Je ne pense pas qu'il faut parler de "passage à vide" pour un cru comme Petrus, mais bien, comme Hadrien le souligne, de "manque d'ambition" (à l'époque, on pensait qu'elle était réservé aux "aristos" de crus classés de l'autre rive ;-), de "non" volonté de faire des vins de garde couplé à une absence de moyens financiers que l'on peine à réaliser aujourd'hui. Merci Hadrien, encore, pour ces passionnant détails qui donnent à la discussion un éclairage unique. Il est très clair que seul le fait de vendre cher permet une politique de qualité que ne permet pas le vrac ou les petits prix (qui permettent de jolis vins, forts bons) et c'est pour cela que nous, les vins du Sud ou d'ailleurs qui arrivons à vendre nos vins - enfin - à un certain prix, pouvont nous permettre de mieux travailler, d'avoir de l'ambition et, peut-être, un jour de faire des vins de garde puissants, harmonieux et fins.
Il est amusant, au passage, dans la RVF, de voir annoncer les coûts de production de Petrus à 12 700 euros/ha ou un truc comme ça. Je termine mon bilan, je suis à 12 340 euros/ha, ce qui voudrait sans doute dire qq chose... sauf que la RVF ne comprend rien à la comptabilité agricole et que 12 700 euros/ha, à Pétrus, ce doit être simplement le salaire du gérant... ;-). Donc, rien à voir, si ce n'est que de démontrer que pour faire des grands vins de garde, il faut de l'argent à jeter dans la vigne (on est au niveau), et ailleurs (on est loin du compte, voir sur LPV le pince fesse au V d'un Premier cru classé....). Pour le résultat, dans le verre, ce sera au consommateur de décider. Au temps, aussi.
Je ne pense pas que boire Petrus soit un systématiquement un plaisir de buveur d'étiquettes, simplement parce qu'une grande partie de la production est toujours vendue en direct au particulier, par les tuyaux de la famille Moueix et qu'il est donc possible de s'en procurer, quand on fait des efforts, à un prix elevé, mais qui n'a rien à voir (10 fois moins cher) que celui pratiqué par les brookers. j'ai acheté, à l'époque, 6 1990 en primeur. Si je me souviens bien, c'était 70 euros, 450 frs. Je les ai bu avec plaisir. Pour autant, si un nouveau riche veut se taper une bouteille au ski, avec une raclette, dans un restau d'altitude, j'espère qu'il la paiera un max, histoire de redistribuer un peu d'argent. Je juge pas, mais je vais pas quand même compatir.
Pour Francois On tourne en rond, et, fort logiquement, on revient aux mêmes provocations : moi j'ai bu, donc je SAIS, toi non, donc tu t'écrases.
... Navrant.
Luc ne parles pas de ce que TU as BU, François, mais de ce que CERTAINES PERSONNES achètent cher, juste parce que c'est Petrus et que c'est vieux et que c'est cher, justement. Et quand ils ouvrent, comme ils peuvent pas se déjuger, il trouvent ça bon, ou ils disent rien. Pour autant, je t'avoue, leur avis m'importe peu et n'a qu'une valeur toute relative à mes yeux, quelque soit la longueur de la liste de leur "trophées". Et cela même quand les producteurs eux mêmes essaient de les en dissuader, sans succès, en leur expliquant pourquoi ce NE PEUT PAS être bon... Je suis parfois accablé qu'on ne puisse pas discuter sans que tu sentes toujours attaqué personnellement. C'est vrai, je n'ai qu'à pas te lire. Ni remarquer ces commentaires sur un vin de table, finalement identiques à ceux que tu fais sur un vin ancien... C'est vrai, je pourrais...
Tu as tout à fait le droit de vivre comme tu veux, de boire ce que tu veux, de t'habiller toujours en rose ou toujours en noir, de passer ta vie au restaurant ou en Afrique pour sauver des morts de faim. L'ennuie, c'est que tu veux toujours nous convaincre que c'est ce que tu fais qui est bien, qui est mieux, qui est grand, et qu'on doit adhérer. C'est tout ça, pas de doute, pour TOI; accepte que cela ne le soit pas pour les autres, comme nous acceptons que les vins qu'aiment certains ici ne soient pas ceux qu'aiment les autres, en particulier les miens, ce qui n'est pas toujours agréable mais compréhensible et naturel. Et alors ? je nous joue pas les martyres chrétiens pour autant.