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Célébration

  • Fredimen
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Célébration a été créé par Fredimen

Et salut la compagnie !
 
J’espère que tout le monde va bien.
 
S’il est des dégustations qu’on se doit de partager, c’est bien celle-ci. Aussi bien pour l’ambiance (vu la palanquée de gougnafiers réunis au m²), que pour la qualité des bouteilles dégustées, le partage et la célébration d'un heureux évènement, à savoir la naissance de ma deuxième arrivée fin 2023 (sans compter un énième match retour du quintet Pins / Henri / Clément / Didier et moi).
 
Didier déclinera l’invitation (deltaplane en salle ce week-end là), et c’est dans de tristes circonstances qu’Henri sera contraint de nous déshonorer de sa présence.
 
L’envie de partager par écrit cette formidable journée n’en est de facto que plus grande.
 
Thématique ;
 
- 2017 pour les blancs ; une contribution par couple.  
- 2017 également pour les rouges ; mes convives l’ignorent, étant le seul à proposer.
- Je fournis également les champagnes et les sucres.
 
Côté rouge la thématique est simple ; 5 bouteilles dont 1 pirate. Dans les faits 4 Richebourgs (Domaine de la Romanée-Conti, Domaine Anne Gros, Domaine Gros Frère et Sœur, Domaine Thibaut Liger-Belair), 1 Musigny grand Cru du domaine Jacques Prieur en pirate (on a connu pire en pirate…).
 
Même si pour moi 2017 goûte comme jamais (et ce déjà depuis des années, un véritable coup de cœur pour moi en Bourgogne), j’avais au préalable contacté chaque domaine pour valider le degré de goûtance* des Richebourgs.
 
*NDLR : ce mot n'existe pas, mais devrait.

Les bouteilles sont ouvertes à 8h du matin. Midi ça sonne, je suis aussi impatient de goûter les rouges que d’accueillir la troupe.
 
Déchargement immédiat et répartition des bouteilles des uns et des autres (GlouGlouCar oblige), présentation pour ceux et celles qui ne se connaissent pas (Marc et Coralie présents pour l’évènement, et Coco un autre meilleur ami).
 
Au total 5 couples, 4 enfants (pour la bienséance eux, n’ont pas gouté).
 
Le temps est plutôt clément (il n’y a pas de majuscule, donc je parle du temps, et pas de Clément, qui lui, ne l’est jamais, clément), aussi je monte les rouges sur la terrasse, et demande à Pins de procéder au service, me permettant d’être en semi aveugle.
 
Zalto Bourgogne, premier verre ;
 
Magnifique robe rubis. Le nez est incroyablement ouvert sur la fraise, la cerise griotte, les épices (poivre, pointe clou de girofle), le cuir frais, et un somptueux côté floral (pivoine, rose). La bouche est superbe. Grosse acidité à l’attaque, rapidement rattrapée par des tanins somptueusement poudrés, et une longueur démoniaque.
 
Très grosse entrée en la matière, et un Richebourg pour moi qui n’usurpe en rien son rang. Etant en semi aveugle, je me prononce intérieurement pour le Richebourg de Anne Gros.
 
Deuxième verre ;
 
Pfffiouuuuuuuuuuuuu. Si tout goute comme ça les gars ça va être tendu. Robe rubis ce deuxième verre offre toutefois un côté pivoine plus prononcé, patte du domaine de Gros Frère et Sœur habituellement, sur lequel l’ami Pins s’empressera de mettre le doigt. La bouche est plus suave, plus de profondeur, moins infusée, peut-être légèrement moins de fraîcheur / tension et plus de rondeur / mâche. Pour moi c’est le Richebourg de Gros frère et soeur. La longueur est du même acabit. Même si j’ai préféré la tension et la fraîcheur du premier, je mets les deux verres sur le même piédestal à 19/20.
 
Troisième verre ;
 
Mais non !? Ca va s’arrêter ? Robe toujours rubis, presque vermillon, légèrement moins profonde que les deux premiers verres. Le nez offre la même complexité que les deux premiers verres, avec plus de tout, et surtout de délicatesse. On sent une exécution chirurgicale, et peut-être un côté rose plus prononcé. Clément parle de Côte-rotie, diantre à quel point je comprends qu’il puisse s’y méprendre. En bouche même musique ; c’est une combinaison des deux verres bus précédemment, une alchimie parfaite et un équilibre magistral entre acidité, confort, allonge, finesse des tanins, relance, fraîcheur, une araignée parfaite. Grand vin, c’est pour moi la bouteille de la DRC. Ce qui n’échappe d’ailleurs pas à Pins, qui pense avoir mis le doigt sur une Romanée Conti, et à entrevoir le thème.
 
Quatrième verre ;
 
Toujours magnifique robe rubis légèrement plus profonde. Qu’est-ce que c’est grand. Pour autant et étrangement, légèrement moins floral, légèrement plus racé, plus fruits noirs, plus animal. La bouche offre le même profil, c’est pour moi le Musigny de Jacques Prieur. Pas qu’il soit reconnaissable ou en retrait, simplement qu’il offre un profil différent des trois verres précédemment dégustés. Plus de mâche en bouche, grande longueur, profondeur, c’est grand également, mais plus singulier. Nous sommes tous sous le charme, et jamais ne nous a été je pense donnée opportunité de goûter 4 rouges aussi grands d’affilé.
 
Cinquième verre ;
 
Robe rubis. On revient pour moi sur Richebourg, à nouveau ce côté floral, plus fruits rouges évanescents, goût légèrement fruits noirs, un petit côté cendré, je reconnais grâce d’ailleurs là la patte du domaine Thibault Liger-Bélair. La bouche offre une belle acidité, de la profondeur, une parfaite justesse des tanins avec un bel équilibre fraîcheur / rondeur, sans ni tomber dans l’austérité ni la lourdeur. Grande relance en fin de bouche qui mène encore une fois vers une grande longueur.
 
A noter que la totalité des vins dégustés a offert une superbe relance et une belle acidité avec des tanins parfaitement intégrés, comme un boisé absolument et incroyablement pas outrancier (plus d’ailleurs palpable en fond de verre qu’au premier nez).
 
Alors ? Verdict ? Pins qui était déjà sur la piste lève le lièvre sur les Richebourgs. Reste à trouver le pirate. Clément évoque Chambolle, et il a raison. Je cite donc les 5 cuvées et leurs géniteurs, et nous sommes à peu près tous d’accords sur qui est qui.
 
A la levée des chaussettes nous ne sommes pas trop mauvais, ayant simplement inversé Anne Gros et Gros Frère et Sœur.


 
Je vais continuer de commenter l’évolution des vins sur la journée, mais souhaitais faire une parenthèse sur l’incroyable similitude sur un même terroir / climat, et la différenciation / la patte du domaine qui le vinifie. Cette expérience de dégustation était incroyablement enrichissante, et invite tout dégustateur si jamais pratiqué à en faire l’essai, que ce soit en générique, village, 1er ou Grand Cru.
 
Je vois que tout le monde à la banane. Ne serait-il pas temps d’ouvrir un petit champagne ? Toujours à l’aveugle, j’ouvre un Ulysse Collin les Maillons, Blanc de Noirs Extra Brut base 2017 dégorgement 2021.
 
Superbe robe dorée, un nez oxydatif, sur la noisette, un côté minéral, les fruits jaunes. En bouche très vineux, avec des bulles légèrement plus grosses je trouve qu’à l’accoutumée au domaine mais moins en nombre. Un style oxydatif bien reconnaissable, plus vineux que pâtissier mais pour autant gourmand, vif et plein de relance, superbe.


 
Et c’est parti pour les blancs !
 
C’est Pins qui démarre. Je jette un œil à la collerette visible marron, et ne peux m’empêcher de citer Carillon (comme quoi à l’aveugle, cacher la collerette est indispensable). Confirmé, avec un Puligny-Montrachet 1er Cru les Combettes du domaine François Carillon. La robe est dorée (légèrement évoluée je trouve pour un 17), le nez élevé sur la crème, mais tout de même légèrement agrumeux et minéral. En bouche le profil est très large, je pense à Chassagne plus qu’à Puligny, je passe par Meursault puis revient de facto sur Puligny. Les Combettes est un climat que j’ai découvert avec Jacques Prieur et que j’apprécie énormément, cette bouteille du domaine François Carilllon n’y fait pas exception. Même si le profil est plus large que long, la matière est présente, en place, et l’acidité juste ce qu’il faut de présence pour enrober le tout et relancer l’ensemble.
 
Une belle bouteille, à revoir je dirais dans 2 ans.


 
Clément enchaîne avec sa contribution. La robe est assez évoluée, dorée ++. Pour ma part nous sommes en Rhône Nord. Pins cite Condrieu, je cite plutôt Saint-Joseph tant le profil est large et habituellement les Condrieu plus frais. En bouche je ne démords pas, c’est Saint-Joseph. Non. Châteauneuf ? Non. Pins cri Chenin. Non.

Bien, toujours aussi agreable après 5 ans de dégustation de se vautrer aussi lamentablement et remettre l'humilité au centre du village. Langue au chat. Domaine Moreau-Naudet, Chablis Grand Cru Valmur. C’est un Chardo de 2015 plus que de 2017 dis donc. Belle bouteille, mais qui manquait pour moi d’acidité ou l’élevage prenait le pas sur la matière (pourtant bien présente) et la finesse.


 
Arrive ma contribution. J’avais appelé le domaine ici aussi, qui m’avait étrangement conseillé de servir mon blanc à 17/18 degrés, avec une ouverture dès le matin 8h. La bouteille a donc été ouverte en même temps que les rouges. J’étais personnellement légèrement dubitatif côté température de service, j’avais donc légèrement refroidi ma bouteille avant de la servir (je pense avoir bien fait).  
 
D’emblée ça cause, ça sent le chardo de l’avis de tous, et le chardo bien né. Grosse complexité au nez avec une palette aromatique complète, minéral, fruité, floral, une pointe pop-corn, noisette / amande, peu de sensation d’élevage, c’est superbe.  
 
En bouche la tension à l’attaque, l’équilibre de la matière, la relance et la longueur interminable font le reste.
 
Pins et Clément partent sur un grand cru, je confirme, mais lequel ?
 
Indice ; Si ce domaine n’est pas le seul à produire ce grand cru, il est le seul à exploiter partie de ses vignes sur ce climat en blanc. Qui est-ce ? Pins prend le relai ; Musigny Grand Cru blanc du domaine Comte Georges de Vogüé.
 
Grand vin.


 
Les gars, faudrait pas manger un bout là ? Ouverture d’un Anjou Blanc 2020 du domaine Thibaud Boudignon pour accompagner les asperges blanches / tourteaux. Nous terminerons également au passage le Meursault 1er Cru Genévrières 2018 du domaine Michel Bouzereau ouvert la veille, puis réserverons les blancs pour le fromage.
 
Il est grand temps de repasser aux Richebourgs comme au Musigny, pour accompagner agneau et macaronis au fromage.
 
Pour faire simple ;
 
- Gros Frères et Sœurs ; le vin a conservé sa fraîcheur, l’acidité le porte, peu d’évolution entre le premier verre et le deuxième sur l’agneau 2 heures plus tard.
- Anne Gros ; à l’ouverture plus de fruits noirs. La personnalité du vin s’affirme plus et je trouve une légère pointe sucrailleuse.
- DRC ; nous sommes passés de Pinot à Côte-Rôtie, pour conclure par un côté poivronné incroyablement proche de Pauillac, que j’aurais personnellement apparenté à un Château Latour à l’aveugle. Je n’ai jamais dégusté un vin aussi évolutif aromatiquement. La matière quant à elle a conservé son niveau d’excellence, malgré un fond de bouteille troublé. Très grand vin.
- Jacques Prieur (Musigny) ; Comme Anne Gros, plus de fruits noirs, plus de personnalité, pour la peine je trouve super accord avec l’agneau.
- Thibault Liger-Belair ; Même si légèrement plus racé, à conservé je trouve fraîcheur et évanescence du fruit.
 
Si je devais faire classement ; DRC, TLB, Jacques Prieur, Gros F&S, Anne Gros, mais à retenir que nous parlons ici de 5 grands vins qui se sont diaboliquement bien goutés.
 
Je souhaite à tout dégustateur d’ailleurs d’avoir un jour chance de faire pareille dégustation, mais aussi et surtout en si charmante compagnie.
 
Bien, nous repassons aux fromages.
 
Les robes des Combettes comme du Valmur se sont intensifiées, le Musigny lui n’a pas bougé d’un iota, un grand vin en tous points avec une nervosité et un volume hors pairs.


 
Il est temps de sortir un petit champagne de confort, avec un Maillons Rosé de Saignée Extra Brut du domaine Ulysse Collin (base 2017 dégorgement Mars 2021), toujours à l’aveugle.
 
J’ai personnellement pris un pied dantesque sur ce Champagne. Outre la bouche que signe le domaine avec une finesse de bulle et cette pointe oxy, je trouve les sucres parfaitement intégrés.
 
Le nez offre une grande palette aromatique, floral (pot-pourri), fruité (fraise), la craie, et une touche presque madérisée incroyablement singulière. C’est gourmand tout en étant d’une finesse superlative, doux, précis, pur. Grand vin.


 
On enchaîne à l’aveugle avec un Tokaji du domaine Disznókő, Kapi Vineyard Tokaji Aszú 6 Puttonyos de 2011.
 
Magnifique robe ambrée légèrement dorée. Le nez est ouvert sur de beaux fruits confis, l’abricot, le safran, l’orange, le coing.
 
L’équilibre en bouche est chirurgical.  La matière est tenue par une superbe acidité qui tend la bouche dans son ensemble. Superbe.
 
Fin de journée dehors au soleil sur fond de Liqueur d’Abricot du domaine Roulot et de Grand Marnier (cuvée du centenaire).


 
Une journée superbe, en compagnie de gens superbes, portée par des vins somptueux, que demande le peuple ?
 
Je profite de ce message pour remercier mes amis d’avoir répondu présents, comme les vignerons qui nous ont offert et magnifié ce merveilleux moment de partage.
 
C’est environ 3 ans qu’il a fallu pour embouteiller ces Richebourgs, sans compter l’expérience, le temps, les hommes, bref. Tous autour de la table nous avions et conscience de la chance que nous avions, et du temps consacré à embouteiller ces nectars, concentré de connaissance, de temps, de patience, d’énergie et de labeur.
 
Petite pensée pour Henri, et merci à LPV de réunir tout ce beau monde. 

PS : Pas le temps de me relire correctement, pardonnez mes fautes !
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25 Mar 2024 15:50 #1

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Réponse de Alex sur le sujet Célébration

Les mots me manquent pour qualifier ce CR brillantissime.
Il va s'inscrire dans la légende LPV.

Chapeau Monsieur.

 
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Fredimen
25 Mar 2024 16:11 #2

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Réponse de Skyfloflo sur le sujet Célébration

C'est sublime...Dionysos a dû entendre vos voix résonner jusque dans son salon...
Ton CR est une véritable ode au plaisir :)))) Bravo les cocos et hâte de se refaire une soirée ensemble ! <3<3
Des kiss, Florian
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25 Mar 2024 19:29 #3

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