14ème rencontre (déjà !) de "LPV75 - Les Parisiens Vinophiles" sur le thème de la Loire.
"Loire-Centre" au départ, mais notre Gentil Organisateur insulaire, Laurent75005, fraîchement de retour de Saint-Petersbourg, a du se laisser griser par les effluves de Vodka russes, à moins que ce ne soient les discussions échevelées sur les Vins de Crimée (on a eu un peu de mal à suivre, au début :p), mais la précision a du lui échapper…
Bref, "Loire en général", en petit comité, seuls 7 joyeux comparses ayant pu en définitif se déplacer : Laurent (Laurent75005), donc, mais aussi Alain (Altau), François (ex-"Tastevin75"
), Alex (Mickey), Sarah (Minnie), Edouard (edoucel), et votre humble serviteur. Petite pensée aux désistés de dernier moment : FrançoisM, Armand/Armi et Hoang Dang/Superpingouin.
Comme depuis 12 jours, le silence est assourdissant, chacun ayant sûrement du partir en vacances dans un coin perdu, changer d'ordinateur, laissé ses notes dans le jean parti dans la lessiveuse (rayer la ou les mentions inutiles), je vais donc me dévouer pour tenter de broder sur mes maigres notes…
Dégustation, comme toujours à l'aveugle, par paire quand cela était possible. Les blancs sont goûtés pour eux-même, en apéro, puis accompagnés d'un millefeuille de Betterave/fromage frais.
Commençons par la petite bulle apéritive :
Léger brioché au nez, avec des notes de fruit secs (noix), de pomme verte. Les bulles sont (assez) nombreuses, la bouche assez tendue avec une petite amertume en finale qui, par ailleurs, ne s'éternise pas.
Un pétillant "méthode traditionnelle" somme toute classique, assez salivant qui joue bien son rôle et ouvre bien tant les papilles que les débats sans toutefois d'émotion particulière.
Je tente un "Montlouis méthode traditionnelle" de J. Blot (jamais goûté, mais j'avais goûté triple 0), en fait, c'est un :
Domaine François Chidaine , Montlouis-sur-Loire, "Méthode Traditionelle, Brut NM"
[size=x-small]Prix d'achat approx. : 9-10 € [/size]
AB+
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Ouvert au débotté pour faire le nombre suite aux désistements de quelques malheureux compagnons, je m'étais dit qu'entre 2007, 2008 et 2009, c'était peut-être celui qui s'exprimerait le plus en jeunesse… Ben, c'est quand même bien jeune ! Le nez est plutôt sur les agrumes, mais on sent déjà une certaine richesse. Alex me scie en disant qu'au nez, "ça fait Foreau", puis en goûtant parie sur un 2006… En bouche, c'est effectivement assez riche, serré, la matière étant assez imposante, mais en même temps, l'acidité est bien présente, c'est nerveux, on sent quelques notes de pierre mouillée, mais c'est encore assez fermé. Si on chipote, on pourrait lui reprocher une légère note chaleureuse/alcool en finale. Bien, mais, a priori, à garder.
Je pousse Alex dans ses retranchements en lui demandant de confirmer l'année "tu dis 2006, parce que tu sens une pointe de chaleur, ne pourrait-ce pas être tout autant un 2003 ou un 2009 ? – Non" …
Et ben si, c'est :
Philippe Foreau, Domaine du Clos Naudin, Vouvray Sec 2009
[size=x-small] terroir des Perruches, au sol composé de silex, vinif. Sans malo. En barriques 7-8 mois. SR 3 à 4 g/l.
Prix d'achat : 14.4 € [/size]
B+
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Le second vin de la paire a une robe assez soutenue, et au nez, c'est expressif et assez riche : le beurré, assez net, vient rapidement, accompagné de quelques fruits (poire), ainsi que des notes confites. Je crois même percevoir à un moment une pointe de truffe (?). Bref, ça ressemble à "un sec qui aurait un nez tirant vers le moelleux", comme parfois en Jurançonnais.
La bouche est grasse, avec toujours un léger brioché, mais manque un peu de peps, d'acidité et apparaît un brin molle à mon goût, avec une légère amertume en finale. La comparaison avec son vis-à-vis peut accentuer cette impression, mais si Alex avait deviné un millésime un peu "chaud" pour le précédent, je crois le percevoir dans ce dernier. Je pense à un Anjou/Savennières 2009… Pas loin (
) même si cela aurait sûrement été différent si je ne connaissais pas la région. Mais du coup, j'ai des doutes sur ce que peut donner cette cuvée en 2006 ou 2009…
C'est un
Domaine Pithon-Paillé - Anjou 2008
[size=x-small] assemblage de raisins venant des Côteaux de la Loire, du Cœur du Layon et du Saumurois. Barriques de 2 à 5 ans
Prix d'achat approx. : 15 € [/size]
AB+
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En humant successivement les blancs de la seconde paire, je prédis rapidement "Aah on change de cépage, bienvenue en Sauvignon !"… gagné !
[size=x-small] (bon maintenant en étant en Loire, les mauvaises langues pourront toujours arguer que ce n'était pas bien difficile, mais tout le monde n'acquiescait pas non plus, hein, au dernier rang ! et le dernier blanc, sur lequel on reviendra n'a pas non plus honoré notre sens de l'orientation organoleptique ;-) ) [/size]
Alors, le nez, bien que plus réservé que le suivant, est d'une complexité enthousiasmante : agrumes (plutôt confites), fleurs blanches, épices douces (poivre doux, réglisse, voire anis )… Et quelle bouche : du genre généreuse, ample, qui en met plein les papilles, avec juste ce qu'il faut d'acidité mais surtout de la matière, de la densité, de nouveau quelques épices douces et une finale un brin saline. Gros coup de coeur. Alors, même si on me parle de ci de là de prime jeunesse, que je sens bien que la bête en a encore dans le ventre, et que des sensations plus "minérales" pourront renaître de cette puissance continue, le plaisir est pour ma part déjà là et je suis conquis.
C'est un
Gérard Boulay, Sancerre, "Comtesse" 2008
[size=x-small] Chavignol, bas Mont Damnés, argilo-calcaire, vv 70 ans
Prix d'achat approx. : 20 € [/size]
TB+
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Nez extravagant, typé "Sauvignon mûr, jeune" avec des notes d'agrumes (pomelo), quelques fruits exotiques, bourgeons de Cassis, encore des épices douces (réglisse,…). J'adore. En bouche, c'est du velours, et l'acidité qui se devine plus qu'elle ne s'impose semble équilibrée par une douceur étonnante (comme si on avait quelques SR en équilibre sur une jolie acidité). Toujours ces notes épicées, très agréables. Bref, super équilibre entre matière, richesse et vivacité/peps. Finale longue et salivante. On a vraiment l'impression de raisins mûrs, à l'opposé des Sauvignons qu'on dit "variétaux" qui tireraient vers le buis et l'acidité. Plus expressif que le précédent.
Tout le monde semble d'accord que les deux vins sont bien différents… Eh bien, loupé, car ce second coup de cœur vient du même producteur, c'est un
Gérard Boulay, Sancerre, "La Côte" 2010
[size=x-small] jeunes vignes de la "Grande Côte" exposée sur Amigny
Prix d'achat approx. : 16 € [/size]
TB+
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[size=small] Je n'avais jusque-là goûté que les Cuvées "Tradition" de G. Boulay (2008-2009-2010), et bien, je vais me dépêcher de partir en quête de compagnons à mes 2 pauvres bouteilles de Clos de Beaujeu et Mont Damnés 2008. [/size]
Le dernier blanc de la série est servi seul, pour lui-même, dans l'attente du plat principal.
Alors là, tout le monde est assez déstabilisé, ma seule piste étant que l'on à affaire à un vin qui a déjà de l'âge. Pour preuve, sa robe déjà un brin évoluée, son nez, très expressif, dans lequel on devine une certaine richesse (comme si on pressentait des SR), des notes minérales (type "calcaire" mouillé), de la truffe, et même quelques notes que je qualifierai de "pétrolées" (aïe, Rzac, pas taper !
) …Et puis, si j'ai conjointement l'assentiment d'un allergique aux hydrocarbures (Alain) et d'un (autre) monomaniaque d'Alsace (Alex), je peux bien me permettre
Alain veut d'ailleurs mettre ces impressions de vins évolués sur des parti pris (aucune allusion à WF
) d'un vigneron à mouvance nature ;-) ... On s'égare. Mais le nez fait parler avec des notes un brin exotiques, aussi. En tout cas j'adore !
En bouche, la matière est telle qu'elle est presque "huileuse", dense en tout cas, d'où quelques départs d'hypothèses sur Savennières, et la longueur, assez impressionnante… En tout cas la plupart des Parisiens Vinophiles sont d'accord pour dire que ce vin est un petit bijou, et qu'il n'est pas tout jeune !
Et c'est un
François Cotat, Sancerre, "Les Caillotes" 2008
[size=x-small] Prix d'achat approx. : 16€ [/size]
TB+/Excellent
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Eh ben 2008, mazette
… A ma décharge, ma première expérience de Cotat.
Merci Hoang Dang !!
Fin des blancs, on passe aux rouges.
Le premier, au nez ne (me) trompe pas : on a du cabernet franc ! On a beau le dire mûr, dire que cela ressemble plus à des notes de graphite/mines de crayon, de terre (il y a de tout ça au nez), mais je perçois (presque) toujours derrière tout ça une note de poivron
Bon, pour être franc, cette fois-ci, ce sont plutôt des notes giboyeuses, animales (la fameuse "sueur de biche" est évoquée
) qui apparaissent en premier. On se dit même que le vin a peut-être subi un "coup de chaud", ou qu'il est à la limite de son évolution. Mais peu à peu, en le remuant bien dans son verre, ces notes se font plus discrètes quoique toujours présentes. Puis.. poivron (mûr). Bref, perso, au nez, c'est un Chinon (ou un Bourgueil, ou un Saumur ou…). En bouche, les tannins se sont bien fondus (bonne surprise, car parfois, avec le CF, ça rapouille…), la matière est jolie, c'est assez souple mais s'il subsiste un légère amertume/astringence en finale. On sent qu'a priori, c'est bien mûr. En tout cas, le vin n'est pas "passé" est apparaît même plutôt à point. Si on arrive à faire abstraction de ce premier nez, franchement "animal", le vin se porte bien, en repas. Mon voisin (Alain) est séduit, je le suis moins, mais je comprends qu'on puisse apprécier.
Jolie découverte tout de même, pour ce
Domaine du Colombier, Chinon, "Clos du Martinet" 2005
[size=x-small]Prix d'achat approx. : ?, < 8 € [/size]
B-
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Le second vin de la paire est très différent. Au nez, ça pinote dur, mais certains trouvent le nez trop boisé. Ca ne me dérange pas plus que ça, mais il est vrai qu'en plus des fruits rouges (cerises, fraises), on a quelques notes chocolatées, du grillé aussi, l'élevage ne peut être nié (mais le reprocherait-on à un grande cuvée de Bourgogne ?). En bouche, la fraicheur est présente, la matière n'est pas des plus impressionnantes qui soit, et on a un rappel des petites cerises acidulées en finale. Mais le boisé se ressent encore un peu et apparaît peut-être un peu trop ambitieux par rapport au corps du vin (mais là, je suis peut-être un peu influencé par mon voisin, Alain
;-) ).
Bon je pense à un Sancerre assez jeune, Edouard affirme qu'il a reconnu un Ménetou. Chapeau, c'est un
Albane et Bernard Minchin, Ménetou-Salon, la Tour saint Martin "Celestin" 2003
[size=x-small]Prix d'achat approx. : ? > 15 € [/size]
B
Le millésime me met le doute sur le fait que le boisé s'intègre un jour…
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Passons aux moelleux, enfin quoique, je l'aurais vu plutôt à la fin des secs… Mais bon, étant le seul de sa "catégorie", c'était difficile de le placer. En effet, le nez, assez vif sur la confiture de coings, les agrumes (citron vert ?), un peu d'amandes de type "financier" , peut évoquer un moelleux. Mais la bouche, que nenni : l'acidité est là, c'est salivant, il y a de la matière, c'est bien un demi-sec, vif comme il me sied. Frais, quelques évocations d'agrumes de nouveau, longueur correcte. J'aime bien l'équilibre des ½ secs goûtés dans cette année, les SR ne prennent jamais le dessus.
Pas de surprise, je connaissais l'apport, c'est un :
Philippe Foreau, Domaine du Clos Naudin, Vouvray Demi Sec 2008
[size=x-small]SR 23 g/l. Prix d'achat : 14.4 € [/size]
B+/TB
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La dernière paire commence par ce vin qui dégage des arômes, de cire, de miel, d'encaustique. Je crois y percevoir un peu d'amandes type "colle blanche" à l'ancienne (pots blancs avec rebords oranges, "Cléopâtre" ?). Personne ne confirme :- En bouche, jolie matière, un peu un côté "beurré". D'ailleurs en remettant le nez dedans on croit percevoir un petit peu de crème fraiche (?). Du corps mais pas de SR trop perceptibles, c'est assez équilibré. C'est là où l'on aurait pu deviner l'âge déjà un peu avancé de la bouteille, mais non, personne ne cille ou ne se lance, on ne s'attendait pas à ce millésime. Du corps donc mais un petit manque de vivacité / acidité que j'aime retrouver dans les moelleux. Je reconnais que ce vin peut plaire, mais je n'apprécie que modérément les moelleux qui sont sur ce côté cire/miel, avec de la matière mais sans la petite touche de vivacité, de fruits en plus.
C'est un
Château de Chamboureau, Savennières, "Clos du Papillon" 1989
[size=x-small]passerillé, SR : 40g/l. Prix d'achat approx. : 20 € ? [/size]
B-
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Merci Armand !
Dernier vin, plus sur les fruits confits, l'écorce d'agrumes, plutôt frais au nez. En bouche, c'est assez équilibré entre la liqueur et une certaine fraicheur ; en rétro, quelques accents "minéraux" voire herbacés (infusion de ?). Un chouille de SR un peu trop perceptibles à mon goût, mais c'est assez long, l'équilibre est bien là, et c'est somme toute bien agréable.
C'est un
Domaine de la Motte, Côteaux du Layon Rochefort 2005
[size=x-small]Prix d'achat approx. : 7.8 € ! [/size]
B
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A l'annonce du prix, un débat acharné (ça s'enflamme toujours un peu plus rapidement au 11ème vin
) s'amorce sur la possibilité de faire un "Layon respectable" à moins de 10 € sans dénaturer le vin et notamment sans chaptaliser à mort… Laurent à ma droite, Alex à ma gauche, tout le monde y va de ses digressions et ça part un peu dans tous les sens, sans qu'à l'arrivée, on se rappelle trop d'où c'était parti. Bref, de joyeux échanges qui pourraient paraître abscons à tout non amateur venant se perdre, comme par exemple, ce client, descendu se repoudrer le nez qui passe sans trop faire attention à ces joyeux drilles qui commencent à monter de ton. Bref, une soirée dégustation comme une autre où l'on se sent un peu moins seuls, avec notre passion
.
Tuukka