de fin cigare, de champignons (enfin du tertiaire, quoi !) alors que Pavie est puissant sur de la fraise, des fruits noirs avec un fond encore imprégné d'un beau boisé - La bouche du Latour va s'installer progressivement avec une intensité moyenne (le millésime !), les notes tertiaires étant présente. La longueur est correcte sans plus, ne tombant pas brusquement, mais s'atténuant rapidement, une très légère pointe sèche clôture la final - A boire maintenant - Pour le Château Pavie, la bouche est à l'opposée, ample, large, puissante, avec un coté poivré, des tanins mûrs et pratiquement intégrés, une belle longueur pour une belle complexité gustative, pour un vin qui se civilise lentement mais surement. BIEN (Latour) - TRES BIEN (Pavie)

SGN Pinot Gris Altenberg de Bergheim GC - Domaine Deiss 1994 & Château Raymond Lafon Sauternes 1987 :
tout d'abord P@%#*¤£ de bouche sur l'Altenberg qui s'éclate en morceaux lors de l'ouverture !!
La robe de l'Altenberg est d'un beau jaune doré alors que celle du Raymond Lafon est Topaze Impériale du Brésil (Ne vous moquez pas, et ne m'en demandez pas plus, c'est juste qu'à la table se trouvait un collectionneur de Pierres semi précieuses - et précieuses - qui a fait immédiatement la remarque lorsque le vin lui fut servi !!!) - Le nez de l'Altenberg évoque la finesse des fruits exotiques, le thé, les épices alors que le Raymond Lafon est plus massif, plus puissant - La bouche est du même acabit, sur la longueur l'Altenberg se prolonge en s'étirant et le Raymond Lafon en impose par sa stature, sa rondeur et son gras néanmoins avec un beau rôti, avec un coté plus élancé par une acidité plus marqué pour l'Altenberg. Sans nulle doute ma préférence va à l'Altenberg, même si les millésimes sont complétement différent, 1994 étant un grand millésime de liquoreux en alsace alors que 1987 est à l'opposé dans le Sauternais (PS : j'ai largement et pleinement préféré Raymond Lafon à Yquem sur ce millésime !!) BIEN + (Raymond Lafon) - TRES BIEN (Altenberg de Bergheim)

Voili, voila

Eric

Merci pour ces commentaires, Eric.
Je sers également toujours les vins par deux, voire par trois.
Ca multiplie le plaisir de la dégustation, je trouve

Bonne journée,
Thierry