Cela était peut être vrai il y a quelques décennies !
Plusieurs éléments sont à prendre en compte.
Pour commencer, le mode de distribution. Comment sont distribués les vins de cette région ? (en majorité)
Par les consommateurs locaux et les touristes qui ramènent quelques caisses fin août, par les vignerons qui se déplacent dans des salons de vignerons d'un bout à l'autre de la France, par le négoce (et la grande distribution). Il y a également ceux qui connaissent un domaine et le suive en demandant une livraison. Pour profiter à l'appellation, il faut que les vins disponibles pour le quidam (celui qui n'achète qu'en grande distribution et qui ne va pas chez les cavistes et de temps en temps dans les foires) soient de qualité.
Et que trouve t on en général dans ces grandes surfaces (hors bordeaux) : rarement le meilleur (quand on propose du vin à 2 euros la bouteille, c'est que l'on a racheté des palettes à des vignerons ou à une coopérative exsangue qui a un besoin rapide de trésorerie ou une surproduction chronique, tu dois avoir une idée des coûts "secs"). Et pourquoi : parce que ceux qui connaissent la région savent chez qui s'approvisionner et que les bons n'ont plus rien à vendre. Au salon des caves particulières de Paris Champerret, une poignée de vignerons sont repartis légers, l'un d'eux ayant quasiment vendu ce qu'il avait amené le second jour (sur 4 jours...). D'autres ne peuvent même pas venir...
Ensuite, il y a l'histoire. Dans ma région d'origine (le Nord), les régions "exotiques" commencent seulement à se faire connaitre. Il y a 15 ans, il était de difficile de trouver sur place des vins corrects, non issus de coopératives et qui ne soient ni des Bordeaux ni des vins de Loire ou du Rhône.
La sélection de Bourgogne ou de vins d'Alsace fait encore pitié (hors cavistes et encore pour une raison qui suit). Seuls quelques salons importants font venir de bons vignerons. Eh oui, Cahors-Lille, cela représente quelques heures de route qu'il faut rentabiliser. Toi qui connait les vignerons de cette région, que penses tu des domaines présents au salon des vignerons indépendants d'une région éloignée (Strasbourg par exemple sur le site internet
salonsdesvins.vigner... ). Est ce représentatif du meilleur, du pire, ou est ce "varié" pour rester politiquement correct ?
Et dans une région dont les "anciens" ont appris à leurs enfants à ne boire que du Bordeaux, c'est dur de faire boire autre chose ! Donc mis à part les aventuriers qui ramènent des vins de vacances, point de salut. Dans ma jeunesse, c'était Bordeaux pour les rouges, Loire ou Alsace pour les blancs et du Bourgogne pour les jours de fêtes. Et je suis loin d'être un cas isolé. Dans le catalogue de la FAV Auchan de 2001 : une trentaine de pages dont une une vingtaine consacrée aux bordeaux, trois aux champagnes et pétillants et une aux digestifs... Ca va un peu mieux même si la représentation de certaines régions fait sourire quand à la représentativité...
Enfin, au niveau renommée, quelle a été au fil des époques la "publicité" faite à ce vin ? De grands cuisiniers médiatiques l'ont-ils accordés avec leurs créations ? Des livres de cuisine en ont ils fait mention pour les accords mets et vins ? Et oui, le vin est surtout consommé lors de repas ! Ouvre un livre d'accords mets/vins et recense le nombre de plats accompagnés de vins de Cahors... Et alors ?
Certains vignerons arrivent à faire des vins suavent, dont les tanins n'accrochent pas le palais des dames tout en distillant des arômes intenses. Ces vins ne sont pas forcément bus à table (des vins de "copains" qui peuvent être de grands bourgognes, rhône ou bordeaux par exemple). Y a t il de tels vins dans cette région ? Sur Gaillac, la réponse est "oui" car je connais la production de 2 ou 3 domaines. Sur Cahors, cela doit faire quatre ans que je n'en ai pas bu. Difficile de juger.
François