Arrivée dimanche sous le soleil pour 4 nuits. A partir du lundi nous aurons droit au brouillard jusqu'au départ. Cela n'empêche pas de se promener, de vaporetter et ... de manger.
Rien prévu de le premier soir. Nous logeons entre Salute et Accademia et nous avons cherché un resto en se baladant. On passe devant
Ai Gondolieri et nous réservons pour le lundi soir, puisque c'est plutôt un restaurant à viande et que le marché au poisson est fermé le lundi. On se décide pour la
Cantinone Storico le long d'un petit canal. Vingt euros pour l'araignée de mer décortiquée sur le lit de (bonne) salade variée, une quinzaine pour un trio de la mer, brandade, sardine in saor et poulpe avec céleri et tomate (mon préféré), polenta plus ou moins grillée (sans intérêt). Nous partageons ensuite un fritto misto bien garni (rondelles de calamar, petits poissons, petites crevettes, 1 scampi, 1 gambas, 1 morceau de poisson indéterminé, légumes) pour 28 euros. Le tout très satisfaisant, même pour deux. Le vin? Friulano Col Livius de La Tunella nous a beaucoup plu (+- 35). Nous étions satisfait.
Le lendemain midi nous nous arrêtons sur le Campo San Barnaba pour prendre l'apéro au
Snack Bar Canton. Le serveur apporte la carte et nous décidons d'y déjeuner avec une variété de 10 cichetti. Tous différents, 16 euros, charcuterie, poisson, légumes, fromages, tout était bien préparé, frais et bon. Un vermentino des Pouilles (18) a bien accompagné ce repas. Un très bon moment, même en terrasse dans la brume.
Nous voilà donc le soir chez
Ai Gondolieri. Les tarifs sont plutôt élevés mais on est là pour se faire plaisir. Les légumes crus très grossièrement tranchés offert en mise en bouche n'ont pas beaucoup d'intérêt.
Deux entrées à la truffe blanche (35 euros), 1 plat de côtes d'agneau (29) et 1 demi plat de foie de veau à la vénitienne et polenta (14) pour Madame. Le service en fait beaucoup, me conseille le blanc le plus cher de la carte (56), je me laisse tenter. Ce vin du Frioul, Eclisse de La Roncaia nous plaît, assez classe.
L'espuma de pomme de terre avec un œuf coulant de mon épouse tient la route malgré la faible quantité de truffe blanche. Pour moi, oeuf poché dans une bonne sauce, funghi porcini (manifestement de bocal) qui domine tout même la truffe. Déception, je me rappelle notre voyage en Piémont où, pour le même prix la magnatum pico était la vedette du plat.
Madame aime les abats, est servie en quantité suffisante malgré une demi portion, très bonne sauce aux oignons, polenta bien faite. Quant à moi, 2 côtes d'agneau panées, 3 fleurs de courgettes frites et ... c'est tout. Pour 29 euros (+ coperto et servizio) c'est vraiment trop juste. Le Palazzo della Torre 2012 d'Allegrini à 45 est très bon.
Addition totale de 248,60 (5 euros de coperto par personne et 10% de service). C'est beaucoup trop élevé pour une cuisine sans grande recherche. Pour moi un endroit prétentieux dont l'assiette manque de générosité et de finesse.
Le mardi midi nous n'avons pas été convaincu par la présentation du bar à vin
Vino Vino conseillé par un guide près de la Fenice et avons décidé de déjeuner chez
Al Theatro juste en face du théâtre. En manque de poisson, nous choisissons le plat le plus cher de la carte, la grillade mixte de l'Adriatique (20 euros par personne). Un beau morceau de lotte, 1 gambas, 1 langoustine + 1 dorade à partager. Belles cuissons, très belle assiette avec un beau petit plat de salade à 5 euros suffisante pour deux. Bon service (sans supplément sauf 2 euros de coperto). Malgré une carte des vins très limitée nous avons très bien mangé.
Nous aurions aimé faire
Antiche Carampane le mardi soir mais une exploration préalable nous a dissuadé de nous rendre à cette adresse, vu les difficultés à la trouver. Par contre un bar à vin où nous avions pris un verre avait attiré notre attention. Il s'agit de
Estro à proximité de la Scuola San Rocco. Enorme choix de vin avec un droit de bouchon minimaliste de 3 euros et une cuisine plus élaborée le soir (autrement tramezzini à partir de 16h30).
Malheureusement c'est fermé le mardi. Mon instinct m'a conduit à 20 mètres et nous avons trouvé un restaurant design avec un bon service et une cuisine moderne qui cherche à faire plaisir.
Il s'agit de
l'Impronta Cafè. Tous les plats (antipasti, primi, secondi) entre 10 et 20 euros. Sauf le choix de mon épouse
, l'assiette des trois tartares de poissons et une langoustine crue avec de petites sauces (25).
Parfait spaghetti carbonara de la mer pour moi suivi de caille (4 cuisses moelleuse, 1 filet un peu sec) accompagnée par des haricots verts au lardo, 2 œufs sur le plat. Madame a préféré les raviolis en sauce tomatée avec un tartare de langoustine. Nous avons bu le friulano de Livio Felluga (j'ai préféré le Col Livius du lundi) puis l'excellent Teroldego d'Elisabetta Foradori.
Belles présentations, originalité, les accords de goût fonctionnent, un très bon restaurant. Décor agréable, service jeune et avenant. Je recommande malgré les 12% de servizio (pas de coperto), addition de 162 euros.
Le quatrième et dernier jour nous avons déjeuné à Murano où nous devions nous rendre pour acheter des personnages de crèches pour un ami. Nous avons mangé correctement, sans plus, dans un des rares établissements ouvert. La cuvée Sharis de Livio Felluga a été plus appréciée que le friulano de la veille.
J'avais choisi le restaurant du dernier soir en espérant terminer en beauté et nous n'avons pas été déçu.
Linea Dombra (sur le Zattere proche de la Salute) nous avait déjà beaucoup plu il y a neuf ans et cela s'est confirmé.
Pour une addition semblable à celle de Ai Gondolieri le plaisir est beaucoup plus intense. La mise en bouche est une préparation crémeuse de topinambour aux moules qui nous met dans de bonnes dispositions.
Je commence avec un plat de pâtes noires aux langoustines (7 ou 8) avec olives noires, tomates cerises, basilic et un vrai jus. La profondeur de goût et l'équilibre sont parfait. Madame a aussi été très contente de son entrée sur la St Jacques et les carottes. En plat nous avons préféré un turbot cuit entier au four accompagné de tranches de pomme de terre, d'olives et de tomates. Le fondant et les arômes délivrés par la pomme de terre sont épatants. Poisson un peu cuit mais je suis difficile. Nous avons bu le blanc de Quintarelli (fin et subtil) puis le Soave Calvarino de Pieropan (plus riche et bel accompagnement du turbot). Service parfait, disponible et attentif.
J'espère que ce récit des pérégrinations d'un couple gourmet gourmand dans cette ville où l'on marche aussi beaucoup vous aidera pour un prochain séjour.
Didier