Domaine des Rutissons, Igp Isère "Verdesse" 2017
Nez ouvert, gourmand, fruits bien mûrs, presque pâtissier... et ne reflète pas la bouche, tendue, très fraîche, salivante.
La finale est complexe, sur des notes d'herbes complexes et aussi d'anis.
En voilà une belle découverte!

Domaine des Rutissons - Igp Isère - M. Leblanc - 2017

Vin sec à 11°, assemblage de cugnette (cépage local proche de la jacquère) et galoppine (idem mais proche du viognier).

Ouverture de la bouteille la veille à l'épaule 2 à 3h puis rebouchée. Bu dans des Authentis 02.
En bouche, le vin est d'abord sec, minéral, avec une légère acidité : c'est la cugnette qui s'exprime. Puis la gallopine arrive, lui conférant une rondeur assez fine mais presque "austère", sur l'abricot sec avant de disparaître pour une fin saline (trop) courte. Une certaine tension est présente tout le long, j'ai beaucoup aimé.

Bu avec une raclette, cela a fait un très bon accord. J'éviterais de le servir à des gens qui aiment les vins bodybuildés ou avec des mets trop forts en bouche, car il aurait du mal à exister.

Vin léger et assez original. Cela m'a un peu fait penser à un roc des anges "nordiste" avec moins de longueur.

Domaine des Rutissons - IGP Isère - Etraire de la Dhuy - 2015

Vin bu sur 2 jours.
Le nez est sur les fruits noirs, mûre, cassis, cerise noire, peut être un peu de violette empruntée à la Mondeuse voisine. On y trouve aussi un côté végétal, noyau, une note de café et de balsamique. La bouche est droite, de demi-corps, les tanins sont bien présents et un poil asséchants en finale, de longueur moyenne. Ca appelle la nourriture, un gibier ne lui fera pas peur.
Un vin sérieux, un poil rustique, austère, qui pourra à mon avis être gardé encore pour peut être se détendre un peu.
Ce n'est peut être pas l'objectif ceci dit, car il semble dans l'intention du Domaine de retrouver l'expression des cépages d'antan, et pas nécessairement de faire des vins gourmands et juteux à la mode du moment. Un vin qui se rapproche peut être des Mondeuses à l'ancienne, à la rusticité assumée, qui tendent de plus en plus à disparaître.

Domaine des Rutissons, Igp Isère "Verdesse" 2021

Bu au verre à la Cave Jovin, tiré d'un magnum ouvert sous mes yeux.
Avant de me le servir Edgar me dit qu'au nez c'est rhône nord et en bouche c'est chenin et c'est pas faux!
Nez précis sur les fleurs légèrement miellées, abricot, gentiane.
Attaque vive et bouche non moins acide, étirée, pure,  presque austère.
Si on garde l'analogie avec des chenins je citerais l'Insolite de T Germain, ou l'anjou de Baudignon (bon peut-être pas aussi concentré).
Mais comme l'aromatique est plutôt gourmande ça fait un beau canon, original et digne d'intérêt.
Ca ressemble beaucoup à la description du 2017 faite plus haut par Raboso.

 
 

Domaine des Rutissons - Igp Isère - Verdesse - 2020

100% verdesse, 14°.

Le vin a mis du temps à s'équilibrer, il a fallu le carafer 3/4h pour qu'il s'étire et gagne en finesse. À l'ouverture, je l'ai trouvé chaud et alcooleux.
Une fois ouvert, nez sur les fruits jaunes, en début de bouche on retrouve les fruits jaune puis on gagne en volume, la texture est assez grasse, impression d'un petit bonbon acidulé, avant une finale légèrement salivante avec un peu d'amertume.
Le vin manquait d'un peu de tension et d'acidité pour moi. Effet millésime ? Les 14° me semblent bien élevés pour cette cuvée qui tire plutôt vers les 12.5-13 habituellement.

Domaine des Rutissons - Igp Isère - Etraire de la dhui - 2019

100% étraire de la dhui, 12.5°

Le vin a été carafé 1h, il a gagné en soyeux.
Nez sur la cerise, en bouche c'est aérien, velouté. Il y a une belle acidité traçante, c'est franc et droit avec une aromatique de cerise/fruits noirs et un côté épicé. Tanins très fins.
Beaucoup de fraîcheur dans ce vin ! J'ai adoré.

Domaine des Rutissons - IGP Isère - Persan - 2019

Bouteille achetée 18€ au domaine en décembre 2020.
C'était l'époque du couvre-feu que j'ai dépassé ce soir-là après une visite/dégustation très intéressante dans ce domaine en pleine progression.
Ce vin était le plus concentré de la série, alors j'ouvre aujourd'hui ma première bouteille après presque 3 ans de cave.

100% persan (of course), ce sont des vignes de 5 ans à l'époque

 

L'étiquette est vraiment sympa, non?

La couleur est grenat, jeune à frange étroite.
Le 1°nez est moyennement intense et évoque des baies sauvages, prunelle, myrte, de manière riche ; il y a une nuance végétale qui ramène vers le buisson sauvage.
L'agitation est bien plus intense et concentrée, toujours des baies sauvages mais aussi du bois (du bois aromatique mais aussi des arômes d'élevage), du zan.
La bouche est épaisse et riche, plutôt équilibrée en attaque, avec du gras et de la matière mais surtout une acidité nette qui ressort subitement sur la fin. Les arômes suivent la même progression : une impression mûre et confite en milieu de bouche puis une finale sur des baies acidulées. Il y a un manque de sucrosité mais, du coup, c'est rafraîchissant.
C'est une impression originale, même si les arômes restent simples et un peu rustiques. Les tanins se sentent mais semblent assez fins au départ.

En mangeant, sa simplicité ressort, on dirait que c'est plutôt un vin pour de la viande froide.

Mais alors, voilà t-y pas qu'on assiste à une évolution des plus intéressantes les jours suivants.
D'abord, à J+1, on voit que l'élevage se renforce et que le vin s'est plutôt raidi, avec en même temps l'aromatique très spéciale du cépage qui s'affirme avec un fruit plus cuit, sans le côté végétal.
A J+2 et J+3, contre toute attente, le boisé se fond et le vin est plus moelleux, toujours avec cette aromatique de baies sauvages compotées, épicées et une impression "sanguine". On garde quand-même une touche tannique sèche en fin de bouche, signe que l'élevage est un peu trop appuyé, malgré tout.

Mais je pense qu'il y a des bonnes raisons de penser que tout ça va pouvoir s'affiner avec le temps, même si, encore une fois, il y a peut-être un peu trop d'extraction et d'élevage au départ.

Je ne connais le persan qu'à travers les vin de Giachino qui sont vinifiés dans un tout autre style mais je retrouve tout à fait cette aromatique exotique. C'est un cépage qui mérite donc d'être connu.

Donc j'attendrai mes deux autres bouteilles avec confiance.

Patrice

Merci pour le retour, je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller déguster les vins du domaine et donc ce Persan.
Par contre, il me semble que la vinification soit plus douce chez Thomas Finot et son Persan est vraiment beau, sur la finesse sans manquer d'énergie.

Olivier

Domaine des Rutissons - IGP Isère - Verdesse - 2019

Vignes situées à St Vincent de Mercuze, Claix et Vif (nord et sud de Grenoble), une partie des vignes a entre 30 et 40 ans. Vinifications en cuves inox, rendements 35-40 hl/ha

Bouteille achetée 15€ au domaine fin 2020.
C'est la deuxième, après une en Mars 22.

 

Beau bouchon long et ferme.

Couleur dorée très brillante, aspect gras.
1°nez moyennement intense, curieux, entre le zeste d'agrumes et les fleurs des montagnes, c'est légèrement médicinal.
L'agitation évoque un peu la levure, le silex, sur cette impression d'agrumes et de plantes.
La bouche a une acidité assez marquée mais aussi de la rondeur et des arômes rafraîchissants basés sur les agrumes (citron, pamplemousse), légèrement silex, pour persister sur le zeste. Bonne finale nette avec une impression naturelle franche et une amertume bien dosée. Des arômes de verdure persistants.

Il y a peu d'évolution depuis un an et demi, un peu plus de fondu en bouche, moins de volume. Il est à point. En bouche, il évoque un Chablis non boisé et l'accord culinaire est à rechercher du côté des poissons, y compris fumés.

C'est un vin original et frais pour ses 13°, extrêmement loin du style des blancs du Rhône nord. Sans prétendre faire le prophète, je pense que ce cépage a de l'avenir vu sa fraîcheur naturelle dans un millésime chaud et dans une région qui, pour être montagnarde, n'en est pas moins torride en été.

Patrice

Domaine des Rutissons - Verdesse - 2022

Bouteille bue sur 2 jours. 
Le nez est un mélange de fruits blancs mûrs, d'agrumes, et de touches de fleurs blanches. La bouche est bien équilibrée entre rondeur et vivacité. 
On y trouve une trame plus minérale, en plus des arômes du nez, et une longueur moyenne, étirée par une fine amertume.

Une belle réussite, cela fait quelques années que je n'avais pas goûté cette cuvée et cela donne envie d'explorer le reste de la gamme.