[size=x-large]Chi chi y los chicos visitan España !!![/size]
Bon, je coiffe
Caterina chi chi sur le poteau (pero donde estan los chicos ?) en démarrant sur les blancs regoutés avec bonheur ces derniers jours (et qui mériteraient tous, de figurer dans le sujet sur les meilleurs blancs d’ Espagne !) histoire de confirmer que malgré les cr de nos soirées, en chute libre depuis quelques mois,
Catherine et les garçons reste un groupe LPVien !! [size=x-small]
Petite dédicace à Philippe, pris entre vendanges et famille, et
neko lpb qui aurait adoré ces blancs[/size].
les blancs :
1 Cava Réserva Especial 2009. Dominio de la Vega.
gaspacho, tartine à la tomate
J' ai peu d' expérience des Cava, et ceux goutés dans les restaurants en Espagne, dont le prix laissait supposer qu' ils appartenaient au haut du pavé, ne m' ont jamais vraiment emballé, un peu secs et austères à mon gout (à l' exception, cet été, d' un
Juven y Camps, Reserva de la Familia millésimé, vraiment plaisant).
Alors que j' ai résolument craqué sur celui là dont le nez fruité (cocktail d’ agrumes tirant vers la mandarine, le zeste d’ orange) et floral (fleurs jaunes un peu miellées, herbes aromatiques) composent un paysage riant, appétant, vraiment charmant.
L’ équilibre et l’ harmonie se confirment en bouche, quand la bulle fine au gout légèrement moelleux (et sec), reposant sur un bel amer, est comme émoustillée au contact de la tomate et du poivron du gaspacho, comme une écume mêlant leurs deux amers que la finale étend joyeusement, longtemps. C’ est très bon, agréable et singulier.
2 Els Bassots 2010 (chenin) Bodegas Escoda Sanahuja. DOC Conca de Barbera. Tarragone.
ceviche de coquilles Saint-Jacques.
Beaucoup de fraicheur au nez, avec un coté salin, presque iodé, mêlé à un véritable bouquet d’ épices (gingembre, touches de cannelle) et d’ herbes aromatiques (tilleul, menthe verte) qui toutes fondues, évoquent l’ arôme d’ un thé au caractère un peu exotique, par sa veine fruitée entre litchi et pêche, qu’ un fil citronné tend calmement comme une voile légèrement gonflée. Un nez plein, complexe, assez gigogne, tant il évolue dans le verre sur une trame vraiment harmonieuse.
Tous ces composants prennent chair en bouche, qui du toucher tendu
softly au gout de citron, au beau corps d’ amers ronds, évoquent vraiment un thé fruité de noble origine, que la langue prend plaisir à lapper, quand il n’ en reste plus qu’ un nuage sur le palais.
C’ est vraiment bon, et la définition et la pureté du fruit comme l’ équilibre réel, dissipent très rapidement, l’ ombre furtive du gout un peu standard, rappelant certains vins dits nature
.....[size=x-small]private joke pour qui s’ y reconnaitront ![/size]
3 Xarel-lo Pairal 2006. Bodega Can Rafols dels Caus. Penedes. Catalogne
autour de l’ anguille fumée.
Il y’ a décidemment quelque chose de joyeux, dans ces blancs fruités ibériques qui sur cette sélection, respirent l’ harmonie, l’ équilibre, la précision des arômes. Au nez, un panier de fruits jaunes bien mûrs, allant de la poire à la mirabelle, rehaussés d’ un fil citron pamplemousse tonique, le tout intimement pénétré de notes de vanille donnant du corps et de l’élégance à la trame aromatique.
La bouche prolonge cette impression de plénitude et de profondeur, de fruit mûr anobli par l’ élevage maitrisé. La chair généreuse est comme dynamisée par une tension revigorante dont la persistance intensément fruitée, mais un poil “chaude”, implique vraiment de boire ce vin assez frais. Mais qu’ est-ce que c’ est bon !
A noter dans la gamme du domaine
Can Rafols dels Caus, un rosé de compétition, vineux, complexe, assez cher localement (15€, quand on trouve des rosés à 5€ vraiment bons), mais vraiment hors du commun.
4 As Sortes 2005. (Godello) Rafael Palacios. Valdeorras. Galice
autour de la langoustine.
Nez intense, complexe, vraiment captivant, sur fond de trame minérale bourguignonne, façon Puligny pour les uns, ou Meursault de Roulot pour les autres, avec une veine fruitée assez irrésistible, évoquant à la fois l’ acidité de la pomme verte et du citron, complétée de notes rondes et gourmandes, passant de l’ ananas à la pêche ; le tout finement boisé, dégage une impression d’ équilibre et d’ harmonie superlatives.
Impression largement confirmée en bouche, où la finesse du fil citronné, presque salin, semble faire danser les volumes, les organiser en un équilibre souverain, sur fonds d’ amers d’ anthologie, prolongés d’ une persistance tout aussi impressionnante.
Un sacré challenger pour Ossian, l’ un de mes blancs préférés d’ Espagne !
5 Jerez fino muy seco Tio Pepe. (Palomino fino).Gonzales Byass
supions à la plancha
Pour les néophytes en Fino ibérique, le nez évoque celui d’ un vin de voile, avec ses arômes de noix mêlée à ceux d' une pomme un peu fripée dont la chair pelée un peu ridée garde sa fringance gouteuse. Pomme Canada plus que reinette sur ce vin, bientôt rejointe par des arômes de noisette, d’ amande, accompagnés d’ épices (curry) et d’ une légère touche de miel. A l’ aveugle, on pencherait presque sur un champagne vineux (Salon 96 !), tant ce coté sec de sec, un peu abrupt de prime abord, dévoile une folle complexité que l’ on prend plaisir à humer par petites lampées, comme un parfum.
Mais c’ est en bouche, que ce coté sec, presque médicamenteux, revêt un coté suave, sur un volume assez rond, avec le renfort d’ amers aux allures de cathédrale. L’ acidité, un peu en retrait (bien présente pourtant) sous le voile des amers pilotant l’ équilibre, signe royalement la finale aux allures de panorama.
Il y’ a des Fino plus fins, plus sophistiqués (
Lustau, notamment), mais le Tio Pepe, vendu partout à un prix angélique (5€ !) semble être le grand Fino à tapas des Espagnols.
6 Ossian 2008. (verdejo). Vinos de la tierra de Castilla y Leon
rizotto au safran, parmesan et gambas.
Le soir de la dégustation, le vin servi trop froid, paraissait timide, et n’ a pris ses aises, qu’ après une longue aération.
Aujourd’ hui, le nez un peu fumé, empreint de minéralité, le fin boisé, évoquent un grand Bourgogne, de prime abord. Mais sa trame fruitée, toute en exubérance contenue, signe un grand verdejo, quand le citron décline un cousinage harmonieux avec la pomme au four, les fruits secs, la mirabelle, avec un coté miellé suave ; le tout empreint de de la finesse et de l’ équilibre souverain du grand vin. En comparaison du
As Sortes, l’ un des sommets du godello, cépage plus rustique, à priori, je dirais que l’
Ossian a le coté plus tendu, plus vif, plus citronné du verdejo, avec un boisé superbe, mais moins intégré, du fait de ses trois ans de moins, peut être. Au final, l’
Ossian serait plus fin, plus délicat, plus féminin, quand l’
As Sortes serait plus charpenté, puissant et masculin. Mais les deux sont vraiment des blancs magnifiques !
La bouche confirme cette singularité du verdejo, tant elle est animée, “éclairée” par une acidité exemplaire de finesse, de subtilité qui donne des ailes à sa chair au gout de fruit et de pierre, sur fond d’ amers tapissant le palais longtemps, longtemps...Grand vin, vraiment.
7 Rioja Vinia Tondonia Reserva 1993 . (Viura 90%, Malvasia 10%). Lopez de Heredia
idem
Nez incroyablement complexe et fin, où les arômes se révèlent par strates superposées, évoquant une malle à tiroirs d’ odeurs. Plus qu’une énumération de fruits, fleurs et compagnie, les mots d’ élégance, de cachet, de noblesse, de subtilité, d’ ineffable caresse, cernent mieux mon ressenti. Comme si ce vin avait transmuté ses arômes en idées prenant corps dans un salon en vieil acajou dont l’ odeur mêlée à celle des livres précieux et au cuir du fauteuil séculaire, donnerait figure à ce nez aristocratique, racé [size=x-small]comme ne le dirait pas Luc,[/size]
, un peu précieux, inoubliable par son coté unique, résolument martien. Complexité vraiment folle dont les mots qui en témoigneraient, se pressent si nombreux, comme tombés d’ un catalogue aux épices, qu’ un nouvel inspir en forme de
shoot les regroupant tous en une unique fragrance, impose le silence et le respect d’ un monument que l’ on fait tourner doucement dans le verre.
La bouche tout aussi singulière est comme polie par les ans, animée d’ une énergie qui semble lui donner une jeunesse éternelle. A la fois filet d’ eau vive et caillou poli sans cesse par les années qui passent. Si ce vin était une musique, j’ évoquerais le soyeux d’ un tapis de cordes parcourues de trilles, où le fil acide tiendrait la baguette qui porterait haut les amers faits cors. Mais c’est après la dernière goutte de la symphonie bue, que la vraie musique animant la musique, apparaitrait sous forme d’ une persistance où les arômes et saveurs recueillis, écouteraient en silence, ce qui ne se laisse penser ou percevoir que sous la forme d’ un arc-en-ciel les contenant tous entre gorge et palais.
Vinia Tondonia Reserva, d’ un millésime à l’ autre, est vraiment un grand blanc, hors norme, hors mode, incomparable, unique.
Les rouges...bientôt, avec le récit épique de leur combat avec la sauce au soja du canard laqué à la Pékinoise, recommandé curieusement par Philippe Faure-Brac sur le Ribera del Duero et le Toro.
Eh, los chicos, despertad !!! X(
Daniel