Hello Martin,
Désolé pour la température des vins. On a réagit le lendemain mais il a fallu trouver un bac et un peu de glace pour les rafraîchir. Il faisait très chaud, particulièrement vers notre stand où il y avait des démos de cuisine juste à côté. On fera mieux l'année prochaine. Le we, c'était mieux.
Je ne crois pas que 2003 ait été d'une quelconque manière un millésime handicapé par la canicule, du moins chez nous. Il a fait chaud, comme chaque année, un peu plus et un peu plus longtemps, voilà tout. Les vendanges ont été plutôt tardives et le millésime est très riche et très tannique. Je comprend que les tanins de la petite sibérie et du clos des fées puisse gêner aujourd'hui. Ce sont des vins de garde et je les veux et les aime comme cela. On essaira l'année prochaine de proposer chaque jour un vin plus ancien, histoire de voir ce que cela donne au vieillissement. Peut-être sous forme de "verticale" lors d'un atelier, si le salon est d'accord.
En ce qui concerne les Sorcières, c'était un vin brut de cuve et présenté comme cela. L'hiver a été glacial et les malos pas encore terminées. Désolé, mais je n'avais plus que cela en cave. Il a fasciné certains dégustateurs, et pas des moindres, en a dérouté d'autres. Je respecte votre avis sur la puissance du vin, mais il m'étonne un peu car les Sorcières 2004 n'ont jamais été aussi concentrées : à mon avis même un peu trop pour permettre une dégustation rapide. Peut-être est-ce les pH, plus bas que d'habitude, qui vous ont gênés ? Comme quoi, la dégustation est un sport difficile et chaque jour est différent. Merci quoiqu'il en soit pour la courtoisie de vos critiques.
En ce qui concerne petitphilou, je vois que je ne suis pas le seul à ne pas aimer être critiqué
) Luc a parfaitement résumé la raison de mon énervement.
L'idée de se regrouper pour acheter une bouteille de p.s. est à mon sens une bonne idée. Je l'ai donné à d'autres. Quand à l'augmentation du prix, je la sens malheureusement difficilement maitrisable. Même si le prix reste le même au domaine pendant des années, le marché "gris" fera sans doute le reste, comme il l'a fait pour bien d'autres vins avant celui là . Cela ne m'empêchera pas de continuer à en ouvrir (18 bts sur le salon...) et à me mettre en danger dans des dégustations de ce type. Ce n'est pas le cas de tout le monde, certains le remarque, d'autres pas.
En ce qui concerne le Casot de Mailloles et notre échange de quelques phrases, j'avoue bien volontiers avoir été étonné de votre volonté de vouloir comparer (avec beaucoup de passion) deux vins à mon avis totalement incomparables, l'un, le mien, étant un grenache ultra-concentré élevé en bois neuf (scandaleusement cher, selon vous), l'autre, un grenache d'un tout autre type, issu à mon sens d'un élevage plus "oxydatif" (pas cher et incomparablement meilleur, toujours selon vous), comme le sont d'ailleurs, toujours à mon avis, ceux de Bonneau ou de Rayas, pour ne citer que les deux les plus connus dans ce style. Je ne vois pas en quoi cela est péjoratif. Je ne vois pas non plus comment on peut ou on doit les comparer. Ceci dit, on le fera sans doute bien un jour. Les partisans du style "oxydé" préférerons certains vins, d'autres resteront sur leur positions. Tout le monde repartira certain de détenir la vérité, Rayas et Bonneau resteront dans l'inconscient collectif deux des plus grands vins du monde et c'est très bien ainsi. Et personne ne pensera à critiquer "le discours marketing" de Rayas ou le "talent de bonimenteur" d'Henri Bonneau. Pourquoi, moi, aurais-je alors à supporter ce genre d'insulte sans broncher alors qu'ils sont deux ou trois fois plus chers que la petite Sibérie   ? Parce que je suis en Roussillon et eux à Châteauneuf ? Parce qu'ils ont eu l'AOC avant moi ? Parce que Parker les note bien et qu'ils sont alors intouchables ? Moi, je refuse tout cela; je milite pour la reconnaissance du Roussillon en temps que grand terroir viticole cultivé depuis plus de 2000 ans; et je trouve qu'en moins de dix ans qu'avec Gérard Gauby, Cazes, Sarda-Mallet et d'autres, nous avons bien fait avancer les choses.
Je suis ravi de vous lire et apprécie souvent vos critiques, souvent passionnées et bien argumentées. Je milite simplement pour que s'applique à mes vins les mêmes règles qu'à tous les autres. Et que sur internet, ceux qui écrivent pensent un peu à l'effet de leur propos sur les lecteurs, et aussi sur le vigneron. Ce qui s'échange sur un salon, autour d'un verre ou dans un dîner un peu arrosé s'envole en un instant. Vos écrits sur Internet sont lus par des centaines de personnes et restent des mois à l'affiche. Donc, des critiques, oui, des insultes et des moqueries, non.
Sans rancune, au plaisir de vous refaire goûter lors d'un prochain salon.