Bon je manque d'inspiration pour le titre, mais comme c'etait soir de foot et que Nico, en bon marseillais qu'il est,  a bien kiffé (contrairement à ce soir j'imagine)...

Après plusieurs mois de pause on se retrouve chez Flo pour inaugurer sa nouvelle cave (magnifique).
On est motivé et super contents de se retrouver. La soirée sera à la hauteur de notre enthousiasme.

Gougères/jambon cru/coppa

1 Une bulle avec tout d’abord des arômes discrets, amande, anis, beurre. Bouche large, confortable, matière crémeuse.
L’aromatique explose en bouche avec une belle densité, sur la cerise, le guignolet, l’amarena.
C’est presque juteux comme un vin rouge. L’expression est un peu monolithique mais finalement c’est assez addictif car très gourmand.
A tenter sur une viande rouge genre pigeon ou canard. Aucune idée de ce que c’est. On découvre un :
Champagne Agrapart Grand Cru « Terroirs » blanc de blanc Extra brut (mai 18 / oct 21)
Etonnant ! 


Une deuxième bulle que j’ai tout d’abord du mal à aller chercher.
2 De vagues notes de réduction et de fruits à coques.
La bouche est vive, étincelante d’acidité et complètement verticale.
Le fruit éclate en bouche, citron, citron confit. C’est stylé, avec un équilibre haut perché.
Assurément un champagne d’auteur mais je ne l’identifie pas  :
Champagne Janisson-Baradon Toulette 2010
Pas étonné que ça m’ait plu j’aime Janisson.


Crevettes crues marinées (huile d'olive, citron vert, timut, coriandre fraîche)

3 Un blanc, qui va beaucoup évoluer. Premier nez sur les algues, les champis, le citron. Je pense à un chablis évolué.
La bouche est assez lâche par rapport au champagne précédent. Volume en largeur avec un acidulé sur les bords (qui crée comme un léger creux).
Jolie viscosité. Persistance sur des terpènes bien gras, genre citron vert. Un blanc de gastronomie. Oui mais c’est quoi ?
Chateau Grenouilles 2008 de la chablisienne
Une première pour moi, merci Cédric! 


Tartare de thon albacore (délicieux, bien assaisonné)

4 Une expression assez végétale au nez comme en bouche.
Du volume et une certaine densité mais ça ne se présente pas très bien avec une amertume présente de bout en bout et qui bride sérieusement le plaisir.
Y a du matos mais... (je crois que j’évoque Sancerre)
Chablis GC Les Clos 2012 de Droin. 


On passe au rouge avec une petite transition que j’ai apporté :

5 Nez primaire avec des fruits rouges à profusion.
Bouche concentrée sur le fruit, petit taffetas.
Une grande acidité qui transperce cette soupe de fruits.
Fin de bouche juteuse, énergique. Très bon.
Les Blondins 2022 du domaine Sérol 
Une côte roannaise à son paroxysme.


 Rapées, côte de bœuf

6 Un nez sur la marinade, le poivron, les épices, c’est assez distingué.
La bouche m’interpelle par sa délicatesse, de la soie, fine, élégante.
Belle fraîcheur, c’est stylé, délectable. Je dis bordeaux bien né de plus de 20 ans.
C’est un Margaux Prieuré Lichine 1998
Nico anticipe mes désirs, moi qui lui confiait sur le chemin que j'avais des envies de grands bordeaux. 


7 On enchaîne avec un vin au nez assez exubérant (floral, épices…)
La bouche est puissante, me paraît sudiste avec une texture d’une grande finesse.
J’évoque la GDP (ou Kurni pour ceux qui connaissent) pour le volume XXL, le côté sudiste et presque sucré.
Purée y a du vin ; la discussion a beau être enflammée et totalement éloignée du monde pinardesque il force mon attention à chaque gorgée.
Sur les derniers glous le bouquet et la finesse diabolique de la matière me réoriente vers (un grand) Reynaud.
C’est tout simplement Rayas 2006


8 Sur les fromages
Nez oxydatif et fruits jaunes.
Bouche large, grasse.
Une fraîcheur s'exprime mais on n'est pas sur quelque chose d'élancé et saillant.
Je cherche partout sauf dans le Jura. C'est un:
Côte du Jura tradition 2010 de chez Macle



Pour le sucre ce sera mon apport.
9 Je l’ai choisi pour accompagner l’entremet apporté par Cédric (Abricot/pistache). Ce fut un accord FU-SIO-NNEL !
J’ai en bu plusieurs  de ce millésime mais cette bouteille-ci est la meilleure version bue jusqu'à présent:
riche, fraîche, gourmande, sur le coulis d’abricot, orange, notes florales. Super moment !
Donna Fugata Passito di Pantelleria Ben Ryé 2014


On a encore bien vécu les amis!
J’ai passé mon tour sur les alcools (très belles cartouches proposées par Flo, mes collègues en parleront).
Merci encore Flo (et Sandrine)!
Et merci de m’avoir lu.


 

Modifs: précision du menu, photo et ajout du Macle! 

Merci JB pour ton CR et à Flo et sa moitié pour l'accueil. C'était TOP avec un série Vinesque plein d'éclectisme où tout s'est très très bien bu à part peut être le Drouin dont on attendait beaucoup plus.

Quel plaisir de se retrouver et à très très vite

Nico

PS : mes amitiés aux LPViens

Merci JB d'avoir ouvert le bal des CR! C'est à mon tour de donner mes impressions pour cette soirée déroulée un soir de demi-finale retour de ligue des champions, que nous avons suivi d'un oeil (très) distrait! Le long pont qui se présentait à nous était une occasion parfaite pour inaugurer la cave que j'ai réalisé chez moi, après de longs mois de travaux: un havre de paix, un lieu propice à la garde et une ode à la convivialité et au partage. Ainsi, il me tenait à coeur de faire la "vraie" première grosse soirée avec mes amis LPViens foréziens. 
Le menu se composera:

- Apéritif: Gougères maison et charcuteries italiennes (jambon cru de Parme & Coppa)
- Préentrée: Crevettes crues marinées à l'huile, coriandre et poivre timut
- Entrée: Tartare de Thon Albacore, avocat, citron vert, ciboulette, poivre timut
- Plat: Râpées foréziennes & Côte de Boeuf Limousine maturée 4 semaines (poivre de Sichuan ou Voatsiperifery au choix)
- Plateau de fromages
- Dessert: Entremet abricot / pistache

Nous commençons donc l'apéritif dans la cave, autour d'une première bulle.
1/  Agrapart, Champagne Grand Cru, Terroirs, Blanc de Blanc Extra brut, NM
(Dosage (g/L, MEB: mai 18 / dégorgement: oct 21)
Robe claire à la bulle d'une grande finesse et peu impactante. Nez sur l'autolyse, le beurre frais, l'amande. La bouche est confortable, d'une grande facilité, loin de l'image parfois austère des vins du domaine: j'avoue que je ne l'attendais pas à ce point dans ce registre, mais ça me plait, et à mon épouse aussi! C'est une gourmandise redoutable, de belle densité malgré tout. Effectivement, on y retrouve un fond de cerise comme la justement souligné JB. Accord "Super Nikel" avec les gougères et les charcuteries. Excellent (17/20)

On part sur de bonnes bases, et vu que le match n'a pas commencé, on reste encore un peu en bas et j'ouvre une seconde bulle, pas prévue initialement.
2/ Janisson-Baradon, Champagne, Toulette, 2010
Robe légèrement plus foncée. Nez de fruits à coques un peu plus fermé que le premier. La bouche est vive, plus tendue, avec un point d'équilibre plus haut perché. Ensemble traçant mais non dénué d'une certaine forme de gourmandise lui aussi, mais ave un supplément de race et d'âme. Bouche beaucoup plus citronnée que pâtissière. Finale longue, tonique et droite. C'est Excellent + (17,25/20). Je suis content car celà faisait longtemps que nous n'en avions pas bu, et nous y revenons donc avec toujours autant de plaisir que précédemment.

Allez, on monte au salon pour le repas. On commence par un premier blanc sur les crevettes.
3/ La Chablisienne, Chateau Grenouilles, Chablis Grand Cru, Grenouilles, 2008 
Robe d'un bel or éclatant. Nez sur le citron vert, presque terpénique, avec un fond d'évolution sur le mousseron. Bouche au joli volume, assez large mais avec un côté un peu tranchant malgré tout (mais mois que les 2 champagnes précédents). L'ensemble présente encore un beau fruit, sur le citron vert. J'y verrais bien en alsace sur un riesling, sur 2010. A défaut, pourquoi pas un chenin, voire même éventuellement un sauvignon. Bref, il nous fait voyager. Bel accord avec les crevettes, car c'est un vrai vin de gastronomie et c'est une belle surprise que de découvrir un Chablis Grand Cru puisque je sais ce que sera la prochaine bouteille...Très Bien à Excellent (16,5/20)

4/ Domaine Droin, Chablis Grand Cru, Les Clos, 2012
Ouverture 24h, carafage 2 h.
Robe légèrement plus claire. Nez un peu brouillon, sur le citron confit mais avec des notes amères portées sur l'alcool et la violette, avec un fond salin (varech). La bouche est dense, puissante, de gros volume mais n'est pas en place avec une acidité motrice qui semble se battre avec cette amertume un peu rébarbative. Encore que, celà s'est quand même civilisé en 24 heures. L'aromatique est sur le citron confit mêlé à la cosse de petit pois sur un léger fond iodé. Un peu déçu car je le pensais un peu plus abordable, mais en même temps, vu la matière et les qualités du domaine, c'est à oublier longtemps. L'accord est néanmoins très bon avec le tartare de thon. Bien + (15,25/20)

5/ Domaine Sérol, Côte Roannaise, Les Blondins, 2022
Robe violacée. Nez sur la violette, le poivre frais et un bel ensemble de fruits rouges. Bouche complètement déliée, d'une buvabilité et d'une facilité déconcertante. C'est juteux et tonique, avec une belle souplesse de bouche sans aspérités. Finale assez courte mais on devine que le vin n'a pas été bâti pour celà. Par le côté poivré que je ressens, il me fait penser à des syrah dans un style nature (Hervé Souhaut?), voire à des mondeuses. En tout cas, il se boit avec grand plaisir, et en guise de transition, il fait parfaitement son office dans un style fruité, pur et avec du fond: bonne pioche! Très Bien + (16,25/20)

6/ Château Prieuré Lichine, Margaux, 4ème Grand Cru Classé, 1998
Robe qui commence à tuiler, témoignant d'un âge relativement avancé. Le nez est sur le fumé, avec des notes de baies rouges (framboise) et un fin poivron rouge bien mûr. La bouche est d'une grande douceur, soyeuse, à la texture fine et au tanins de velours. J'y retrouve encore du poivre et un fond floral. Alors? Le nez fait cabernet, la bouche, dans un style plutôt fine sur la framboise, pourrait envoyer sur un beau pinot, ce qui me fait conclure à un cabernet franc de type Clos Rougeard. A défaut, je serais tenté par un assemblage syrah / Cabernet comme on peut le voir sur Trévallon ou Grange des Pères (même s'il manquerait d'un peu de densité pour ces derniers). J'ai pris mon plaisir sur ce vin et évidemment, l'accord avec la côte de boeuf était d'une banale évidence. C'est vrai que l'on boit relativement peu de Bordeaux, mais comme quoi, passé leurs 20 ans, et même sans taper sur du très haut de gamme, on peut prendre un joli pied! Excellent - (16,75/20)

7/ Château Rayas, Châteauneuf du Pape, 2006
Ouverture 24 h, Carafage 4 heures
Robe grenat claire un peu évoluée. Nez exubérant, sur les épices, la rose fanée, de la fraise, de la menthe, des agrumes (orange sanguine), un fond pruneau, de la fleur, du fruit...Bref, une belle luxure. La bouche combine densité, velouté, maturité de tanins pour cet ensemble porté un peu par l'alcool sans que celà soit trop entêtant. Fin et élégant, légère sucrosité, de gros volume et pinotant dans l'âme, il est précis et d'une rare évidence. Bu quasiment pour lui-même, il s'agit probablement d'un des plus beau Rayas que j'ai pu goûter. Exceptionnel à Grand  (18,5/20)

8/ Macle, Côtes du Jura, 2010
Ouvert au débotté pour les fromages, nous parlions du domaine avec JB en début de soirée. Carafage pour le service.
Robe d'un bel or. Nez puissant, sur un fond d'ether et de colle à pansement, de pomme, de céleri et un très léger fond de noix. La bouche est grasse, huileuse, avec une acidité assez haute mais paraissant civilisée. On retrouve les arômes du nez. C'est Très Bien - (15,75/20), probablement beaucoup plus pour les amateurs de ce type de vin. Me connaissant peu attiré par ce genre de phénomène, peut être est ce la raison pour laquelle JB n'est pas parti Jura, alors même que je l'ai trouvé assez typique et présentant tous les codes de la région en question. Pour la petite histoire, c'est cette cuvée que JB nous avait servi  chez lui il y a 10 ans (déjà!)  et que pour la première fois je m'étais dit à ce moment là qu'il pourrait être intéressant de rechercher de façon ponctuelle pour mes vieux jours. Pour les vieux jours, j'espère qu'on peut encore voir venir un moment, mais pour ces Juras, en tout cas, sans être un amateur pleinement convaincu, je tâche de m'y mettre doucement (mais sûrement), un verre me suffisant néanmoins sur un repas de ce type.

9/ Donnafugata, Passito di Pantelleria, Ben Ryé, 2014
Robe d'un bel or, nez d'abricot et de violette, me faisant presque penser à un Condrieu en vendanges tardives. Bouche magistrale d'équilibre, un bonheur à l'état pur. JB le décrit comme "riche, fraîche, gourmande, sur le coulis d’abricot, orange, notes florales", je ne vois pas ce que je pourrais rajouter de mieux. L'accord est par ailleurs extraordinaire avec l'entremet, lui aussi parfait d'équilibre: un vrai grand moment de gastronomie! Excellent à Exceptionnel (17,5/20).

Nous n'allions pas nous quitter comme celà, on redescend en cave, histoire de finir sur 2-3 douceurs et quelques jetées de fléchettes sur léger fond musical.
Il y aura de la Chartreuse: Liqueur du Foudre 147 et 9ème Centenaire, au choix. Puis 1 ou 2 whisky: qui un single malt de la distillerie rhodanienne Nalin, qui un Aberlour A'Bunadh Alba, qui une tourbe légère avec un Bunnahabain Toiteach à Dha...(et probablement 1 ou 2 autres que j'ai dû oublier...)

Ainsi, c'est repu, heureux de s'être tous retrouvés et même pas fatigués que la soirée se clôt vers les 5 heures, moment ou  Paris s'éveille , avec en plus la gueule de bois de l'élimination... Merci de m'avoir lu!!!