Vendredi soir entouré d’amis fins dégustateurs, autour d’un repas simple mais fort bon (je l’ai préparé
) nous avons eu le plaisir de partager quelques bouteilles pour lesquelles je vous fais part de mes impressions.
Bien entendu, aucune note n’a été prise, parce que ce n’est pas dans mes habitudes et surtout parce que lors d’un repas, la rédaction d’une copie en bonne et due forme me paraît inappropriée.
Mise en bouche (gougères, cake aux olives et jambon cru ibérique)
1. Domaine de la taille aux loups - Triple zéro
A l’ouverture le bouchon se dévisse péniblement et le ‘pop’ magique se fait discret à l’extrême. Cette surprise est reliée dans le verre la bulle étant fine et ne laissant apparaître qu’une mince couche de mousse à la surface.
Le nez est discret, sur le fruit blanc, il est vineux. La bouche est peu vivifiante pour un crémant en raison de la pauvreté en gaz. Néanmoins l’équilibre est beau, le vin laisse la bouche nette.
Je pense à un léger problème de bouteille n’ayant pas complètement altéré le vin.
2. Pierre Moncuit – Millésime 2004
Derrière le triple zero, il a fière allure. La bulle est abondante et vive (malgré une heure d’aération) et la couleur d’un beau jaune paille.
Au nez les arômes classiques d’un beau Blanc de blancs sont au rendez vous avec ce côté à la fois brioché et crémeux. La bouche est très agréable avec une tension parfaitement contrebalancée par une matière riche et une finale minérale. C’est un beau vin qui devrait donner de très belles choses avec quelques années de garde.
On passe à table…
Entrée (st jacques poêlées sur un lit de fruit de la passion)
3. Alphonse Mellot – cuvée Edmond 2005
Le vin a nécessité une aération énorme. Ouvert le matin vers 11h, il était totalement fermé. Il est resté épaulé jusqu’à son service vers 21H30. Toutefois, s’il se présentait mieux, un surplus d’aération se faisait néanmoins ressentir, c’est pourquoi je lui ai imposé un aller/retour carafe/bouteille avant de la présenter à mes convives.
A l’œil le vin est d’un jaune or. Le nez est citronné (citron jaune) avec des légers arômes de buis ainsi que des fruits exotiques. Avec le repas ces derniers arômes vont apparaître avec une plus grande intensité.
En bouche l’attaque est massive, ronde relayée par une fraicheur qui porte le vin. La finale est longue sur le citron.
C’est un monstre encore un peu bourru qui devrait s’améliorer avec le temps. Il est taillé pour durer.
Très bel accord avec le plat.
Le plat (côte de bœuf persillée et pomme de terre ratte sautées)
4. Domaine de la Janasse – chaupin 2003
Longuement aéré, ce vin s’est révélé super et en parfait accord avec le plat.
Le nez est clairement sur la fraise avec, en arrière plan, un côté poivré et de légère évolution. La bouche est ronde et charmeuse le vin ne brule pas malgré le niveau d’alcool élevé et les particularités du millésime. La finale est longue sur le pruneau.
C’est un très beau vin qui se boit très bien, même si quelques années de garde lui permettront de s’assagir d’avantage.
5. Domaine de Trevallon – 2001
Ce très beau Trevallon a eu du mal à s’affirmer face au Chaupin et son côté charmeur.
La robe ne laisse pas apparaître l’évolution que l’on pourrait attendre d’un vin de 10 ans.
Au nez, je pars directement dans le Médoc, sur un très beau bordeaux. Pourtant on sent un surplus d’élégance apporté par la Syrah. Les arômes de fruits noirs et de tabac sont très plaisant.
En bouche le vin est souple sur un équilibre remarquable de finesse. La finale sur le zan est d’une belle longueur.
A noter que le lendemain et le surlendemain la bouteille n’a pas faiblie, les arômes notamment de havane se faisant de plus en plus présent.
Fromages
6. Perrier Jouet – Blason de France
Première surprise, l’incroyable poids de la bouteille ! Seconde surprise, après son ouverture, sa magnifique couleur vieille or qui tend à brunir.
La bulle est fine mais très abondante et vive pour l’age du vin (pour rappel, la production de cette cuvée a été arrêtée au début des années 70).
Au nez, les arômes de champagnes évolués sont nets (champignon, fruits secs) avec en outre, un caractère oxydatif marqué. Ce deuxième élément va faciliter l’accord sur le plateau de fromage.
La bouche est intense et la bulle vient réveiller des papilles qui commençaient à saturer.
La finale est honorable pour ce vin plus vieux que moi
.
Dessert (gateau à l’orange et cannelle, glacée au sucre d’orange)
7. Alois Kracher – Auslese 2009
Le vin est très agréable au nez avec des arômes de fruits exotiques (mangue) et d’orange. La bouche est fraiche en dépit d’un fort niveau de sucre perceptible.
Pour une fin de repas, la simplicité relative de la bouche est parfaite, tant mes papilles saturent.
Au final, à l’exception de la taille aux loups, les vins se sont tous particulièrement bien bu. J’aurai bien du mal à définir un gagnant. Peut être le blason de France, pour sa rareté et pour la part d’histoire que le flacon contenait.
Armand