Une soirée d’exception, il y a quelques mois, pour laquelle j’avais promis de faire un compte-rendu illustré.
Champagne Salon 1996
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La robe est encore assez pâle. La bulle est fine, délicate et précise. Le nez est vif et tendu, trahissant la vivacité du millésime. L’attaque en bouche est dans la même lignée, incroyablement pure et tendue. Un vrai coup de sabre. Longueur orgasmique. J’adore ! Pour amateur de vins cisterciens ! Excellent.
Carpaccio de bar
Chevalier-Montrachet Domaine Leflaive, 1996
Chevalier-Montrachet Domaine Niellon, 1979
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La robe du Niellon 1979 présente une évolution normale pour le millésime. Le nez révèle cependant une pointe d’oxydation qui se confirmera en bouche. Le vin se goûte nettement moins bien qu’il y a un an. Probablement un problème de bouteille. Il faut dire qu’il avait de quoi être totalement éclipsé par un Leflaive 1996 absolument impérial. Un nez éblouissant sur les agrumes, une bouche à la fois riche, tendue et vibrante et une longueur ahurissante. Un vin hors norme. Grandiose.
La langoustine
Champagne Krug Collection 1981
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A peine remis de l’émotion suscitée par le Leflaive, un nouveau vin se présente à nous. Et c’est un nouveau choc : un nez pur, complexe et finement brioché. Une bouche à la fois fraîche, pure mais aussi tendre et onctueuse, sur des notes de brioche et de praslin qui évoluent doucement vers la bergamote. C’est long, complexe et infiniment suave. Je suis accro aux 1981 de Krug. Au top !
L’agneau
Château Lynch-Bages, 1990
Château Latour 1990
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Ces 2 bouteilles ont été servies en semi-aveugle, l’objectif étant de savoir si nous parviendrions à reconnaitre le 1er GCC puisque beaucoup s’accordent à considérer (à juste titre) Lynch Bages 1990 comme un digne challenger. La robe des 2 vins est assez similaire avec un petit surcroit de profondeur pour celle du Latour. L’attaque en bouche est très dense, séveuse et concentrée pour le Lynch Bages. Celle du Latour apparait, en comparaison, plus fluide et déliée. Le développement en bouche confirme la puissance du Lynch Bages tandis que le Latour impressionne par sa classe et sa complexité. Au final 1/3 des participants ont indiqué préférer le Lynch Bages. Pour ma part, après 2 gorgées, la classe du Latour m’est apparue plus évidente. 2 très grands vins, avec une préférence pour le Latour qui commence à peine sa vie. Encore un grand moment !
L’agneau
Côte Rotie La Turque Guigal, 1988
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La robe est encore dense, sombre et profonde. Les arômes de violette et de cuir frais indiquent une belle syrah. La bouche est fraîche et intense, encore fortement marquée par les fruits rouges et des notes d’épices douces. C’est dense, long, suave et complexe et on se rapproche diablement de la perfection de La Mouline 1985. Elle a cependant une belle marge de progression tant le potentiel de garde me parait encore grand. Un très grand millésime pour les LaLaLa, La Landonne 1988 étant peut-être encore un cran au dessus. Excellent.
Le pigeon
Petrus, 1953
La Tâche, 1964
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Les 2 bouteilles sont servies l’une après l’autre, étiquette découverte, ce qui ne manquera pas de ruiner (aux yeux de certains) la crédibilité de ce commentaire
. Blague à part, ce fut un moment exceptionnel avec une mention spéciale pour ma part pour La Tâche. Le nez du Petrus apparait relativement évolué, sur des notes de champignons des bois. La bouche est encore bien charnue et onctueuse. Elle évolue vers des notes métalliques de sang séché avec une très légère pointe de volatile en finale ce qui n’est pas surprenant compte tenu du millésime mais absolument pas gênant. Le vin offre encore une jolie densité et une très belle longueur ce qui le rend parfait dans son accord avec le pigeon. En dégustation pure, il sera cependant éclipsé par une Tâche 1964 absolument magique ! Un nez complexe et aérien. Une bouche à la fois riche et fraîche, sur des notes ultra-classiques et nobles de ronce et de sous-bois. Toute la magie du DRC qui débute au nez et se termine à l’infini en bouche, perdu au sein de ses propres méditations. Simplement exceptionnel ! Je rêve de goûter la Conti 1964 !
Fromages
Vin Jaune, Domaine Pierre Overnoy, 1998
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Pour citer l’ami Oliv, pas de bon repas sans bon fromage. Nous avons choisi la simplicité avec 2 Comtés d’âges différents. Vin Jaune obligatoire. Ce qui frappe avec celui d’Emmanuel Houillon, c’est la douceur, la finesse, l’onctuosité et la longueur phénoménale du vin. Les arômes restent dans le registre des épices douces. On est bien loin des excès d’éthanal ou de l’oxydation violente de certains autres vins jaunes. C’est évidemment bien loin d’être prêt aujourd’hui mais c’est déjà tellement délicieux !
Terrine de pamplemousse
Vouvray Gouttes d’Or Domaine Foreau, 1990
Breitenbrunner Beerenaulsese Weingut Weinkellerei, 1976
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La couleur du Vouvray est déjà fortement marquée sur l’orangé ce qui pourrait inquiéter de prime abord. Le nez est un incroyable gouffre d’arômes. Impossible de les lister tous. L’envie de boire est irrésistible. Une immense fraîcheur semble sortir du verre et invite inexorablement à la dégustation. Mon inquiétude initiale (liée à la couleur et à l’excès de richesse) a été balayée en 2 secondes. La bouche est incroyablement riche, longue et complexe mais aussi, et surtout, contrebalancée par une acidité exceptionnelle qui équilibre l’ensemble et l’étire inexorablement en bouche. Car c’est bien le génie de ce vin que d’avoir réussi à déclencher chez les convives une frénésie et une gourmandise quand d’habitude, à ce stade d’un dîner, c’est plutôt la saturation qui a tendance à s’installer (souvenir d’un demi Yquem 1997 resté sur table…). Un vin immense qui commence à peine sa vie. Je rêve de goûter le 47. Le Beerenauslese a parfaitement rempli sa mission de conclure le dîner sur une note de fraîcheur, mais il faut bien avouer qu’il a été complètement éclipsé par le Vouvray.
Un grand merci à l’ensemble des participants pour ce magnifique moment de partage.
Christophe