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Dégustation "vins californiens versus vins français"

  • ptitphilou
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Cette dégustation fut composée de matchs opposant le plus souvent un vin californien et un français.
Tous les vins furent dégustés à  l'aveugle, par paire, dans des verres inao, hormis les deux « premiers crus », servis dans des verres Riedel Bordeaux.

1er match :

1) R: jaune or
N: grillé (boisé) noble, notes minérales (poudre), puis de fines notes de citronnelles et d'épices.
B : trace de CO2, bel équilibre, on reconnaît le chardonnay. Belle et élégante finale. La classe !

2) R : or légèrement ambrée, clairement plus évoluée.
N : prune, caramel au lait, coing puis notes de vernis (vieille cire). Ce vin souffre manifestement d'oxydation.
B : forte amertume, finale courte, marquée par des notes oxydatives et lactiques.

La plupart des dégustateurs (j'aurais donné ma main à  couper…) pensent que le premier chardonnay est bourguignon, par le boisé et surtout son élégance, sans parvenir à  bien identifier une région précise. Certains n'en croient rien : la note de citronnelle au nez semble signer les chardonnay de Californie. Exact !
Quelle déception quand on découvre le pedigree du second chardonnay !

Nous passons ensuite aux rouges. Je ne me suis pas attardé sur les robes, mais plus sur le nez et les impressions en bouche.

2ème match :

3) N : marqué par les cabernets (poivron), notes de réduction.
B : tanins serrés, structure rigoureuse. Vin qui semble ne pas montrer ses charmes, tout au moins pour le moment. Assez classique du Médoc.

4) N : plus riche, plus solaire, avec des notes de fruits noirs. Paraît aussi plus artificiel à  l'aération, avec des notes de vernis peu agréables.
B : gras, on perçoit la richesse en alcool, qui engendre une impression sucrée en finale. Impression d'avoir à  faire à  un vin artificiel, légèrement surmûr.

Là , il n'y a pas de discution : le premier est bordelais et le second californien.

3ème match : Là , c'est un double piège !

5) R : grenat brillant
N : assez complexe et surtout enjôleur, avec ses notes de pêche au sirop (étonnant pour un rouge !) et de vigne, de fraise, de fruit cuit, de figue et de fleur (pivoine).
B : gras en bouche, tanins suaves, sucrosité perceptible, vin charmeur au possible, mais élégant, équilibré, si ce n'est une finale un peu alcooleuse et séchant très légèrement, peut-être. Très joli, séduisant en diable, même si un peu too much pour mon palais. Est-il intéressant de conserver ce vin en cave ? Parce que sur le fruit comme çà , c'est un pur délice !

6) R : plus évoluée, légèrement tuilée sur les bords du disque.
N : un peu poussiéreux, note de graphite mais surtout giboyeuse. Pas très complexe, mais possède une certaine classe quand même.
B : assez molassonne, matière diluée et faible longueur ; note de poivron vert signant le cabernet pas mûr. Décevant.

Pfffffffff ! difficile de dire d'où viennent ces deux vins. Le second se révèle être un vin néo-zélandais : pas concluant ! Mais il y en a sûrement de bien meilleurs.
Le premier fut, je pense, l'un des préférés de la soirée, et une belle découverte pour la plupart : vu la qualité du flacon, vive le zinfandel californien !

4ème match : les seconds crus

7) R : grenat
N : le nez est fort peu loquace, avec une légère pointe de réduction et ne s'épanouit pas.
B : matière fort discrète, on perçoit de la verdeur et de la dilution, finale courte. On a beau tourné le verre dans tous les sens, rien n'y fait. Cruelle déception. On a l'impression que ce vin est en fin de vie.

8) R : grenat plus concentré
N : notes lactées, voire croûte de fromage. Pas bien séduisant.
B : attaque en bouche plutôt souple, puis des notes alcooleuses apparaissent. La finale est assez fumée avec une rétro sur du bois. Le vin manque légèrement de netteté.

On s'attendait à  une jolie confrontation de deux seconds vins de propriétés prestigieuses respectivement à  Bordeaux et en Californie, nous fûmes déçus. Le premier vin fut carafé deux heures auparavant, et vraisemblablement il ne le supporte guère, comme en témoigne notre dégustation ainsi que divers témoignages ou bien était-ce un problème de bouteille défectueuse ?
Il se dégustait pourtant bien à  l'ouverture, aux dires de ceux qui l'avaient goûté, mais s'est effondré par la suite.
Le second vin de la série fut énigmatique, seule fausse note de la belle série des vins de Ridge, amha.

5ème match : les premiers crus

Alors là , les choses sont sérieuses, la tension monte : tout le monde dans les starting-blocks, verre Riedel « Bordeaux » bien calés !

9) R : grenat, pas de trace d'évolution.
N : peu disert. Evolue très doucement au verre, sur des notes de graphite et de viande crue.
B : forte amertume, puissant avec un alcool pas assez fondu dans la matière.
Certains dégustateurs évoquent un millésime de légère sous-maturité, ce qui est fort bien vu. Pauillac est évoqué, mais pas du tout Pessac-Léognan… Ceux qui connaissent ce vin ont évoqué un problème de bouteille ou un vieillissement accéléré.

10) R : grenat noir. On reconnaît d'ores et déjà  le Ridge !
N : marqué par des notes lactées, on perçoit l'élevage de grand luxe. à€ l'aération, on évolue vers la menthe, les épices, fruits rouges, le cassis. Un peu monolithique toutefois, pas aussi élégant et complexe que l'on souhaiterait, pour atteindre l'extase.
B : belle acidité, tanins fins et puissants, extraction poussée, un boisé très présent, bref un vin "moderne".

Bouteille assez séduisante, surtout au début, mais dont la structure eut malheureusement tendance à  durcir à  l'aération, avec des tanins devenus légèrement asséchants. Assez étonnant.

Ce match promettait beaucoup, mais on est resté un peu sur notre faim, amha. Le premier fut complètement déroutant, même pour ceux qui connaissent déjà  Haut-Brion !
Le second vin, facilement reconnu (quant à  savoir s'il était californien), n'a pas complètement répondu à  notre attente : peut-être est-il rentré en phase d'évolution intermédiaire ?

Pour conclure la série des rouges, un convive nous sort une bouteille de derrière les fagots, dont il a le secret !

11) Robe foncièrement trouble, marron, pour ce vin au nez improbable (énorme volatile) mais à  la bouche intéressante. Complètement étonnant, ce vin est né il y a bien des dizaines d'années, alors on lui pardonne volontiers ses manques et ses faiblesses, pour ne retenir que le témoignage émouvant d'un CNDP des années 40 !

On passe ensuite aux susucres, car une soirée dégustation sans liquoreux, c'est un peu comme un amateur de vin sans verre ! ? ! (aaa)

12) R : or cuivré, belle concentration, c'est du sérieux !
N : notes d'abricot bien mûr, de coing, notes rôties qui prouvent que c'est un SGN de noble naissance, note florale, de réglisse et pointe minérale qui signe la noblesse du terroir.
B : la liqueur est équilibrée par une belle acidité et des notes minérales complexifient ce vin doté d'un formidable équilibre et d'une grande longueur : d'ores et déjà  un grand vin qui ravira les papilles encore dans de nombreuses années !

13) Pas facile de passer après, mais le second liquoreux ne s'en sort pas trop mal, avec son nez de rose, d'épices et de raisins frais. Il muscate un peu, mais on reconnaît facilement le cépage, à  savoir le gewurztraminer.
La bouche est très mentholée, avec une légère amertume. L'acidité est en retrait et les sensations en bouches sont plus rondes et moins tendues que pour le vin précédent.

Autant le premier liquoreux est un vin de méditation, qui se suffit à  lui même, autant le second doit être parfait à  table.

Liste des vins :

1) Ridge Monte Bello Chardonnay 97
2) Montrachet 1992 de Robert Gibourg

3) Haut Condissas 97 (médoc)
4) Cabernet sauvignon 98 de Woodward Canyon (état de Washington)

5) Ridge Geyserville Zinfandel 1997
6) Te Motu 1996 (Waiheke Island) : assemblage cabernet/merlot

7) Pavillon Rouge 1995
8) Ridge Santa Cruz Cabernet sauvignon 1996

9) Haut-Brion 1993
10) Ridge Monte Bello Cabernet Sauvignon 1995

11) Châteauneuf du Pape des années 40 du domaine de la Terre Ferme
12) Pinot Gris Clos Jebsalh 1998 de Zind-Humbrecht
13) Gewurztraminer GC Spiegel 1994 de Dirler

C'était la première fois que je goûtais des vins californiens, tout
comme un Montrachet et un Haut-Brion (déception sur le coup, mais ce n'est
que partie remise !), je dois avouer que les vins de Ridge furent dans l
ensemble très séduisants et d'une qualité irréprochable.
Belle soirée encore !
21 Jan 2004 11:48 #1

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