Domaine de Chevalier- Pessac-Léognan - 2004
Une bouteille achetée en son temps en foire aux vins GD 25€.
C'est la troisième que j'ouvre, la précédente a été bue il y a presque 10 ans. C'était un vin spectaculaire et plein de parfums, de même que la première. Je craignais une évolution importante vu le millésime.
Que non, point!
Bouteille ouverte 4h avant.
Bouchon exemplaire, comme neuf.
Couleur rouge épaisse, bordeaux avec une frange qui tuile un peu.
1°nez assez riche et mûr, fruit noir confit, aspect minéral/brûlé en bas du verre, jolie note de poivron fraîche avec un léger viandé.
L'agitation mélange tout ça dans une impression épaisse, évoquant tour à tour la viande et les légumes.
La bouche a encore un toucher jeune et épais en attaque, puis la suite est fondue et veloutée avec une certaine richesse. La finale a encore une légère matière brûlée. Les arômes sont mûrs sur ce fruité bordelais légèrement rafraîchi par des notes végétales et une belle fin de bouche plus brûlée. Il ne semble pas avoir basculé dans plus de complexité et de tertiaire et, globalement, la sensation n'est pas si différente que la bouteille de 2014. C'est à la fois impressionnant et un peu frustrant !
Je note le premier jour un équilibre dépendant nettement de la température de service et il est plus à son avantage servi un peu rafraîchi. Des arômes de cerise et framboise un peu crémeuses qui s'expriment mieux, tout en conférant un caractère un peu trop "international" à mon goût.
J+1 : la palette d'arômes semble mieux s'exprimer avec un côté sanguin, complexe entre fruit et légume, tomate et poivron confits, fraîcheur mentholée, zan, pinède, tout y est... La bouche est toujours puissante, fondue et riche.
Les circonstances ont fait que j'ai dû laisser le fond de bouteille une semaine au frigo en attendant et bien, même pas mal ! Il est resté riche, aromatique et assez international. C'est quand-même inattendu pour un vin de 20 ans dans un millésime qui n'est pas réputé puissant...
Au final, c'est donc un bilan contrasté. Je suis vraiment impressionné par sa tenue et sa jeunesse (et évidemment la bonne affaire à l'achat en 2007). Mais d'un autre côté, à mon âge, j'aime bien voir mes bouteilles évoluer quand je les attends 10 ans. Et, par ailleurs, la finesse n'est pas vraiment au rendez-vous avec ce style un peu trop international pour moi à présent.
Ceux qui en possèdent peuvent donc attendre sans crainte si leur bouteille a un bouchon aussi bon que celle-ci.
Patrice