Bonsoir les oenophiles
Voici quelques commentaires de dégustation sur des vins bus ce soir entre amis, accompagné d'un fromage de tête, d'un foie fras et d'autres plaisirs de l'assiette:
- Apéritif: Pouilly-Fuisse "Terroir de Vergisson" Merlin, 2000. Un vin équilibré, sur une attaque boisée mais souple, tout en finesse, avec une bouche ronde et structurée, qu'une garde de quelques années parviendra sans doute à arrondir. Un ensemble moyennement complexe mais d'une très belle richesse vous donnant faim.
- Chateau Mouton Rotschild 1987 : quelques instants d'inquiétude à l'ouverture d'un vin aussi mythique, sur un millésime plutôt passé inaperçu. Alors là ... Eblouissant, impressionnant...Un nez magnifique de sous-bois, relevé par une note de fruits rouges confits et d'humus ( et pour moi de chlorophyle, ce que certains me contestent) vous mettant l'eau à la bouche. Laquelle bouche ne s'est pas révélée décevante, sur une structure parfaite, mellant rondeur et puissance, franchise des arômes et finesse du tanin. Les notes de cerises confites, de petits champignons et de tabac nous ont tapissé la bouche, jusqu'à interrompre le flot de paroles jusque là ininterrompu.
- La Tâche 1960 : Il y avait beaucoup à craindre, sur ce vin là encore fortement mythique mais, risqué au possible, vu le millésime. Au final nous avons constaté un bien joli nez de cerise à l'eau de vie, de champignons et de terre, construit en bouche par un équilibre acidité/arômes intéressant, par une longueur non négligeable et surtout par la sentation de boire un vin bien jeune vu son à ge. Un très bon vin qui, ne méritant bien sûr pas son prix, restera sans doute comme une expérience intellecuelle et sensorielle intéressante, et surtout comme un souvenir de dégustation grandiose.
- Montrachet 1994, Domaine Ramonet. Des arômes captivant de fruits rotis, de caramel et de pierre nous transportent loin de nos préoccupations quotidiennes. Une bouche concentrée et complexe permet de saisir ce qu'est capable de donner un grand chardonnay. Le millésime peu fréquentable (dont je me suis fait une spécialité de défendre le potentiel) offre une belle souplesse, en dépit d'une persistance peu impressionnante. Il s'agit d'un beau vin, bien fait, bien-sûr, sans être trascendant.
- Chateau La Tour Blanche 1982 : Un vin absolument fascinant. Un nez de pierre, de bois et de miel vous donne l'impression d'avoir dans votre verre un assemblage de chardonnay, de muscadelle et de sauvignon blanc. Si le nez quelque peu discret semble vous décevoir, attendez la bouche qui vous transporte littéralement vers des sommets d'équilibre que peut atteindre un vin bien travaillé, très riche en arômes ( bien sûr le miel, divers agrumes rotis et confits) et d'une strucure n'ayant pour égale que sa complexité. Vive le sauterne !
- Voilà pourquoi le Chateau d'Yquem 1994 nous est apparu si intense, si grandiose, si exceptionnel. Alors que le nez vous propose la gamme classique d'arômes de sauternes, la bouche vous confirme qu'on est ici comme nulle part ailleurs. Cette bouche en effet explose de matière, de gras et de sucre tout en restant équilibrée.Une longueur absolument délirante vous fait bien vite comprendre pourquoi Yquem est Yquem....
- Côte-Rôtie "Seraine Noir" Gangloff 2000. Enfin un vin qui divise. Certains trouvent ça succulent, d'autres crient au jus de bois. Voilà un vin qui ne laisse pas indifférent. J'ai pour ma part trouvé ce vin beaucoup trop jeune pour être apprécié à sa juste valeur. J'ai trouvé au nez une réduction de ce que peut sentir un chêne de haute qualité, associé à une odeur de raisin à bonne maturité. Rien qui pour moi ne fait la fibre d'un grand vin, excuse moi Mon ami Vincent! Peut-être changerai-je d'avis dans une dizaine d'années.
Merci à V., O., J-P.et C. pour cette soirée magique ! et merci à vous chers passionnés.com de n'accorder à ce témoignage que le crédit dû au rang d'un modeste apprenti dégustateur.
Cordialement
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