Repas chez Laurent Gibet
Samedi 28 février 2004
Une production Ganesh Club
Le contexte :
Un samedi soir d'hiver chez Laurent :
• Tête de Moine
• Magret de canard fumé
• Huîtres
• Civet de lapin
• Tarte aux pommes
Sont présents Marie-Claire Delorme, Jocelyne Puibusque, Laurent Gibet (LG), Pierre Citerne (PC), Patrick Henquel et Pascal Perez (PP).
Les commentaires de dégustation sont de Pascal Perez.
Les vins :
1. Alsace Gd cru Altenberg de Bergheim – Marcel Deiss – Riesling 1997 :
LG14,5 – PC13 – PP13,5
- Il se présente avec des odeurs attirantes de mandarine, de coing, mais aussi subtilement muscatées ; des notes de craie sont également de la partie.
- La suite est bien plus impersonnelle et décevante. Si le fruit est relativement présent, la faiblesse du volume et surtout la carence en acidité tirent inéluctablement le niveau vers le bas.
2. Alsace Gd cru Goldert – Ernest Burn – Gewurztraminer - Clos St-Imer - Cuvée la Chapelle 1994 :
LG16 - PC15/15,5 – PP16
- Les arômes sont immédiats et archétypaux du cépage : lychee, rose, ....
- Aucune trace de fatigue ne vient flétrir le beau fruit frais (mandarine) qui ne fait pas son âge. Une bonne trame acide tend le corps gras mais sec, plutôt simple mais dénué de lourdeur et de vulgarité, principaux écueils des vins de gewurztraminer. La finale est rehaussée par de jolis amers discrets.
3. Est! Est!! Est!!! di Montefiascone – Falesco – Poggio dei Gelsi 2001 :
LG14 - PC13,5 – PP14
- Des senteurs finement anisées et miellées jaillissent du verre.
- L'anis et le miel persistent en bouche, accompagnés de buis et soutenus par une bonne vivacité. Un volume correct et une bonne longueur finissent de caractériser ce vin franc.
4. Saint-Chinian – Domaine Navarre – Cuvée Olivier 1998 :
LG14 - PC13,5 – PP14
- Le nez est vivant et minéral, sur la cerise, les épices et des notes plus lourdes de goudron.
- Il arbore un beau jus frais sur la cerise et le laurier. On décèle aussi les sensations métalliques symptomatiques de la présence du schiste. Sa matière est intermédiaire. La finale, elle, partage : simple astringence ou début de sécheresse? Un vin de caractère en tout cas.
5. Priorat – Clos Martinet – 1996 :
LG17 - PC16 – PP16,5
- Senteurs complexes de fruits rouges, de tabac, d'amande, d'épices et de boîte à cigares.
- Le corps est harmonieux, il possède de la fraîcheur, de la minéralité, du volume et une belle longueur. On y trouve intimement mêlées de la fraise, de la réglisse et des herbes aromatiques. Une certaine classe se dégage de l'ensemble. Au passage, il nous réconcilie quelque peu avec l'appellation, bousculée dernièrement par de malheureuses expériences.
6. Vin de Table – Terre Inconnue – Léonie 2000 :
LG16 - PC16,5 – PP16,5
- 100% carignan.
- Le verre délivre des arômes captivants, complexes et fluctuants de laurier, de civet, de cèpe, de cerise noire et de goudron.
- La dégustation confirme ce style flamboyant mais maîtrisé. Le corps est dense mais sans aucune lourdeur. S'y expriment des notes sanguines, épicées et iodées, le tout dégageant une belle impression de naturel. La finale possède une belle allonge et sa (relative) chaleur finit de signer ce grand vin sudiste qui transcende son cépage.
7. Cornas – Tardieu-Laurent – Coteaux 1996 :
LG15 - PC16 – PP13,5
- Les arômes engageants de fraise, de suie et de lard fumé nous transportent immédiatement en Rhône septentrional .
- Malheureusement, la suite brise cette belle unanimité. Les détracteurs regrettent que le manque de chair ne laisse que trop apparaître une acidité mal intégrée et un côté végétal certain (artichaut) ; Les laudateurs, de leur côté, apprécient le fruit vif et net et ne perçoivent aucune maigreur.
8. Muscat de St-Jean-de-Minervois – Domaine de Barroubio – 1992 (non revendiqué) :
LG15,5 - PC16,5 – PP16
- Absence de mutage aidant, une grande élégance, trop rare dans la grande famille des muscat, prédomine ici.
- Aux senteurs délicatement muscatées, ainsi que de poire, d'abricot, de fleur d'oranger et de bergamote, répondent la fraîcheur et les notes de thé fruité de la bouche. Le sucre et l'acide s'harmonisent idéalement et la fine amertume finale vient à propos relever le tout.
9. Pfalz – Winzerverein Hoheburg – Ruppertsberger Linsenbuch - Riesling Eiswein 2000 :
LG16 - PC16 – PP16
- Le nez tire vers les fruits frais exotiques, la mangue en particulier.
- Le léger CO2 et la faible teneur alcoolique nous mènent d'emblée Outre-Rhin. Voilà un vin qui, sans être sublime, se montre agréable et dévoile de la finesse, de la fraîcheur et de la spontanéité mais aussi, simple péché de jeunesse, une certaine simplicité aromatique. Le tout reste exotique et légèrement citronné, d'une bonne longueur et semble bien né.
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