[size=x-large]Cercle LPV LYON 2, soirée n°13 : Le jour carotte nous a tuer, une soirée à oublier[/size]
Il y a des soirées qui ne resteront pas dans les annales pour les bonnes raisons, des soirées ou au fur et à mesure des bouteilles les yeux se baissent et où les larmes sont furtivement séchées, qui derrière une fausse quinte de toux, qui dans un mouchoir, qui sur un revers de manche de sa chemise blanche à côté de la sauce tomate, des soirées où les profondeurs du désespoir s’avèrent encore plus insondables que ce qu’on avait pu insonder jusque-là, bref, des soirées à oublier !
Ce n’était pas un vendredi 13, non non, c’était un mercredi 19, mais c’était effectivement la treizième soirée du cercle, peut-être était-ce un signe, un coup du sort. On aurait pu jouer au loto et gagner le gros lot mais non ça aurait été trop facile : notre totale éclectique a donc tourné en bingo-mémé, en soirée défauts du vin…
Comment ça j’en fais de trop ? Oui c’est vrai qu’à me relire c’était pas si pire, mais sur le coup, j’vous l’jure, c’était ben raide…
Ca avait pourtant fort bien démarré avec un joli champagne tout aérien et fleuri dont j’ai reconnu le style. Ce
Blanc de Blancs de Boulard était parfait et, même si le niveau du reste était fort médiocre, il aurait de toute façon été un candidat sérieux au titre de vin de la soirée. A ses côtés, l’
Indigène de Tissot, dont la couleur a aussitôt trahi ses origines biodivines, parait grossier et vraiment trop amer. C’est peut-être une erreur d’avoir fait ce couple, mais il y a de quoi se dire qu’il y a un monde entre les bons champagnes et les crémants…
C’est après que ça a commencé à se gâter avec deux vins assez marqués par le bois. Le
Saint Péray, Fleurs de Crussol de Voge en 2009, bien que servi frais, était lourdaud et malgré quelques arômes de fruits jaune qui ont aiguillé vers ses origines, on a eu du mal à y trouver de l’intérêt. En le goûtant la veille, j’avais hésité à amener un doublon pour mon apport puis je me suis dit que certains aimeraient sans doute… Raté ! A ses cotés la
cuvée Trémadoc du Domaine Madeloc-Gaillard- s’en est à peine mieux sortie bien que plus vanillée / grillée, plus légère et plus fruitée, ça faisait petit vin un peu court.
On s’est donc tournés vers les rouges, pleins d’espoir, pour découvrir des vins à la couleur translucide : la bourgogne a vite été évoquée. A gauche après un premier nez explosif de fruit c’était mutisme complet. Virage à droite où dès le premier nez ça paraissait déviant, du TCA à mon sens, en tout cas un problème de bouteille sur ce
Pommard 2010 de Moissenet-Bonnard. Retour donc à gauche où le nez avait tourné à la réduction et dévoilait juste quelques senteurs d’herbes sèches et de fumée par-dessus de légers bonbons framboise. En bouche, ce
Chassagne-Montrachet 2010 de Ramonet était trop jeune pour me plaire malgré son fruit bonbonné, il n’était pas encore harmonieux, asséchant avec une finale cendrée, voir charbonnée-âcre. Moi, innocemment, j’ai interrogé sur le calendrier lunaire : rires dans l’assemblée, mais les SM sont sortis et quelqu’un a annoncé fièrement qu’on était dans une journée carotte !
Puis les rires ont diminué jusqu’à disparaître dans un silence lourd et pesant. Même le bouhaha habituel de la salle de restaurant semblait avoir disparu. Consternation, incompréhension dans l’assemblée : des airs interrogateurs se sont croisés, des yeux perdus se sont décroisés… Et oui, c’était tout simplement la merde ! On ne pouvait pas en rester là ce n’était tout simplement pas possible. Vite patron, la carte !
On s’est effectivement réfugiés dans les yeux de notre Âme Sœur, enfin dans la carte du restaurant d’Olivier Paget. Au bout de 45 minutes de discussion (ben oui, allez mettre d’accord 7 mordus au milieu d’une telle carte
), le vent a tourné au sud par rapport aux vins précédents mais sans dépasser Lyon. Enfin du plaisir avec ce
Brouilly VV 2011 de Descombes qui était craquant-gourmand à souhaits ! Peut-être la seule bouteille de la soirée à avoir complètement été vidée !
Est venu le temps du dessert. Ptiben a ressorti un pétillant (faut vraiment qu’on se méfie de ses bouteilles de dernière minute
) à la couleur saumonée et aux senteurs de pommes fermentées (je passe sur le 1er nez, cf plus bas). Le côté râpeux m’a fait dire que cette fois il avait voulu nous avoir mais que ça n’avait pas marché : « On en me la fait pas à moi ! C’est vraiment un cidre doux, plutôt bien fait, mais mordicus c’est du cidre ! » Et ben non, ce
Noct’en Bulles de La Combes aux Rêves était bien issu de raisins… Encore raté, en tout cas c’est pas trop mon truc. Par contre le liquoreux d’à côté a envoyé du lourd. C’était complexe, un peu cireux, ça m’a fait vraimenttrèsbeaucoup penser à quelque-chose mais je ne suis pas arrivé à remettre des mots dessus. Il s’agissait d’un joli
Tokaji 5 puttonyos de Dereszla 2006 le même que j’avais bu sur 2005 3 semaines auparavant… Shame on me. Voilà une jolie note positive pour la conclusion de cette éclectique trop laborieuse.
Comme dirait ma Grand-Mère : « Bon ben voilà, ça c’est fait ! », on va passer à autre chose.
Je soupçonne Philippe d’avoir prévu notre déroute du jour et de s’être fait porter pâle en conséquence : est-il tombé sur le même calendrier que nous ?
Le gros avantage c’est que la prochaine fois ça ne pourra pas être pire !
[size=x-small]Un peu plus de détails : [/size]
[size=large]Francis Boulard, Champagne Blanc de Blancs Vieilles Vignes, Extra Brut[/size] amené par Nico
Couleur claire quelques reflets verts. Bulles régulières, moyennement fines.
Nez frais tout en finesse sur les agrumes, le beurre, les fleurs.
En bouche ça commence par des notes un peu tertiaires puis les fleurs prennent le dessus pour finir vers les agrumes.
Belle finesse, belle tension finale salivante.
Très Bien, tout à fait mon style.
Ca m’a fait penser à Boulard avant de réaliser que Nico en avait en cave ! Mais j’ai annoncé Les Murgiers…
v4s.yimg.com/so/7421...
[size=large]Stéphane Tissot, Crémant du Jura, Indigène[/size] amené par Ptiben
Couleur orangée / saumonée, bulle rare mais fine.
Le nez est concentré, sur l’orange, le fruit jaune.
La bouche est dans le même registre, marquée par l’amertume de l’écorce d’orange.
Ca manque un peu de précision.
Moyen+
Vraiment écrasé par son voisin
farm8.staticflickr.c...
[size=large]Alain Voge, Saint Peray, Fleur de Crussol, 2009[/size] amené par procuration par lbb.contact
Couleur assez intense.
Le nez est boisé et mentholé, un peu mielleux, un peu de fruits jaunes.
En bouche grosse vanille, caramel, bois mouillé, les fruits jaunes (abricot sec) ne prennent pas le dessus.
Jolie tension finale avec un peu d’amertume mais bon…
Moyen+
Bravo à Julien qui a trouvé le vigneron ! Ce qui ne me fait pas regretter d’être toujours passé à côté de ce vin.
Bientôt cinq ans… Pas sûr qu’il change vraiment de registre avec 5 ans de plus…
Spéciale dédicace : merci quand même et désolé Guillaume, mais je crois que tes conclusions étaient assez proches.
s3.yimg.com/so/7450/...
[size=large]Domaine Madeloc, Pierre Gaillard, Collioure, Cuvée Trémadoc, 2012[/size] amené par Nolwenn
Couleur assez proche du précédent.
Nez sur le chèvrefeuille, assez légère, avenante, surtout après le vin précédent !
En bouche on retrouve les fleurs blanches, du fruit blanc et pas mal de notes vanillées et grillées.
Ca chauffe un tout petit peu.
Pas conquis.
Bien
v4s.yimg.com/sm/5472...
[size=large]Domaine Ramonet, Chassagne-Montrachet, 2010[/size] amené par Winel
Couleur rubis translucide, disque clair.
Le premier nez pète le fruit, on se dit où là là, miam miam, mais avec l’aération ça disparaît et ça paraît réduit, voir inexpressif.
En cherchant bien, on trouve quand même de la framboise en bonbon et des senteurs d’herbes sèches et de fumée par-dessus.
La bouche est bien fruitée / bonbonnée aussi, mais elle sa puissance n’est pas contenue avec le reste, c’est un peu agressif et asséchant.
Le poivre du début de bouche tourne à la cendre, voir au charbon et l’amertume devient acre.
Bien, à revoir.
farm8.staticflickr.c...
[size=large]Domaine Moissenet-Bonnard, Pommard, Les Petits Noizons, 2010[/size] amené par Chris
Couleur translucide, disque à peine plus évolué que le précédent.
Dès le premier nez je soupçonne le TCA. C’est pas net. En bouche c’est tout d’abord très lacté puis ça tourne au produit chimique et là, faut pas tarder à cracher car après-ça… Beeuuaaaaark ! C’est vraiment pas bon.
NN
s3.yimg.com/so/7441/...
[size=large]Domaine Descombes, Brouilly, Vieilles Vignes, 2011[/size] à la carte de l’Âme Sœur
Le flacon qui nous paraît être le sauveur du jour !
Couleur assez foncée, disque clair.
Le nez est tout d’abord peu expressif mais la bouteille vient d’être débouchée. Il va ensuite se révéler très gourmand.
En bouche c’est plein de fruits rouges, croquants et gourmands, petit caractère amylique qui n’est pas pour déplaire ici.
C’est long avec une belle acidité.
C’est jeune, ça chauffe presque un peu, mais c’est bien bon.
Très Bien
farm3.staticflickr.c...
[size=large]Château Dereszla, 5 Puttonyos, 2006[/size] amené par Julien
Couleur paille dorée.
Le nez est un peu cireux, pâte de coing, abricot sec. Avec l’aération il fait très caoutchouc.
L’attaque en bouche est tout en finesse, très riesling entre terpènes, fruits exotiques et agrumes, puis ça se complexifie, les fruits se sèchent, les arômes se concentrent.
Il y a une touche d’herbes aromatiques.
Grosse acidité salivante sur la fin, peut-être est-ce elle qui nous fait dire que ce vin n’est pas si sucré.
Très joli vin à l’équilibre assez remarquable.
Très Bien
Ca me faisait bien penser à quelque-chose… J’ai bu le même sur 2005 il y a peu mais il semblait tellement plus sucré que je ne l’ai pas mis dans la même case. En tout cas, ces Tokaji sont vraiment fameux !
J’ai sorti une connerie sur les tokaji secs, la désignation c’est Szàraz et pas Aszu !
v4s.yimg.com/so/7348...
[size=large]La Combe aux Rêves, Vin de Gravelles, Noct’en Bulles[/size] amené par Ptiben
Couleur trouble, saumonée. Bulles très rare qui me fait demander si c’est un pétillant ou si c’est fortement perlant.
Le premier nez est sur le vomi… Ha Ptiben et ses vins natures…
Heureusement ça s’efface pour passer à l’orange sanguine, les petits fruits rouges et, forcément, la pomme fermentée.
La bouche un peu râpeuse est très fermentaire, un peu sucrée, sur la pomme acidulée.
Ca reste équilibrée et frais mais jusqu’à ce qu’il enlève la chaussette, j’ai vraiment cru que Ptiben nous avait servi un véritable cidre doux.
Bien, dans le style mais bon… C’est du poulsard et ça aurait pu être plein d’autres choses.
ycpi-farm8.staticfli...
Un p’tit classement tout de même ? Facile, suffit de regarder ceux qui n’étaient pas daubés !
1- Boulard / Tokaji, j’ai du mal à les départager tant ils sont différents.
2- Descombes, ouf, merci la carte !
Le jour Carotte m’a
tuer, vivement la prochaine résurrection !