Pour notre premier anniversaire, nous avions décidé de choisir un thème assez libre: "Nos coups de coeur" et de revenir à notre QG à Saint-Cloud ("
L'heureux père
" ) où on se sent accueilli comme à la maison par Alain.
Et oui, 1 an déjà. Je me souviens de ma première participation l'année dernière. Qui vais-je rencontrer? De quoi on va bien pouvoir parler à part de notre passion commune pour le vin? Quel va être mon premier apport?
Au final, notre petit groupe s'est constitué au fur et à mesure des soirées LPV, échangeant sur les vins bus, mais aussi sur les bons plans lors de nos visites respectives chez les vignerons, partageant la visite de salons (GT, ...), mais aussi sur l'actualité.
J'ai enfin une pensée pour J-B qui n'a pas pu se joindre à nous au dernier moment. On se retrouvera avec plaisir autour de quelques Bordeaux en Février!
Passons à la dégustation à l'aveugle comme d'habitude sauf pour le Musar 2001, offert avec beaucoup de générosité par notre hôte Alain.
[size=large]Les bulles:[/size]
1. Vouvray Brut réserve, domaine du Clos Naudin (P Foreau) 2002
Le nez est assez discret sur le miel et les agrumes. Je pars sur du chenin (vouvray?). En bouche, les bulles sont présentes et persistantes. Des arômes de noisettes, et une légère amertume me mettent un méchant doute sur le chenin. Très bien pour lancer la soirée.
++
[size=large]Les blancs:[/size]
2. Cotes catalanes, Mas las cabes, jean Gardies
Le nez est fortement porté sur la pêche: pas l'effluve de la pêche mûre captée à l'angle d'un marché en été, mais plus une odeur artificielle. En bouche, cet arôme de pêche est très présent, avec des notes de berlingot. C'est un peu court. J'apprécie moyen.
+
3. L’Insolite 2008, Domaine des Roches neuves
Le nez est discret, sur les agrumes. En bouche, l'acidité est redoutable avec des notes de citron vert. cette acidité est vraiment la colonne vertébrale du vin et l'accompagne jusqu'à la finale.. Le vin est difficile à boire seul mais s'accordera bien avec un tartare de crabes épicé (curry, gingembre).
+++
4. Vin de France, chenin, Noels de montbenault - Richard Leroy - 2009
La robe est assez évoluée. Le nez est sur l'herbe fraîche, avec des notes de bonbons. En bouche, le vin s'ouvre doucement dans le verre libérant quelques notes de buis, de menthe. Quelle surprise quand je vois le millesime!!! Je ne sais pas comment ce vin va évoluer mais je l'aime bien aujourd'hui.
+++
5. Sancerre Cuvée Edmond 1996, Alphonse Mellot, vieilles vignes
Ce vin va sérieusement me confirme dans la difficulté de trouver un vin à l'aveugle. En effet, la robe est évoluée, le nez et la bouche très truffés. En bouche, c'est très équilibré avec une belle longueur. Je partais partout sauf en Sancerre. Mes cuvées Edmond vont sagement patienter en cave. J'aime beaucoup le contraste entre la finesse de ce vin évolué et la fougue des sancerres jeunes.
++++ (
)
Il est l'heure de passer aux bourgognes blancs, une région que j'adore en blanc ( ... et en rouge). Malheureusement, je pense que l'entrée très épicée va écraser ces vins. En effet, j'ai beaucoup de mal à apprécier/différencier les 3 vins suivants.
6. Marsannay 2009, Vignes Marie, Domaine du Vieux Collège
Nez légèrement oxydé, quelques notes de mandarines en bouche.
+
7. Saint-Aubin, la Fontenotte 2009, Marc Colin
Nez très discret. un peu de gaz carbonique vient piquer la langue. Bien fait.
+
6. Auxey Duresse blanc 2007, JP Fichet
Le vin présente une belle acidité qui vient supporter le gras en bouche. Je pars sur la côte de Beaune dans un millesime chaud. Perdu!
++
8. Riesling Grand cru sommerberg 2008, Albert Boxler
Le nez qui pétrole doucement me fait partir sur un riesling. En bouche, je trouve quelques notes de raisins de corinthes, d'agrumes,de craie. Plus le vin se réchauffe, plus les arômes se complexifient. Je propose Boxler Sommerberg 2008. Bingo et gros coup de chance. Décidément 2008 est une année qui me plait de plus en plus en Alsace.
++++
[size=large]Les rouges:[/size]
Les rouges sont bus pour ma part sur une merveilleuse côte de veau aux morilles avec un pavé dauphinois.
9. Domaine Saint-Nicolas Fiefs Vendéens Brem la Grande Pièce, 2005
Difficile de rester objectif car c'est mon apport. J'ai apporté ce vin car j'ai grandit avec le domaine Saint-Nicolas situé ) moins de 2 kms de la ferme familial. J'ai vu ce qu'un homme pouvait faire en transformant des marais salants et des vignes à vin de table (en restant gentil). J'ai vu un homme révélé un terroir et oser travailler du pinot noir en Vendée.
La bouteille est dégagée à l'épaule et ouverte 24 heures à l'avance car je n'avais pas le temps de carafer. Au nez, il y a des notes d'épice, de fruit rouge, une petite note saline qui rappelle les origines de ce vin. En bouche, le vin est moins fin avec quelques notes d'élevage qui se patineront peut-être avec le temps. C'est encore très jeune, mais c'est vraiment bon.
+++
10. Bourgogne Pinot noir, Coche Dury, 2009
Ce vin démontre bien l'intérêt de déguster à l'aveugle. Il va clairement faire l'unanimité autour d'une table qui va devenir bien silencieuse le temps d'un verre. Le nez est très féminin sur des arômes floraux de rose, de cerise. La bouche va se révéler très délicate. J'adore. Quelle surprise de voir qu'il s'agit d'un "simple" Bourgogne!
++++ :)o
11. Chianti Classico Rocca di Montegrossi 2009
Pas facile de passer après le Coche-Dury! Nez très élégant avec des arômes de petit-déjeuner café, chocolat. Une pointe acide de zan en finale lui apporte du peps et de la fraîcheur. On s'imagine bien boire vin à la terrasse d'un café en été.
++
12. Montcalmès 2008
Très mur sur les fruits rouges avec des notes de goudron. Je suis un peu déçu par ce vin. Il fait vraiment contraste avec la finesse et la délicatesse des vins précédents. Peut-être n'est-il pas à sa place dans cette dégustation. J'ai en cave et il patientera encore quelques années.
++
13. Baux de Provence, Domaine Hauvette, 2004
Au nez, les notes délicates de tabac, de vanilles de fruits rouges me font penser que je vais enfin déguster mon premier bordeaux avec LPV92 en un an. J'en suis à me demander si on est sur la rive gauche ou la rive droite quand quelqu'un découvre l'étiquette. Je deviens pratiquement aussi rouge de honte que la robe de cet Hauvette. En plus on l'avait déjà dégusté il y a 8 mois. C'est toujours aussi bon.
+++
14. Bandol Tourtine 2006, Tempier, magnum
Dès le nez on part sur des arômes de garrigues, de thym et de lapin (?). La robe est très sombre. C'est très bon.
+++
15. Pomerol Château l’Eglise Clinet 1997
Faîtes sonner trompette, voici le premier bordeaux qui s'annonce. La robe est peu évoluée (bien moins que Lynch-Bages bue récemment). Le nez est marqué par le cassis. La finale est légèrement mentholée. C'est encore jeune. Très agréable.
+++
16. Saint Julien, château Léoville las Cases 1971
Dégoûté. La bouche vient confirmer le nez. La bouteille est bouchonnée.
Mais l'ami Yann, avait prévu le coup et sort de son sac une deuxième bouteille mystère:
17. Graves de Pessac Léognan, Domaine de Chevalier, 1973
Le nez est très fin avec des notes de sous-bois, de fougères, de champignon. C'est un nez d'automne. En bouche, le vin est très souple avec des surprenantes notes d'oranges sanguines qui viennent se méler aux fruits rouges et au cacao. Ce vin est à l'image de son étiquette, marqué par la nostalgie. Très bon.
++++
18. Château Musar, Liban, 2001
Le nez est sur la framboise, les épices (réglisse?). La longueur est très belle. J'aime.
+++
[size=large]Les sucres:[/size]
19. Domaine patrick baudoin - grains nobles - coteaux du layon - 1999
La robe est très évoluée (légèrement orangée). Au nez et en bouche, on retrouve des arômes de thé, de raisin de Corinthe, d'oignon confit (?). Par contre, il y a un trace qui me dérange autant au nez en bouche. La première image qui me vient est le chlore mais c'est peut-être de la térébenthine. Je ne sais dire si il s'agit d'un défaut mais les dernières bouteilles de Côteaux du Layon ou de Chaumes 99 ouvertes l'année dernières présentaient une robe moins évoluée.
++
20. Sauternes, Château Bastor Lamontagne, 1970
La couleur est magnifique, d'un bel acajou. Le nez est marqué par des odeurs de camphre, de gentiane, de vieux thé. La bouche me séduit un peu moins que le nez. Il y a encore de légère trace de sucre. Je n'ai pas l'impression que ce vin pourra continuer à lutter contre les attaques du temps. Belle émotion.
+++
Au final, la série des rouges était vraiment très homogène, sans doute plus que les blancs. Je retiens parmi mes coups de coeur en blanc la
Cuvée Edmond 96 et le
Boxler 08. Pour les rouges, la qualité du
Coche 09 et l'émotion du
Domaine de Chevalier 73.
Enfin, je note une petite déception avec le
Montcalmes 08 que je regoûterai dans quelques années.