Le site Internet de cette marque mentionne « champagne d’œnologue ». Voilà qui peut choquer à l’heure où l’œnologie moderne n’est pas en odeur de sainteté parmi les amateurs de vins, voire parmi certains producteurs. Comme si les excès connus par le passé conduisaient à une réaction tout aussi excessive de refus de l’aide de la science de faire du vin aujourd’hui. Les reproches qui sont alors faits sont souvent les mêmes : l’œnologie est associée à manipulation des moûts et des jus dans les chais, quand beaucoup crient haut et fort que le vin se fait à la vigne. Cependant, j’ai personnellement entendu ce discours davantage dans la bouche de ceux qui le buvaient que dans la bouche de ceux qui le faisaient. Derrière tout cela se cache le spectre de l’arrangeur de vin à grand coup de poudre de perlimpinpin, l’omnipotence de l’industrie chimique qui prend le chemin à l’opposé du naturel. Il y a donc un peu de provocation de la part de Cyril Tanazacq dans cette affirmation, presque sa carte de visite ; j’y vois plutôt une réaction et une volonté de réhabilitation de cette profession qui est la sienne : œnologue dont il n’a pas envie ni de raison de rougir.

Tanazacq L’instant : 75% Pinot Noir - 25% Chardonnay – Montagne de Reims
Fermentation malolactique réalisée
Robe soutenue, avec des tons bronze. Effervescence assez discrète dans le verre, bulle fine et délicate. Le premier nez manque de netteté et l’aération fait beaucoup de bien à ce Champagne qui prend alors des arômes de pommes très mûres, de coing avec une légère touche oxydative. En bouche le vin est rigoureux, bien sec avec une épine dorsale où s’exprime une certaine minéralité crayeuse, presque métallique et presque incisive. Finale un peu dure sur des amers que j’aurais aimés plus intégrés. Un Champagne qui a du mal à trouver sa place, un peu dur, austère, mais néanmoins très intéressant et d’un bel équilibre tendu.

Rosé, Vénus. Grand Cru - 50% Pinot Noir - 50% Chardonnay – Montagne de Reims pour les pinots et Côte des Blancs pour les chardonnay
Fermentation malolactique non réalisée
Une belle robe saumonée et des notes de fruits rouges, griotte. Très jolie définition d’un Champagne que la contre étiquette annonce comme féminin et que je trouve personnellement plutôt viril, sans que cela ne soit péjoratif. Une épine dorsale sans concession sur la rectitude et la fraîcheur, de belles saveurs de fruits rouges et une minéralité sous jacente. Longue finale aiguisée sur de beaux amers. Excellent Champagne qui gagne énormément à l’aération.

Blanc la dame noire : Grand Cru - 50% Pinot Noir - 50% Chardonnay - Cuvée spéciale élaborée avec les vins d’une seule année avec un assemblage de Chardonnay, Mesnil / Verzenay et de Pinot Noir de Verzenay / Mailly-Champagne.
Fermentation malolactique réalisée
Robe dorée reflets verts et bulle très fine. On entre dans la dimension des beaux Champagne avec des arômes de boulangerie, mais aussi de fleur blanche, poudrés comme de beaux chenins sur calcaire. Balance idéale en bouche sur une texture où la bulle se fait caressante. Dans la finesse, ce Champagne a beaucoup d’allonge et donne du plaisir. Excellent apéritif, excellent niveau. Ce vin gagne à être carafé.

Blanc Constellation : Grand Cru - 70% Pinot Noir - 30% Chardonnay- 9% de vin de réserve, 2004-2005 passé en fûts -
Fermentation malolactique partielle
Un champagne tout en finesse, une dentelle où s’exprime la pureté des arômes et l’élégance de la structure. Cependant, le jour de la dégustation, la Dame Noire s’est montrée plus convaincante encore.

Champagne Tanazacq L’instant
75% Pinot Noir - 25% Chardonnay – Montagne de Reims
Fermentation malolactique réalisée
Robe soutenue, avec des tons bronze. Effervescence assez discrète dans le verre, bulle fine et délicate. Le premier nez manque de netteté et l’aération fait beaucoup de bien à ce Champagne qui prend alors des arômes de pommes très mûres, de coing avec une légère touche oxydative. En bouche le vin est rigoureux, bien sec avec une épine dorsale où s’exprime une certaine minéralité crayeuse, presque métallique et presque incisive. Finale un peu dure sur des amers que j’aurais aimés plus intégrés. Un Champagne qui a du mal à trouver sa place, un peu dur, austère, mais néanmoins très intéressant et d’un bel équilibre tendu.