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LPV Paris-Est. "Catherine et les garçons" sillonnent le Roussillon.

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[size=medium]LPV Paris-Est. "Catherine et les garçons" sillonnent le Roussillon. 21 Juin 2012.[/size]

Ceci n' est pas un teaser, [size=x-small]juste un amuse bouche[/size] :)omais un incitateur de cr pour mes camarades qui ont maintenant la liste des vins et des mets pour témoigner plus bas de cette bien belle soirée guidée par notre sherpa roussillonnais, Philippe Modat. :)-D

Blancs :

1) Muscat de Rivesaltes 2005. Domaine Cazes.
soupe aux deux melons.

2) Côtes du Roussillon. D 18 2005. Olivier Pithon.
filets d' anchois Roque, tielle sétoise, tapenade verte, gressins, quartiers de pamplemousse..

3) Collioure. L'Argile 2000. Domaine de la Rectorie.
4) Collioure. L'Argile 2008. Domaine de la Rectorie.

daurade au fenouil et jus de bouillabaisse.

5) Vin de Pays de la Côte Vermeille.Rancio sec. Cap de Creus. Domaine de la Tour Vieille.
supions à la plancha.

Rouges :

6) Côtes du Roussillon Village. Saint Bart VV 2006. Clos de l' Oum.
charcuterie catalane, poivrons marinés, chutney de figues et de pruneaux.

7) Côtes du Roussillon Village Caramany. Le plus joli 2008. Domaine Modat.
id
.

8) Côtes du Roussillon Village. La Torre 2001. Domaine Gardies.
9) ,, ,, ,, Le Clos des Fées 2001. Hervé Bizeul.
10) ,, ,, ,, La Muntada 2005. Gérard Gauby.

travers de porc grillé aux figues rôties.

11) Maury vintage blanc 2002. Mas Amiel.
fourme d' ambert, bleu de Gex, tomme de brebis (jeune extra fine et grosse tomme vieille)

12) Maury. cuvée Jolo 2010. Domaine de la Coume Majou.
griottes au thym citron et au poivre noir, glace à la vanille.
24 Jui 2012 16:19 #1

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24 Jui 2012 16:27 #2

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Par ce temps de novembre (ici en tout cas) tant les vins que les accompagnements apportent un petit air de vacances très agréable...

jlj
24 Jui 2012 16:31 #3

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Très belle soirée en effet.
Nous avons confirmé que les vins du Roussillon savent vieillir (pour la plupart en tous cas) et sont au top, surtout s'ils sont associés avec les plats qu vont bien. Encore un excellent choix de Daniel.
Mais enfin, la soirée n'est un succès que si les convives et les hôtes sont au diapason, ce qui encore une fois était le cas. Remerciements particuliers pour Dominique, qui s'activant de la cuisine à la table trouve encore le temps de faire des remarqes pertinentes sur les vins.
CR à suivre dans la semaine, sans langue de bois.

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
24 Jui 2012 18:49 #4

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[size=large]LPV Paris-Est. "Catherine et les garçons" sillonnent le Roussillon. 21 Juin 2012.[/size]

Je démarre par les blancs, les rouges suivront avant la fin de la semaine, mais d' ici là, mes camarades auront tous postés leur cr !!! (:D

Blancs :

1) Muscat de Rivesaltes 2005. Domaine Cazes.
soupe aux deux melons.

Le nez intensément parfumé, vous enveloppe d' une caresse langoureuse à couleur exotique (mangue, abricot gorgé de fruit, melon très mûr), mêlés à ceux d' une gerbe de roses, tous comme tissés serré par le fil acide de la citronnelle. Entre les arômes et la soupe aux deux melons aux couleurs aussi chatoyantes que les senteurs, le mot finit par être lâché d'une une façon un peu hésitante, indécision m' inspirant évidemment une courte mise sur le grill : "Muscat" ? Si c' en est un, il semble échapper un peu aux canons habituels, ce qui ne rend pas l' identification si simple. Légèrement plus confit, ce qui met le sucre très présent mais parfaitement fondu au fruit, plus en évidence ; plus langoureux dans ses parfums, avec une tension toujours très présente, mais avec un grain différent préservant la fraicheur, plus citronnelle que citron. Ce que le vin gagne en fondu et en complexité, il le perd un peu en vivacité. Mais 2005, c' est encore un peu un adolescent, ces caractères m' ont semblé bien plus amplifiés sur le 96 bu il y' a quelques années . En fait, le 2005 est un entre-deux dont le caractère singulier, délicieusement atypique, est vraiment sympathique !
La bouche confirme les impressions précédentes reposant toujours sur les fondamentaux que j' apprécie tant dans les Muscats de Cazes : une folle gourmandise toute en tension acide amère, une chair savoureuse faisant surfer allègrement ses 15° d' alcool, une finale caressante qui vous rend heureux ! Seul problème, après le 96, je m' étais juré de conserver le plus longtemps possible, quatre des six bouteilles 2005 que j' avais en cave...Il ne m' en reste qu' une !!! :o

2) Côtes du Roussillon. D 18 2005. Olivier Pithon.
filets d' anchois Roque, tielle sétoise, tapenade verte, gressins, quartiers de pamplemousse..

Ah les amis, je crois que beaucoup d' entre nous sont passés à coté de ce vin ! En le regoûtant après la dégust, le nez est bien plus disert qu' à l' ouverture où il me paraissait manquer de relief, de définition, ne pas correspondre à sa réputation...et à son prix (sauf erreur, 39€ au domaine pour le 2005 ! 8-)). Un superbe grain aromatique apparait, comme sculpté dans la trame minérale donnant corps aux arômes de citron, de citronnelle, de peau de pamplemousse, de chair de pêche, de fleurs jaunes miellées, d' herbes anisées, de senteurs de garrigue (lavande) ; chacun apportant, qui la tension et la vivacité, qui la rondeur fruitée gourmande, qui la douceur, la finesse et la subtilité ; tous réunis donnant formes et reliefs à cette chair complexe et réjouissante que l' on hume comme un parfum.
Quand le grain aromatique coule en bouche, pénétré de saveurs, c' est comme si l' assise minérale prégnante, presque mâchue, jouait à étirer ludiquement les mêmes tensions, les mêmes rondeurs comme pour accoucher de sa finale saline persistante au goût d' amer de roche, confirmant du coup définitivement la réputation de ce blanc catalan !

3) Collioure. L'Argile 2000. Domaine de la Rectorie.
daurade au fenouil et jus de bouillabaisse.

Avec Philippe qui avait collaboré à la sélection finale, par ses apports et ses conseils, on se demandait vraiment comment avait pu évoluer cette Argile de près de douze ans d' âge...La réponse est : "tellement bien" ! qu' il s' empressa de me convaincre d' ouvrir en parallèle le même soir, le 2008 adolescent qu' il avait prévu au cas où la première serait bouchonnée.

Le nez parait large, opulent, comme si ses arômes fringuant de jeunesse avaient pris du corps, de la densité, en un seul mot, du gras. Je retrouve - et le 2008 nous le confirmera plus tard - ses arômes qui me séduisent tant sur le vin jeune : l' ananas aujourd' hui comme rôti au four, la noix de coco maintenant comme fondue à la crème pâtissière, la vanille du boisé fondu, des touches de fruits confits et secs, la bergamote toujours aussi caressante, le tout comme léché par une vague d' amande amère bordée d' écume saline. Et c' est ce bel amer, minéral et salin, enveloppant le fruit, qui préserve de toute lourdeur, le grain aromatique un peu gras. Comme si l' équilibre de sa structure et sa fraicheur lui permettaient aujourd'hui hui de prendre totalement ses aises et de nous combler tant ce "grand nez" annonce le grand vin.
La bouche large, gourmande et fraiche est comme "pilotée" toujours et plus par ce bel amer fruité dont on ne lasse pas d' explorer l' inépuisable profondeur que la finale saline assez irrésistible exprime généreusement. Bel Amer, voila un beau nom pour ce vin dont la persistance fait rouler ses amers comme une houle à jamais renouvelée !

4) Collioure. L'Argile 2008. Domaine de la Rectorie.
id

Le nez est plus sur le fruit,plus fringuant, plus vif, plus riant, avec une complexité déjà bien réelle mais encore adolescente, avec moins de gras ; comme si la trame minérale déjà bien présente révélait la chair crue de l'ananas à peine tranché, dans sa nudité qu' une main bienveillante aurait parsemé de lamelles de gingembre, de noix de coco et d' écorces d' orange confites. Un nez plus simple, quoique, mais déjà infiniment séducteur, avec un boisé vanillé pas encore totalement fondu, sur un équilibre un peu plus acide par son fil citronné déjà porteur d' un amer voluptueux plus discret. Très jeune encore, mais déjà superbe !
En bouche, on a l' impression que le fruit explose dans un superbe équilibre qui signe le retour de bel amer faisant tanguer le fil acide au bikini salin. ::o
Je suis loin de les avoir tous goûtés, mais à ce jour, l' Argile est pour moi le plus beau blanc du Roussillon ! Merci à Philippe de nous avoir permis de vérifier qu' il peut en outre vieillir superbement !!
Accord sublime sur la daurade au fenouil et jus de bouillabaisse cuisinée par André !

5) Vin de Pays de la Côte Vermeille.Rancio sec. Cap de Creus. Domaine de la Tour Vieille.
supions et anneaux de calamars à la plancha.

Le nez résolument sec mais pourtant moins extra dry qu' un Jerez Fino, est d' une complexité folle, avec un fruit bien plus présent que sur le Fino, mais tellement voilé, magnifié par des arômes de noix, d' amandes grillées, d' écorces de cannelle, de quinquina, sur fond de cacao fruité, qu' il est bien difficile de départager ce qui relève de la fraise, de la cerise ou de l' orange, dans le bouquet fondu où toutes ces touches apparaissent sur fond d' empreinte de pruneau. Sec, fruité, soutenu par une charpente alcoolique discrète (17°), tenu par une fine acidité ouvrant un horizon tout en fraicheur, ce nez révèle une douceur caressante du plus bel effet, que j' imagine bien convoler avec le cigare.
La trame alcoolique se dévoile plus en bouche, recouvrant vite le toucher délicat et subtil sur la langue, d' amers généreux au goût de rancio à la saveur fruitée, qui semblent s' allonger au fond de votre gorge, comme sur un transat, pour la journée.
Je recommande vivement d' aller rencontrer Vincent Cantié au SVI, déjà pour goûter son blanc, les Canadells, ou ses Banyuls franchement délicieux, mais si vous lui achetez également son Cap de Creus et son fabuleux Vin de Méditation, son œil se mettra à briller, comme s' ils étaient ses enfants préférés !
Les supions ou calamars à la plancha, magnifique recette, si simple, suggérée par Ph Faure-Brac, sont plus à l' aise sur le Fino, l' accord d' origine ; le Rancio sec version rouge, est un peu trop fruité pour ce plat.

à très bientôt, là on attaque le lourd, [size=medium]Modat à l' aveugle[/size] ( il ne savait pas où son vin était situé !) avec Gardies, Gauby et Bizeul. X(

Daniel
27 Jui 2012 20:56 #5

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Salut Daniel

Si j'ai bien compris, il va falloir songer à faire une after de nos dégustations pour regouter les vins avec toi et ne pas passer a côté de certains d'entre eux !
Car oui, le D18 2005 de Pithon, je suis (bien) passé au travers.

De ces blancs je retiens avant tout la production de la Rectorie, l'Argile 2000 bien sur, pour cette sensation de puissance ascendante et ces amers bien enrerobés.

Deux éléments ont été particulièrement intéressants à mon sens:

- comme toujours la recherche de l'accord mets vins qui transcende parfois les sensations, transformant par exemple le Rancio, vin de "dégustateur" (et ce n'était pas le seul vin à être dans ce cas ce soir là...j'en reparlerai) en un vin de gastronome une fois marié à l'ail et le piment des supions.
(Petites pensées en passant pour la recette des griottes au thym citron et au poivre noir...)

- et l'évolution comparative d'une même cuvée sur 2 millésimes ou comment aurions nous pu imaginer ce que peut donner avec l'âge un Argile jeune si vif, acidulé et salin au nez . C'est un exercice que nous avions déjà fait lors d'une soirée Sud Ouest avec Bouscasse VV. Il avait été moins réussi car les 2 quilles avaient peu d'écart (1998-2000). J'espere qu'on le fera à nouveau.

A bientôt pour la suite.
28 Jui 2012 01:32 #6

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sur l' évolution comparative d' une même cuvée sur deux millésimes sur un même accord gastronomique, je me souviendrai toujours de cette rencontre au sommet entre Hermitage blanc de Chave 2001 et 2008, en compagnie du Blanc de l' Orée 96, sur notre première dégust CdR !

J' avoue avoir une chance folle de pouvoir regoûter la plupart des vins dans les jours qui suivent pour me mettre la rate au court bouillon rédiger mes brises de tête que je serais bien incapable d' écrire autrement. ;)

Daniel
28 Jui 2012 13:25 #7

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On se mord décidément toujours très fort les doigts d'avoir manqué une soirée de Catherine & les garçons. Pour ma part, je ne suis donc nullement gêné que ce fil ne soit pas encore trop nourri. Car la lecture de chaque compte rendu enfonce encore un peu plus le couteau dans la plaie, ou referme encore plus les dents sur les doigts endoloris... :(

Non, je blague, c'est au contrairement avec beaucoup d'intérêt que je partage, par contumace pourrais-je dire, le plaisir de cette soirée, dont le programme est à la hauteur des précédentes. Bravo (tu) (tu) (tu) et à très bientôt pour le prochain épisode :)-D .

Hub
Si tu ne sais pas... demande. Si tu sais... partage. Si tu crois savoir... ferme-la et cherche encore.
28 Jui 2012 22:03 #8

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Allez j'y vais de mon petit cr forcément succint

Muscat qui tient bien ses 7 ans, lefruit est toujours présent, il "muscate " toujours ,mais des aromes un peu plus confits se sont intallés puis il est reparti sur la fraicheur avec des notes de citronelle, il appelait incontestablement le melon qui est arrivé sous sa forme "ying yang" un plaisir des yeux et de la bouche

bon, c'est vrai, le vin de Pithon, c'est bon mais je suis passé à coté, comme c'etait mon tour d'aller aux fourneau j'ai du zapper... l'anchois n'est pas l'amie des vins en tout cas pas dans sa version salée, a moins de rentrer dans une preparation qui attenuerait sa virulence

l'argile de la rectorie sur la version 2000 me faisait penser avec un beau vieux rhône septentrional avec une touche de rhum vanillé, expression du cépage? ou le bois qui ressort un peu, je penche pour la première solution

le 2008 fringant a souhait ,explosion de fruit !( l'ananas ) pas de lourdeur ça coule tout seul.

découverte de ce rancio sec assez étonnant , serré mais à l'aromatique complexe , l'accord avec des fruits de mer cuisiné sur la fraicheur et des fèves ne m' a pas paru evident par contre il a bien affronté l'ail et la touche de piment

Pour la suite
un vin qui a été ecarté malgré son pedigrée; "la Muntada " avait, ce jour, sans doute problème de bouteille (bouchon?)

En parallèle un très beau vin dans toute sa splendeur "fruitée", mûres puis framboise une touche de bois derrière tout ça qui enrobe sans dominer le vin, intense mais sans lourdeur , c'est "Le plus joli 2008" de Philppe Modat sa cuvée la plus ambitieuse, il a enfin digéré son bois, gouté l'an dernier celui ci était encore prégnant; là il s'est bien fondu, Philippe défend son "élevage" (peut être que son biberon avait été coupé au bordeaux?) l'avenir lui donnera peut être raison car le vin en a encore sous la pédale

Servi avec La Torre du domaine Gardiés un vin splendide, aérien, qui a affronté les année sans faiblir et s'est sans doute bonifié (je ne le connais pas jeune) un vin exemplaire

Clos des fées , euuh désolé je ne me souviens plus, je pense que la bouteille ne se présentait pas sous son meillleur jour ou c'est moi qui déclinait...

Un sursaut pour le vin suivant, riche, magnifique, complexe, un régal ! Maury blanc de 10 ans on en redemande...

et pour finir un Maury rouge dont la p'tite touche végétale s'accordait très bien au thym , l'accord a bien fonctionné sur le dessert ,

ouf voilà, on se fait une bise, et on remercie l'organisation dantesque de nos hôtes...
29 Jui 2012 23:14 #9

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Avant que Daniel ne pique une crise de nerfs sur notre procrastination rédactionnelle, je m'y mets (et vins, ouarf ouarf ouarf !).

Muscat de Rivesaltes 2005 - Domaine Cazes
Pour accompagner la délicieuse soupe aux deux melons de Dominique, un vin dont certains ont eu du mal à identifier le cépage, j’avoue je n’ai pas reconnu les arômes du muscat. Outre sa robe or, son nez très expressif sur la gentiane (bien vu, Philippe !), des raisins surmûris, un peu de sucre résiduel, je n’ai pas du tout reconnu les notes muscatées de ce vin assez atypique. Superbe accord avec la soupe aux deux melons, une belle entrée en matière(s).

Côtes du Roussillon La D18 2005, Domaine Olivier Pithon

Très belle robe or. Je reconnais le grenache gris, mais c’est un assemblage de grenache gris et de grenache blanc. Très minéral, sur le poivre gris et le gingembre, j’aime beaucoup, moi je ne suis pas du tout passée à côté de ce vin, na na nère ! ;-)). Le sel des anchois Roque de Collioure ne m’a pas dérangée, j’ai aimé l’accord avec la tielle sétoise-industrielle-qui-n'a-rien-à-voir-avec-l'originale-que-l'on-mange-sur-place, la tapenade verte grecque et les anchois.

Vin de Pays de la Côte Vermeille - L'Argile 2000 - Domaine de la Rectorie
Hum, ce blanc a un très beau nez de fenugrec, il est tout en minéralité avec une finale sur la terre glaise (quoi, vous n’avez jamais senti son odeur chez un potier ?). Un accord magnifique avec la daurade au fenouil et jus de bouillabaisse cuisinée magistralement par André.

Philippe, échaudé à plusieurs reprises par certaines de ses bouteilles bouchonnées, a apporté la même cuvée mais beaucoup plus jeune, du millésime 2008. Nous pouvons ainsi comparer et je préfère finalement la cuvée la plus jeune, qui m’a séduite par ses notes d’ananas, d’amande amère, un superbe vin.

Vin de Pays de la Côte Vermeille - Rancio sec - Cap de Creus - Domaine de la Tour Vieille
Daniel nous sert un vin à la robe caramel, curieux…Un rancio puissant, très fruité, aux notes de caramel au beurre salé, de noix sèche, de figue sèche. Magnifique, mais comme André, je n’ai pas été convaincue par l’accord avec le plat.

Côtes du Roussillon Villages - Saint Bart Vieilles Vignes 2006 - Clot de l'Oum
Un nez animal, sur le cuir, l’argile. Une bouche très minérale, à la finale un peu asséchante, ça ne me déplaît pas, certains trouvent que les bretts ont frappé.

Côtes du Roussillon Villages Caramany - Le plus joli 2008 - Domaine Modat
Ce vin a un nez très exhubérant, sur les fruits noirs écrasés, le cacao. En bouche, on perçoit des notes de framboise, le boisé est bien fondu, les tanins sont soyeux, il a une belle fraîcheur. Nous avons la chance d’avoir le vigneron à notre table, il n’a pas reconnu son vin, servi à l’aveugle dans un ordre ignoré, je le rappelle. Le vin fait l’unanimité, tout le monde l’apprécie.

Côtes du Roussillon Villages - La Torre 2001 - Domaine Gardiés
Beau fruit, très belle trame acide, j’aime beaucoup. Je n’ai pas pris davantage de notes !

Côtes du Roussillon Villages - Le Clos des Fées 2001 - Hervé Bizeul
Nez de thym, boisé trop présent, on ne peut pas dire que je l’ai bien goûté…

Côtes du Roussillon Villages La Muntada 2005 - Domaine Gauby
Nez défectueux (bretts ?), aigrelet, fluet, bouchonné. Dommage, il semblerait que ce soit un vin superbe. Zut, pour une fois que je pouvais goûter à un vin du domaine !

Maury Vintage Blanc 2002 - Mas Amiel
100 % grenache gris. Un nez d’agrumes, de fleur d’oranger, une bouche vive, minérale, riche, c’est délicieux, et l’accord sur la tomme de brebis est magnifique. J'aime beaucoup !

VDN Maury Grenat - Jolo 2010 - Domaine de la Coume Majou
Ce vin doux est issu de grenache noir cueilli en surmaturité, totalement éraflé et élevé à l’abri de l’air, comme les vintage de Porto. Ce maury ne renferme que 85 gr de sucre résiduel par litre, ce qui en fait un VDN de gastronomie plutôt qu’un vin "sucrerie". Découvert lors des Amorioles fin mai, j’avais eu le coup de foudre pour ce superbe maury.

L’accord avec les cerises est superbe, je n’avais aucune crainte sur ce point, c'est pour le thym citron et le poivre que j'avais peur... mais le thym vient renforcer les notes d'herbes sèches du maury, et le poivre noir renvoie à la minéralité du terroir schisteux. Un bel accord, merci à Olivier Poussier et Daniel !

Encore une magnifique soirée, merci à nos hôtes !

Catherine
Une femme, des vins

Catherine
Une femme, des vins
30 Jui 2012 16:01 #10

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Je n'ai pas pris de notes écrites pendant la dégustation, mais enregistré sur dictaphone mes commentaires sur le vif. Ce n'est pas très développé, mais cela va à l'essentiel. De toutes façons, Daniel à fait dans le précis poétique et mes illustres prédécesseurs ont déjà tout dit. Donc quelques commentaires complémentaires:

Muscat de Rivesaltes 2005 - Domaine Cazes.

Le nez est dominé par la gentiane. Difficile d'imaginer un muscat à ce stade. La bouche nous ramène immédiatement vers ce cépage, même s'il est rapidement évident qu'il ne s'agit pas d'un muscat jeune. Le temps à sécher le vin, pour le rendre plus nerveux que sucré, avec une légère amertume. Le goût de la confiture d'abricot que fait ma mère se développe en bouche (mais que met elle finalement dans sa confiture d'abricot?) Superbe accord avec la soupe aux deux melons. Couleur, texture, goût, le mariage parfait.

Côtes du Roussillon La D18 2005, Domaine Olivier Pithon

La robe est dorée. Le nez citronné assez simple invite à gouter rapidement le vin. La encore un peu d'acidulé en attaque puis un peu de gingembre. Ce vin est assez minéral. Bon aucune émotion. Je suis donc passé à coté si je m'en réfère au commentaire toujours dithyrambique de la presse sur ce vin. Ou c'est les 7 ans..... L'accord avec la Tielle sétoise, la tapenade verte grecque et les anchois est bon.

Vin de Pays de la Côte Vermeille - L'Argile 2000 - Domaine de la Rectorie

Ce vin n'est pas celui de mon souvenir, mais bu plus jeune. Il est d'une rare puissance, d'une extrême longueur. Au nez ananas grillée, vanille fondu, amande amère se mêlent subtilement. La bouche retrouve ces 3 saveurs avec le sel de Collioure (je ne sais plu si la vigne est près de la mer). La puissance de ce vin est impressionnante, presque trop.

En fait je préfère le 2008 qui à les mêmes caractéristiques, plus en subtilité avec une texture plus soyeuse.
Nous aurions dû boire un 2011......en plus.

Vin de Pays de la Côte Vermeille - Rancio sec - Cap de Creus - Domaine de la Tour Vieille

Très joli rancio sec.

Côtes du Roussillon Villages - Saint Bart Vieilles Vignes 2006 - Clot de l'Oum

Un nez crottes de poule. Je pense que les bretts ont pris le pouvoir sur ce vin. Pour moi, il est impossible à gouter. Dommage.

Côtes du Roussillon Villages Caramany - Le plus joli 2008 - Domaine Modat

Sans savoir qu'il s'agissait du "plus joli", j'ai commencé en disant "ça, j'aime". OUF.... Pour le reste je laisse les autres dégustateur commenter.

Côtes du Roussillon Villages - La Torre 2001 - Domaine Gardiès.

Pour moi, de trés loin le meilleur vin de la soirée. D'abord car j'ai été pris complétement à contre-pied. La Torre est dans mon souvenir un vin puissant, complexe et doux à la fois, mais surtout puissant. Là je goute un vin aérien, à la texture légère mais avec une puissance de gouts et d'arômes sans équivalent avec une telle légèreté de texture. Le temps l'a patiné. Je n'ai pas pris de note sur les caractéristiques aromatiques et gustatives. Tant pis. mais sur le plaisir 100/100. Je rêve de réaliser des vins comme celui-là. Pas le même bien sûr, mais de la même trempe.:)-D

Côtes du Roussillon Villages - Le Clos des Fées 2001 - Hervé Bizeul.

Vin de belle qualité, sans aucun défaut pour son âge.
La encore je suis un peu sec, car pas de note. J'ai le souvenir d'un vin très Bizeul (déjà la patte). De la matière et de l'élégance.

Côtes du Roussillon Villages La Muntada 2005 - Domaine Gauby.

Bouteille catastrophique avec 2 défauts majeurs: Aigrelet tirant sur le vinaigre et bouchonné. Vraiment dommage. Dorénavant, chers convives, il faudra prévoir systématiquement un plan B.
Je vais essayer d'en trouver une dans ma cave pour remettre le domaine à son niveau.(:P)

Maury Vintage Blanc 2002 - Mas Amiel

Très belle découverte. L'accord est parfait avec la tomme de brebis.

VDN Maury Grenat - Jolo 2010 - Domaine de la Coume Majou.

A ce stade de la dégustation, je dis.... comme Catherine.

Vigneron dans le Roussillon, il est toujours difficile de commenter le vin des voisins et parfois amis. Je l'ai fait comme les autres, sans a priori en me consacrant à la bouteille présentée sans référence à la notoriété du vigneron.
Cette dégustation en appelle d'autres, au moins sur les VDN du Roussillon.

Encore bravo pour le choix des accords mets et vins de Daniel et la mise en oeuvre par Dominique. Bises à tous.

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
01 Juil 2012 09:49 #11

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Sympa de voir tous vos cr ! (tu)

Désolé pour ce retard, mais ce n' est pas évident de rédiger un cr dans cette période chargée en fêtes, bbq, anniversaires et autres occasions de déboucher d' autres bouteilles que les circonstances obligent à ne pas recracher ! :)o
Un peu fatigué, je l' avoue, je continue donc mon cr à épisodes, les VDN viendront plus tard !

les rouges :

6) Côtes du Roussillon Village. Saint Bart VV 2006. Clos de l' Oum.
charcuterie catalane, poivrons marinés, chutney de figues et de pruneaux.

Carafé deux heures, le soir de la dégust, ce vin a été ressenti comme vraiment trop animal par la plupart d' entre nous ; certains lui trouvaient même une odeur de poulailler quand d' autres émirent l' hypothèse qu' il était résolument bretté, ce qui explique pourquoi, j' ai presque la moitié de la bouteille devant moi ! Curieux quand même pour un vin noté 16/20 dans le guide RVF !
Animal, le nez l' est incontestablement, mais pas plus que bien des CdR ou Languedoc avec de la syrah à tendance cuir, baies noires, poivre et chocolat ! Ce soir, je sens du fruit, de la mûre, de la myrtille, mais toujours un peu mêlé à une odeur désagréable évoquant la sueur de cheval, me semble t' il. Curieusement l' instant d' après, la perception change, le beau fruit épicé ressort, profond et complexe, prolongé d' une jolie coda florale. Cette bouteille semble bien avoir un problème. Je l' avoue, j' avais eu une perception un peu identique au Jury Monoprix Gourmet lors de la présentation à l' aveugle d' une autre cuvée : La Compagnie des Papillons. J' avais fait part de mes réserves à M Bettane sur le coté très animal du vin ; lui le trouvait plutôt représentatif de sa région ; comme la bouteille ne semblait pas avoir de défaut, hors celui d' être trop animal à mon goût [size=x-small](des goûts et des couleurs.;)),[/size] je n' avais pas opposé de veto, vu que la majorité d' entre nous semblait l' apprécier. Là, en regoûtant le Saint Bart, pour en avoir le cœur net, j' ai carafé ce qui restait de la bouteille, rafraichi à 16,° dans un grand verre Riedel, tourné vigoureusement pour décorseter l' éventuelle réduction. La bouche est charnue, fruitée, avec une mâche un peu encombrée de tannins qui assèchent le fruit et le retour en finale de cette foutue senteur/saveur pas très nette, semble confirmer que ce vin ou plutôt cette bouteille a été bien été victime d' un troll portant le prénom d' un célèbre écrivain américain !
Du coup, nous sommes passé rapidement à la bouteille n°7 goûtée en parallèle, qui a suscité tant d' enthousiasme que j' ai décidé, non sans malice, de l' inclure aux trois vins qui suivaient, servis dans quatre verres sur les travers de porc grillés aux figues rôties.

7) Côtes du Roussillon Village Caramany. Le plus joli 2008. Domaine Modat.
id

Le nez frais, comme lumineux par son fruit très pur, fait oublier rapidement "le coté obscur" de la bouteille précédente. Un nez profond, caressant, dont le fin grillé du boisé mêlé aux épices (poivre) et aux senteurs florales (violette) drapant le fruit, apporte une folle sensualité. Il en ressort une impression d' harmonie, d' équilibre lié au respect total du fruit par l' élevage très présent, mais si élégant et fin qu' il en devient discret. A l 'aveugle pour chacun d' entre nous ( même pour Philippe qui ignorait l' ordre de service), une impression d' unité évidente reposant sur la qualité du fruit magnifié par l' élevage, doublé par une impression de finesse et de fraicheur, a été ressentie entre le vin de Philippe et le vin d' Hervé, mais ne brûlons pas les étapes...
Le même bonheur, la même évidence coulent en bouche. Sous la texture ample, gourmande, large et concentrée comme une cale chargée de saveurs, l' équilibre, la fraicheur tiennent le même cap, avec toujours un grain de fruit très pur évoquant un coulis profond, complexe, que l' on mâche avec délice. Quelques tannins demandent encore à se polir, mais le boisé est maintenant plus fondu au fruit. Je ne sais pas si c' est le plus joli, mais c' est déjà vraiment un très beau vin !
.

8) Côtes du Roussillon Village. La Torre 2001. Domaine Gardies.
travers de porc grillé aux figues rôties.

Ce nez plus fondu, plus secret, plus intime, plus "sec", a un cachet fou, irrésistible. Du fruit noir, comme uni au pruneau, à la figue et au cuir patiné par l' âge, avec des notes de laurier, de réglisse, de poivre, le tout fondu dans une empreinte aromatique épicée très émouvante. Il y'a comme une frustration de ne pouvoir rendre compte totalement de cette complexité inouïe de cet entrelac d' arômes qui se dévoilent, se croisent et se fondent, comme dans les ruelles chargées de senteurs et d' épices des souks de Fez ou d' Alep. Mais quelle folie de vouloir écrire à tout prix tout ce que l' on ressent, pour que le mot, l' image et l' impression qualitative qui les sous-tend, révèle l' émotion qui tient la plume ! Cette complexité émouvante se retrouve en bouche dans le grain fin, délicat, ample et généreux de sa texture, beau jusqu' à en faire sourire l' amer étirant la finale au goût d' Orient. Comment ne pas tomber amoureux d' un tel vin ?

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9) Côtes du Roussillon Village. Le Clos des Fées 2001. Hervé Bizeul.
id

Nez ample et concentré où le fruit, de prime abord, semble avoir un peu de mal à trouver sa place tant ce paysage aromatique superbe au demeurant, me donne l' impression de traverser une forêt de conifères du Haut Atlas ou du Mt Liban. Verre d' eau à moitié plein ou à moitié vide, car selon votre humeur, vous aurez l' impression que votre nez est transformé en scierie reconvertie la nuit en fabrique de caramel au lait ou vous vous rendrez à l' évidence que ce boisé pénétré de notes balsamiques (santal, résine de pin) et empyreumatiques (pain grillé, caramel) ne manque pas de finesse, d' élégance et de complexité. Pour ma part, je reconnais que le fruit recouvert du masque du Dieu de la Forêt, dessine une très belle empreinte sur fond d' équilibre, d' harmonie et de fraicheur mentholée. Il y' a beaucoup de bois, mais pas que du bois et pas n' importe lequel !
La bouche a la même dualité : sa texture profonde, équilibrée par des tannins veloutés et un joli fil acide donnant de la fraicheur au fruit boisé, se retrouve un peu plombée en finale par le même boisé et le nuage de caramel au lait qu' il laisse au fond de la bouche et du verre, [size=x-small]hein Catherine ![/size] :D Mais je suis partagé car l' ensemble est vraiment très séducteur, même si je suis plutôt plus séduit par le Vieilles Vignes.

10) Côtes du Roussillon Village. La Muntada 2005. Gérard Gauby.
id

Je gardais un souvenir flamboyant de Muntada de la fin des années 90 pour leur puissance, leur densité, leur complexité, leur fruit vraiment hors norme. Grosse, immense déception à l' ouverture, nez pas très net, voire bouchonné, bouche en demi corps, la cata vu ce que nous en attendions. Cinq jours plus tard, comment la bouteille a pu t' elle évoluer ? Pschitt, déjà le vacuum fonctionne. Contrairement à ce que j' étais le premier à suggérer, la bouteille n' est absolument pas bouchonnée. Nez un peu fuyant au départ, comme si il avait du mal à s' incarner dans une impression singulière. Peu à peu, lentement, il prend forme, vous caresse les narines de touches fines de cerise, d' arômes floraux, puis d' autres plus végétales, sans tomber dans la verdeur. Si fines qu' elles en paraissent un peu fluettes, tant elles manquent de grain, de corps ; une singularité en demi teinte évoquant un coté Gamay pinotant un peu endormi qui ne manquerait pas de charme s' il consentait à lever ses paupières, bref, à prendre chair ! Un nez un peu fantôme dont on pressent bien qu' il correspond à une recherche de finesse, d' équilibre un peu plus digeste, un peu trop poussé à l' extrême. En fait je me sentait plutôt en résonnance avec ce que Luc en avait dit dans le fameux sujet sur la traversée du désert de Gauby. Pourtant, en écrivant ces lignes, en ne cessant de goûter et regoûter ce vin, il me donne maintenant l' impression d' évoluer dans le verre, de s' ouvrir sur un mode un peu soft. Le nez manque toujours d' un peu de corps, mais l' empreinte de fruit et de fleur mêlées qu' il dégage, révèle maintenant une fraicheur et un charme incontestables, tout en subtilité et délicatesse, avec enfin l' apparition de ce qui manquait cruellement : un vrai grain. Et j' avoue que l' impression de franchise, de pureté de saveurs et de fraicheur que la chair fine et concentrée sur un mode délicat, me laisse en bouche me rend pour le coup un peu perplexe sur les jugements abrupts que je portais hâtivement sur ce vin quelques lignes plus haut.

à très bientôt.

Daniel.
01 Juil 2012 23:27 #12

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C'est très intéressant, tous ces commentaires, plutôt unanimes finalement.

Daniel, ne crois tu pas que si le dernier vin goûté ne s'appelait pas "Muntada" tu ne lui chercherais pas à tout prix des circonstances atténuantes ?
Parce que même dans ta description 5 jours après (déjà, une démarche, le doute, l'impossibilité de croire à la catastrophe, combien de vins anonymes auraient eu droit à cet égard ?), ça n'a pas l'air terrible du tout, jusqu'à ce que le doute aie fait son oeuvre pour devenir persuasion. On trouve souvent dans le vin ce que l'on cherche ...

Jérôme Pérez
02 Juil 2012 06:50 #13

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Jérôme, ta question me pousse à compléter, voire à éclaircir ce que j' ai évoqué plus haut.

Comme je coordonne et "héberge" nos rencontres qui se limitent à 10 personnes, avec une douzaine de vins goûtés, il reste souvent un peu de vin dans les bouteilles que j' ai la chance de pouvoir prendre le temps de regoûter dans les jours qui suivent. Je l' avoue sincèrement, et mes camarades le savent bien, cette phase 2 m' apporte autant de plaisir que nos soirées dédiées à la convivialité, au plaisir de se retrouver, de partager ces accords mets-vins où chacun met la main à la pâte, à nos échanges débordant, et tant mieux, du contenu de nos verres. Ou disons une autre forme de plaisir où je me retrouve seul, silencieux comme un moine devant mon verre et la page blanche qui ne se limite pas à la feuille de papier tant l' écoute m' apparait comme une immense page blanche sur laquelle le vin écouté s' écrit un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout.

Honnêtement, quand il en reste, tous les vins goûtés y passent, sans égard, ni hiérarchie, ni anticipation autre que le vague écho qu' ils m' ont donné durant la soirée et encore, tant il me semble les aborder à nouveau comme si je les goûtais vraiment pour la première fois.

Bien sûr, quand je regoûte la Muntada, ma perception s' accompagne d' un lot d' informations sur ce vin culte, le parcours de Gauby, son virage à 90°, mais comme un commentaire en parallèle, qui n' interfère pas à priori dans l' impression qualitative sous-tendant ma perception. Je dirais pour te répondre que le hiatus entre le ressenti décevant évoqué et l' image de l' étiquette s' exprime chez moi plus par une curiosité, une incitation à comprendre que par "le doute, l' impossibilité de croire à la catastrophe" qui ne correspondent pas du tout à ce que je vis et ressens ! Peut-être par ce que je suis dilettante, ayant relativement peu d' expérience des vins de Gauby goûtés ici et là, sans être client, pour qui je me fiche un peu de "chercher des circonstances atténuantes" ! Au passage, tu y vas fort avec tes formulations, "doute, circonstances atténuantes, catastrophe", on se croirait au tribunal. Ce n' est plus la traversée du désert de Gauby, mais la Controverse de Valladolid !! ::o

Mais ne perdons pas le fil...la vérité, c' est que ma perception a changé. J' en ai été le premier étonné car il me semble qu' elle repose à la fois sur ce qui était en train d' évoluer pour de vrai dans le verre, une forme d' harmonie, d' équilibre, de charme qui se révélait, comme cristallisé dans ce grain qui manquait fâcheusement, mais aussi, et c' est là où çà devient passionnant, par le pressentiment qu' il fallait que je sois informé de la quête de Gauby pour un équilibre plus digeste pour que cette évidence s' incarne pour de bon dans le verre et que j' en prenne conscience ! En fait, ce qui s' est passé, c' est que la relecture des cr de Luc et Patrick plutôt critique interrogatif sur M Bettane, m' a donné envie de me replonger dans le guide RVF 2007 qui accordait un généreux 18,5 au 2005.

Dans l' hypothèse où je me serais auto persuadé, c'est en lisant les lignes suivantes sorties du guide 2008, "les défenseurs de la surconcentration et de la sur maturité n' ont malheureusement pas encore saisi l' extraordinaire élégance et digestibilité des vins de Gérard et Lionel Gauby" que j' ai eu l' illusion que le vin commencait à me parler en dessinant sur la page blanche ce que les mots précédents suggèrent...;)

Ce que je retire de tout çà avec beaucoup d' étonnement c' est qu' il semblerait que l' aspect culturel, informatif puisse inter agir avec la perception, comme si il pouvait l' éclairer, la révèler et donc l' enrichir. Vaste sujet, une fois de plus, tu ouvres des vannes débordant de la question de départ sur le mode du vin et de sa représentation.

Daniel
02 Juil 2012 19:38 #14

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Bien sûr, quand je regoûte la Muntada, ma perception s' accompagne d' un lot d' informations sur ce vin culte, le parcours de Gauby, son virage à 90°, mais comme un commentaire en parallèle, qui n' interfère pas à priori dans l' impression qualitative sous-tendant ma perception.

Je pense tout de même que tu te fais beaucoup d'illusions. Bien entendu que ça interfère.

La dégustation initiale était-elle à l'aveugle ?

Luc
02 Juil 2012 20:09 #15

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Dans l' hypothèse où je me serais auto persuadé, c'est en lisant les lignes suivantes sorties du guide 2008, "les défenseurs de la surconcentration et de la sur maturité n' ont malheureusement pas encore saisi l' extraordinaire élégance et digestibilité des vins de Gérard et Lionel Gauby" que j' ai eu l' illusion que le vin commencait à me parler en dessinant sur la page blanche ce que les mots précédents suggèrent...

bah tu as tout dis là Daniel, tu donnes l'exemple d'un élément majeur générant de l'auto persuasion. tu es juste humain en fait. :)
02 Juil 2012 20:34 #16

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Au risque de jouer le role du Schtroumpf grognon, et en ayant conscience d'être passé a coté de certains vins (celui de Pithon et Gardies que j'ai trouvé plein mais manquant de hauteur, manque qui n'en est peut etre pas un car je l'associerais à une forme de modestie) je dois avouer qu'aucun des vins dégustés ce soir là ne m'a "transporté". C'est quand même ce qu'on attend aussi de grands vins nons ?

Ni la qualité des accords , ni la préparation du vin (grande classe) ne sont en cause.

Peu de transports de l'ame non plus dans vos CR. Je me trompe ?
02 Juil 2012 22:51 #17

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daniel,
je ne remet pas en doute ta sincérité sur l'analyse 5 jours après, de la Muntada de Gauby et du vin du clos de l'Oum.
Mais ces deux vins n'était pas bon du tout, le vendredi soir. Quand je dis pas bon, ce n'est pas une appréciation subjective du vin, c'est qu'en réalité ils avaient tous les deux des défauts.
Et je distingue les défauts qui concernent 2 bouteilles particulières goutées ce soir là, sans remetrre en cause les vignerons.
Tous les vins peuvent être bouchonnés (s'il y a un bouchon en liège évidemment) et toute les bouteilles peuvent être aigrelette après 7 ans pour je ne sais quelle raison. Tous les cuvées peuvent attrapper des bretts.
C'est un peu brutal comme analyse, mais c'est la conséquence de la dégustation à l'aveugle qui fait parfois tomber une bouteille iconique.
Pas d'inquiértude nous reboirons ensemble de magnifiques bouteilles de Gauby. Il en fait régulièrement.

Cyril, j'ai eu vraiement une grosse émotion sur la Torre 2001 du domaine Gardiès. Pour le reste j'ai eu des petits picotement de plaisir, mais c'est normal, c'est ma région et j'aime, même à l'aveugle. Et puis j'ai été soulagé que ce ne soit pas "Le plus Joli" du domaine Modat qui ait eu un défaut, et de lire ensuite vos commentaires. Donc autres jolis sensations.

Bises à toutes et à tous.

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
02 Juil 2012 23:28 #18

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- d' accord avec Philippe en réponse à Cyril, sur le fait qu' à mon goût, la Torre est un vin magnifique qui m' a également réellement transporté et profondément ému, bien au delà de ce que suis capable de témoigner.

- d' accord avec Phillipe sur le fait que le Saint Bart comme la Muntada se goûtaient extrèmement mal le soir de la dégust - à l' aveugle pour tout le monde, Luc, sauf pour moi. En le regoûtant, je confirme l' impression que nous avons eu, que le premier est probablement bretté.

Pour la Muntada, les choses me semblent plus complexes, subtiles et passionantes. Quand je suggère que : " ma perception s' accompagne d' un lot d' informations sur ce vin culte, le parcours de Gauby, son virage à 90°, mais comme un commentaire en parallèle, qui n' interfère pas à priori dans l' impression qualitative sous-tendant ma perception.", j' ai la prudence de dire à priori, car pour moi, la dégustation est une aventure et une exploration débordant très largement du cadre du vin apparent où rien n' est figé et gravé dans le marbre. Bien sur qu' il peut y avoir potentiellement interférence, car comme l' évoque Laurent, je suis humain et mon humanité et ses limites apparentes m' apparaissent comme ce que la vie me donne pour déborder de mon humanité en l' incarnant totalement. Je ne cesse de dire la même chose des vins qui me touchent, à la fois transcendants et immanents. En matière de démantelement d' illusion et d' auto persuasion évoquées par Luc et Laurent, je ne suis pas un bleu, c' est la toile de fond de ma vie depuis 40 ans, ce qui me permet d' être lucide sur ma capacité d' égarement et de clarté trop rare ou perdue. J' admet l' hypothèse que je puisse m' être illusioné, mais ce n' est pas que je ressens au fond de moi, je me contente de décrire ce que j' ai vécu, accordez moi le bénéfice du doute, je n' ai rien à défendre et j'ai l' impression d' avoir la capacité de ne pas mélanger ce que je ressens et ce que je pense. Ce que j' ai ressenti ne signifie pas que cette Muntada est un grand vin qui m' a ébloui, il m' a juste donné l' impression de pressentir là où Gauby voulait en venir, ce avec quoi je me sens assez en résonnance, c' est une image, une représentation, rien de plus...;)

Daniel
03 Juil 2012 01:02 #19

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Daniel,

Le mieux peut être est d'ouvrir une autre bouteille du même millésime et aussi d'ouvrir d'un autre millésime. Je parle de la Muntada. Vous verrez donc
En vous lisant, j'ai du mal à croire que cette bouteille était belle!

Cordialement,

Sylvain
03 Juil 2012 06:49 #20

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Alors là, je souscris à cette excellente proposition. REGOUTONS(:D

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
03 Juil 2012 23:11 #21

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Philippe, comme imaginé avec Daniel, si on organise une 2nde session Roussillon, plus orientée "nouvelle vague", on y insèrera un Gauby pour regoûter!

À mon tour de livrer qques impressions sur cette belle soirée.

Le Muscat de Cazes 2005 ne m a pas réconcilié avec le muscat, rien a faire, le sucre sans acidité c est pas mon truc.
Dommage pour la D18 2005 de Pithon, peu généreux pendant la soirée, râlant quand on lit comment Daniel l'a goûté par la suite.
L Argile de la Rectorie, superbe en 2000 et 2008, avec une préférence pour le plus jeune et sa tonicité.
Le Rancio de la Tour Vieille intéressant à découvrir pour moi, mais je reste un peu sur ma faim, adorant tellement les rancio vraiment sec, genre fino.

Des trois rouges sans défauts, la Torre 2001 de Gardies m a impressionné par son grain et sa fluidité; j'avais un souvenir beaucoup plus puissant de cette cuvée, j ai été bluffé par sa finesse.
Le plus Joli 2008 du Domaine Modat m'a beaucoup plu, une découverte pour moi, un style classique entre beau fruit, élevage et équilibre impeccable. Pour rester critique, un boisé un poil trop marqué à mon goût, et il me manque un chouilla de je ne sais quoi sur le toucher de bouche pour être dans les tops de la région.
Le Clos des Fées 2001 est décevant, l'élevage est encore loin d être fondu et domine trop l'aromatique du vin; je n'en saisis pas vraiment l'intérêt.
La Muntada 2005 euh... Une belle arnaque à ce prix la quand même, qu'elles qu en soient les raisons. Pour moi ce n'était pas bouchonné, juste sans saveurs, aucun plaisir, une bouche plate et comme diluée, vraiment étrange! J'aimerais bien connaître l'avis de Gauby sur cette cuvée.

Les deux Maury pour finir très digestes, j'ai bien accroché sur le Coume Majou.

Benjamin
04 Juil 2012 23:22 #22

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