Mas de Daumas-Gassac, 2000, Vin de Pays de l'Hérault. Prix moyen TTC 23 euros. Noté 15.
Couleur Rouge sombre. Bonne intensité.
Nez Sentant un peu la terre humide, puis des notes viandées, grillées à l'agitation.
Bouche La concentration est bonne, mais le tanin se montre très vite, trop vite présent dans cette bouteille. Le goût
et la fraîcheur du fruit subsistent néanmoins. Le tanin persiste en finale. Je notais : “Ce tanin saura-t-il se fondre ? Il faudrait
que je goûte un autre millésime pour en être certain.â€
Je ne savais pas dans cette dégustation à l'aveugle que je goûtais alors Mas Daumas-Gassac. Cette remarque sur la capacité de
ce tanin à se fondre pourrait intéresser certains d'entre vous. En effet, je faisais la même remarque vingt ans auparavant. J'ai
visité ce cru pour la première fois en 1983 ou 1984. J'y ai acheté du 1980 et du 1982. Pendant plusieurs années, nous avons
goûté ces vins avec des techniciens bordelais en nous posant sans cesse la question : ce type de tanin est-il capable de se fondre,
comme peut se fondre le cabernet sauvignon à Bordeaux ? Jusqu'à ce jour, malgré le temps qui passe, la réponse est restée néga-tive.
Certains critiques jugent le vin à sa capacité à vieillir, comme si c'était un critère de grande valeur. Je suis plutôt intéressé
pour savoir comment le vin vieillit. Et s'il n'acquiert pas d'autres qualités à travers ce lent processus, son origine est-elle si noble
que cela ? Pourquoi alors faire l'effort de le garder s'il n'y a rien à en espérer ? Amoins que dans l'approche de centaines d'ama-teurs,
la promesse d'un avenir meilleur soit toujours plus forte que le jugement sur le goût lui-même.
Dom. de Cabrol / Vent d'Ouest, 2000, Cabardès. Prix non communiqué. Noté ?
Malgré sa jolie couleur, ce vin s'est montré très végétal au nez (poivron) et sa bouche maigre et amère, sur cette bouteille, ne
présentait aucun intérêt.
J'avais beaucoup aimé les 1999 de Domaine Cabrol dans les deux cuvées, Vent d'Est et Vent d'Ouest, et cette bouteille ne cor-respond
en rien à l'application que j'avais alors trouvée dans les vins. Est-ce le vin, est-ce la bouteille ? Quoi qu'il en soit, la
bouteille a été payée et la déception est grande.
Château La Vernède Cuvée Prestige, 2000, Cabardès. Prix non communiqué. Noté 14.
Couleur Rouge vif. Bonne intensité.
Nez Il se pourrait que ce nez très animal soit marqué par l'éthyl-4-phénol. Toutefois, cette note s'adoucit à l'agi-tation
et un fruité plus net apparaît (cerise, cassis).
Bouche La bouche est ronde, d'une corpulence normale et s'achève sur une texture tanique simple en finale.
Dom. de La Marquise, 2001, Collioure rouge. Prix non communiqué. Noté 13,5.
Couleur Rouge sombre. Intensité moyenne.
Nez Une fois de plus, ce nez sent le chou.
Bouche En bouche, il se présente en rondeur, compact, avec des notes de fruits confiturés et une finale simple où rien
n'est véritablement délié. A revoir.
Dom. des Chênes / Les Magdaléniens, blanc, 2000, Côtes du Roussillon Villages. Prix moyen TTC 11 euros. Noté 14.
Couleur Jaune-vert.
Nez Simple.
Bouche Plus plaisante que le nez, elle se montre suave et crémeuse, ce qui est original. Elle s'achève sur une belle
longueur un peu boisée. Voici un vin agréable dont on pourrait très bien profiter dès l'apéritif.
Dom. Sarda Malet / Cuvée Mailloles, blanc, 1999, Côtes du Roussillon Villages. Prix moyen TTC 22 euros. Noté 14,25.
Couleur Jaune-vert.
1er Nez Net. Pur. Intensité moyenne. Frais et pourtant mûr. L'agitation confirme sa très belle pureté. Bravo ! Il sent
aussi l'ananas et le pamplemousse.
Bouche Gras à l'attaque, ce vin rond et très savoureux offre un goût d'ananas en milieu de bouche. Sa finale, quant à
elle, est plutôt marquée par une note assez particulière rappelant un goût de bière.
Château Puech Haut Tête de Cuvée, blanc, 1999, Coteaux du Languedoc. Prix non communiqué. Noté 13.
Couleur jaune. Nez trop boisé et déjà oxydé pour l'âge. Il n'a plus la fraîcheur fruitée qui lui permettrait de se développer dans
le temps. La bouche est grasse, boisée, simple. Un type de vin comme on en trouve par centaines partout dans le monde. Le
boire vite. Je préfère, et de loin, le travail fait sur les rouges dans cette propriété.
Conclusion
A travers cette courte dégustation, peu exhaustive, il apparaît que le millésime 2000 dans cette région est supérieur au 1999.
Je ne suis jamais allé au Domaine Sarda Malet. Toutefois, je devine à travers le goût du vin rouge comme du vin blanc (il faut
être fort pour produire pareil vin blanc dans le sud) un profond travail, de la réflexion et une application permanente.
Je n'ai aucun recul sur ce que ces vins gagnent au vieillissement et je le regrette. Pour l'instant, je salue l'intelligence et le
savoir-faire du vinificateur qui sait faire de si bons vins si jeunes. En effet, j'ai appris à mes dépens, qu'en matière de vin, un
tiens vaut souvent mieux que deux tu l'auras.
Bonne lecture !
Jean-Marc Quarin
PS : Je suis à New York pour animer trois conférences la semaine prochaine. Il n'y aura donc pas de chronique.
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