Mont- Blanc, gringet, en apéro
Réflexion, " Ce n'est pas du Champagne, tu nous aimes pas, Ah tu vas nous servir une fondue!,..."
J'en passe et des meilleures, évidemment j'adore la robe jaune éclatante, une bulle plus que "titillante", impétueuse, mais derrière, il y a du vin, et quel vin, c'est tonique de quoi enchaîner Tacul, Mont maudit, et Mont blanc sans avoir à souffrir si l'on sait porter une caisse à plusieurs.
1. Domaine de l’Anglore, Comeyre, magnum, 2008
Le vin est servi par un ami. Immédiatement, il s’étonne de la robe trouble. Trop tard le mal est fait et l’à-priori va faire des ravages. Un, puis deux et trois invités trouvent le nez déviant, le vin pas à leur goût, et me reprochent de leur vouloir du mal, s’interrogent sur ce que j’ai bien pu leurs faire pour être si mal traités.
Je goûte, le vin ne présente aucun défaut, c’est même un pur extrait de framboises et de baies sauvages avec un côté végétal floral (ronces, rose-pivoine) tout à fait charmant. J’ai beau leur expliquer que si je ramène le vin en l’état chez Augé, j’ai peur de me voir rétorquer (à raison) une expression que je déteste « Monsieur, désolé si vous ne comprenez pas ce vin, mais pas de problème nous vous le reprenons, vous désirez un Bordeaux peut-être ! ». Tant pis, je renonce à persuader mes faux frères. Le lendemain, le vin se goûte à merveille, comme un jus de presse au plus près du raisin, digeste, équilibré, frais, gourmand, tout simplement terriblement buvable. Renzo, repart avec le demi-magnum. L’autre partie, je me le carafe, le vin ne bougera pas jusqu’à mardi soir. Après, je sais pas y’en a plus… sluuurp !
2. Cairanne, Cuvée l’Ebrescade, Marcel Richaud 1998
Un vin qui fait l’unanimité, et le préféré de la série.
A l’aveugle, tout le monde part sur un (très) grand château neuf du pape, le vin est ouvert, le nez sur des notes de prunes mûres, les fruits noirs, (confitures de baies rouges, cerise à l’eau de vie), les épices (poivres). En bouche, la texture et l’équilibre sont magnifiques, le vin pur, aucune trace d’élevage, à la fois frais, à maturité mais avec encore de la réserve. Dommage il ne m’en reste que 4 bouteilles sur les douze initiales, une volée, une cassée aux caves et les autres sûrement pas arrivées à maturité puisque ne m’ayant pas laissées encore ce futur beau souvenir.
3. Côte de Castillon, Clos Puy Arnaud, 2000
Bon disons le franchement, ce type d’élevage outrancier n’est « à-priori » pas mon style ! Mais, il me faut reconnaître que le vin est parfait aujourd’hui. L’élevage est plutôt bien intégré à une très belle matière. Le nez est expressif, évidemment plus sur des notes boisées nobles et d’épices que sur le fruit (quoique, on sent la gamme aromatique du merlot, ce qui n’est pas toujours le cas en rive droite). La bouche est une (très) belle surprise, équilibrée, vivante, avec une trame tannique magistrale de douceur sans être crémeuse. Belle finale. A boire, à boire sans attendre.
4. Pessac-Leognan, rouge, Domaine de Chevalier 2000
Première dégustation de ce vin dans ce millésime.
Immédiatement on est sur Pessac Léognan. Le nez est expressif, fumé, avec des notes de cuir noble, la prune et la cerise. Apparait ensuite un registre sur le menthol, l’eucalyptus et les plantes résineuses. La bouche est équilibrée, mais le vin fait encore très jeune et ne donne pas encore tout ce qu’il a. Les tannins sont présents, et la bouche est encore un rien austère avec une finale que l’on aimerait d’avantage expressive et sur le fruit. Attendre.
5. Château Léoville-Barton 1990
Beau nez médocain, boisé, balsamique, puis prunes et fruits rouges avec un côté eau de vie, épices, (cannelle, girofle).
En bouche, surprise pour le millésime, le vin fait aqueux, je m’attends à quelque chose de vineux et dense, comparé à Montrose 90 dégusté il y a peu. Le registre est tout différent et le vin ne supporte pas la comparaison. C’est en final qu’il s’exprime tout en longueur et en finesse, avec un fruit rémanent et des notes d’épices orientales et de bois rares. Quand même nous sommes dans un entre deux, peut-être dans l’esprit Saint Julien, personnellement j’attends plus de ce néo grand vin.
Cheesecake