J'ai été invité cet après-midi en l'ambassade d'Argentine à  participer à  une dégustation de vins présentés par un importateur belge.
Voici un bref compte rendu (certains vins sont accompagnés d'une fiche technique, je ne résiste pas au plaisir de la retranscrire, fautes d'orthographe comprises, avant de donner mon impression personnelle) :

On commence par 2 pétillants :

Il Segreto Espumante Extra Brut
San Rafaà«l
Fiche technique :
Variété . 100% Chenin Blanc
Couleur : C'est un vin mousseux jaune pâle avec des tonalités grises et vertes. Il montre les bulles minces.
Arômes : Dans le nez il est étonnamment fruité, avec les notes florales et sensibles qui rappellent l'oeillet, et la fleur de la nèfle.
Goût : L'attaque est fraîche et avec une acidité équilibrée. Avec un léger goût de citron, ainsi qu'un goût bien dosé de gaz carbonique il démontre un processus de mousse lente et à  basse température. Il a un goût agréable.

Mon avis :
Robe : Pâle à  reflets grisâtres, bulles fines.
Nez : Fruité, style bonbon, arômes artificiels de poire.
Bouche : Poussièreuse, pâteuse, sucraillonne et artificielle, heureusement très courte.

Rosell Boher Brut
Mendoza
Fiche Technique :
Variétés : Pinot noir 60% et Chardonnay 40%.
Couleur : Jaune d'or pâle, des bulles très petites et persistantes.
Arôme : Nous trouvons des arômes de pain grillé, de pêche, citron, banane, ananas, noix de coco et une touche de cassis, de prunes et de cerises.
Goût : Il présente une bonne acidité, en bouche il a du corps et aucune amertume. Les goûts sont logiques avec ce que le nez promet. Nous trouvons de nouveau la pêche, le citron, les fruits tropicaux, le cassis, les prunes et les cerises.

Mon avis :
Robe : voir FT
Nez : Fumé et minéral, ok pour le pain grillé et les fruits blanc et jaunes, mais pour le reste, je sais pas où ils vont le chercher.
Bouche : Un vin charpenté et vineux avec du fruit et une bonne longueur. C'est plaisant.
Pour l'anecdote, il est indiqué "Méthode Champennoise" sur la bouteille.
Ouille, y en a qu'on pas encore compris !

Il y avait bien encore une bouteille de Rosell Boher Grande Cuvée millésimée, mais celle-là , il paraît qu'elle n'est produite qu'à  raison de 4000 cols, et donc, elle est là  juste pour faire joli, on goûte pas !

On enchaîne avec 2 blancs :

Newen Sauvignon Blanc 2003
Neuquen, Patagonie
Fiche technique :
Variétés : Sauvignon Blanc 75% Semillon 25%
Couleur : Or intense coloré avec des tonalités foncées d'or. Attrayant, brillant et clair.
Arôme : Le bonbon, linden et fruits secs (les raisins secs). Arôme de miel et de camomille.
Goût : Excellent structure, suffisant en bouche. Montre très bien un équilibre entre les arômes et le goût, fruité. Acidifié légèrement dans l'après goût, avec en final une saveur de fruits secs (type noix).
Commentaires : Equilibe bon entre la bouche et le nez. Elégant, avec beaucoup de caractère.

Mon avis :
Robe : Très pâle.
Nez : Typé sauvignon, végétal (buis) et bonbon.
Bouche : On retrouve le végétal du sauvignon, mais le vin est mou, sucraillon et sans âme avec des arômes artificiels.

Nanni Torrontes 2003
Cafayate Valley
Fiche technique :
Variété : 100% torrontes
Couleur : Jaune automnal d'or. Feuilles séchées.
Arôme : Très typique du Torrontes. Raisin et floral frais à  la fin (roses). c'est un vin très élégant.
Goût : toutes les caractéristiques de Torrontes se dévoilent jusque dans le nez. Très frais avec une acidité bien balancée et légère à  la fin.
Commentaires : C'est un excellent exemple d'un Torrontes bien-fait de Cafaya

Mon avis :
Robe : Pâle.
Nez : Muscaté.
Bouche : Grasse, beau fruité exotique, curieuse impression d'un vin à  la fois sec et sucré, manque de tonicité mais bonne persistance avec une légère amertume en finale. Correct.

Bon, je fatigue. La suite demain avec les rouges.
Bonne nuit.
Didier

Coucou me revoilou.

Sorry pour le délai, mais je suis à  la bourre.
Après les blancs, voici les rouges. Deux tables s'offrent à  moi. La première propose 13 vins bons marchés, c-à -d d'un prix moyen de +/- 7€ (achat par 24 bouteilles), la seconde propose 5 vins dits "premiums". Comme je ne veux pas faire dans la délation, je ne vais pas faire un compte rendu détaillé des vins de la première table ni citer leur nom. D'ailleurs, le compte rendu est le même pour les 13 vins : fruité (macération carbonique), arômes artificiels, robes peu intenses, tout sur le fruit, sans aucune profondeur, sans aucune complexité, sucrés et acidifiés. Des Tannat, des Malbec, des Syrah, des Cabernet Sauvignons, des Merlot, des Tempranillo, des Bonarda, des Pinot Noir, mais dans le verre, l'impression d'avoir à  chaque fois le même vin. Après avoir dégusté consciencieusement ces 13 vins, voilà  qu'arrive l'importateur qui me demande mon avis. Comme je ne suis pas hypocrite, je lui dis que je reproche à  ses vins d'être sans caractère, sans intérêt. Il fait gloups puis me dit que les gens aiment bien et que d'ailleurs, 90% des gens boivent des vins ne dépassant pas 3.50€ (bon, d'accord, mais ici, c'est déjà  le double). Là -dessus, il m'invite à  passer à  la table suivante, celle des "grands" vins argentins.
Voici les 5 bêtes : Bressia Profundo 2001 (Malbec, Merlot, Cab. Sauvignon, Syrah) (20.24€), Dolium Malbec Gran Reserva 2000 (38.20€), X (c'est pas son vrai nom, mais j'ai pas noté), Achaval Ferrer Quimera 2001 (Malbec, Cab. Sauvignon et Franc, Merlot) (28.10€) et Achaval Ferrer Finca Altamira 2001 (Malbec) (56.54€).
Le premier que je goûte, c'est pas le X, parce qu'il y en a plus ! Ben ouais, ils on envoyé qu'une bouteille, parce que deux bouteilles, c'était plus cher pour les frais d'avion. (iii) Donc, c'est le Bressia Profundo, rubis violacé et peu profond de robe, au nez végétal, torréfié et chocolaté et à  la bouche ample, souple, fruitée, chocolatée, de longueur correcte mais sans complexité. On progresse, mais c'est toujours pas transcendant ! Le suivant est le Dolium à  la robe rubis foncé, au nez sur les fruits noirs, les épices, un peu animal, le fumé et le chocolat, assez complexe et à  la bouche ample, intense, fruitée équilibrée et longue. Un beau vin, oui mais voilà , quel dommage cher monsieur, je me suis trompé, j'aurais dû vous servir l'assemblage Quimera avant celui-ci. Maintenant, c'est plus possible, il ne passera pas. (ben ouais, j'avais bien remarqué que la bouteille était vide et que ça te faisait mal d'ouvrir la deuxième pour moi).(iii)(iii) Donc, on passe au dernier vin, l'Altamira. Cela ressemble à  un grand vin. Je ne suis pas plus sur que cela car j'ai eu droit à  2 millimètres dans mon verre ce qui m'a tout juste permis de humer et de mettre en bouche un quart de gorgée. Verdict : robe pourpre foncé, nez frais sur les fruits rouges, le café, l'animal et bouche puissante, équilibrées, avec de beaux tanins bien présents, du fruit concentré, même de l'abricot, de la minéralité, de la fraîcheur, des épices et une belle longueur avec un retour sur le fruit et le noyau. Mais un goût de trop peu.
La prochaine fois, je ne dirai plus que je suis un particulier, je me présenterai comme journaliste, na !

Didier

De toute facon, je crois pas qu'ils vont te re-inviter la prochaine fois (aaa)

N'ayant bu aucun des vins sub-mentionnes, je me limiterai au commentaire que Achaval Ferrer est une des maisons reputees d'Argentine, mais que nous avions ecarte ses vins lors de la degustation avec Claudius pour une raison que j'igmore aujourd'hui (memoire defaillante (bbb)).