Weingut Leitz, Rheingau, Rüdesheim am Rhein - Rüdesheimer Berg Schlossberg Riesling Alte Reben Spätlese trocken 2003
Leitz est passé aux GG aux environs de 2008 (informations contradictoires sur Cellar Tracker), les Spätlese trocken étant le niveau de Prädikat utilisé pour les grands vins secs antérieurement. En sus, il semblerait bien qu'il y a eu une Spätlese trocken normale ainsi qu'une vielle vigne dont il est question ici. C'était a priori la plus grosse cuvée du domaine à l'époque.
Le cru Schlossberg est généralement considéré comme le plus grand du Rheingau et se situe à son extrémité ouest au niveau du coude du Rhin qui offre les conditions maximales pour assurer une bonne maturation du raisin (effet réfléchissant du Rhin, pente extrême de plus de 50°, exposition sud et sud-ouest). Le sol est composé de quartzite et de vielles ardoises rouges dégradées.
Le domaine a été relancé depuis 1985 par Josef Leitz, et il fait partie des "reconquérants" de la région. La reconnaissance critique est arrivée en 2005 (4 grappes Gault&Millau DE sur 5) puis la consécration en 2019 où il a depuis le grand chelem de meilleure catégorie chez les critiques allemands. C'est également l'un des mentors de Keller que l'on ne présente plus ainsi que d'Eva Fricke qui n'a été battu que par Lachaux au classement des meilleurs jeunes vignerons au monde.
Le vin titre 13° dans cette année caniculaire et sèche. En provenance de "Mes vendanges dans les vignes", payé environ 30€ (le prix de sortie de la GG actuelle est 50€ pour info).
Après avoir rompu le bouchon imbibé (la qualité des bouchons du vin de Rheingau de cette période n'est pas très bonne, j'ai eu les mêmes difficulté au Schloss Johannisberg), le vin a été passé au tamis dans une carafe.
La robe est d'un or clair qui a certes perdu son éclat (signe probable que la bouteille est à maturité) mais demeure très jeune. Le vin est fluide dans le verre et ne laisse pas de jambes. Le nez ainsi que la bouche me font penser au Terrebrune 1991 de Val d'Isère bue en avril par la sensation que le vin me procure : je ne saurais mettre des termes sur les arômes que je sens et goûte mais c'est évidemment complexe, c'est évidemment très bon et c'est très digeste, je n'ai d'ailleurs pas craché.
En forçant l'analytique, je trouve que ce vin se place dans le continuum des rieslings allemands, de la Moselle au Palatinat en passant par la Nahe et le Rheingau. J'y trouve une trace acide solide, le corps fuselé ainsi qu'une aromatique qui mélange le citron, le kiwi mosellan avec l'orange, la mangue de la Nahe et une certaine densité en milieu de bouche qui semble ordinairement plutôt l'apanache des rieslings palatins. Encore une fois, je ne perçois pas de pétrole. C'est très droit et sans signe d'évolution.
Le vin me paraît sur son plateau et sans aucun signe de fatigue, confirmant la réputation d'extrême longévité des vins de ce cru.
Bu avec une quiche maison mélangeant courgette, oignons, parmesan et lardons pour un résultat très satisfaisant.