Eric Calcutt y fit du vin de 1995 à 1999, avant que le conformisme militant de beaucoup de ses voisins ne le pousse à l’abandon. A son départ, Pierre Weyand et Josette Medau reprennent ses terres et sa philosophie.

Etoile filante dans le firmament ligérien, Pierre et le domaine s’éteignent tristement, à la vigne, dans un accident de tracteur fatal un jour de juillet 2009. Dans ses quelques années d'existence, le domaine produira des chenins (secs, oxydatifs et moelleux) et des cabernets d'exception. 

Il y a plusieurs parcellaires de cabernet franc au domaine en 2005: j’en connais trois mais il y en peut-être d’autres. En ouvrir une est toujours un évènement heureux, mais une petite mort aussi car on sait qu’il n’en reste que quelques quilles en cave.

Hier soir: Le Sang de Lumière des Gasneries 2005. Un nez à s’y perdre, qui scintille comme la voie lactée dans un ciel de montagne une nuit d’été: griotte, fruits noirs, anis. Une maturité parfaite de discrétion et juste assez d’acidité pour équilibrer tout cela. Des tannins entièrement fondus et une rare longueur. Un vin parfait et disparu, qui est appelé à hanter ceux qui le goûtent un jour. Le T.C. Elimane du raisin.

Il y a la Loire, et puis il y a les francs pieds de Joguet 1990 et les 2005 de Pierre Weyand. Je ne sais pas si quelqu’un y fait aujourd’hui des vins de ce calibre. A chacun son panthéon, bien sûr.