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En vendanges

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En vendanges a été créé par DavidO

En période de vendanges, lorsque l'on travaille chez un grand amateur, il est possible de déguster quelques beaux flacons. En voici quelques uns parmi tous ceux goûtés au cours des deux dernières semaines.

Chinon VV 1995, Alliet : impression d'être en compagnie d'un beau médoc, notes boisées, fruits noirs, léger poivron qui trahit l'origine, finale resserrée et écourtée par des tanins un peu agressifs, manque donc de netteté sur la fin. Intéressant, à goûter.

Chinon Coteau de Noiré 2004, Alliet : poivron vert dramatique qui domine sans partage la palette aromatique, du bois, tanins bien condensés, canalisés, correctement construit, mais aromatiquement catastrophique. Sans grand intérêt.

Gevrey-Chambertin 1er cru Lavaux-Saint-Jacques 2005, Maume : notes d'élevage, whisky évoqué, floralité imposante et entêtante, violette, un début de rose, du naturel, de la pureté, svelte, plein, élégant, long, évident et ferme, un peu d'alcool en final. Très bien et bien sûr en devenir.

Gaillac Moelleux 1989, Plageoles: exhalaisons de camphre, miel d'acacia, bonbon au miel, citron léger, très fin, délicat, reposant, relativement long, pas fatiguant et agréable à boire, mais souffre d'un manque certain de dynamique interne. Bien tout de même.

Vouvray Brut 2002, Foreau : bu à plusieurs reprises. Typé blanc de blancs, bulles fines, nez grillé évoquant des parfums de brioche chaude, noisette, amande/noisette grillée, minéralité ; long, plein, corsé, assez fin, vif, vertical, plus accrocheur et plus de charme que les versions des bruts classiques, plus de plénitude et de longueur que le 1995. Avec l'oxydation, le vin retrouve les atours de son appellation et exprime des notes de poire et d'épices. Dans un autre registre, mais pour moi au-dessus du 1995. Très bon.

Vouvray Moelleux 1985 (½ bouteille), Foreau : après une ouverture sur des notes de mercaptan, olfaction basée sur des exhalaisons de camphre, pêche bien mûre, pointe d'abricot. En finesse, moins pure que la version 75 cl et pas véritablement dans le style de la maison.

Vouvray Moelleux Réserve 1989 « autre approche », Foreau : Base d'une réserve 1989 fermentée dans une barrique neuve. Esprit oriental, abricot confit qui domine, ananas confit, fruits blancs. Moins de classe, complexité et de pureté que la version classique, plus en ampleur et moins en rectitude, en verticalité que la version classique. Très bon tout de même.

Gros Plant 2006, Bossard : nez iodé exprimant des senteurs d'huître ; bouche transparente, manquant de chaire, de densité et d'ampleur et plutôt courte.

Muscadet de Sève et Maine « Expression d'Orthogneiss » 2006, Bossard : nez racé, typique de l'appellation avec ses senteurs qui émergent du monde marin, d'iode, de coquille d'huître auxquelles s'ajoutent des notes légères de fruits blancs, et peut-être un peu de citron ; bouche séveuse, sérieuse, possédant une densité certaine et une structure quelque peu ronde, un peu courte malgré tout et manquant de vivacité. Juste pas mal et loin bien évidemment du 2002.

Pouilly_Fuissé Tête de Cru 1996, Ferret : nez sur des notes élégantes de café, camphre, pointe de citron, presque orange, minéralité s'affirme avec l'oxygénation, « pierre à feux », poivre blanc. Silhouette alerte, svelte, acidité fine, structure tout en finesse ; vin cristallin, ciselé, naturel, long en bouche. Très bien...... Une autre bouteille bue lors du berlot se montrera bien plus décevante.

Vouvray demi-sec 1995, Foreau : minéralité prononcée, vin d'esprit marin, légers agrumes notamment le citron. Bouche confortable, présente, mais sans lourdeur et tendue comme les autres vins de la maison. A accompagner avec une poignée de petites carottes poêlées pour le maître des lieux.

Vouvray Moelleux 1988, Foreau : beau flacon sur des senteurs fines d'agrumes et de minéral ; bouche délicate, fine, droite où l'on retrouve les parfums délivrés par le nez. Plutôt bien et qui possède encore un bel avenir devant lui.

Vouvray Moelleux 1995, Foreau : expressions marines, miel, fruits jaunes mûres ; bouche grasse marquée nettement par les résiduels, chaleureuse, un peu d'alcool également la caractérise, moyennement longue.

Vouvray Moelleux 1996, Foreau : orientation olfactive nette sur le safran et la mangue, grande longueur, pureté d'école, pureté fidèle à la maison, très belle classe, très grande longueur, avec des sensations tactiles captivantes et tout en sensualité. Grande bouteille. J'aime beaucoup.

Vouvray Moelleux 2003, Foreau : nez présent sur des parfums d'orange, de crème à l'orange, voire d'orange confite, d'épices, agrémenté de touches d'exotisme ; bouche portée par une belle acidité avec une structure possédant de la sève

Coteau du Languedoc 2005, Montcalmès : nez fin, caressant et subtil qui dégage des parfums divers de poivre, d'épices, de fraise, d'herbes aromatiques ; la bouche est elle aussi subtile, tout en délicatesse, finesse et qui possède une bien belle longueur ; elle s'exprime dans un registre mince , mais plein. Vin d'esprit bourguignon dont se dégage un véritable raffinement. J'aime aussi beaucoup. Très bien.

Corton-Charlemagne 1947, Poulet Père et Fils : café, cannelle, spéculos, « pâte pâtissière cuite à partir de farine bio », orange, crème à l'orange, girolles, un peu de vermouth, gras en bouche, relativement long, surtout persistant, imposant dans sa forme, du charme. Très bel accord à faire sans doute sur une poêlée de girolle, des riz de veau caramélisés, une poularde aux morilles.

Côte Rotie 1945, Louis Max : parfums de feuilles de cassis, puis le fruit se fait plus présent, se concrétise et le cassis arrive donc de manière plus concrète, en chaire, vieille amande, pruneau, charbon. Manque de naturel toutefois. Bouche un peu boiteuse qui tend tout de même à gagner avec le temps pour acquérir plus de cohésion, de longueur surtout. Cassis et vieille cave en bouche. La fin de bouche n'est pas d'une grande pureté. Assez moyen finalement le vendredi soir et bien meilleur le lundi midi. Les vertus de l'ouverture audouzienne prennent ici tout leur sens.

Château Latour 1949 : Giboyeux (biche) qui va tendre à disparaître avec l'oxygénation, grande pureté au nez qui ne va cesser de s'accroître et de s'affiner, petites fraises sauvages, épices, poivre de Java, framboises confites sur la fin ; racé, droit, grains de tanins très fin, jus superbe, pur et élégant, vin long, tout en élégance de structure, très fin, tactilité sensuelle époustouflante, évident, plein de classe, long au possible, très typé cabernet qui tend vers des expressions de pinot sur la fin. Magique et grandiose !

Vouvray sec 2007 : expression élégante de clémentine, fruits blancs, poivre blanc. Corps suave, sensuel, plus rond et ample pour le moment que droit, même si le délié est plus que correct. Bien ++.

Vouvray sec 1984, Foreau : ouverture sur des notes réduites de foie, puis parfums insistants de minéralité par le truchement de silex frottés, silex chauds, vin citronné, esprit marin, « palourde fraîche », amande. Corps tranchant et longiligne, austère et relativement élégant. Intéressant.

Vouvray rouge 1985, Foreau : assemblage de cabernet sauvignon, groleau, gamay. Expression olfactive sur la groseille, gelée de groseille, les poivres fins et doux, les« fraises cuites ». Bouche délicate, fine, moyennement longue. Vin reposant.

Vouvray Bonnet Rouge 1947, Foreau : prune mûre, reine-claude, fruits jaunes hexagonaux, épices orientales, bouche moelleuse, pleine, dense, caressante, relativement longue, évidente, on ne sent absolument à aucun moment les 150g de résiduels. Très grand même si un début de fatigue très léger se fait sentir en fin de bouche (à noter que le niveau n'était pas parfait). Plein de classe.

Vouvray Réserve 1997, Foreau : nez avenant de grand caractère sur des senteurs de caramel blond, citron solaire, un peu de fruits exotiques (papaye?), gingembre, bouche longue à l'acidité certaine, sûre, verticale, droite, très longue, finale minérale et nette, aucune sensation ici aussi des 110g de résiduels. Très grand.

Gevrey-Chambertin Lavaut Saint-Jacques 2004, Maume : flacon ouvert la veille. Floralité attachante, envoûtante, avec des parfums dominateurs de violette et des senteurs de rose en deuxième rideau olfactif, ainsi que d'élevage noble, de grande facture, qui entre en harmonie et résonance avec ces senteurs florales fraîches. Bouche svelte, mais séveuse, pleine, ferme, vive et élégante, sur des senteurs de fleurs épicées (violette, rose, iris légère), très longue avec une finale minérale. Très bien.

Porto LBV 2000, Ferrera : cerise noire, noix, prune, pruneau, figue confite, cacao, épices ; on retrouve ces notes en bouche avec une présence alcoolique marquée qui n'écrase toutefois pas l'ensemble des saveurs. Pas mal.

Vouvray Brut (raisins du millésime 2000, deuxième dégorgement), Foreau : bulles fines, bouche ronde, confortable, les bulles dominent les débats en bouche, léger oxydatif, senteurs de pomme et fruits blancs. Pas mal, mais vraiment en dessous des deux millésimés (1995 et 2002).

Vouvray Brut 1995, Foreau : nez évolué, fumé, bien typé vouvray cette fois-ci contrairement au 2002, nez de vieux vouvray, abricot, pêche, un peu pralin, bulles très fines, vineux, long, moins d'accroche et de charme que le 2002, les bulles tendent à s'effacer rapidement renforçant la vinosité de ce très beau brut.

Vouvray moelleux Réserve 1989, Foreau : notes rôties, abricot confit, pralin, fruits exotiques, nez renversant de classe, une démonstration de la puissance dans l'élégance. Bouche moelleuse, douce, droite, distinguée, terriblement longue et d'une grande rémanence, puissante, solaire et pure à la fois, concentrée, mais bien canalisée par l'acidité pour aboutir à un équilibre parfait ; vin racé au possible et qui a de la classe à revendre. Du Pavarotti liquide.

Vouvray sec 2002 « autre version », Foreau : une autre version donc du sec 2002 basée sur une fermentation en cuve et 3g de résiduels supplémentaires. Exhalaisons de raisins, fruits à chaire blanche, pain grillé, rond en bouche, chaleureux, les résiduels handicapent à mon sens le délié de la bouche, moins de classe et de pureté au final que la version classique.

Chinon La Diablesse 1996, Château de Coulaine : parfums frais de menthe, de petits fruits rouges, bouche très légère et véritablement courte même avec le gain pulpeux et en consistance assuré par l'oxygénation qui lui donne un surcroît de sensualité. Assez moyen.

Vouvray Moelleux Goutte d'Or 1947, Foreau : nez frais qui impose sa majesté, sa très grande classe via une complexité époustouflante sur des parfums de prune vive et fraîche, entre une expression mûre de reine-claude et une eau-de-vie de prune, de rhum, d'épices orientales (cannelle, cumin), de citron solaire, de miel, d'orange confite, de figue, de Grand Marnier. Les parfums sont très frais, nets, pures. Bouche droite, fraîche, digeste, d'un équilibre parfait, d'une grande buvabilité avec une finale d'une grande fraîcheur et netteté sur la cannelle. Au-dessus de Bonnet Rouge sur tous les plans analytiques. Immense ! La perfection faite vin.

Vieux Marc de Vouvray d'une cinquantaine d'années : amande, fruits rouges, cerise notamment ; bouche longue, mais marquée par un alcool un peu agressif qui tend à déséquilibrer l'édifice et qui chauffe donc la bouche et l'oesophage.

Vieille eau-de-vie de Prune d'une cinquantaine d'années : grande complexité au nez avec des parfums de fleurs jaunes, de pâtisserie, d'amande, de noyau d'amande, de noisette/amande grillée ; bouche cristalline, dense et assez ample, rayonnante, incroyablement longue et qui libère une rémanence aromatique de tout premier ordre ; le feu est complètement canalisé, maîtrisée, en parfaite résonance avec les caractéristiques organoleptiques de cette eau-de-vie, la rendant de facto entêtante, envoûtante. On pourrait s'en délecter jusqu'au bout de la nuit. Un très grand alcool.

Merci Philippe, mille fois merci pour tous ces beaux flacons dégustés en ta compagnie.

David Odet.
24 Oct 2008 20:34 #1

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: En vendanges

Eh bien!..

Je crois que je vais me débrouiller l'année prochaine pour faire les vendanges chez Foreau X(

Tu ne devais pas avoir de problème de sommeil ;)

Eric
Mon blog
24 Oct 2008 21:17 #2

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Réponse de BARRET Philippe sur le sujet Re: En vendanges

Ils ont plus détruit de vignes en les buvant qu'ils n'ont compensé en les récoltant... ;)

Philippe

Philippe
24 Oct 2008 21:47 #3

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: En vendanges

Pour tout t'avouer Eric, je n'ai pas forcément passé des nuits toujours tranquilles au cours de cette période bien que je n'avais aucune difficulté à m'endormir (c'est assez éprouvant les vendanges !). Le désir de me retrouver rapidement au milieu des ceps le lendemain explique peut-être cela.

David.
24 Oct 2008 21:52 #4

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Réponse de charlesv sur le sujet Re: En vendanges

En voici quelques-uns parmi tous ceux goûtés au cours des deux dernières semaines.

Quelques-uns...

Quelle générosité !

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
24 Oct 2008 22:48 #5

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: En vendanges

Charles,

Philippe sait se montrer généreux lorsqu'il s'agit de faire découvrir de (très) beaux vins, de partager avec d'autres passionnés qu'il apprécie. De plus, chaque matin apportait son lot de nouvelles bouteilles, car un "casse-croute" était organisé au milieu des vignes. Chaque vendangeur, à tour de rôle, apportait donc quotidiennement trois-quatre flacons qui étaient agrémentés de quelques victuailles. Je n'ai pas retranscrit mes impressions sur ces dernières bouteilles tout comme celles qui émanaient des quelques vins qui ont pu sortir au cours du repas du midi. Le Montclamès fut amené par Julien (alias Jull).

David.
25 Oct 2008 10:28 #6

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Réponse de jull sur le sujet Re: En vendanges

Et quelques autres pour lesquelles tu n'as pas pris de notes, Saumur Champ 97 terrages de Legrand, Bourgueil 96, 93, 02 de Jean Gambier, Bourgueil 96 Prestige de Delaunay, Bourgueil 96,99 Grande reserve du domaine des Ouches, Cahors le cedre 97, Aunis du Clos Roche Blanche, Beaujolais de X Benier, Volnay Santenots 99 Buisson Charles, Ermitage du Pic St Loup 2005 ... et tant d'autres...
Outre les vins de Philippe, mes 2 plus grands, Latour 49 et Pouilly de Feret 96...

Jull
25 Oct 2008 15:52 #7

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Réponse de charlesv sur le sujet Re: En vendanges

David, Julien,

Merci pour ces précisions !

La générosité de Philippe Foreau est vraiment exceptionnelle...

Cela dit, pour que vous en ayez ainsi bénéficié, il a bien fallu que vous le méritiez !

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
25 Oct 2008 19:33 #8

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Réponse de philippe loiseau sur le sujet Re: En vendanges

Oups ! Quelle dégustation, et quels flacons !
C'est à nous donner des complexes à vie.
BRAVO !
philippe loiseau
25 Oct 2008 20:48 #9

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: En vendanges

Outre les vins de Philippe, mes 2 plus grands, Latour 49 et Pouilly de Feret 96

Je suis en parfait accord avec toi Julien.
26 Oct 2008 17:57 #10

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: En vendanges

quel beau compte-rendu !
ce qui me plait, c'est que les vins anciens trouvent "naturellement" leur place au milieu des autres.
Il faut dire qu'il y a vait la grosse artillerie, car Latour 1949 c'est immense.
Mais le Corton Charlemagne (remarquablement décrit) et la Côte Rôtie, même de Louis Max, ce n'est pas mal non plus !!!

Bravo !


Cordialement,
François Audouze
27 Oct 2008 18:59 #11

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: En vendanges

Julien, comment ai-je pu oublier ? Grand amoureux des pinots bourguignons, au-delà des vins de Philippe et en plus du Latour et du Ferret, je retiendrai également les Lavaut Saint-Jacques de Maume et notamment le 2004 qui avec une ouverture de 24h se goûtait formidablement bien et était pour moi particulièrement émouvant.

Merci Philippe pour ce message.

Merci aussi François pour ces quelques mots. Je crois saisir que vous connaissez bien Latour 1949 et que le commentaire du Corton-Charlemagne 1947 vous rappelle peut-être certains que vous avez dégustés. En ce qui concerne le Latour, mon commentaire est-il fidèle aux souvenirs que vous en avez, aux sensations que vous avez ressenties lors de vos diverses approches de ce très grand vin ? Je ne cherche pas une approbation ou reconnaisance quelconque, mais simplement à savoir si je l'ai ou non bien cerné (les conditions de dégustation étaient malheureusement loin d'être optimales, et je ne suis bien sûr pas infaillible et toujours très bon à ce jeu là). Parlez-en nous !

David.
27 Oct 2008 19:33 #12

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: En vendanges

Je crois que j'ai une approche beaucoup moins analytique que ce beau compte-rendu.
Pour moi, dans Latour 1949, il y a Latour et il y a 1949.

Dans Latour, ça va paraître idiot, mais on reconnaît Latour, avec cette complexité noble assez rare.
Dans 1949 on a une subtilité et une finesse qui sont remarquables.
En Latour 1949, je trouve la race et la noblesse de Latour, ainsi que la subtilité et la finesse de l'année 1949.

Voici ce que j'ai dit sur un Latour 1949 qui n'a pas été ouvert par moi :
Le Château Latour 1949 a la couleur d’un beau vin rouge jeune. La couleur est un peu trouble. Le nez est exceptionnel de fruits rouges et roses. En bouche, c’est frais, ça glisse en bouche. C’est même léger. Mais quel vin ! C’est l’attaque en bouche qui est parfaite. C’est frais. C’est incroyablement fluide, ça surfe. La trace est belle. C’est un grand vin, un peu monolithique, montrant un soupçon de fatigue malgré la fluidité. Il a lui aussi un léger accent bourguignon. Il est encore un peu fermé et devrait s’ouvrir. C’est un très grand vin qui s’ouvre lentement. Il devient plus dense, plus construit, plus musclé. Au final c’est un très grand vin.

Pour un autre, bu à Chateau Latour, je n'étais pas très laudatif sur les conditions d'ouverture. Voici ce que j'écrivais sur une dégustation à l'aveugle où Frédéric Engerer nous avait présneté à l'aveugle un Latour et un autre vin, d'une année non communiquée :

Il n’y a plus d’énigme quand on pose les verres. Le 5 a une couleur plus tuilée. Le 6 n’a pas un nez qui plait à Frédéric aussi fait-il ouvrir une autre bouteille, nettement meilleure. Sur cette série, les deux vins sont à égalité. Je trouve la bonne décennie et j’exclue un instant l’année qui est la bonne, car j’avais un meilleur souvenir du Lafite de cette année. Il s’agit de Château Latour 1949 et de Château Lafite-Rothschild 1949, deux vins très subtils, de belle longueur, qui sont dans une phase sereine.
Il m’est venu une réflexion. Les Lafite que nous avons goûtés proviennent d’échanges traditionnels que se font les grands châteaux. Les six vins que nous avons bus ont donc reposé dans la cave de Latour depuis leur origine. Nous profitons ainsi des meilleures conditions possibles de conservation. Eh bien, l’effet de la bonne conservation est moindre que l’effet de l’ouverture. Car ces vins ouverts une heure avant le service et carafés vingt minutes avant manquaient d’un oxygène indispensable qui aurait rehaussé les Lafite et arrondi les Latour. Le Lafite 1950 ne cessait de progresser dans son verre. C’est bien la preuve que l’oxygénation est un facteur crucial de ces exercices. Il est très probable qu’il n’eût point été nécessaire d’ouvrir une autre Latour 1949 si la première avait respiré. Cette remarque n’est pas obsessionnelle de ma part, mais les constatations que je fais sont édifiantes.
J’ai procédé à un classement personnel : 1 – Latour 1950, 2 ex aequo – Lafite et Latour 1949, 4 – Latour 1934. La jeunesse du Latour 1950 le place très au dessus des cinq autres vins.

Ces comptes-rendus sont peu descriptifs, mais ils donnent la tendance.
Latour 1949 bien ouvert, c'est la noblesse et la finesse.
Nous nous sommes retrouvés tous les deux, sur l'aspect légèrement bourguignon de ce vin.


Cordialement,
François Audouze
27 Oct 2008 19:59 #13

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: En vendanges

Oui, sur son aspect bourguignon, sur sa finesse. A travers le premier commentaire qui décrit parfaitement bien le vin que j'ai dégusté, je reconnais très bien (sans en avoir parlé) son aspect glissant en bouche. Je parlais de tactilité sensuelle époustouflante, mais j'aurais pu très bien au final utiliser le terme de subtilité qui qualifie admirablement ce qu'est sa bouche.

Merci François.
27 Oct 2008 20:53 #14

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Réponse de jull sur le sujet Re: En vendanges

J'aime aussi bien cette notion de "glissant en bouche", meme si l'air lui a révélé au fur et à mesure plus de matiere... effectivement tres subtil et tres classe...

Sinon David, entierement d'accord pour Maume, mais je souhaitais ne choisir qu'un blanc et qu'un rouge... pour ce qui est du 45 meme le lundi, quoique mieux je ne lui ai trouvé que peu d'interet...

Jull
29 Oct 2008 20:08 #15

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: En vendanges

Bien que tardifs, voici les commentaires des vins dégustés lors des vendanges du millésime 2010 effectuées au Clos Naudin. Ils ont été écrits il y a déjà de longs mois. Certains vins ne sont pas précisément commentés. Leurs caractéristiques du moments se sont égarés dans ma mémoire. Pour certains d'entre eux, j'avais laissé une trace écrite de leur personnalité sur de petits papiers qui se sont malheureusement également perdus. Bonne lecture.

Vouvray demi-sec 2008, Foreau : Bouteille goûtée à plusieurs reprises. Nez frais et subtil qui dégage de délicats parfums d'amande et de clémentine. La bouche est peu grasse, moins en volume que les millésimes immédiatement précédents. Elle est d'une féminité non sensuelle (comme peut l'être le 2005), mais toute effilée, tout en sveltesse. Bouche dense sans être large, condensée, longue, d'une grande élégance, qui exprime des goûts d'écorce de clémentine, des touches épicées et libère de manière contrôlée l'amertume de l'amande qui persiste. Profil tendu sur une trame épurée. J'adore!

Cahors « Le Sid » 2001, Mathieu Cosse : Goûté à l'aveugle. Palette olfactive sauvage, fougueuse, « sanguine » qui distille des effluves de sureau, de cassis à l'ouverture. Avec les effets de l'aération et sur la fin du verre, le vin gagne considérablement en élégance et en distinction, s'éveille vers la grandeur et dégage des notes de fraise et des évocations presque florales. La bouche droite, longue, légèrement rustique avec une très légère accroche en fin de bouche. Une très belle bouteille que j'ai beaucoup aimé. Et plus je la goûtais, plus je l'aimais.

Vouvray brut dégorgé deux fois de 20-25 ans, Foreau : Nez atypique pour un brut vouvrillon possédant un élégant registre aromatique sur des « notes d'école de rancio » (dixit le maestro Foreau), d'épices. La bouche répond encore présente, est nerveuse et libère de fines bulles qui portent les arômes perçus au nez. Intéressant, didactique, mais à ne pas mettre entre toute les mains.

Vouvray sec 2009, Foreau : Bouquet franc, percutant, d'une grande présence, élégant qui dégage un impact minéral d'ores et déjà présent avec des notes de calcaire auxquelles s'associent des parfums de poire et de fleurs blanches. La bouche est sensuelle, volumineuse, charnue et raffinée, développe une belle amplitude, mais aussi droite et sans aucune lourdeur. On y retrouve des goûts de poire ainsi que la très fine amertume de l'amande. La finale chauffe un peu. Très bien.

Bourgueil « Cuvée Ronsard » 1996, Jean Gambier : Goûté à l'aveugle. Nez qui dégage de la fraîcheur, élégant et terrien sur une framboise terrienne dominatrice et des touches de cerise rouge. Robe toute aussi élégante, d'un rubis-rose, plutôt claire, diaphane. La bouche possède une belle acidité ainsi que la fraîcheur perçue au nez, mais est malheureusement assez courte, décevante et tend à sécher en finale. L'alcool est également un peu saillant. Un beau nez ligérien, mais bouteille au final plutôt moyenne en raison des faibles qualités et des défauts de la bouche.

Cahors « Les Laquets » 2002, Mathieu Cosse : Goûté à l'aveugle. Nez rédhibitoire pour ma part qui se trouve cadenassé par un boisé superfétatoire, envahissant, extrêmement grossier, qui arômatise le nez et donnant le sentiment de se retrouver au centre d'une parfumerie, privant de facto de tout caractère naturel et le rendant au contraire superficiel, faux. La bouche n'est pas plus amène, sans caractère affirmé, concentrée, mais sans véritablement d'intérêt. Le vin sèche considérablement la fin de bouche. De l'épate, mais aucune élégance, sans classe. Très loin du magnifique Sid 2001.

Alsace Pinot gris« Clos des Capucins » 2007, Weinbach : Goûté à l'aveugle. Nez blindé de soufre d'où émergent péniblement des notes fugaces de litchi dès l'ouverture, puis plus stables des expressions exotiques et d'agrumes. Le soufre se fait dominateur et véritablement gênant. La bouche est dodue, grasse, lourde et alcooleuse. La finale est aromatiquement polluée par le soufre, marquée par de faux goûts, de mauvaises notes. Une bouteille catastrophique.

Vouvray brut (base 2004), Foreau : Bulles présentes, bouche à la fois stricte et austère (minéral, acide, végétal); développement propre, nette, un peu neutre gustativement. Bon effervescent.

Vouvray moelleux 1996, Foreau : Le nez s'ouvre sur des notes de camphre puis s'éclaircie sur des parfums de mangue et de safran. Grand pureté, nervosité, longueur, de la classe et une très belle harmonie d'ensemble caractérisent ce magnifique moelleux. Toujours aussi bon.

Chinon « Franc de Pied » 2002, Baudry : Flacon goûté à plusieurs reprises. Nez fin et nuancé, une apparence bourguignonne (effet millésime?), nez fait de fraîcheur, de tenue et de retenue, de raffinement, sans explosivité vulgaire, qui distille des parfums classieux de framboise et petits fruits rouges acidulés. La bouche est agréable, svelte, subtile, longue, constituée autour de la pureté et de la netteté, possédant une superbe finesse tannique toutefois granuleuse mais glissante. Une très belle bouteille.

Marcillac « Lo Sang del Païs » 2005, Domaine du Cros : Nez atypique, curieux, voire déroutant (pour ma part), mais for intéressant d'encre, de cassis, de poivre. Bel équilibre en bouche. Bouche pleine, sur le fruit, assez dynamique, de longueur correcte avec malgré tout un peu de rusticité, d'accroche en bouche. Un bon vin de casse-croute qui souffre peut-être de son passage après le Franc de Pied 2002.

Coteaux du Languedoc « Cuvée Ultreïa » 2007 - Magnum, Mas de Martin : Orientation olfactive monolithique sur les fruits noirs. L'entrée en bouche apparaît de bonne augure, mais malheureusement s'écroule très, très rapidement. Elle se dégonfle comme un ballon de baudruche. Le liquide entre en bouche, s'évase tout en s'effondrant. Le vin ne possède aucune structure. Un vin sans matière, mais alcooleux qui finit sur des notes végétales. Une finale presque « métallique » est évoquée. Bof, bof!

Bourgueil « Cuvée Ronsard » 2002, Jean Gambier : Bouche légère, un peu végétale, mais bien plus longue que la version 1996.

Chinon « Clos Guillot » 2001, Baudry : Nez délicat et léger qui se construit autour de petites notes sauvages, des notes un peu animales, des notes fumés, de fruits rouges légers, un peu de poivron rouge également. La texture se montre également légère, un peu lâche, transparente, manquant peut être d'un peu de chaire, mais toutefois cohérente et assez longue. La jeunesse des vignes expliquant sans doute ces caractéristiques. Bon vin.

Pépié – Côt du Pays Nantais 2009, Marc Ollivier : Le vin pourvoie des notes mûre de fruits rouge et noir (mûre, figue, airelle), d'épices. Bouche qui développe un joli volume, sans grande profondeur mais aussi sans creux. Bouche fine, coulante, glissante, moyennement longue. Bien.

Moulin-à-Vent 2009, Jean-Charles Pivot : Nez intense, solide, poivré et floral. Bouche vineuse, pleine de caractère, assez longue. Bonne bouteille.

Vouvray sec 2006, Foreau : Bouche molle, amère, des résiduels, sans vivacité et dynamique typiques des vins de la maison. On est loin du style tranchant habituel du domaine. Je n'aime pas du tout.

Vouvray moelleux 2008, Foreau : Nez explosif et monolithique sur l'ananas, puis apparaît à l'aération de très belles notes d'amande sucré. Bouche en volume, sensuelle, où l'acidité a parfaitement intégré cette matière délicate et puissante. Finale bâtit autour de la fraîcheur. Superbe flacon!

Chinon Croix-Boissée 2003, Baudry : Goûté à l'aveugle. Nez tout en retenu, fin, frais, minéral sur le calcaire, de la framboise, des effluves florales. Bouche qui possède de la sève, de la finesse, du caractère, mais pêche malheureusement par une légère astringence qui s'installe rapidement, avant la fin de bouche et qui coupe l'élan tannique. Plutôt bien pour le millésime malgré ces tanins accrocheurs dommageables.

Bourgueil « Clos Princé » 1996, Gambier : Goûté à l'aveugle. Nez timide constitué autour d'une thématique de petits fruits rouges. Profil mince et étriqué. Bouche maigre, fluette au possible, dissociée, marquée par une astringence dès le milieu de bouche (excès d'extraction?) et une présence considérable de l'alcool. Bouche sérieuse mais vraiment peu amène, très sèche, anguleuse (acidité et alcool saillants). Bof, bof!

CDR Château des Tours 2002, Reynaud : Goûté à l'aveugle. Nez pimpant, intense qui développe une large palette aromatique autour du poivre, de baies roses, de prune, de figue, « tabac blond ». La bouche est en revanche très moyenne, fine mais molle, sans dynamique réelle, dominée par des sucres résiduels et une expression considérable de l'alcool. Bouteille plutôt (très) moyenne malgré un beau nez attrayant et plein de charme.

CDJ Les Chamois du Paradis 2004, Ganevat : Bouteille ouverte la veille. Nez intense et complexe, large arômatiquement, assez distingué et enjôleur qui dégage des effluves de beurre, de fruits exotiques et des parfums floraux. Bouche grasse, assez fraîche, longue mais dont la continuité est stoppée nette par une présence alcoolique bien trop prégnante qui marque ainsi la finale. Bouteille intéressante, pas mal.

Beaujolais (blanc) 2005, Brun : Bouquet expressif, intense sur des notes de fruits exotiques, miel, fruits blancs. Bouche dodue, grasse, matière répondant présent marquée par un bâtonnage appuyée et qui manque pour ma part de relief structurel, de naturel. Bien fait toutefois.

Chinon 1995, Guertin : Nez évolué typique et rustique de beaucoup de cabernets de Touraine sur des notes de fumée, animales, de poivron. La bouche possède encore de l'assise et une bonne mâche un peu abrupte.

Cheverny 2009, Tessier : Nez compact, sérieux, mais aussi expressif et doté d'une certaine élégance où domine les effluves d'épices, de poivre doux, de fruits rouges toniques. Matière concentrée, juteuse, longue, vigoureuse. J'aime.

Fleurie « Clos de la Roilette » 2009, Coudert : Goûté à l'aveugle. Nez élégant et racé qui exprime des notes de fruits rouges acidulés (groseille), de poivre, des touches florales discrètes. La bouche est fine, plutôt fraîche, mais aussi un peu fluette et ne possède qu'une longueur somme toute moyenne. Matière souple et bien mûre, dans un style assez léger qui séduit par l'élégance de sa texture. Manque un peu d'âme. Bouche correcte sans plus. Bien mais sans grand caractère, sans génie apparent.

Bourgueil « La Chevalerie » 1995, Calot : Goûté à l'aveugle. Bouteille dont le nez est en demi-teinte, qui semble fatigué, en bout de course. Il développe des notes cacochymes de fruits et d'épices. La bouche est du même acabit, sans grand relief, exprimant un faible souffle. Une âme qui s'envole.

Saint-Joseph 2006, Gonon : Goûté à l'aveugle. Olfaction assez profonde, sombre, explosive qui explore des expressions de lard, de fumée, de fruits noirs, d'épices, de violette. Bouche bien enrobée, fondue, fine, suave, moyennement longue, fruitée dans la discrétion, délicatement fumée, poivrée. J'aime bien. Beau et bon flacon.

Gevrey-Chambertin 2005, Maume : Goûté à l'aveugle. Du bois, du bois, du bois! Nez vulgaire et bien étranger aux autres vins de ce domaine que j'ai déjà eus l'occasion de goûter, où transparaît des notes de vanille, de vernis, de parfums industriels. Aucune typicité du pinot tout comme celle de Gevrey. La bouche est elle aussi marquée en profondeur par ces stigmates. Très, très loin des (très) beaux Lavaux-Saint-Jacques 04 et 05. Je n'aime vraiment pas.

Vouvray « Vin de lie » 1990, Foreau : Le nez propose des senteurs de noix, raisins de corinthe, prune, épices (curry, safran). La bouche est perlante à ses débuts avant de reprendre des formes plus classiques, avec un milieu gras, un déroulement sensuel. Vin long dont l'arômatique s'exprime sur la prune et les épices.

Côte-Rotie 2002, Gasse : Goûté à l'aveugle. Nez avenant d'une grande fraîcheur claquante qui irradie de naturel, sauvage, sensuel, très fin distillant des arômes de violette, de poivre, de ronce, de fumée, un peu lardées également. La bouche dégage de la fraîcheur, de l'allonge, grains très fins, toucher tactile de grande classe, belle acidité, avec toutefois une pointe de rusticité en fin de bouche (petite accroche) et une très légère dissociation entre le tapis de tanins et le couple alcool/acidité. Fin, sensuel, sauvage. J'adore.

Côtes-du-Rhône « La Mémé » 2007, Aubéry-Laurent : Goûté à l'aveugle. Magnifique nez dont je suis fou qui m'abreuve de fleurs bleues sauvages et capiteuses : violette, iris, …. Il dégage ici aussi énormément de sensualité et de féminité. La bouche est assez longue, grenue, finit toutefois un peu rapidement car asséchante en finale, dure. La bouche est en dedans. Elle se goûtait mieux il y a quelques mois. Bien+ tout de même.

Irancy « Les Mazelots »1995, Podor : Goûté à l'aveugle. Nez typique de pinot, qui s'exprime avec une certaine élégance, sur la cerise rouge et de très légères touches florales, un peu végétal également. Nez très cassis le lendemain.

Volnay 1er cru « Clos des Chênes » 1993, Lafarge : Goûté à l'aveugle. Nez élégant, mais aussi déroutant pour ma part car d'un impact minéral sans concession, écrasant le nez de tout son poids, et qu'il m'est difficile de caractériser (« pierre chaude », pierre brûlée, écaille fraîche de poisson marin, … ???). Dans un deuxième rideau olfactif le nez exprime des parfums de cerise rouge, queue de cerise, un peu kirsh. La bouche dégage de la prestance, elle est droite et suave, à la fois délicate et charnue, mise en tension par l'empreinte minéral ainsi que marquée en final par une fraîcheur saline qui envoie le vin dans une autre dimension (« sels minéraux » évoqués). Aucune aspérité, aucune amertume en final. De la classe! Très belle bouteille, déroutante certes, mais que j'ai beaucoup aimé et dont j'ai appris.

Gevrey-Chambertin « Mes Favorites » 2000, Burguet : Goûté à l'aveugle. Nez ouvert, délicat, sensuel, frais qui concède des notes de framboise, de rose fraîche, mais aussi des notes rédhibitoires pour certains « d'huiles essentielles », stigmates peut-être d'un élevage non digéré. Belle acidité, beau déroulé pour une bouche marquée en final par de la volatile qui tend à la durcir. Le lendemain le vin s'est considérablement dégradé puisque étouffé par un élevage qui durcissait considérablement la bouche et débarrassait le nez de ses afféteries, atours de départ.

Haut-Bailly 1970 : Goûté à l'aveugle. Nez évolué, tertiaire qui conjugue une palette large de parfums de café, humus, animal noble, tabac blond, foin, champignon. Bouche mince, mais encore vivante, fine, agréable, attrayante, glissante, patinée qui a conservé de la fraîcheur, assez longue et plutôt droite sur des notes de foin et de tabac perçues au nez. Beau témoignage et plutôt belle bouteille même si elle semble arrivée en fin de parcours.

Pape-Clément 1998 : Goûté à l'aveugle. Nez intense et profond, marqué encore légèrement par son élevage, mêlant des senteurs de fruits noirs, de fumée, de beurre. De la maîtrise, de la retenue en bouche, voire une certaine prestance, de la classe où la bouche développe une forme aristocratique autour de tanins fins. Élégance et noblesse du boisé, finesse des tanins L'aération ne lui est pas favorable puisque la bouche devient un peu asséchante. J'ai beaucoup aimé.

El bandito – Testalonga 2008, Craig Hawkins : Goûté à l'aveugle. Nez atypique où le bois n'est pas loin avec des notes fermentaires, pomme, poire, vanille, caramel, « bierre blanche » évoquée.

Vouvray « Clos du Petit Mont - Excellence » 2005 : Goûté à l'aveugle. Pomme, gelée de coing, fleur de lys, mais aussi dramatiquement pharmaceutique (surtout le lendemain) et évoquant des notes de végétales rédhibitoires (« chou » évoqué). La bouche est molle, sans dynamique interne, sans race et classe, et marquée par du végétal. Certains autour de la table se demandent même si le vin n'a pas été chaptalisé (vu le comportement du vin en bouche, on pourrait en effet le penser). Une tragédie vouvrillonne!

Vouvray moelleux « Réserve » 2005, Foreau : Goûté à plusieurs reprises et à l'aveugle. Prodigalité aromatique et assurance sans faille d'un nez qui exprime des notes d'amande dominatrice, gelée de coing, gelée de fruits blancs (raisin, poire), une touche fugace de mirabelle. Sensualité et persistance aromatique à revendre en bouche. C'est long et doté d'une grande finesse ainsi que d'une fraîcheur qui enrobe les résiduels et dote la bouche d'un caractère aérien. Une très grande bouteille et immense en devenir.

Vouvray moelleux 1990, Foreau : Goûté à l'aveugle. Nez frais et attirant, voire envoûtant sur des arômes de mirabelle, de coing, de miel, d'épices. Bouche archétypale des vins de la maison avec un couple gras/résiduels et acidité en harmonie. De la verticalité qui transperce une bouche suave sans lourdeur et la laisse nette sur une gamme aromatique persistante miellée et épicée.

Vouvray moelleux « Réserve » 1989, Foreau : Goûté à l'aveugle. La puissance au service de l'élégance. Toujours aussi grand! Mon préféré dans l'époque contemporaine.

Vouvray moelleux « Réserve » 1997, Foreau : Goûté à l'aveugle. Prune, reine-claude, léger citron, épices, miel. De l'intention en bouche, de l'allonge, de la fraîcheur et de la plénitude, des sucres aériens qui donnent une classe folle au vin et lui confère aussi une grande buvabilité. Finale marquée par un duo fraîcheur/acidité sur des arômes de citron solaire et épices. Un vin sans une longueur inoubliable comparativement notamment aux autres Réserves. Très bien.

Vouvray demi-sec 2005, Foreau : Goûté à l'aveugle. Nez retenu, muet qui s'exprime sous les effets de l'oxygénation tout en discrétion et nuance sur des notes d'amande et de fruits blancs. Bouche longue, droite, tonique sur des parfums d'amande. Persistance vive et fraîche.

Vouvray sec 2007, Foreau : Bouteille goûtée à plusieurs reprises et à l'aveugle. Le nez s'ouvre sur le tilleul et l'amande. Bouche à l'acidité citronnée, transperçante sans être agressive, verticale, qui traverse le gras du vin pour harmoniser la bouche. Puis l'aromatique s'éteint pour laisser libre champ aux sensations tactiles de la bouche. Le tactile de la bouche est profondément minéral : on lèche littéralement le calcaire. Plus tactile donc qu'aromatique actuellement.

Vouvray sec 2005, Foreau : Goûté à l'aveugle. Nez versatile où alterne une expression apparente nette (citron confortable, dominateur) et un retrait aromatique évident. Le vin s'éveille tout en se cherchant encore un peu. Bouche dense et alerte à la fois, sensuelle et droite. Le vin est véritablement massif en bouche avec une finale tonique mais aussi tannique; « un peu d'alcool » en finale est évoqué. Le nez citronné s'efface avec le jeu, les effets de l'oxygénation pour laisser place à une expression entièrement minérale (calcaire, craie).

Morgon 2009 – Magnum, Lapierre : Goûté à l'aveugle. Nez terrien, précis et d'une magnifique pureté sur des notes de framboise, grenade, de pomme, « calvados » évoqué. Bouche glissante, fraîche, au grain très fin, pénétrante, vraiment persistante en bouche sur la pomme et la framboise. Un poils de dureté en finale. Étonnant ce mariage aromatique entre la pomme et la framboise, mais terriblement attirant. Grand!

Hermitage 2001, Belle : Goûté à l'aveugle. Parfums délicats de cerise rouge, fumée, violette, ronce. Bouche un peu fluide, glissante et fine, structure élégante et plaisante, mais aussi timide et plutôt bien faite mais sans génie. Bouche sur la ronce et les fruits rouges. Elle manque de sève, de consistance et s'avère assez courte. Fluidité de la finale. Bonne bouteille mais ne possède pas la race, le génie du cru.

Château-Neuf-du-Pape 1998, Clos des Papes : Goûté à l'aveugle. Palette olfactive sur la cerise, le tabac blond, des notes de garrigue, de l'alcool aussi. Bouche délicate, glissante, persuasive, articulée aux grains fins, longue où l'alcool ressort malgré tout. Très, très légère aspérité et finale un tantinet chaude. Bien+.

Château-Neuf-du-Pape 2000, Vieux Télégraphe : Goûté à l'aveugle. Le nez distribue des arômes de figue, pruneau, cerise rouge, mais aussi trop d'alcool qui le rend presque vernis. Bouche dimensionnée, pleine, sèveuse, charnue, plus musclée que la précédente, mais aussi déséquilibrée où l'aspect alcooleux ressort nettement. Seul l'alcool persiste sans sapidité. Nez débridé sur l'alcool avec l'aération. Repoussant au final.

Château-Neuf-du-Pape « Marie Beurrier »2001, Bonneau : Goûté à l'aveugle. Nez kalidéoscopique (avec l'action de l'oxygène), s'exprimant avec retenue, d'une élégance insigne, à la fois tout en nuance et en force, éblouissant, très fin, voluptueux, génial même, d'une sensualité envoûtante : végétal noble, cerise rouge, épice, poivre (poivre gris), baie rose, cannelle, ronce, cuir. Le vin attaque large, en volume et semble même vouloir dépasser les limites physiques de la bouche. Celle-ci est fraîche et profonde. L'équilibre est magistral; la silhouette élancée, volumineuse et éthérée, tout en féminité. Finale terriblement aérienne. L'alcool ne s'impose à aucun moment de la dégustation. Digestibilité d'école. La buvabilité est parfaite : j'en boirai jusqu'au bout de la nuit. Je vibre. C'est tout simplement fabuleux!

Champagne BdB 1er Cru 1995, Moncuit : Goûté à l'aveugle. Nez expressif, ouvert qui s'exprime autour de nuances confites autour de la noix, frangipane, amande, noisette, pâtisserie, crème fouettée. Le vin développe une bulle fine non étouffante. Bouche dense, vineuse, du caractère, de la personnalité. La bulle se fait de plus en plus subtile, devient en bouche quasi imperceptible. Petite amertume sur le milieu de bouche. Belle bouteille.

Montlouis Brut « Triple Zéro », Blot : Goûté à l'aveugle. Nez comme artificiel, forcé, grossier voire un peu vulgaire sur des notes de fruits blancs et fleur blanche (lys). Du volume en bouche, avec une neutralité aromatique, peu de sapidité donc; la finale est rétrécissante, asséchante. Peu de charme pour cette bouteille manquant de naturel. Je n'aime vraiment pas. Plus de préférence toutefois par rapport aux deux autres rencontres malgré les commentaires peu dithyrambiques.

Parmi les vins dont je ne possède plus les notes (et évoqués au début du post), mais seulement quelques impressions générales (de souvenir), ont été dégustés : Vouvray moelleux 2009 du domaine (très bon), Vouvray demi-sec 2003 du domaine (je n'aime pas : chaleur, déséquilibre, peu de rectitude), Mazis-Chambertin 2001 de Maume (une grosse déception, pas de distinction, pas de race, pas à la hauteur du pedigree tout simplement), Mas Jullien 2001 (ma première rencontre avec ce domaine qui ne m'aura pas laissé une grande impression; déception assez partagé par ailleurs autour de la table).

De cette campagne de vendanges, je retiendrai l'étourdissant CDP de Monsieur Bonneau (LE vin de cette longue série), le très beau Volnay didactique de Monsieur Lafarge, une « Mémé » séductrice au nez envoûtant, le naturel et sensuel CR de Monsieur Gasse, une Réserve 89 que j'adore toujours autant et dont je ne me lasse pas, une Réserve 05 en devenir mais d'ores et déjà immense, un demi-sec 08 de toute beauté (le plus grand de la décennie au domaine?), et un Cahors juste magnifique dont j'aimerai avoir quelques exemplaires en cave.

Encore une fois, mille mercis à Philippe pour ces vins offerts si généreusement et au numéro 2 de la maison pour ses quatre très beaux flacons. Merci à ces deux hommes pour avoir élargi mes connaissances de cette passion qui anime chacun d'entre vous qui venait de finir cette longue lecture.

David.
29 Aoû 2011 19:29 #16

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Réponse de denaire sur le sujet Re: En vendanges

David,

Merci beaucoup pour ces compte-rendus, brillants par les vins dégustés et par la façon de les conter. J'aime beaucoup ce style de commentaires où l'on a une image précise des vins en même temps qu'une appréciation claire quant au fait qu'ils t'aient plus ou moins plu. Bravo, et vivement le CR des vendanges 2011!

Mathieu
01 Sep 2011 01:40 #17

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Réponse de La part des anges sur le sujet Re: En vendanges

Et bien dis donc, David... Décidément, les vendanges sont particulièrement festives, avec toi! :)o B)-
Merci. Un CR intéressant, agréable à découvrir, et presqu'épique ;)

Eric.
01 Sep 2011 03:38 #18

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: En vendanges

Bonsoir Mathieu,

Félicitation tout d'abord car il faut un certain courage et une appétence éprouvée pour la lecture (et pour le vin) pour arriver au bout de cette longue page. Merci pour tes quelques mots. Cela fait toujours plaisir. Suite à la lecture du post d'à côté, je constate que tu partages ce même soucis dans tes descriptions : une vision analytique des vins que tu goûtes, une volonté d'être précis dans ce que tu ressens à laquelle est associée une expression transparente de tes goûts. Finalement, une volonté d'être rigoureux sans que cela prenne le pas sur le plaisir. Merci encore.

David.
01 Sep 2011 19:27 #19

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: En vendanges

Bonsoir Eric,

Bravo à toi aussi pour être arrivé au bout de mes quelques lignes. Merci pour ton commentaire.

David.
01 Sep 2011 19:31 #20

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: En vendanges

il y a un vin dont le commentaire m'étonne c'est le clos de la roilette 09 que tu qualifies de "fluet", "léger", ce qui me semble éloigné de ce que j'ai bu. serait-ce lié à un effet de séquence? après quoi a-t-il été bu?
01 Sep 2011 21:14 #21

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: En vendanges

Bonsoir,

Les deux mon capitaine! L'ordre de dégustation se reflète dans celui de la liste. Il est donc passé après le Cheverny 09 de Tessier. A côté de ce vin, Le Clos de la Roilette semblait bien plus mince en effet. Il y a donc un effet relatif. Au-delà de l'ordre de passage, le vin apparaissait au moment où nous l'avons goûté de toute manière quelque peu fluet, mince, manquant de consistance. Bref! Tessier ou pas Tessier le corps du vin semblait un peu sous dimensionné (dans l'absolu donc!). Je ne connais pas bien la nature de ce cru, mais au regard du millésime nous avons été quelques uns à être un peu surpris. Nous l'avons bu à table immédiatement après l'avoir débouché (comme l'ensemble des vins de la liste par ailleurs). Il me semble l'avoir dégusté qu'une seule fois. Peut-être qu'une aération prolongée lui aurait fait le plus grand bien?

David.
01 Sep 2011 22:42 #22

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: En vendanges

Je dois avouer que le Fleurie Clos de la Roilette 2009, cuvée tardive dans mon cas, m'a laissé quelque peu sur ma faim .
Sans être fluet il ne semble pas épanoui pour l'instant .Peut mieux faire .
Je vais attendre mes autres bouteilles quelques années .
01 Sep 2011 23:14 #23

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Réponse de Jean-Bernard sur le sujet Re: En vendanges

En ce qui me concerne j'ai pu constater qu'il était impératif de carafer (longuement) cette cuvée (le fleurie générique) pour voir le vin prendre de l'ampleur, de la matière.
Mais je n'en ai plus ouvert depuis quelques mois...

JB
01 Sep 2011 23:32 #24

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: En vendanges

je crois aussi au bénéfice d'une aération prolongée pour un vin si jeune afin de développer son aromatique et mettre en place ses composantes, mais j'ai du mal à imaginer une matière fluette devenir dense.
02 Sep 2011 08:42 #25

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Réponse de Jean-Bernard sur le sujet Re: En vendanges

J'ai cette sensation également sur les fleurie de Chermette, les côtes de brouilly de Thivin et d'autres... comme un épanouissement des tanins, la bouche, souvent étriquée, devient soyeuse...

JB
02 Sep 2011 10:10 #26

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Réponse de Jean-Bernard sur le sujet Re: En vendanges

C'est d'ailleurs quelque chose d'assez flagrant pour moi (et d'inédit car avant 2010 je ne carafais jamais); je suis étonné de ta remarque Laurent... après peut-être est-ce une question de traduction des sensations?

JB
02 Sep 2011 10:16 #27

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Re: En vendanges

Félicitations David pour ces magnifiques et clairs commentaires.
Cela donne vraiment envie d'aller faire les vendanges,ce que je ne pourrai malheureusement jamais faire... :(

Etonnant cette déception du "Triple Zéro" de J B...(manque de naturel)
Dans quelles conditions et après quoi était-il bu?

jlj
02 Sep 2011 10:29 #28

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: En vendanges

"C'est d'ailleurs quelque chose d'assez flagrant pour moi (et d'inédit car avant 2010 je ne carafais jamais); je suis étonné de ta remarque Laurent... après peut-être est-ce une question de traduction des sensations?"

c'est comme souvent JB, c'est une question de vocabulaire :)
un vin comprimé, il l'est aromatiquement pour moi, il ne se livre pas. Ou alors la matière est dissociée des composantes acidité/alcool/tannins et effectivement une aération peut changer les choses. Mais fluet, c'est un défaut qualitatif irrémédiable, le signe d'un vin qui n'a pas la capacité à vieillir, dont la matière est faible, bref pas ce que je projette pour ce vin quand on a bu quelques plus vieux millésimes du domaine.
02 Sep 2011 11:10 #29

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: En vendanges

Bonjour Laurent,

Je ne suis pas atteint de trouble sémantique et je connais le sens, la définition des mots que j'utilise. Il m'arrive de douter bien évidemment et dans ce cas j'ouvre mon dictionnaire (fabuleux livre!). Fluet : "qui est mince et d'apparence frêle, délicate". Comme je l'ai écrit précédemment, le corps du vin m'est apparu sous dimensionné. Cet adjectif (fluet) reflète, je pense, plutôt bien la manière dont je l'ai goûté ou la façon dont j'ai eu le sentiment de le goûter......... En tout cas, il semble que tu connaisses bien le vin ainsi que des millésimes plus âgés, alors ta remarque me donne envie de le goûter à nouveau. J'essaierai de m'en procurer une.

Par contre, tout comme Jean-Bernard (avec qui je suis en phase sur cette question), je suis assez surpris de ta remarque sur les effets du carafage. "J'ai du mal à imaginer une matière fluette devenir dense" écrivais-tu. Je suis d'accord avec toi. Mais je crois (par expérience) que l'effet de l'oxygénation via la carafe peut lui permettre de se densifier (subtil, mais différent), c'est-à-dire de gagner en consistance, en corpulence sans pour au temps devenir dense.

Un petit tour du côté des définitions. Je ne suis pas sommelier, mais nous en connaissons (presque) tous un qui officie sur la toile : Emmanuel Delmas. Sur son site, existe une page intitulée "Carafage ou décantage?". Il y donne une définition en deux temps du carafage et de ses effets...... qui nous donne finalement raison à tous les trois. La première partie de la définition (dans la phase décantage) : "Le carafage est simplement l'acte permettant d'aérer le vin, par un passage en carafe au contact de l'air, afin que le vin (souvent jeune) puisse s'étoffer, et s'assagir." La deuxième partie (plus loin dans le texte) : "Le carafage consiste uniquement à verser le vin dans une carafe afin de l'assagir. On le pratique surtout pour les vins rouges ou blancs jeunes. Ces vins sont bien souvent encore peu homogènes, leurs éléments étant encore un peu éparpillés."

David.
02 Sep 2011 16:06 #30

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