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Accords et désaccords majeurs

  • bughin sait
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Accords et désaccords majeurs a été créé par bughin sait

Pour fêter la sortie du programme d'Eva J., la non-St Valentin et la fin de mon régime Dukon, je me décide à passer un peu de temps derrière les fourneaux pour faire un repas bien gras et calorique, histoire de reprendre en une soirée les kilos difficilement perdus.

Au programme :
- moules d'Espagne à la persillade
- Filet de cabillaud à l'unilatérale, mogettes de vendée, chorizo et poivrons, émulsion safranée
- mille feuilles : dacquoise, crème vanille, pistaches, framboises

Je ne vois pas d'accord possible avec un seul vin sur les deux plats salés, aussi décide-je d'ouvrir un vin censé être tendu sur l'entrée (Clos du Breuil 2010 Chidaine) et quelque chose de plus gras et épicé sur le plat (Chapoutier chante alouette blanc sans année, présumé 1981 grâce aux avis éclairés et sympathiques de Thierry Debaisieux).

En apéro et sur l'entrée on boit donc Le Montlouis, Chidaine, clos du Breuil 2010 :
Le nez est sur la poire, les fruits exotiques, une touche mentholée
En bouche le vin est à la fois sur une sensation de sucrosité, avec des fruits très mûrs, mais malgré tout une bonne tension et une sensation minérale. Malgré tout la lourdeur de l'aspect sucré prend le dessus et fatigue. C'est mon 3e Chidaine bu, et j'ai l'impression de boire toujours le même vin. 13,5/20

Là mon épouse me dit : "il me saoule ton vin" !

Je me dis "tant mieux" et à voix haute : "c'est con parce que le deuxième tu ne vas pas l'aimer".

Nous goûtons le Chapoutier qui effectivement n'emballe pas Madame (heureusement sinon je lui pétais la gueule).

Chapoutier, Chante Alouette blanc, non millésimé, code 181, donc présumé 1981 :
Nez discret, style oxydatif, sur les fruits confits, fruits secs, amande amère
Bouche : attaque simple et diluée sur ce style oxydatif. Malgré tout le vin a de la vigueur, une bonne tension qui fait qu'il monte en puissance sur une finale très jolie, beurrée, safranée, crème aux morilles, graphite, légère amertume. 14,5/20

Malgré cette jolie note finale, ma chère et tendre m'intime l'ordre d'ouvrir une bouteille de champagne. Comme c'est la non St Valentin j'obtempère et saisis la première bouteille venue, dont la puissance devrait dompter celle du plat : Philiponnat, Cuvée 1522 millésime 2002 :
Nez : fruits secs, poire au vin épicée, citrus
Bouche ample, vineuse, puissante, avec une grosse tension saline. On retrouve des notes d'amande (amaretto), puis de fruits blancs, de citron. Grosse persistance en bouche.
Voilà on a déniché enfin un vrai bon vin 16,5/20

Le hic, c'est que l'accord avec les moules est effroyablement mauvais.

Sur le cabillaud, le poivron, le safran, le chorizo accentue la puissance du champagne le rendant un peu vulgaire :

Fichier attaché :


[size=x-small]C'est fou comme les photos rendent mal : on dirait un plat du steack house de Tampa :D[/size]

Du coup je repars cherche le Chapoutier et là miracle ! La finale beurrée, safranée de l'Hermitage, sa persistance, accompagne magnifiquement le plat. Pour peu, je le qualifierais cette fois-ci d'excellent parce que l'accord est parfait.

Sur un comté 24 mois, les deux vins se comportent bien, dans un registre différent, montrant l'importance des accord mets vins : le Chante Alouette brille par ses notes oxydatives presque jurassiennes, le champagne par ses notes de fruits secs et sa puissance.
11 Fév 2012 13:51 #1

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